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Menacés de mort en raison d’un conflit de voisinage,
Jean Gribouille et son épouse ont tout vendu, quitté leur travail et leur cercle social pour vivre sur un voilier pendant 20 ans, échappant ainsi au danger. Après que tous les recours auprès des services de l’État se furent avérés vains par l’action de quelques fonctionnaires compromis, ils se sont décidés à changer radicalement de vie.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean Gribouille est un entrepreneur qui a tout perdu en raison d’une interprétation fiscale litigieuse. "La mer ou la mort" s’inspire de son histoire pour transmettre des leçons à méditer et pousser un dernier cri de désespoir pour faire entendre ses revendications.
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Jean Gribouille
La mer ou la mort
Essai
© Lys Bleu Éditions – Jean Gribouille
ISBN : 979-10-422-1850-8
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Gribouille, définition par le Dictionnaire Le Robert :
Personne naïve qui se jette stupidement dans les ennuis qu’elle espère éviter.
La politique de gribouille que j’ai pu mener a conduit ma position d’entrepreneur respectable à une situation de Sans Domicile Fixe pendant 20 ans.
J’ai reçu une éducation en grande partie dispensée par les services publics de l’État français, donc dans le respect des règles et de la hiérarchie.
Face à toutes les difficultés que j’ai rencontrées, aussi bien dans ma vie professionnelle que personnelle, j’ai cru au recours des services de l’État pour me retrouver à chaque fois dans une situation qui s’est transformée en véritable cauchemar.
Ce livre retrace les combats que j’ai menés et la manière de rebondir à chaque situation.
La rédaction de cet ouvrage est encore une façon de réagir, car tout n’est pas réglé à ce jour.
Chaque individu peut devenir un tueur, tout est question de circonstances et de motivation.
Avant d’en venir à cette extrémité, tout individu peut être tenté par la menace de mort pour obtenir ce qu’il veut de l’autre.
Ces deux cas de figure sont sanctionnés par la loi, ce qui devrait permettre à chacun de vivre en paix.
Seulement voilà, les faits divers nous démontrent chaque jour que nous sommes loin du compte et que la responsabilité des pouvoirs publics doit être engagée surtout si l’auteur des faits n’est pas poursuivi.
Pour tenter de maintenir le vivre ensemble, il a été mis en place un service public composé de policiers, magistrats, hommes politiques pour servir et protéger les Français.
C’est la définition de la fonction régalienne de l’État : la protection des personnes et des biens.
Toutes ces personnes ont fait vœu de venir en aide à chaque citoyen et ont adopté ce métier très souvent par vocation et on ne peut que s’incliner avec respect devant leur engagement.
Pour exercer leur métier, ces représentants de l’État doivent être formés afin de mener à bien leur tâche, il sera également nécessaire de leur conférer certains pouvoirs.
Si la majorité de ces intervenants de la force publique répond positivement aux exigences de leur fonction, il n’en va pas de même pour ceux qui utilisent ce pouvoir à des fins plus personnelles ou idéologiques.
J’insiste dès maintenant pour préciser qu’il ne s’agit aucunement de faire le procès du service public, mais de pointer du doigt les quelques brebis galeuses qui sont présentes dans tous les secteurs du service public.
Le pouvoir mal utilisé de quelques malveillants a des conséquences catastrophiques sur la vie des gens soumis à ces comportements inadaptés.
Je ne propose pas une recette miracle si vous êtes victimes des mêmes désagréments, je vais seulement vous raconter comment j’ai échappé à une menace de mort qui m’était promise, ce qui m’a conduit à un exil forcé pendant les vingt dernières années.
Ce récit est donc l’histoire de toute une vie.
Par le comportement anormal de certains représentants de l’État, je suis passé d’une vie de chef d’entreprise à une situation de Sans Domicile Fixe.
J’ai 73 ans, retraité, marié, une fille et deux petites filles.
Mon nom présente une forte consonance italienne.
Je suis de petite taille (1m63), plutôt enveloppé, ce qui renvoie une image de bon gros toutou inoffensif.
Sportif dans ma jeunesse, je pratique la gymnastique aux agrès et les sports de combat.
Je suis fan de rugby et de l’esprit qui règne sur ce sport.
Derrière mon aspect débonnaire se cache en fait, un être binaire, sans nuance et laissant peu de place au compromis en cas de conflit.
En fait, je n’ai pas d’a priori avec les gens que je côtoie : tout le monde est gentil jusqu’au moment où la première vacherie arrive ou que l’autre va tenter de prendre un ascendant sur moi.
