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Cette édition comprend :-une préface inédite-une critique en annexe de l'oeuvre de Renan par Jules Barbey d'Aurevilly-une table des matières et des notes de bas de page interactives"Jésus est-il un homme comme les autres ?"Dans cet ouvrage d'une qualité rare, Ernest Renan contribue de manière fondamentale à la découverte positive de la vie de Jésus, du contexte historique de son époque et apporte notamment une connaissance approfondie de la Palestine.Souvent qualifié comme un chef d’œuvre de la littérature romantique, « la vie de Jésus » est aussi une étude historique qui nous invite à plonger dans un temps lointain, des mœurs étranges à nos yeux d’européens modernes, des coutumes évidemment différentes des nôtres, une Palestine à redécouvrir, des histoires, des situations, un contexte, une époque, une Vie : celle de Jésus.
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Copyright
Préface
DÉDICACE
INTRODUCTION
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre IX
Chapitre X
Chapitre XI
Chapitre XII
Chapitre XIII
Chapitre XIV
Chapitre XV
Chapitre XVI
Chapitre XVII
Chapitre XVIII
Chapitre XIX
Chapitre XX
Chapitre XXI
Chapitre XXII
Chapitre XIII
Chapitre XXIV
Chapitre XXV
Chapitre XXVI
Chapitre XXVII
Chapitre XXVIII
ERNEST RENAN
I
II
III
IV
V
VI
VII
Notes de bas de page
Copyright © 2016 par FVE
Tous droits Réservés
ISBN-9791090621237
Jésus est-il un homme comme les autres ? Les miracles n’ont-ils jamais existés ? Peut-on enfin associer la foi et l’humanisme sans dénaturer le sens profond et sacré du religieux ? Ces questions nous font entrevoir tout l’enjeu de l’ouvrage de Ernest Renan écrit à Amchit (région de Byblos) au cours de son voyage au Liban en 1860 et publié en 1863.
S’appuyant sur une épistémologie rigoureuse et faisant référence aux méthodes historiques appliquées et reconnues dans l’étude des faits de l’histoire, Renan va contribuer de manière fondamentale à la découverte positive de la vie de Jésus, du contexte historique de son époque et apportera notamment une connaissance approfondie de la Palestine. Jésus devient ainsi le fondateur de la religion dans l’humanité, comme Socrate a initié la philosophie et Aristote fondé la science ; Ernest Renan, refusant naturellement que son travail soit associé à un manifeste de l’athéisme ou à une critique acerbe des préceptes sacrés de la bible, et mettant la place du sentiment divin et son admiration pour Jésus au centre de son travail de chercheur et d’historien.
Renan possède également ce génie de l’écriture rarement présent chez les grands esprits scientifiques, un art littéraire de raconter et de mettre en scène l’histoire de Jésus, qui donne à son œuvre, au-delà des références objectives et positives, une envergure toute esthétique en beauté, en charme et en séduction.
Souvent qualifié comme un chef d’œuvre de la littérature romantique, « la vie de Jésus » est aussi une étude historique qui nous invite à plonger dans un temps lointain, des mœurs étranges à nos yeux d’européens modernes, des coutumes évidemment différentes des nôtres, une Palestine à redécouvrir, des histoires, des situations, un contexte, une époque, une Vie : celle de Jésus.
FVE
À l’âme pure de ma sœur Henriette
morte à Byblos, le 24 septembre 1861.
Te souviens-tu, du sein de Dieu où tu reposes, de ces longues journées de Ghazir, où, seul avec toi, j’écrivais ces pages inspirées par les lieux que nous avions visités ensemble ? Silencieuse à côté de moi, tu relisais chaque feuille et la recopiais sitôt écrite, pendant que la mer, les villages, les ravins, les montagnes se déroulaient à nos pieds. Quand l’accablante lumière avait fait place à l’innombrable armée des étoiles, tes questions fines et délicates, tes doutes discrets, me ramenaient à l’objet sublime de nos communes pensées. Tu me dis un jour que ce livre-ci tu l’aimerais, d’abord parce qu’il avait été fait avec toi, et aussi parce qu’il te plaisait. Si parfois tu craignais pour lui les étroits jugements de l’homme frivole, toujours tu fus persuadée que les âmes vraiment religieuses finiraient par s’y plaire. Au milieu de ces douces méditations, la mort nous frappa tous les deux de son aile ; le sommeil de la fièvre nous prit à la même heure ; je me réveillai seul !… Tu dors maintenant dans la terre d’Adonis, près de la sainte Byblos et des eaux sacrées où les femmes des mystères antiques venaient mêler leurs larmes. Révèle-moi, ô bon génie, à moi que tu aimais, ces vérités qui dominent la mort, empêchent de la craindre et la font presque aimer.
