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Derek Walker se trouve à Las Vegas pour le mariage de son frère.
Un enterrement de vie de garçon. Quelques jeux d’argent. Une semaine à s’amuser avec ses frères.
Que pourrait-il bien arriver de mal ?
Il pourrait tomber amoureux, par exemple.
Il pourrait rencontrer la femme qui lui correspond... Mais lorsque le passé de celle-ci la rattrape, cela pourrait remettre en question tout ce que Derek pense savoir à propos de la famille, de la loyauté... et de l’amour.
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À Propos de : Le Bad-Boy
Prólogo
Chapitre Un
Chapitre Deux
Chapitre Trois
Chapitre Quatre
Chapitre Cinq
Chapitre Six
Chapitre Sept
Chapitre Huit
Chapitre Neuf
Chapitre Dix
Chapitre Onze
Chapitre Douze
Chapitre Treize
Chapitre Quatorze
Épilogue
À propos de l’auteur
Livres d’Amanda Adams
Books by Amanda Adams (English)
Derek Walker se trouve à Las Vegas pour le mariage de son frère.
Un enterrement de vie de garçon. Quelques jeux d’argent. Une semaine à s’amuser avec ses frères.
Que pourrait-il bien arriver de mal ?
Il pourrait tomber amoureux, par exemple.
Il pourrait rencontrer la femme qui lui correspond... Mais lorsque le passé de celle-ci la rattrape, cela pourrait remettre en question tout ce que Derek pense savoir à propos de la famille, de la loyauté... et de l’amour.
Copyright 2018 Tydbyts Media
Le Bad-Boy: Les Frères Walker, Tome 4
Illustration de couverture Copyright 2017 eBook Indie Covers
Publié en 2018 Par Tydbyts Media
Tous droits réservés
Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les événements sont le pur produit de l’imagination de l’auteur ou sont utilisés dans un but artistique. Toute ressemblance avec des personnes mortes ou vivantes est une coïncidence.
Réalisé avec Vellum
Derek Walker se rangea dans l’allée de l’avocat et coupa le moteur pour observer les stalactites et la neige qui recouvraient l’énorme épicéa du Colorado situé près de l’allée. Il ressemblait à un gigantesque sapin de Noël sur lequel la neige et la glace scintillaient au soleil comme un million de diamants minuscules. C’était sublime, et tragique, et cela lui rappelait les deux seules femmes qui avaient compté pour lui. Mortes toutes les deux.
La douleur était comme une fourche plantée en pleine poitrine, aussi glaciale et tranchante que du verre brisé.
Derek se regarda dans le rétroviseur et fixa ses yeux brun foncé qui lui rappelaient tant sa grand-mère. Il prit plusieurs inspirations profondes pendant qu’il s’observait, pour être sûr de se maîtriser avant de sortir de sa voiture. Cette journée allait être douloureuse, très douloureuse, et il fallait qu’il se montre fort pour ses frères. Ils avaient besoin qu’il soit solide, qu’il ait la tête froide. S’il perdait les pédales, ils tomberaient comme des mouches dans son sillage.
Le volant grinça alors qu’il tentait de l’étrangler d’un geste absent tout en marquant une pause pour se donner du courage et déverser sa douleur dans des couches de logique abrutissantes. Il poussa un soupir de soulagement lorsque son frère Mitchell, plus jeune de six mois, se gara derrière lui dans l’allée au volant de sa voiture de sport rouge cerise. Leur plus jeune frère, Jake, qui était déjà là, avait garé son pick-up blanc dans la rue, au milieu d’une pile de neige que le chasse-neige avait laissée derrière lui. Cette vision le fit sourire. Jake était un vrai gars de la campagne, car après tout, à quoi pouvait bien servir un tas de neige, à part de place de parking ?
Soulagé de pouvoir bouger, d’arrêter de réfléchir, d’arrêter de se souvenir, Derek ouvrit la portière de son SUV, sortit et la claqua derrière lui. Il était vêtu de noir, comme à son habitude, un vrai contraste avec le pantalon de costume et le blazer de Mitchell. Avant, son frère était un caïd, mais il avait quitté le côté sombre, et était devenu respectable. Il était maintenant un putain de chirurgien qui portait des pantalons habillés et des vestes, tous les jours, pour aller travailler. Mais en ce qui concernait les femmes, ils étaient tous les deux dans le même bateau ; pas intéressés par des histoires à long terme. C’était même une manie chez les quatre frères. Ils avaient tous été adoptés après avoir vécu l’enfer, sauvés par la mère dont ils venaient honorer la mémoire.
