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"Le positif au bout du tunnel" retrace le voyage initiatique de Karine Bardas qui confronte ses peurs profondes, notamment l’abandon et la dépression. L’auteure détaille son expérience personnelle, partageant les étapes de sa lutte pour surmonter ces épreuves. Elle témoigne de la longueur et de la difficulté du combat, tout en affirmant sa croyance en la possibilité de surmonter de telles adversités. En triomphant de ses défis, Karine découvre que chacun a le potentiel de mener une vie épanouie et de réaliser ses rêves. Sa transformation grâce à la pensée positive et la gratitude envers ceux qui l’ont soutenue dessinent un parcours inspirant de résilience et de confiance retrouvée.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Karine Bardas a écrit pour transmettre les leçons tirées de plusieurs années de lutte. Ayant expérimenté le pouvoir thérapeutique des mots, elle a décidé de partager son expérience à travers Le positif au bout du tunnel, son premier ouvrage publié.
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Karine Bardas
Le positif au bout du tunnel
© Lys Bleu Éditions – Karine Bardas
ISBN : 979-10-422-4124-7
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Cette œuvre est pour moi un moyen de tourner la page. Grâce à ces écrits, j’espère pouvoir tourner cette page qui me pèse tant. Mais c’est aussi un livre pour vous, car je souhaite montrer que malgré les épreuves que j’ai traversées, la conclusion de ce récit est magnifique. Parfois, ça vaut la peine de surmonter des obstacles et des difficultés, et il ne faut pas s’arrêter là. Si ce livre peut aider ne serait-ce qu’une personne, cela me rendrait très heureuse. Je tiens également à préciser que ce livre est ma propre vision des choses, celle d’une enfant. Les adultes ne voient pas les choses de la même manière, et ce livre n’a pas pour but de juger qui que ce soit. Il est important pour moi de souligner qu’il n’y a aucune colère dans ces pages. J’ai pardonné à toutes ces personnes, et ce livre n’est pas un tribunal. J’ai simplement besoin de raconter mon histoire. Parfois, vous pourrez constater que je ne suis pas très précise sur certains sujets, simplement parce qu’ils sont trop personnels et ne concernent pas que moi.
Je débuterai mon récit en présentant ma mère et mon père. Je vais commencer par parler de ma mère. C’est une personne extrêmement sensible, qui a été malade pendant son adolescence et a dû manquer l’école, ce qui a laissé des séquelles. Elle a toujours eu une peur profonde de la mort, bien que je ne pense pas qu’elle souffrait de dépression. Elle avait une certaine confiance en elle, du moins je le crois. Enfant, elle avait l’habitude de crier tout le temps, surtout quand elle voulait nous parler, mon frère et moi. Elle a grandi dans une famille où il n’était pas coutume d’exprimer ses émotions, de faire des câlins, et où les enfants devaient travailler très tôt pour aider leurs parents. La mort lui pose toujours des problèmes, cela la bouleverse énormément lorsqu’elle est confrontée à des situations de deuil. Elle était l’enfant sage de la famille et n’était jamais à sa place. Elle a souvent déménagé, se sentant toujours insatisfaite de son environnement et cherchant à s’échapper pour trouver mieux ailleurs. Cette description, bien que simple, est efficace pour la décrire. Au fil des années, elle a été là pour moi, a tenté de comprendre ses erreurs, a progressé dans son rôle de mère et a eu tendance à exprimer ses sentiments. Parfois c’est positif, mais parfois c’est difficile à entendre. Elle est une personne gentille, une grand-mère exceptionnelle sur qui on peut toujours compter. Elle est devenue plus calme, criant moins et cherchant à vivre de manière plus positive.
