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Jeune homme ordinaire et bien éduqué, Laïdi se retrouve confronté à la misère qui pousse sa famille dans des situations désespérées. Tandis que ses sœurs se livrent à la prostitution et que son frère sombre dans la drogue, il est profondément meurtri et cherche à agir. Repéré par les islamistes, il est endoctriné, financé généreusement et transformé en djihadiste, devenant ainsi une machine à tuer et un être dépravé sur le plan sexuel. Comment cette spirale infernale peut-elle être brisée avant qu’il ne soit trop tard ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Diplômé en économie et littérature de l’université de Lille,
Taha M. Brahma a ensuite exercé des fonctions de direction au sein d’une société pétrolière au Maroc. En tant qu’écrivain engagé, il dénonce la marginalisation et l’extrémisme, conséquences de l’accaparement des richesses par une élite privilégiée.
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Taha M. Brahma
Laïdi : stupre, lucre et djihadisme
Un voyage au bout de l’imposture
Roman
© Lys Bleu Éditions – Taha M. Brahma
ISBN : 979-10-422-2902-3
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À mon frère, Mehdi, parti trop jeune
Très cher ami,
Cela fait longtemps que je voulais t’entretenir au sujet de ces islamistes ou djihadistes d’horrible réputation et te raconter leur histoire que j’ai suivie de très près, pour ne pas dire que je l’ai vécue. Ce djihadisme aveugle n’est pas, mon ami, le fruit du hasard et il n’est pas non plus un produit de la génération spontanée.
Il est la conséquence directe de l’égoïsme aveugle d’arrivistes et d’insatiables et veules parvenus ou d’héritiers sans aucun mérite dans les fortunes qu’ils détiennent.
Ils se sont quasiment tout approprié. La jeunesse est dans son immense majorité illettrée et mon pays, gangrené par la pauvreté et l’ignorance voit ses campagnes désertées et ses villes tirées vers le bas par « l’exode » de ruraux, eux-mêmes victimes des dérives, de la cupidité et de la malfaisance de cette gent de nantis. Ruraux venus dans l’espoir de trouver une vie meilleure dans les grandes cités.
Et mon pays se « ruralise », ce n’est plus la « cité » qui « civilise » le monde rural, c’est réellement la campagne qui « ruralise » la ville.
Nous régressons, mon cher ami, pour être honnête mon ami, nous régressons, car il y a un changement à la tête de l’état, un changement qui est en train de faire évoluer positivement les choses, pas assez vite, car ladite « gent » fait tout pour se perpétuer. Pendant, Laidi si dynamique, si ambitieux, si optimiste s’étiole.
Voici son histoire.
Laidi est le fils de Larbi, marchand ambulant faisant difficilement vivre sa femme, ses deux garçons et ses trois filles et de Zohra, femme au foyer.
Il voulait réussir, il se devait de s’en sortir et sauver ainsi son frère cadet, collégien illettré et futur chômeur, ainsi que ses sœurs analphabètes, oisives, et futures prostituées ou misérables et miséreuses femmes au foyer, s’il ne réussissait pas.
La famille de Laidi vivait, comme bien entendu, dans les carrières centrales, un bidonville de la périphérie de Casablanca, dans une pauvreté qui confine à la misère exacerbée par une promiscuité avilissante, sans eau courante ni « commodités », un bien grand mot mon cher ami. Pour l’électricité, comme tout le voisinage, ils se branchent sur les câbles de la ville. La misère des périphéries des grandes villes, de même d’ailleurs que la ville dans les HLM des banlieues européennes était le terreau fertile de l’islamisme.
Cet islam n’a rien à voir avec l’islam, religion qui, comme toutes les autres, appelle à prier, à faire le bien, et à éviter de faire le mal. Islamisme, mon cher et respectable ami, est un vocable qui a été créé par l’occident chérifien, qui, depuis les croisades, ne cultive pas les meilleurs sentiments pour l’islam, ni d’ailleurs pour le judaïsme.
Les maigres revenus du père et la modeste participation financière de Laidi faisaient que l’on continuait à vivre pauvrement dans la famille. Et dans la logique des choses, ce qui devait arriver arriva.