La perdre les avait tous déchirés, mais en cet instant, Derek devait jouer son rôle. Il redressa les épaules, prit une grande inspiration et fit craquer sa nuque. Le moment était venu de faire ce qu’il faisait toujours, prendre soin de sa famille. Il pourrait souffrir plus tard. Il pourrait laisser éclater sa colère et faire rugir sa moto sur les routes de montagne sinueuses comme s’il avait le diable aux trousses. Plus tard. Pour l’instant, il n’avait qu’une mission... garder son sang-froid. Être un roc pour ses frères. C’est tout.
Mitchell lui fit un signe de tête, et comme d’habitude, il lui emboîta le pas alors qu’ils remontaient l’allée jusqu’à la porte d’entrée. Ils restèrent silencieux. Ils n’avaient pas besoin de parler. Ils savaient tous les deux ce qu’ils faisaient ici, et ça craignait.
Mme Klasky ouvrit la porte, vêtue d’un pantalon bleu marine et d’un pull couleur crème. Elle allait sur ses quatre-vingts ans, mais avait les yeux pétillants et un sens pratique que Derek aimait bien. Il ne jouait pas. La vie était trop courte pour ces conneries. S’il détestait quelqu’un, ou qu’il voulait coucher avec cette personne, il le faisait savoir.
— Entrez. Entrez. Jake est déjà là.
Elle leur fit signe d’entrer et Derek pénétra dans l’entrée, Mitchell était juste derrière lui. Lorsqu’il regarda leur hôtesse par-dessus son épaule, elle sourit.
— Toujours très beau, à ce que je vois. Allez dans la cuisine, les garçons. J’ai préparé de la citronnade. Et prends des biscuits, Derek. Ce sont tes préférés.
Derek se sentit rougir, et Mitchell, comme d’habitude, conscient de tout ce qui se passait autour de lui, vint à son secours. Mme Klasky avait toujours chouchouté Derek plus que les autres, et ne cherchait même pas à cacher son favoritisme. Ce qui était agréable, bien que gênant. Et il savait, sans aucun doute, que Mitchell se moquerait de lui plus tard. Le sourire de son frère le lui confirmait.
— Merci, Mme Klasky. On a hâte de goûter à vos biscuits, dit Mitchell.
Derek toussa dans sa main et en profita pour lui donner un coup à l’arrière du crâne, avec force, alors qu’ils suivaient leur hôtesse et passaient devant un mur plein de photos de famille et de portraits couleur sépia des ancêtres de la famille Klasky. La moquette était verte et à poils longs, et les murs étaient bordés de lambris en chêne qui dataient sans doute des années soixante-dix. Une vieille chanson se mit à lui trotter dans la tête, même s’il ne se souvenait plus du titre. Il se rappelait vaguement que John Lennon avait écrit une chanson dans laquelle il brûlait les affreux lambris d’une fille, et il comprenait pourquoi.
Jake se trouvait à sa place habituelle à la table de cuisine des Klasky, assis sur la chaise en bois la plus proche du canapé vieux de vingt ans couvert d’affreux motifs cachemire.
Derek n’était pas venu dans cette maison depuis des années. Elle n’avait pas changé. L’atmosphère était la même. L’odeur aussi. Mitchell donna une tape dans le dos de Jake pour le saluer. Son petit frère était le plus jeune, mais ce petit enfoiré les dépassait d’au moins dix centimètres et faisait bien vingt kilos de plus qu’eux. Avec des santiags et un chapeau, il ressemblerait à un joueur des Dallas Cowboys. Sauf qu’il était trop beau pour ça. Et il avait le cœur beaucoup trop tendre. Jake vivait toujours au ranch familial, à prendre soin des chevaux et à faire ses trucs de cow-boys. Il soulevait des bottes de foin de cinquante kilos comme des tas de plumes. Et quand il était tout petit, Jake ne manquait pas de leur rappeler qu’il aurait pu leur botter le cul à tous.