Mon père vient d’une famille qui a fui la guerre d’Espagne pour s’installer en France. Dans sa famille, les démonstrations d’affection et les mots doux étaient rares. Comme ma mère, il a commencé à travailler très jeune pour subvenir aux besoins de sa famille. Je ne connais pas exactement l’éducation qu’il a reçue, car nous ne parlons pas beaucoup. Il a été éduqué dans un environnement où les émotions étaient rarement exprimées. Il est très attentif au regard des autres, considérant cela comme extrêmement important. En plus de son travail, il était pompier, son emploi du temps était donc très chargé. Il est toujours prêt à aider les autres, et a toujours été ainsi. Il est maniaque, tout doit être parfait et organisé selon sa vision des choses. Même adulte, il n’hésite pas à donner des conseils sur le ménage. Lorsqu’il vient chez moi, il n’hésite pas à pointer du doigt ce qui ne va pas. Il a également fait des différences entre mon frère et moi tout au long de notre vie, mon frère étant sa fierté, tandis que je semblais être en retrait. Peut-être était-ce plus difficile pour lui, ayant grandi entouré de frères et maintenant avec une fille. Il a un besoin obsessionnel d’organisation, sans quoi il se sent perdu. C’est une personne droite, qui tient à la rigueur.
Je vais parler un peu de moi, de mon caractère, de qui je suis, et partager à la fois des aspects positifs et négatifs. Je suis une personne simple, mais avec un fort tempérament, je ne me laisse pas marcher sur les pieds. J’exprime mes opinions avec assurance, même si cela suscite des réactions négatives. J’ai un amour profond pour les gens, bien que j’aie du mal à leur faire confiance. Cependant, je m’attache rapidement à eux. Quand je n’aime pas quelqu’un, c’est vraiment le cas. Je suis devenue plus sociable au fil du temps, alors que je ne l’étais pas du tout auparavant. Je suis une personne ambitieuse qui prend soin des autres et qui est toujours là pour offrir son soutien. Je suis exigeante envers moi-même, mais aussi envers les autres.
Je suis une personne très sensible, ce qui me rend unique et que j’apprécie énormément. Je suis franche et je n’ai pas peur de dire ce que je pense, même en public. Je déteste le mensonge et la manipulation, et j’apprécie la franchise et l’assurance. J’ai été très courageuse pour transformer ma vie du négatif au positif, mais il est difficile de se décrire alors profondément. Vous devriez essayer cet exercice chez vous, c’est vraiment difficile de trouver des qualités lorsque l’on manque de confiance en soi. Les gens me reprochent parfois d’avoir un côté agressif lorsque je parle, même si ce n’est pas mon intention. Une fois que j’ai pris une décision, il est difficile de me faire changer d’avis. J’ai été très influencée dans le passé, mais maintenant j’essaie d’écouter uniquement les personnes importantes dans ma vie. Les autres avis ne m’intéressent pas beaucoup. On me dit souvent que je suis attachante, voire un peu trop parfois.
Il est étrange de constater que je pourrais écrire des pages entières sur les gens que j’aime, mais quand il s’agit de parler de moi, c’est très complexe. Ce n’est pas parce que je trouve cela intrusif de ma part de le dire, mais c’est juste difficile de trouver mes qualités. Je devrais faire cet exercice plus souvent pour m’améliorer et avoir plus confiance en moi.
Je suis une personne très déterminée, mais quand il s’agit de concrétiser des projets, j’ai tendance à freiner et à hésiter à franchir le pas. Peut-être que mon inconscient me murmure que je ne suis pas capable. Malgré cela, je revendique mes convictions avec force, affirmant mon amour pour les filles et les garçons, mon opposition au racisme, et ma conviction que chaque personne mérite d’être aimée de la même manière. Aider les autres est devenu ma raison d’être, et je crois que tout ce qui m’est arrivé a pour but de me permettre d’aider les autres à trouver le positif au-delà du négatif. Je veux me battre, de manière passive bien sûr, pour propager la positivité et aider les autres autant que possible.
Je suis née en août. Je ne savais pas dans quel monde j’entrais ni ce qui m’attendait. Avant ma naissance, ma mère avait vécu beaucoup de difficultés qui l’avaient beaucoup touchée.
Elle avait dû gérer beaucoup de tristesse et avait fait de son mieux. Donc, à ma naissance, j’ai fait une entrée fracassante avec mes pleurs incessants. Je pleurais tout le temps, sans savoir pourquoi. Mes parents faisaient de leur mieux pour me réconforter, mais rien ne marchait pour arrêter mes pleurs.
Tout le monde voyait que c’était comme si je ressentais une insécurité en moi et que rien n’arrivait à me donner cette sécurité. Du coup, je pleurais sans cesse, je pouvais pleurer pendant des heures. Ils essayaient tout, des câlins pour me réconforter, mais rien ne marchait. J’ai quand même passé de nombreux moments de joie malgré tout.