Il n’y a jamais de prochaine fois en cas de malveillance, seule l’erreur peut être réparable.
Je suis donc né en 1950, de parents d’origine italienne : ma mère née en France, mais de parents italiens et mon père né en Italie et naturalisé français.
Mes parents étaient de simples ouvriers : mon père travaillait dans la métallurgie et ma mère était couturière à domicile. Tous deux sont décédés.
J’avais un frère plus jeune décédé aujourd’hui.
Mes parents m’ont transmis des valeurs basées sur le travail, le mérite, le respect des règles, le respect de la hiérarchie, le goût de l’effort.
La règle était par-dessus tout « ne pas faire aux autres ce que tu n’aimerais qu’on te fasse ».
On peut dire que j’ai eu une éducation très stricte au vu de ce qui se passe aujourd’hui.
Il en est de même pour tous les gens de ma génération, l’enfant. Roi était une particularité assez peu répandue.
Je rends un hommage sans limite à ma grand-mère maternelle qui m’a toujours choyé et donné le réconfort quand j’en avais besoin comme toutes les Italiennes.
Elle est décédée à 99 ans, mais elle est toujours près de moi dans les moments difficiles par sa mémoire et la force de caractère qu’elle m’a transmise.
La parole donnée et le respect des engagements et des contrats, tout est là.
Les gens de ma génération ne souriront pas à ces propos.
Ça peut paraître désuet pour certains, mais les cours de moral existaient à l’école à l’époque : de quoi faire pouffer de rire toute la jeunesse d’aujourd’hui.
Ma scolarité s’est déroulée à Lyon où je suis né, à l’école primaire, dans le quartier de Montchat. J’étais très bon élève et j’avais vraiment envie d’apprendre, je n’ai eu aucune difficulté jusqu’au jour où mes parents se sont séparés alors que j’avais 15 ans.
Ils ont ainsi été contraint de m’inscrire dès la classe de seconde dans une école prestigieuse qui est le Lycée Technique d’État de Voiron en qualité d’interne.
C’est à ce moment-là que ma vie a été bouleversée : je perds mes amis d’alors et je me retrouve dans une école très stricte avec d’autres élèves beaucoup plus doués que moi.
Le choc fut brutal : passer de la première ou deuxième place à la 26e sur 32 en classement scolaire m’a remis les idées en place immédiatement.
Ma réaction fût immédiate pour le trimestre suivant : 11e place puis 6e pour ne plus décrocher des dix premiers pour les 3 années qui suivirent.
Je vais donner quelques détails sur ces trois années qui ont définitivement forgé mon caractère. Un tel régime de rigueur ne serait plus accepté de nos jours.
Pour mettre à l’aise tout le monde : horaires de cours de 44 heures par semaine, levée à 6 h 30 le matin, couché à 21 heures 30. Le jeudi après-midi est consacré au sport.
Pour couronner le tout, le port de l’uniforme était obligatoire pour toute sortie de l’école à l’occasion des week-ends et vacances scolaires.
Un costume bleu marine avec deux galons dorés sur les manches de la veste et les armes de l’école sur le col de la veste, des boutons dorés et des gants blancs.
Le port de la blouse bleue est obligatoire du levé au couché pendant la semaine.
Un mot sur la discipline qui régnait ; un régime de points déterminait les punitions infligées en cas de manquement aux règles : moins cinq points totalisés vous condamnaient à être « bloqué » pour le week-end suivant.
Les parents n’étaient même pas informés dans ce cas, ils devaient eux-mêmes s’informer auprès de la surveillance générale quand ils ne voyaient pas leur enfant rentrer à la maison.
À cette époque il n’y avait pas de téléphone pour avertir, de toute façon mes parents n’en possédaient pas.
La punition était néanmoins suspendue temporairement pour assister à la messe du dimanche matin en ville (ce qui nous permettait de sortir des murs de l’école) ensuite l’après-midi, nous avions droit « aux fraises » c’est-à-dire une promenade surveillée en dehors des murs, souvent dans les bois, ce qui explique son appellation.
Le week-end ou la DEX en langage de « nateux » commençait à 18 heures le samedi après 4 heures de devoirs surveillés de maths ou de français puis présentation en uniforme et carte de sortie auprès de la surveillance générale.
Le retour par le train depuis Lyon se faisait à 20 h 30 le dimanche.