Derek comprenait l’amour que son frère portait à la campagne. Ils avaient tous vécu au ranch après l’adoption, et le calme avait apaisé sa colère mieux que quoi que ce soit d’autre. Mais au bout d’un moment, être loin de tout était devenu insupportable. Il y avait trop d’espace et trop de temps pour cogiter.
Il prit une grande inspiration et l’odeur des biscuits, de la citronnade et du nettoyant senteur des pins sembla l’envelopper.
— Tenez, les garçons, dit Mme Klasky en posant un verre de citronnade devant chaque frère.
Derek savait exactement le goût qu’elle aurait, et il se mit à saliver avant même que la boisson ne lui touche les lèvres. Il se souvenait d’avoir attendu que sa mère et Mme Klasky finissent de raconter leurs ragots sur la vie du village dans cet affreux canapé plus d’une fois, en faisant semblant de ne pas écouter, mais en absorbant le moindre mot. Il savait qui sortait avec qui, qui trompait qui, qui conduisait sous l’emprise de l’alcool, qui se battait dans les bars. Il écoutait toujours. C’était une compétence acquise à la dure et cela l’avait maintenu en vie quand il était plus jeune.
— Merci, dit Mitchell pour eux trois, en parfait gentleman.
Du jus de citron pressé et du vrai sucre, comme celle de sa mère.
La sonnette retentit et leur hôtesse s’excusa.
— Ça doit être Chance.
Elle disparut et revint avec son frère Chance, fraîchement devenu avocat, un an après la fin de ses études de Droit. Chance portait un costume-cravate, et un drôle de sentiment de fierté lui serra la poitrine. Ses frères s’en sortaient tous très bien. Ils avaient fait quelque chose de leur vie, avaient surmonté leurs passés merdiques. Derek savait que c’était grâce à sa mère, mais il éprouvait une légère satisfaction en pensant aux claques qu’il avait données, aux brutes qu’il avait menacées, aux choses qu’il avait faites pour ses frères, des choses qu’ils ignoraient.
Ses frères étaient tout pour lui. La famille était tout pour Derek. Sa grand-mère lui avait appris cela avant de mourir. Pas son minable de père, qui s’était fait la malle avant sa naissance. Ni sa mère violente et alcoolique, qui avait fait de sa vie un enfer. Mais on l’avait étreint quand il était petit, on l’avait aimé. Et il savait, malgré toutes les horreurs qu’il avait subies, qu’il avait eu de la chance.
— Chance.
Derek se leva de sa chaise en bout de table et prit le nouvel arrivant dans ses bras.
— Salut, loser.
Après une étreinte rapide, Chance lui donna une tape sur l’épaule. Jake et Mitchell attendirent leur tour pour prendre leur avocat de frère dans leurs bras. Malgré les circonstances, le sourire de Derek s’élargit lorsque la joie de voir tous ses frères réunis dans la même pièce émana de sa poitrine et lui submergea la tête comme une vague d’adrénaline. Le mari de Mme Klasky, lui aussi avocat, les avait invités pour des affaires en rapport avec le patrimoine de leur mère. Ils avaient cru que tout était réglé, alors cette petite réunion était curieuse.
— Tu es le retardataire, comme d’habitude, dit Jake.
Il souleva Chance du sol comme s’il s’agissait d’une petite fille. Les deux plus jeunes, Jake et Chance, étaient très proches, et Mitchell eut un sourire en coin en regardant les pitreries de Jake. C’était bon d’être tous ensemble. Toujours.
— Et tu sens toujours la bouse de vache et le foin, dit Chance en riant.
Jake ne se laissa pas faire :
— C’est ça, mon frère. Mais toi, tu sens comme quelqu’un qui se ferait essuyer les fesses par un employé de salle de bains avec une lingette parfumée. Tu te transformes en l’un de ces métrosexuels de la ville ?
Jake reposa Chance et Mitchell répondit à sa place :
— Nan, mon pote. Ça, c’est moi.
Il sourit et attrapa Chance par les épaules.
Chance se tenait là en costume, et comme d’habitude, il était le seul à porter une cravate. Même M. Klasky, l’avocat octogénaire de leur mère, portait un pantalon beige et un polo.
— Maintenant que vous êtes tous là, nous allons pouvoir commencer.