Après des années de recherche, j’ai appris que le bébé partage les émotions de sa mère tout au long de sa grossesse. Il perçoit donc ses émotions, qu’elles soient positives ou négatives. Les bébés sont de véritables éponges à émotions. Une exposition prolongée au stress maternel peut avoir des conséquences sur le développement du bébé et impacter sa vie future.
Est-ce la raison pour laquelle j’étais si mal et je me sentais si peu en sécurité ?
À cette époque, je pense que la priorité n’était pas le bien-être des enfants, comparé à nos années 2020. Donc ma mère se résigna à aller voir un médecin pour comprendre ce qui se passait. Et là, elle alla voir le médecin de famille, le médecin en qui on a confiance. Le médecin lui dit : « Pour calmer votre enfant, la seule solution, c’est de la mettre dans une douche habillée et froide. Et vous verrez, ça la calmera directement. » Vraiment ? Vraiment.
Mais est-ce que c’était vraiment la solution ? Non, même ma mère le dit aujourd’hui. C’est sûr, ça me calmait parce que j’avais l’eau froide qui m’étouffait et puis j’étais habillée. Mais est-ce que ça réglait vraiment le problème ? Non, car je me sentais encore plus incomprise et encore plus dans l’insécurité totale.
Certes, tout cela a commencé comme ça, et c’était le début de cette sensation d’incompréhension et d’insécurité.
Et puis le fait de prendre ces douches froides rajoutait un coût. Donc à chaque fois j’avais encore un nouveau coût.
À l’âge de 4 ans, ma famille m’avait emmené au carnaval de mon petit village. La musique résonnait, c’était la fête, et je m’amusais comme tous les enfants à ce genre d’événement. Puis, soudain, un homme aux cheveux longs, couvert de charbon, s’approcha de moi. J’ai été pris d’une peur intense, je me suis mise à hurler et à pleurer sans réellement savoir pourquoi.
Depuis ce jour-là, chaque fois que je croisais cet homme, même en dehors de son déguisement, je devais m’enfuir à toute vitesse, terrifiée. Je me souviens que lorsque nous passions devant sa maison, je ressentais une grande appréhension, craignant de le croiser. Cela arrivait parfois, et je m’enfuyais à chaque fois. Une fois, lorsque ma grand-mère de 85 ans m’accompagnait, l’homme est sorti de chez lui. J’ai pris mes jambes à mon cou, laissant ma pauvre grand-mère esseulée et en colère. Personne ne comprenait vraiment ma peur irrationnelle envers cet homme. Même ma grand-mère, qui avait vécu la guerre, ne pouvait pas comprendre ma réaction. Cette peur était très profonde pour moi, au point où je ressentais de la panique à chaque fois que je m’approchais de lui. Même des années plus tard, il était toujours difficile de rester à plus de quelques mètres de lui. L’idée même de le regarder en face me terrifiait. Depuis ce jour, je suis devenue phobique des costumes et déguisements.
Alors ça peut sembler banal. Mais en réalité, pour un enfant, c’est tout un handicap. Plus de carnaval de peur d’y croiser le père Noël, plus de déguisement pour Halloween. Et le plus difficile, c’était Noël. Le simple fait de penser à l’éventualité de croiser le père Noël me terrifiait. Quand j’allais dans les magasins, je redoutais de voir le père Noël à la sortie des caisses. Et lors des fêtes de Noël organisées par les pompiers, c’était soit ils le mettaient et je paniquais, soit ils ne le mettaient pas à cause de ma peur irrationnelle. Et à chaque Noël passé chez ma grand-mère maternelle, il était là, le père Noël.
Heureusement, il n’a jamais retiré son costume pour moi, malgré ma terreur. Et à minuit, lorsque je savais qu’il allait arriver, l’anxiété prenait le dessus. Vers 23 h, je commençais à paniquer, à analyser tous les hommes allant à la salle de bain pour démasquer celui qui allait se glisser dans le costume de père Noël. Noël devait être un moment heureux pour les enfants, mais pas pour moi. À l’approche de son arrivée, je me réfugiais dans la chambre de mes grands-parents et je m’y enfermais à clé, terrifiée. Et chaque année, je regardais dans le verrou pour vérifier si j’avais toujours aussi peur. Et chaque fois, la réponse était affirmative.
