Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Yuna démarre son voyage au lycée, où ses premières aventures d’adolescente la mènent doucement vers les rives de l’âge adulte. Des corridors du lycée aux amphithéâtres universitaires, en passant par les méandres de la vie, elle apprend à surmonter ses peurs, à apaiser ses insécurités, à combler ses manques et à guérir ses blessures. Elle découvre la beauté de la vulnérabilité et la force cachée dans la faiblesse. Ce récit tisse la toile d’une jeune fille en perpétuelle métamorphose, cherchant l’amour qui transcende et illumine toute une vie.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Renée Dynetta, passionnée de récits introspectifs, trouve refuge dans l'écriture. Elle explore les complexités des relations humaines et les défis de la croissance personnelle à travers des personnages imparfaits et mélancoliques, reflétant sa propre quête de sens et de connexion dans ce monde.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 141
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Renée Dynetta
La jeune fille
qui parlait l’amour
Roman
© Lys Bleu Éditions – Renée Dynetta
ISBN : 979-10-422-4406-4
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
L’écriture a toujours été pour elle un refuge, un moyen de donner un sens à ses pensées et à ses émotions. Dès son plus jeune âge, elle trouvait du réconfort en gribouillant des mots dans ses carnets. Ce besoin de coucher sur le papier ses sentiments et ses réflexions a progressivement évolué et, un jour, elle a commencé à tenir des journaux intimes. Ces journaux n’étaient pas seulement des récits de sa vie quotidienne, mais aussi des explorations imaginaires de mondes et de personnages qui prenaient vie sous sa plume. Puis, au fil des années, ces récits ont migré vers des plateformes numériques. Je me souviens encore de mes petits yeux qui s’émerveillaient devant chaque nouvelle histoire qu’elle écrivait. Ces récits, qui ont d’abord pris vie dans son esprit et sur le papier, ont éveillé en moi un amour profond pour la lecture. Grâce à ses histoires, j’ai non seulement découvert le plaisir de lire, mais aussi développé le désir d’écrire à mon tour… Les fameuses histoires sur les pages d’un vieux carnet de texte, les histoires de ma sœur adolescente qui prenaient forme et je grandissais avec elles.
Seize. C’est le nombre d’histoires qu’elle avait à raconter. Certaines ont été écrites d’une traite, d’aucunes ont été supprimées en cours de route et d’autres ont attendu des années plus tard pour être complètement achevées. Elle a toujours écrit pour elle et personne d’autre. Des écrits qui lui ressemblent. Des écrits qui la définissent. Des écrits dans lesquels on la lit. Chacune de ces histoires est un peu (beaucoup) d’elle. Certaines histoires tristes sont restées tristes et d’autres ont été légèrement enjolivées. De cette manière, des histoires qui auraient dû se vivre ont retrouvé l’espoir et celles qui faisaient encore mal ont pu faire leur deuil et guérir. Dans chacune de ces histoires, elle a retranscrit différemment sa solitude, ses silences, ses maux, son chagrin, sa mélancolie. D’une histoire à l’autre, cela a changé de nom, de visage et de personnalité. Mais le fond restait le même : trouver le moyen de se raconter elle-même, sans cesse, sans limites, et ce tant qu’il y aurait encore de l’encre et une plume qui voudraient bien parler et raconter à leur manière ce qu’elle est, ce qu’elle était.
L’idée de ce livre, La jeune fille qui parlait l’amour, est née de cette appétence pour l’écriture et de son désir de partager des histoires profondément humaines. Yuna Copperfield, l’héroïne de ce roman, incarne cette quête incessante de compréhension et de connexion. À travers ses expériences et ses défis, elle a voulu explorer les complexités des relations humaines et la beauté de la croissance personnelle.
Ce livre est le fruit de nombreuses années de réflexion et de travail, surtout de doutes et d’abandons. Il a été façonné par ses propres expériences et par les histoires des personnes qui l’entourent. Chaque personnage est le résultat d’un effort de capturer des aspects authentiques de la vie, avec leurs imperfections, leurs luttes, et leur résilience.