M. Klasky fit rouler une petite télévision avec un vieux magnétoscope. Jake sortit une chaise et Chance s’assit à la table de la cuisine et tira sur sa cravate. Il venait de commencer à travailler pour un cabinet d’avocats renommés. Le pauvre travaillait presque autant que Mitchell à son poste de résident en deuxième année.
Ils remercièrent tous Mme Klasky avec respect lorsqu’elle leur servit de la citronnade et qu’elle amena un plateau de biscuits aux pépites de chocolat, comme elle le faisait depuis qu’ils étaient à l’école primaire. Elle donna une petite tape sur la joue de Derek alors qu’elle passait devant lui, et Mitchell cacha son sourire derrière sa main. Derek lui donna un coup de pied sous la table.
Mme Klasky sourit en se dirigeant vers le plan de travail, et elle se plaça contre le mur. Jake lui proposa sa chaise, mais elle agita les mains.
— Vous voudrez être assis pour ce qui va suivre.
— Sauf votre respect, Monsieur Klasky, le patrimoine de notre mère a déjà été réparti il y a des mois, lorsqu’elle est tombée malade, dit Chance.
Derek regarda l’expression de Mme Klasky alors qu’une émotion proche de la hâte lui emplissait l’esprit. Que pouvaient bien mijoter les vieux amis de sa mère ?
— Oui. Oui. Je sais.
Le vieillard se pencha en avant et chercha une prise sur le mur pour pouvoir y brancher sa télévision qui datait de Mathusalem.
— Alors que faisons-nous là ?, demanda Chance en alternant les regards entre M. Klasky, qui avait enfin trouvé une prise, et sa femme, qui lui jeta un regard noir et haussa un sourcil jusqu’à ce qu’il ajoute : Monsieur.
M. Klasky se redressa et se frotta les mains, comme s’il était impatient de leur faire une surprise ahurissante. Derek se tortilla dans sa chaise et pianota sur la table. Derek détestait les surprises.
— Bon, les garçons. J’ai promis à votre mère de tous vous réunir ici aujourd’hui, six semaines après sa disparition, que Dieu ait son âme.
— Mais pourquoi ? Tout est réglé, dit Chance en mode avocat, penché en avant.
— Pas tout, dit Mme Klasky en sortant quatre enveloppes de la poche de son tablier.
Toutes avaient l’air de pouvoir contenir une grande carte d’anniversaire. Elle marcha jusqu’à la table et en donna une à chacun d’entre eux.
— Ne les ouvrez pas encore, dit-elle. Vous devez d’abord regarder la vidéo.
Celle de Chance était verte. Celle de Jake était blanche et unie. Celle de Mitchell était d’un rouge délavé. Et Derek examina la sienne, l’enveloppe jaune vif portait l’écriture de sa mère sur le devant.
Merde. C’était bien le genre de leur mère de leur faire un coup pareil depuis la tombe. Elle avait toujours eu un temps d’avance sur eux. Toujours. Elle savait toujours ce que vivaient ses fils, parfois même avant eux.
— Nom de Dieu, dit Jake en s’enfonçant dans son siège avant de se mettre à se tapoter le genou avec son chapeau de cow-boy, ce qui indiquait qu’il était sur le point d’exploser.
M. Klasky fourra une vieille cassette VHS dans le magnétoscope et l’écran enneigé devint noir durant quelques secondes. La vieille cassette se mit à ronronner lorsqu’elle se mit à tourner.
Mitchell se pencha en avant avec un sourire, les coudes sur la table. Derek les ignora tous lorsque la voix de leur mère résonna par les haut-parleurs de la télévision miteuse. La vidéo fit un drôle de bruit de frappement alors que l’image de sa mère se penchait en avant pour vérifier que la caméra tournait. Satisfaite, elle hocha la tête d’un mouvement bref, puis s’assit dans une chaise placée de manière à ce que son visage emplisse le petit écran.
Elle semblait jeune et en bonne santé, forte. La voir ainsi était douloureux, lui rappelait la mine terrible qu’elle avait eue lorsque le cancer l’avait dévorée de l’intérieur.
Merde.
— Bonjour, mes garçons adorés. Je vais enregistrer cette vidéo et la donner à M. Klasky au cas où il m’arriverait quelque chose. Je n’ai pas l’intention de disparaître, mais si ça arrive, je veux que vous sachiez que je vous aimais plus que tout et que j’ai toujours été fière, chaque jour, d’être votre mère.