Puis un jour, j’ai dû sortir de cette chambre et affronter ma terreur. Mes cousins m’encourageaient à ouvrir la porte, mais j’étais tétanisée. La porte s’est ouverte et j’ai fui dehors en larmes. C’était la nuit de Noël, donc dehors, j’étais certaine de tomber sur un père Noël. Je me suis cachée derrière une voiture, en larmes. Cette phobie peut sembler anodine pour certains, mais c’était un vrai coup dur pour moi. Elle me mettait à l’écart lors des fêtes de Noël, lorsque nos écoles organisaient des spectacles. Je me sentais vraiment différente des autres, personne ne comprenait ma peur. Cela créait encore une fois une distance entre moi et les autres, me faisant passer pour une personne étrange.
***
Je souffre de l’hypersensibilité.
Qu’est-ce que l’hypersensibilité ? L’histoire de l’hypersensibilité remonte à 1990, ce qui n’est pas si loin pour moi. C’est une psychologue américaine qui a été la première à en parler. L’hypersensibilité se caractérise par une sensibilité plus intense que la moyenne à différents stimuli.
Les personnes hypersensibles perçoivent le monde avec une acuité et une sensibilité particulières, ce qui peut provoquer des réactions diverses et parfois intenses.
Le cerveau reçoit une grande quantité d’informations non filtrées, ce qui peut conduire à une fatigue plus rapide. Il s’agit d’un trait de caractère qui touche 11 millions de Français, hommes et femmes confondus.
Les personnes hypersensibles expriment souvent leurs émotions de façon intense par rapport à celles qui ne le sont pas.
L’hypersensibilité peut être émotionnelle ou liée au potentiel émotionnel, et n’est ni un trouble ni une maladie. C’est plutôt un trait de personnalité avec de nombreuses caractéristiques communes.
Les personnes hypersensibles sont des éponges émotionnelles réceptives à leur environnement. Elles se caractérisent par une grande sensibilité aux stimuli extérieurs, un traitement cognitif plus approfondi des informations sensorielles et une forte réactivité émotionnelle.
Elles peuvent se poser plus de questions dans une situation donnée, avoir du mal à prendre une décision, se sentir dépassées dans certaines situations, et ressentir intensément leurs émotions ainsi que celles des autres.
On peut naître hypersensible ou le devenir à la suite d’un choc traumatique ou de l’éducation reçue. Il est possible de ne plus être hypersensible au cours de sa vie.
Il existe différents types d’hypersensibilité, et elles ne sont pas toutes identiques. Les deux principaux types sont l’hypersensibilité dite classique et l’hypersensibilité dite empathique.
Le premier type se caractérise par une sensibilité aux émotions des autres, pouvant entraîner un repli sur soi et un évitement du contact avec l’extérieur.
Le second type se traduit par une capacité instinctive à ressentir les émotions des autres au point de les confondre avec ses propres émotions. Les personnes souffrant de ce type d’hypersensibilité ont un système nerveux particulièrement réactif et ne parviennent pas à filtrer les stimuli extérieurs.
Les personnes hypersensibles présentent des caractéristiques communes, telles que le sentiment d’être perméables aux agressions extérieures, une perception sensorielle exacerbée, des émotions intenses, de la créativité, de l’anxiété, du pessimisme, une tendance à se replier sur soi, et un besoin d’isolement pour s’introspecter.
Manipulation
Lorsque j’étais enfant, mes parents travaillaient tous les deux, alors ils m’ont confiée à une personne en qui j’avais confiance. Cette personne a abusé de ma confiance, cherchant à me manipuler pour que je l’aime autant voire plus que ma propre mère. Elle a réussi à semer la confusion dans mon esprit au point où j’en suis venue à détester ma mère. J’ai appris plus tard que quelqu’un avait informé ma mère de ce qui se passait, et c’est à ce moment-là qu’elle a pris la décision de ne plus me confier à cette personne.
Malgré cela, elle est restée présente dans ma vie et elle était une figure maternelle pour moi. Je pensais qu’une mère devait être comme elle, et je voulais qu’elle m’adopte. Avec du recul, je réalise que ma mère a dû souffrir de cette situation, que j’ai été manipulée sans même m’en rendre compte à cause de mon jeune âge. Ainsi, j’ai continué d’être manipulée pendant un certain temps, même après la séparation de mes parents. Cela a eu des répercussions terribles sur ma relation avec ma mère.