Aujourd’hui, en publiant son premier roman, je tiens à remercier en tant que sa lectrice bêta, tous ceux qui ont soutenu et cru en ce projet. Leur soutien et leurs conseils ont été inestimables. Je me permets d’espérer que ce n’est que le début. Je me permets d’espérer qu’un jour, ses mots puissent résonner chez quelqu’un d’autre et qu’ils lui apportent ce qu’elle a tant cherché à travers eux dans cette vie. J’espère que vous trouverez dans ces pages une résonance avec vos propres expériences et émotions. Que ce voyage à travers la vie de Yuna vous inspire, vous touche, et vous offre un moment d’évasion. Que toutes les histoires qu’elle porte en elle puissent émerveiller d’autres petites filles, tout comme elles l’ont fait pour moi. Ainsi que les cœurs qui cherchent à combler leurs manques et à guérir leurs blessures.
Son histoire commence aux portes d’un lycée lambda dans lequel on suit ses quelques péripéties d’adolescente jusqu’à son entrée dans sa vie d’adulte.
De ses années lycée en passant par ses années universitaires jusqu’à sa vie de jeune adulte, ce roman écrit la vie d’une femme qui apprend à guérir de ses peurs, de ses insécurités, de ses manques et ses blessures, qui apprend à se permettre de se montrer faible et vulnérable. Une jeune fille qui n’a pas cessé d’apprendre à devenir et à être une femme et dont le combat de toute une vie fut d’être aimée.
— Je dois avouer que vous m’épatez ma chère, dit une voix masculine en s’asseyant auprès de la fille assise sur le banc, un livre à la main.
— À quel sujet ? demanda-t-elle sans daigner adresser un regard à l’homme à côté d’elle, les yeux plongés dans son roman.
— Kerry ! On ne parle que de ça dans tout le lycée. Tout le monde n’a que votre nom à la bouche. Personne n’a jamais été aussi célèbre que vous. Même Einstein ne ferait pas le poids, souligna-t-il, une pointe de fierté dans la voix.
Son amie lui lança un regard interrogateur, qui le stoppa dans son utopie.
— Cette enquiquineuse de Kerry l’avait bien cherché. Elle était prévenue. On ne dira pas que je ne lui avais rien dit.
— Mais vous n’avez pas peur de vous faire punir ? Je crois savoir que madame Sherin avait demandé de cesser les hostilités.
— Ce que j’ai fait, mon cher, déclara-t-elle l’air innocent. Mais ensuite, Kerry est venue me chercher… et on peut dire qu’elle m’a trouvée.
— Bien ! Tant que cela ne nous attire pas d’ennui. Je vous rappelle que la semaine dernière j’ai été privé de sortie pendant deux jouccchhh…
— Ruben ! marqua-t-elle avec sa main.
Elle se retourna pour faire face à son ami. Décidément il était toujours aussi beau. Il se bonifiait avec les années sans prendre une ride. Ses yeux gardaient toujours cette teinte caramel. Son sourire faisait ressortir une fossette timide sur sa joue gauche qui se voyait de très près. Ses cheveux d’un noir corbeau étaient soyeux, toujours bien coiffés. Et cette petite mèche rebelle qui n’avait de cesse de retomber sur son front. Il avait de nouveau laissé pousser ses cheveux cet été, remarqua-t-elle dans sa contemplation.
Peu importe les cheveux courts ou longs, elle ne pouvait pas s’empêcher de le trouver beau. Parfait. Irrésistible. Et ce teint hâlé qu’il avait était la cerise sur le gâteau. Elle aurait passé des heures à le contempler. Mais l’objet de ses pensées la ramena à la réalité. Elle était inconsciemment en train de lui caresser, du bout de son doigt, les lèvres. Elle pâlit de gêne puis se racla la gorge pour reprendre contenance.
— Hum… donc je disais… reprit-elle en retirant son doigt timidement, depuis quand madame Sherin vous fait autant peur ? En ce qui concerne vos punitions, mon cher, ce ne sont que deux jours ; ce n’est pas la fin du monde non plus. Et voyez le bon côté des choses, vous avez eu une excuse pour réviser pour notre examen de ce matin.
— Examen ? dit-il en ouvrant grand les yeux.
Son amie acquiesça de la tête avec une mine amusée.
— Décidément, Ruben, fit-elle avec un soupçon de tendresse aux lèvres, je commence à croire qu’il n’y a plus aucun espoir pour vous. Allez, qu’attendez-vous ? Rejoignez votre place, le professeur est là, en montrant de la tête un court bonhomme tapi devant la porte qui les fixait.
— On se voit à la pause déjeuner.