Jake renifla et se détourna. Mitchell se pencha en avant avec un soupir et Chance retint son souffle. Derek se figea, craignant de faire le moindre geste, de laisser paraître quoi que ce soit. S’il commençait à laisser sa douleur transparaître, elle exploserait et ne cesserait jamais, elle le déchirerait comme des éclats d’obus tranchant du papier.
— Vous savez que je vous ai toujours encouragés à suivre vos cœurs. Suivez vos rêves, je vous dis. Eh bien, j’ai beaucoup pensé à ça cette année. Derek a quatorze ans, à présent, et je vois que ça arrive déjà.
« La vie va vous rattraper, et vous voler vos rêves. Je le sais. Le monde réel est dur et sans pitié. Les petits garçons ne peuvent plus rêver. Ils doivent être des hommes. Le monde attendra de vous que vous soyez durs. Et je sais que vous pouvez être coriaces. Vous tous. Je sais ce que vous avez vécu. Vous êtes nés dans un monde difficile. J’ai essayé de vous montrer une vie différente, mais j’ai peur. J’ai peur que vous grandissiez et oubliiez qui vous êtes vraiment. Je ne veux pas que vous oubliiez vos rêves.
« Alors, j’ai fait quelque chose d’un peu fou. Vous vous en souviendrez peut-être, ou peut-être pas, mais le jour de mon anniversaire il y a quelques années, je vous ai tous demandé d’écrire une lettre particulière...
Le rire de sa mère emplit la cuisine silencieuse. Ce rire. Même quand il avait été envahi par les idées noires, ce rire lui avait toujours donné l’impression que tout s’arrangerait.
— Je vais demander à M. Klasky de garder ces enveloppes un moment. Un jour, je mourrai. J’aurai peut-être quatre-vingt-dix ans, peut-être pas, mais si je meurs et que vous avez besoin qu’on vous le rappelle, il vous dira qui vous êtes vraiment.
Son expression malicieuse et sûre d’elle disparut, remplacée par un air sérieux. Elle se pencha en avant jusqu’à ce que son visage emplisse tout l’écran.
— Je vous aime. Tous autant que vous êtes. Et vous m’avez tous fait une promesse, il y a toutes ces années. Et morte ou vivante, je m’attends à ce que vous la teniez.
Elle renversa la tête en arrière et s’esclaffa, les yeux de nouveau étincelants. Oh, elle savait qu’elle avait gagné. Elle était morte, et ses fils ne pouvaient plus la contredire. Impossible de trouver une parade, de geindre, de nier. Elle les tenait, et elle le savait. Il y a bien longtemps, lorsqu’elle avait enregistré cette vidéo, elle avait su que ses fils garderaient leurs promesses, parce que c’était ainsi qu’elle les avait élevés.
— Morte ou vivante. Elle est bien bonne, non ? Je vous aime. N’oubliez pas qui vous étiez destinés à être. Ouvrez vos enveloppes, maintenant. Lisez-les. Et par-dessus tout, souvenez-vous de la raison pour laquelle vous les avez écrites. Tenez vos promesses. Je vous aime, et vous savez que je vous regarde.
Ils restèrent assis dans un silence hébété, et Derek observa la carte qu’il avait dans la main. Il savait ce qui s’y trouvait. Il n’avait même pas besoin de l’ouvrir. Il se souvenait de chaque mot. Il leva les yeux pour examiner le visage de chacun de ses frères et il y lit un déni hébété. Ils étaient tous dans le même bateau, apparemment. Derek supposait qu’ils avaient tous écrit quelque chose d’incroyable sur leurs cartes, quelque chose d’amusant, de fou et de complètement dingue. Les mots qu’il avait inscrits ce jour-là étaient comme marqués au fer rouge dans son cerveau, et il les avait mis en application chaque jour depuis.
Pour lui, il n’y avait pas de grande révélation dans l’enveloppe, pas de rêve à poursuivre. Il n’avait jamais rêvé, pas comme ça, pas comme ses frères.
Quand ils sortirent quelques minutes plus tard, Mme Klasky le prit à part dans la cuisine.
— Derek, ta mère voulait que je te rappelle d’ouvrir ton enveloppe.
Il plongea son regard dans les yeux pleins de gentillesses et entourés de rides de Mme Klasky.