La manipulation a été une constante dans ma vie, surtout lorsque des proches de ma famille ont tenté de semer le doute sur ma relation avec ma mère. J’ai subi de nombreuses manipulations de la part de différentes personnes, ce qui a rendu ma vie très compliquée. J’ai même essayé d’effacer certains souvenirs, à tel point que ce sont les autres qui me les rappellent, mais il s’avère que chaque partie à une version différente de mon passé. Je suis coincée entre deux récits contradictoires, et je ne sais plus en qui avoir confiance. Même aujourd’hui, mes proches continuent de soutenir leur version respective, tandis que moi, je suis perdue, sans pouvoir retrouver mes souvenirs enfouis. Cette sensation est très perturbante, car cela crée des doutes sur la sincérité des gens, tout en sachant que chacun voit les choses à sa manière.
Je ressens une grande frustration à avoir caché certaines parties de ma vie, car même si je les ai oubliées consciemment, elles restent présentes en moi d’une manière ou d’une autre.
Cela crée en moi une sensation étrange, surtout lorsque je fais des efforts pour me souvenir de ces moments perdus en vain.
La manipulation psychologique est une épreuve difficile à surmonter, et nous sommes nombreux à avoir été confrontés à ce genre de situation. Cela rend difficile de discerner le vrai du faux, et de se libérer de l’emprise des manipulateurs, qui cherchent à nous séparer des autres et à douter de notre propre jugement. Il faut du temps pour reprendre confiance en soi et réaliser que notre vision des choses était la bonne, malgré les efforts des manipulateurs pour nous faire croire le contraire.
Au moins, cette expérience m’a permis de développer une aversion pour le mensonge et m’a enseigné à m’exprimer librement et au moment opportun, ainsi qu’à ne plus tolérer la manipulation autour de moi. C’est le côté positif que je retiens de cette période, même si cela m’a profondément marquée en raison du sentiment d’être manipulée et privée de ma liberté d’expression. J’ai souvent été soumise à des manipulations, car tout le monde se taisait. Nous étions tous conditionnés de la même manière, probablement par l’influence de la personne qui n’a jamais encouragé la communication. Je ne tiens rigueur à personne, encore moins à cette personne, mais cette situation a été très difficile à vivre. Même aujourd’hui, il m’arrive de demander à ma mère comment il se fait que nous ne puissions pas nous exprimer librement. Elle me répond simplement que c’était le choix de cette personne, et je dois l’accepter, car il est trop tard pour changer quoi que ce soit.
Je souhaite aborder le sujet de la manipulation de manière plus approfondie, car cela a fait partie de ma vie pendant de nombreuses années. La manipulation existait même avant ma naissance. Une amie de ma mère victime d’un manipulateur, et j’ai été témoin de plusieurs scènes durant mon enfance.
Au début, je comprenais pas vraiment ce qui se passait, mais avec le temps, j’ai réalisé que quelque chose n’allait pas, étant moi-même une cible de manipulation. Cela m’a pris du temps pour m’en rendre compte. C’est pour cette raison que je tiens à parler de ce sujet, car la souffrance de la personne manipulée me touchait profondément. J’étais bouleversé de voir cette personne subir cela, sans rien dire par peur des menaces. Les mauvaise parole et exigence du manipulateur la maintenaient dans un état de soumission. À plusieurs reprises, j’ai voulu intervenir, mais la personne manipulée me demandait de me taire. Au départ, cela m’exaspéré de ne voir personne autour de nous n’agissait, mais j’ai finalement réalisé que cette personne avait demandé à tout le monde de se taire. Je ressens une grande honte pour le fait de m’être tu, d’avoir, d’une certaine manière, validé ce que je voyais et entendais. Cela allait à l’encontre de mes valeurs et convictions, ce qui me tourmentait énormément. J’en parlais souvent à ma mère, qui me disait que le manipulateur n’avait pas eu une enfance heureuse, ce que je refusais d’accepter comme excuse. Le fait d’avoir vécu des moments difficiles ne justifie pas d’être cruel envers les autres