— Bien sûr !
Ruben était son ami et son voisin. L’un de ses amis les plus proches et les plus intimes. Elle s’était tout de suite amourachée de lui lors de leur emménagement. Il avait été d’une grande aide touristique et dans certains petits travaux manuels de la maison. Leur voisinage n’a fait que renforcer leurs liens amicaux et les rapports entre leurs deux familles, d’autant plus qu’il s’entendait très bien avec ses frères et son père. C’est ainsi qu’ils ont commencé à partager des activités et bien plus encore.
Cependant, à son grand malheur, Ruben n’avait jamais vu en elle autre chose qu’une amie. Une amie très chère. Elle n’avait jamais osé lui avouer ce qu’elle ressentait toujours pour lui après le désastre de la première tentative, la peur de se faire rejeter ou la simple idée de penser que cela n’était pas réciproque l’effrayait au plus haut point, qu’elle se résigna à n’être que son amie. Après tout, leur amitié fonctionnait bien et il serait complètement stupide de gâcher tout pour de simples et pauvres sentiments. Mais ce n’était pas aussi insignifiant qu’elle essayait de le faire croire. Surtout à elle. Cela durait déjà depuis un an et demi. Pendant tout ce temps, elle était restée silencieuse, voyant l’homme qu’elle aimait en aimer une autre. Oui, parce que Ruben avait une copine. Ce qui l’arrangeait entre autres, car ça lui donnait une excuse.
***
— Qu’a-t-on au dîner aujourd’hui ?
Une boule d’énergie déboula dans la cuisine, jetant négligemment son sac sur un tabouret prenant place sur celui d’à côté, la porte restée entrouverte claqua légèrement derrière.
— Mademoiselle !
Une main l’arrêta alors qu’elle s’apprêtait à tromper son doigt dans la pâte devant elle.
— Vous savez bien que votre père déteste vous voir grignoter.
— Roh, en levant les yeux au ciel… cette excuse ne marche plus depuis que j’ai huit ans.
— Et vous savez aussi que j’ai horreur quand vous faites ça. Je me sens insultée, dit la vieille dame, légèrement froissée.
— Pardon, Édith ! C’est l’habitude. Je ne me rends même plus compte quand je le fais.
Edith était une femme courte, enrobée avec le dos rond ce qui limitait ses mouvements et l’obligeait à se servir d’une canne. Sa peau était froissée qu’elle pendait sous ses vêtements. Les traits de son visage bien qu’ils soient restés lumineux laissaient deviner toutes les batailles que son pauvre corps avait dû mener, les victoires et les défaites avant d’arriver ici. Elle ne parlait pas beaucoup de sa famille, mais la jeune fille avait remarqué qu’un collier tombait toujours de son cou lorsqu’elle se baissait. Elle n’avait jamais osé en savoir plus. Edith avait souvent ce regard qui pleurait quand on lui évoquait un souvenir de sa précédente vie. Mais, elle avait réussi à se reconstruire et à se retrouver, du moins le peu qu’il en restait dans les yeux de la jeune demoiselle aux yeux d’amandes devant elle. Elle avait arrosé un peu de vie quelque part dans son être. La jeune fille sauta sur ses pieds, avança vers la dame qui lui donnait le dos, se trouvant de l’autre côté de la cuisine et referma ses bras autour d’elle. Sa peau qui avait déjà largement vécu pour son âge était flasque et aussi lisse qu’un carrelage, aussi douce qu’une couverture, au toucher.
— Oh, mon enfant, allez donc vous changer. Le repas sera servi d’un moment à l’autre.
La jeune fille s’exécuta sans se faire prier. On la vit sortir de la cuisine, mais sa tête réapparut aussi vite qu’elle était partie.
— Au fait, j’ai invité deux amies à venir ce soir. Ça vous dérangerait pas d’ajouter deux couverts en plus ? Non ? Merci. Je vous aime, Édith.
La vieille dame pour toute réponse se contenta de sourire et secouer la tête. Qu’est-ce qu’elle aimait cette jeune fille et son âme d’enfant ! Ainsi que toute l’énergie dont elle débordait. Il était rare de la voir aussi tendre et joviale. La plus grande partie du temps, elle ne parlait jamais, passait des journées seule, enfermée dans sa chambre, arborant une mine boudeuse. Elle fréquentait peu de monde pour une adolescente. Ce qui déplaisait fortement à son père qui la reprenait fréquemment, la couvrant de reproches par ci et là, expliquant que pour une jeune fille de son âge, une telle solitude ne serait pas bien vue et que cela était très mauvais. Ces critiques élargissaient davantage le fossé qu’il y avait déjà dans leur relation. Leur entente n’était pas des plus harmonieuses.