Je me changeais dans les toilettes du train avant mon arrivée à Lyon pour éviter les regards interrogatifs des passants devant mon uniforme.
L’autostop vous conduisait directement à l’école si vous étiez pris par un surveillant et vous restiez « bloqué » pour le reste du WE.
Voilà l’aspect rébarbatif de mon séjour à la « NAT » comme on l’appelait, l’aspect plus positif a été un enseignement exceptionnel qui m’a permis de choisir un métier orienté vers la mécanique générale et le dessin industriel en particulier.
Cette école m’a donné une formation dans beaucoup de domaines : fonderie des métaux, modelage bois, forge, traitements thermiques, métrologie et bien entendu l’usage de toutes sortes de machines-outils destinées à l’usinage des métaux (tour, fraiseuse, raboteuse, machine à tailler les engrenages).
L’effet de cette éducation basée sur la rigueur avait des conséquences immédiates sur notre comportement : la culture du résultat est le seul objectif qui nous était fixé : pas d’excuse, pas d’explication vaseuse, pas de passe-droit.
À la base, seuls les bons dossiers étaient retenus pour entrer dans cette école et donc après ces méthodes musclées, le taux de réussite de l’école n’était même pas mesuré. Les meilleurs étaient destinés à math sup, les autres comme moi à une orientation BTS.
Nous avons été formés pour les classes préparatoires aux grandes écoles avec l’idée que nous aurons tous un destin d’encadrement de personnel et de commandement dans notre vie future.
Cette école n’avait pas vocation à fabriquer des moutons, mais des caractères bien trempés.
L’esprit de corps entre les élèves nous permettait d’encaisser des punitions collectives sans broncher et d’accepter notre sort sans tomber dans la délation.
Quand on demandait à un fauteur de trouble de se dénoncer : deux cas de figure :
Si l’individu était seul, il se dénonçait sans que personne n’intervienne pour le forcer.
Si la faute était commise par plusieurs, l’esprit de corps intervenait et nous passions tous le dimanche suivant « aux fraises ».
Ce cas de figure n’est arrivé qu’une seule fois en 3 ans : révolte à la cantine avec de la brandade de morue immangeable qui a fini sur le carrelage :
Pour un réfectoire de vingt classes, je vous laisse imaginer la patinoire.
Il ne fallait pas trop plaisanter avec nos estomacs, car nous bouffions comme des dobermans.
Que mes ennemis et mes détracteurs s’accrochent bien, car tout mon avenir a été dicté par ces méthodes musclées et la persévérance n’est pas la plus petite qualité que j’ai acquise.
J’ai fini par me convaincre que seule la liberté de choix est ce qui est le plus important dans mon existence.
Toute proposition se terminant par : « c’est à prendre ou à laisser » se terminera invariablement par « je laisse ».
La simple phrase : « Je n’ai pas le choix » sonne à mes oreilles comme la sanction suprême.
Pour moi, le secret du bonheur consiste à se contenter de ce que l’on a.
L’envie frénétique de quelque chose conduit à se mettre soi-même des menottes en sacrifiant tout et principalement sa liberté.
Rien ne doit nous empêcher d’avoir des ambitions, mais il faut peser les risques et préserver ses choix.
Pour exemple, je n’ai jamais voulu acquérir une maison avant d’avoir suffisamment d’économies.
La raison est simple : si vous êtes endetté pendant plus de vingt ans, votre employeur le sait et il ne manquera pas de vous mettre le couteau sous la gorge quand il voudra vous contraindre.
Je me suis ainsi réservé le droit de dire non à tous ceux qui pourraient penser que je n’ai pas d’autre choix que d’accepter leurs injonctions.
Solution : pour acheter notre maison, j’ai commencé par gagner de l’argent en attendant un poste de chef de bureau d’étude et nous avons ainsi constitué un pécule suffisant pour éviter une période trop longue de remboursement.
Cette période a été éprouvante pour ma compagne, car toutes les dépenses étaient contrôlées et informatisées avec les prévisions des échéances de charges, ce qui nous permettait de provisionner en début de mois, l’argent que nous supposions épargner.
Cela permettait de gagner un mois sur les intérêts.
J’ai donc mis 7 années seulement pour rembourser mon prêt.
À l’âge de 46 ans, je n’avais plus de dettes.
C’est donc bien armé que je suis sorti avec un bac en poche de la NAT (Lycée technique d’État de Voiron) pour me diriger vers une école de dessinateur projeteur à Chambéry où j’ai ainsi décroché mon diplôme de BTS en bureau d’études.