Lasses de vivre misérablement, ses sœurs se mirent à « sortir », en fait à se prostituer. Au Maroc, par pudeur, on dit d’une fille qui se prostitue qu’elle sort.
Othmane, le frère cadet, quitta l’école, traîna, se mit à fumer des joints, histoire d’oublier… Histoire de ne pas devenir fou, il devint fou.
Et ce fut le coup de grâce pour Laidi. Il ne supporta pas de voir son si gentil et si beau petit frère, devenir schizophrène.
Il devint sombre, taciturne, se mit à boire, lui qui n’a jamais touché à l’alcool. Voir Laidi rentrer chez lui, tard la nuit, ivre devint habituel pour les voisins.
Homme de caractère, pour ne pas dire d’honneur, vu ses agissements futurs, il en souffrait. Et subitement il arrêta.
Profondément blessé, il se réfugia dans la religion. Il se mit à fréquenter assidûment la mosquée. Il refusait la compagnie des autres et c’est seul qu’il vivait sa peine.
Et c’est ainsi qu’il fut repéré par les « barbus », dits islamistes par les Occidentaux et qui, en réalité, sont des ignares, des illuminés, très éloignés de la religion. Les religions étant toutes censées être porteuses de paix et d’humanisme.
Je te parle des religions, pas des énergumènes, imams, rabbins et énergumènes, comme aurait dit George Brassens, qui prétendent les défendre.
En ce qui me concerne, je n’ai jamais fait de différence entre les religions. Et entre nous je m’en méfie.
Je me méfie de ceux qui se disent porteurs des messages de ces religions. Sommes-nous donc aveugles, mon très cher et respecté ami, pour ne pas réaliser que depuis les croisades, l’inquisition, le schisme, le F.I.S (Front Islamique Armé), Al-Qaïda, l’E.I (l’État Islamique) ou Daech, trop de sang a coulé et coule encore à cause des religions. Même les bouddhistes sont devenus sanguinaires, à ce propos, je veux que tu saches que j’ai du respect pour le pape François. Mais je ne comprends cependant pas cette tartuffe version féminine qu’est Aung San Suu Kyi machin et ne même pas prononcer le mot rohingya.
À mon avis, imam, pape, pope, ayatollah, dieu n’ont rien à voir avec tout cela.
Les barbus avaient repéré Laidi. Ils notèrent ses fréquentations assidues de la mosquée, son penchant pour la solitude, donc sa discrétion et aussi et surtout pour tous les problèmes qu’il vivait et qu’il avait vécus. Folie de son frère, prostitution de ses sœurs. Ils s’étaient renseignés sur lui, ils savaient désormais, quasiment tout sur lui. Il était donc pour eux une proie potentielle très prometteuse.
L’approche des barbus commença sournoise, rampante. Il lui fut pour commencer, demandé d’assister à un enterrement, celui d’un voisin, en bon musulman il ne pouvait pas refuser.
Puis un autre jour, où un imam (prêcheur de la prière du vendredi) fit un sermon, dénonçant la misère, l’injustice, l’accaparement des richesses par une classe sociale, au détriment de tout un peuple. Il enchaîna en parlant du mépris de cette même classe sociale, pour le petit peuple qu’elle vampirise. En vérité, vociféra l’imam, cette caste ne se sent en aucun cas appartenir à la même espèce que ceux qu’elle appelle les gueux, nous.
Sournoisement, il clôtura son discours en parlant de l’opulence dans l’au-delà pour tout bon musulman. C’était un préambule, une première « prise de contact » pour les appels futurs au Djihad1.
Les barbus, mon ami, sont diaboliques, leurs discours sont très étudiés, élaborés, progressifs.
Le plus grave, le plus sournois et le plus subtil, c’est qu’il y avait beaucoup de vrai dans ce qu’il affirmait, l’opulence dans l’au-delà pour les plus pauvres mis à part.
Et Laidi le comprit.
Ces espèces de crétins de « bourgeois », corrompus et débiles, se croyaient réellement supérieurs à la « plèbe ». Ils s’étaient accaparé les richesses ; immobilier, commerce, mines, industrie, pêche, etc. Ils avaient massacré l’enseignement public. Ce dernier n’enseignait plus rien et fabriquait des laissés pour compte illettrés, abrutis par l’ignorance.