Quelques heures plus tard, la sonnette retentit annonçant l’arrivée desdites invitées qui saluèrent le personnel avant de monter rejoindre leur amie.
On cogna à la porte.
Anthéa, Herrin, veuillez entrer, je vous prie, répondit une voix provenant de la chambre.
— J’arrive pas à croire que vous ayez fait une chose pareille, commença une des filles, assise en position du lotus sur le lit.
— Kerry n’est pas une bonne fille, mais quand même en arriver là, c’était trop de votre part, ma chère amie. En tout cas, laissez-moi vous le dire. Vos actions auront des représailles, renchérit l’autre, devant un miroir, coiffant ses cheveux.
— À vous entendre, on croirait presque que vous êtes amies avec elle dans mon dos, quoi qu’il en soit, je n’ai aucun regret concernant mon geste et tant pis pour les représailles. Vous me connaissez, j’ai toujours…
— Plus d’un tour dans votre sac ! s’exclamèrent en chœur les deux autres voix, des sourires mesquins aux lèvres qui ne manquèrent pas de ravir la jeune fille et d’ajouter une pincée de sel à son ego.
— Je vous ai vu discuter avec Ruben, tout à l’heure, reprend la première fille. Vous parliez de quoi ? On dit que vous auriez le béguin pour cet homme, est-ce donc vrai ce qui se dit ?
La jeune fille fronça les sourcils, exaspérée par la curiosité de son amie. Elle ne savait pas la fermer celle-là, toujours à écouter ce qui se disait et à rapporter.
— Et si on allait dîner ?
— Mais Édith, ne nous…
— Tout de suite ! Sa voix se fit involontairement autoritaire qu’elles n’eurent pas d’autre choix que de la suivre.
— Vous pensez que cette robe irait bien avec mes nouvelles boucles d’oreilles ? Parce que j’en ai reçu de nouvelles, ramenées par mon père de son voyage à Rome. Je les adore. Mais je trouve que ça fait trop de rouge. Et vous ? Qu’en pensez-vous ?
— Anthéa, s’exclama une voix, avec une exaspération palpable. Combien de fois ai-je dit que les regards ou ce que pensent les gens, on s’en fiche ! Bon sang, portez donc ce qui vous plaît, comme vous le sentez. Et s’il doit y avoir trop de rouge, alors il y en aura trop. De toute façon avec vous il y en a toujours trop. Alors, faites-moi plaisir et portez ces boucles d’oreilles pour qu’on en finisse.
Anthéa ouvrit grand les yeux et se contenta d’avaler ses mots. C’est vrai qu’elle n’était pas aussi expansive et libre que ses deux autres amies, ce qui faisait vraiment la différence entre elles. Elle était beaucoup plus réservée. Celle qui suit les règles et qui n’ose pas enfreindre les couvre-feux ou briser les contraintes que lui imposait le titre modeste de sa famille. Parce que quand on vient d’une caste aussi aisée que la sienne et de renom, les détails font toute la différence, ils sont passés au peigne fin et il suffit de peu pour qu’un bruit anodin soulève des rumeurs. Et Anthéa savait que les commérages allaient bon train dans leur milieu, la presse était à l’affût, alors il valait mieux pour elle de bien se tenir. Elle restait la seule de sa fratrie à tenir dans les études et à y réussir. Elle était l’agneau blanc de sa famille « parfaite » et la seule fille d’ailleurs. Les autres avaient choisi des chemins opposés, n’en déplaise à leurs parents, qui reposaient désormais leurs espoirs sur Anthéa en veillant à ce qu’elle n’emprunte pas le même chemin que ses aînés. Elles arrivèrent devant un gymnase abandonné. Dehors, on pouvait entendre la musique qui résonnait faisant trembler légèrement le sol. Aux alentours, pas de signe de vie, on trouvait des maisons à quelques pas de là. Mais l’endroit était assez isolé pour ne pas que quelqu’un débarque avec la police ou qu’un voisin se plaigne de la musique trop forte.