Une histoire des « Origines du Christianisme » devrait embrasser toute la période obscure, et, si j’ose le dire, souterraine, qui s’étend depuis les premiers commencements de cette religion jusqu’au moment où son existence devient un fait public, notoire, évident aux yeux de tous. Une telle histoire se composerait de quatre livres. Le premier, que je présente aujourd’hui au public, traite du fait même qui a servi de point de départ au culte nouveau ; il est rempli tout entier par la personne sublime du fondateur. Le second traiterait des apôtres et de leurs disciples immédiats, ou, pour mieux dire, des révolutions que subit la pensée religieuse dans les deux premières générations chrétiennes. Je l’arrêterais vers l’an 100, au moment où les derniers amis de Jésus sont morts, et où tous les livres du Nouveau Testament sont à peu près fixés dans la forme où nous les lisons. Le troisième exposerait l’état du christianisme sous les Antonins. On l’y verrait se développer lentement et soutenir une guerre presque permanente contre l’empire, lequel, arrivé à ce moment au plus haut degré de la perfection administrative et gouverné par des philosophes, combat dans la secte naissante une société secrète et théocratique, qui le nie obstinément et le mine sans cesse. Ce livre contiendrait toute l’étendue du IIe siècle. Le quatrième livre, enfin, montrerait les progrès décisifs que fait le christianisme à partir des empereurs syriens. On y verrait la savante construction des Antonins crouler, la décadence de la civilisation antique devenir irrévocable, le christianisme profiter de sa ruine, la Syrie conquérir tout l’Occident, et Jésus, en compagnie des dieux et des sages divinisés de l’Asie, prendre possession d’une société à laquelle la philosophie et l’État purement civil ne suffisent plus. C’est alors que les idées religieuses des races groupées autour de la Méditerranée se modifient profondément ; que les cultes orientaux prennent partout le dessus ; que le christianisme, devenu une église très nombreuse, oublie totalement ses rêves millénaires, brise ses dernières attaches avec le judaïsme et passe tout entier dans le monde grec et latin. Les luttes et le travail littéraire du IIIe siècle, lesquels se passent déjà au grand jour, ne seraient exposés qu’en traits généraux. Je raconterais encore plus sommairement les persécutions du commencement du IVe siècle, dernier effort de l’empire pour revenir à ses vieux principes, lesquels déniaient à l’association religieuse toute place dans l’État. Enfin, je me bornerais à pressentir le changement de politique qui, sous Constantin, intervertit les rôles, et fait du mouvement religieux le plus libre et le plus spontané un culte officiel, assujetti à l’État et persécuteur à son tour.
Je ne sais si j’aurai assez de vie et de force pour remplir un plan aussi vaste. Je serai satisfait si, après avoir écrit la vie de Jésus, il m’est donné de raconter comme je l’entends l’histoire des apôtres, l’état de la conscience chrétienne durant les semaines qui suivirent la mort de Jésus, la formation du cycle légendaire de la résurrection, les premiers actes de l’église de Jérusalem, la vie de saint Paul, la crise du temps de Néron, l’apparition de l’Apocalypse, la ruine de Jérusalem, la fondation des chrétientés hébraïques de la Batanée, la rédaction des évangiles, l’origine des grandes écoles de l’Asie-Mineure, issues de Jean. Tout pâlit à côté de ce merveilleux premier siècle. Par une singularité rare en l’histoire, nous voyons bien mieux ce qui s’est passé dans le monde chrétien de l’an 50 à l’an 75, que de l’an 100 à l’an 150.
Le plan suivi pour cette histoire a empêché d’introduire dans le texte de longues dissertations critiques sur les points controversés. Un système continu de notes met le lecteur à même de vérifier d’après les sources toutes les propositions du texte. Dans ces notes, on s’est borné strictement aux citations de première main, je veux dire à l’indication des passages originaux sur lesquels chaque assertion ou chaque conjecture s’appuie. Je sais que pour les personnes peu initiées à ces sortes d’études, bien d’autres développements eussent été nécessaires. Mais je n’ai pas l’habitude de refaire ce qui est fait et bien fait. Pour ne citer que des livres écrits en français, les personnes qui voudront bien se procurer les ouvrages suivants :
Études critiques sur l’Évangile de saint Matthieu, par M. Albert Réville, pasteur de l’église wallonne de Rotterdam 1.