Leurs enfants à eux étaient scolarisés dans des écoles privées, huppées, onéreuses et même souvent dans les écoles et lycées de la mission culturelle française.
J’ai utilisé le mot débile, car seul un imbécile, peut se croire supérieur à un autre être humain. En tous les cas, c’est une vérité dont je suis profondément convaincu.2
D’une grande intelligence, Laidi n’était pas un homme à avaler n’importe quoi, mais ce que disaient les prêcheurs n’était pas entièrement faux.
Et les prêches continuèrent, rapportant en les arrangeant, des vérités, puis politisant ces vérités et enfin en invitant les fidèles à réparer ces torts.
« Comment chers frères en islam, comment pouvons-nous accepter, de voir nos filles se vendre aux étrangers. N’avons-nous donc plus de dignité ni de foi ? Nous n’avons pas peur de la terrible colère de dieu. Qui anéanti bien des communautés pécheresses, avant nous.
Comment pouvons-nous accepter qu’un seul individu puisse acheter une voiture valant le prix de plusieurs logements économiques, quand des millions de nos concitoyens vivent de pain et de thés et ne survivent que parce que les pauvres s’aident entre eux ?
Comment pouvons-nous accepter que le fils du pauvre n’ait pas la moindre chance de s’en sortir ? Dans les meilleures des cas, il sera petit employé ou ouvrier ignorant et méprisé. »
Tu auras l’indulgence très cher ami, de m’excuser pour cette longue « tirade », mais je voulais que tu réalises comment se faisait l’endoctrinement, l’empoisonnement de cette jeunesse.
Je te l’ai dit, Laïdi était un homme de convictions, un battant. Il commença à être sensible à ces discours, puis à poser des questions, enfin à prendre la parole « Réveillez-vous et méditez ces paroles », répétait l’imam.
« Que devons-nous faire ? » demanda Laïdi.
« La réponse, vous la trouverez en vous », dit perfidement le prêcheur. Vous la trouverez mon frère, si dieu le veut.
En fait, tout cela était planifié et entrait dans le « protocole » d’embrigadement des barbus.
Je te l’ai dit, je te le répète, Laïdi était un battant, de la trempe des leaders.
Il commença à émettre des avis, puis à faire des suggestions et enfin à donner des instructions et à s’occuper de certaines cérémonies, organisations de soirées religieuses : récitation de coran et de mahdi (chants, prières et louanges du prophète).
Un musulman, mon cher ami, doit à chaque fois qu’il cite le prophète, dire « que la prière et le salut de dieu soient sur lui ».
Pour une obscure raison, les musulmans marocains, même les plus « éclairées », traduisent par « que la prière et le salut de dieu soient sur lui ». Sur et non pas avec.
« Sur lui », c’est tout de même bizarre. Excuse cette digression, cher ami.
Fragilisé et de toute manière au bord de l’explosion, Laïdi devint très sensible aux appels des prêcheurs.
Parfaitement bilingue, il lut dans la presse occidentale, que des ministres, des parlementaires, des généraux, de hauts fonctionnaires, de simples élus locaux, étaient millionnaires que des sommes hallucinantes étaient déposées à l’étranger, que leurs épouses se faisaient faire des « brushing » à Paris, que leurs fils et leurs filles, partaient en week-end à Marbella ou à Sofia comme moi je vais au café du coin, que des villas secondaires étaient meublées à coup de centaines de milliers de dirhams, que les « cabanons » de bord de mer et les fermes étaient monnaie courante chez « ces gens-là ».
Il était bien évident que c’est à ces incroyables abus, qu’était dû l’état de délitement de la société.
Élément essentiel pour l’évolution de la nation, l’enseignant. Or, le bas salaire de ce dernier est devenu l’objet de bonnes blagues. Victime « collatérale » de la gabegie lui-même, déviant objet de dérision. Et dire qu’un grand poète arabe nous rappelait que : « l’enseignant a failli être prophète ».
Cette gabegie, telle une malédiction, se faisait au détriment des citoyens, devenus dans leurs majorités ignares, non éduqués, ce qui développa la corruption, créa un incivisme effrayant. Illustration à titre d’exemple par la manière de conduire.
Nous sommes parmi les pays, qui ont le plus de morts dans les accidents de la circulation dans le monde.
Et Laïdi voulut faire quelque chose.
« Je te rappelle, mon cher ami, je ne suis pas du tout d’accord avec sa “démarche”, bien évidemment, je ne fais que relater des faits. »
Laïdi meurtri, ulcéré, ne voyant que la réaction par la violence.
Désormais conditionné, il manque de clairvoyance. Il ne voyait pas qu’en voulant combattre le mal, il allait faire le mal, en tuant et en mutilant des innocents.
Cependant, il n’était pas encore décidé. Il n’était pas sûr de lui.
Mais les barbus, que j’appellerai dorénavant la pieuvre, étaient aux aguets et ne cherchaient que le moindre motif, n’attendaient que le moindre petit prétexte, pour le convaincre définitivement et s’assurer de sa « collaboration » aveugle dans ce qu’ils appellent le « djihad ».
Le prétexte se présenta.
Un soir après la dernière prière alors qu’il sortait de la mosquée pour rentrer chez lui, il vit ses voisins chuchoter entre eux. Il sut d’instinct que ces messes basses le concernaient.
Cérémonieux, il s’approcha d’eux, les salua par le « Assalam Alaykoum » d’usage (que la paix soit avec vous) et leur demanda ce qui se passait.
Ils lui répondirent qu’il n’y avait rien de spécial et il poursuivit son chemin, vers sa maison, pensif et inquiet.
En fait, les voisins parlaient de deux de ses sœurs qu’ils avaient vues se faire déposer par une grosse berline, pas loin de la rue où elles habitaient avec leurs parents.
Elles venaient se faire déposer par des moyens orientaux.
Encore une fois, des dépravés de moyens orientaux, riches de leurs pétrodollars.
Ces pervers, ces frustes avaient littéralement fait exposer la prostitution au Maroc et fait dégénérer les mœurs.
La société marocaine commençait à perdre toute dignité, tout principe et même toute mesure.
La pieuvre tenait son prétexte. Un « frère » finit par rapporter ce fait à Laïdi. Un soir après la prière du Achaa (la dernière de la journée), il s’isola avec lui et lui dit : « Frère Laïdi, tu connais le hadith echarif3, qui dit que celui d’entre vous qui se trouve confronté au mal, doit le combattre, avec ses mains sinon par la parole, sinon qu’il le dise dans son cœur, mais cela est la plus faible expression de foi. »
« Je connais le Hadith, dit Laïdi, mais pourquoi me le cites-tu ? »
« Parce que j’ai vu un comportement scandaleux et cela te concerne, en vérité cela nous concerne tous, mon frère. »
« Cela me concerne », dit Laïdi qui blêmit.
« Alors, dis-moi de quoi il s’agit et sans tarder, par le tout puissant. »
« Par le tout puissant, je vais te le dire Laïdi, mais il faut que tu sois fort. »
Laïdi blêmit, mais avec beaucoup de dignité, il remercia « l’informateur » et il s’en alla vers sa maison. Dès qu’il en eut franchi le seuil, il vomit.
Un terroriste conforté dans ses convictions, par le mépris dont il était l’objet de la part de « l’Occidental », déchiré par la mort par noyade, dans le détroit de Gibraltar, de centaines de jeunes, voulant fuir l’oisiveté, la misère et surtout la médiocrité, car dans ce pays, le Maroc donc, par je ne sais quel miracle, tout le monde mange à sa faim, fume ses cigarettes quotidiennes, vendues au détail, c’est-à-dire à l’unité et prend même son café, tout chômeur qu’il est.
Pour ce qui est des cafés au Maroc, c’est un lieu de convivialité, un lieu où les gens se rencontrent, « changent d’air, respirent », discutent de choses et d’autres, regardent des matchs de football. C’est un élément essentiel de la vie sociale des hommes.
Quant à la vente des cigarettes au détail, cela est devenu un véritable petit métier. Les gens ne pouvant se payer un paquet de cigarettes, en général du tabac blond, ils en achètent par unité chez des marchands ambulants.
Le mot marchand, pardonne-moi, me fait rire au sujet. Au sujet de vente de cigarettes au détail, une anecdote qui a longtemps circulé au Maroc me vient à l’esprit. Je te la rapporte.