Histoire de la théologie chrétienne au siècle apostolique, par M. Reuss, professeur à la Faculté de théologie et au séminaire protestant de Strasbourg 2.
Des doctrines religieuses des Juifs pendant les deux siècles antérieurs à l’ère chrétienne, par M. Michel Nicolas, professeur à la Faculté de théologie protestante de Montauban 3.
Vie de Jésus, par le Dr Strauss, traduite par M. Littré, membre de l’Institut 4.
Revue de théologie et de philosophie chrétienne, publiée sous la direction de M. Colani, de 1850 à 1857. — Nouvelle Revue de théologie, faisant suite à la précédente, depuis 1858. 5.
Les personnes, dis-je, qui voudront bien consulter ces excellents écrits 6, y trouveront expliqués une foule de points sur lesquels j’ai dû être très succinct. La critique de détail des textes évangéliques, en particulier, a été faite par M. Strauss d’une manière qui laisse peu à désirer. Bien que M. Strauss se soit trompé dans sa théorie sur la rédaction des évangiles 7, et que son livre ait, selon moi, le tort de se tenir beaucoup trop sur le terrain théologique et trop peu sur le terrain historique 8, il est indispensable, pour se rendre compte des motifs qui m’ont guidé dans une foule de minuties, de suivre la discussion toujours judicieuse, quoique parfois un peu subtile, du livre si bien traduit par mon savant confrère, M. Littré.
Je crois n’avoir négligé, en fait de témoignages anciens, aucune source d’informations. Cinq grandes collections d’écrits, sans parler d’une foule d’autres données éparses, nous restent sur Jésus et sur le temps où il vécut, ce sont : 1° les évangiles et en général les écrits du Nouveau Testament ; 2° les compositions dites « Apocryphes de l’Ancien Testament ; » 3° les ouvrages de Philon ; 4° ceux de Josèphe ; 5° le Talmud. Les écrits de Philon ont l’inappréciable avantage de nous montrer les pensées qui fermentaient au temps de Jésus dans les âmes occupées des grandes questions religieuses. Philon vivait, il est vrai, dans une tout autre province du judaïsme que Jésus ; mais, comme lui, il était très dégagé des petitesses qui régnaient à Jérusalem ; Philon est vraiment le frère aîné de Jésus. Il avait soixante-deux ans quand le prophète de Nazareth était au plus haut degré de son activité, et il lui survécut au moins dix années. Quel dommage que les hasards de la vie ne l’aient pas conduit en Galilée ! Que ne nous eût-il pas appris !
Josèphe, écrivant surtout pour les païens, n’a pas dans son style la même sincérité. Ses courtes notices sur Jésus, sur Jean-Baptiste, sur Juda le Gaulonite, sont sèches et sans couleur. On sent qu’il cherche à présenter ces mouvements si profondément juifs de caractère et d’esprit sous une forme qui soit intelligible aux Grecs et aux Romains. Je crois le passage sur Jésus authentique. Il est parfaitement dans le goût de Josèphe, et si cet historien a fait mention de Jésus, c’est bien comme cela qu’il a dû en parler. On sent seulement qu’une main chrétienne a retouché le morceau, y a ajouté quelques mots sans lesquels il eût été presque blasphématoire , a peut-être retranché ou modifié quelques expressions . Il faut se rappeler que la fortune littéraire de Josèphe se fit par les chrétiens, lesquels adoptèrent ses écrits comme des documents essentiels de leur histoire sacrée. Il s’en fit, probablement au IIe siècle, une édition corrigée selon les idées chrétiennes . En tout cas, ce qui constitue l’immense intérêt de Josèphe pour le sujet qui nous occupe, ce sont les vives lumières qu’il jette sur le temps. Grâce à lui, Hérode, Hérodiade, Antipas, Philippe, Anne, Caïphe, Pilate sont des personnages que nous touchons du doigt et que nous voyons vivre devant nous avec une frappante réalité.
Lesen Sie weiter in der vollständigen Ausgabe!
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