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Leelo vous ouvre grand les portes de son quotidien haut en couleur. Jeune Anglaise, étudiante en école de stylisme, sa découverte du monde et de la vie ne se fera pas sans drames. Avec de l’humour et un brin de folie, embarquez dans ce récit tout en nuance et laissez-vous séduire par le charme de cette belle audacieuse.
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Magali Gimeno
Les confidences
de Leelo Gabryel
Roman
© Lys Bleu Éditions – Magali Gimeno
ISBN : 979-10-422-2380-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Je n’avais même pas répondu ! C’était inutile. Et grâce aux réseaux sociaux, je savais enfin avec qui il sortait : Marine. Sur la terrasse, un type plutôt très mignon s’approche avec un petit sourire et un t-shirt blanc moulant.
Il saisit le briquet, cigarette entre les lèvres, avant de s’abriter du vent pour l’allumer. Il finit par poser son regard sur moi de manière insistante, avant de me sourire et partir. Sans prêter plus attention que ça à cette parenthèse, Blake, Léa et moi nous remettions à bavarder autour d’une bière.
Ça ? C’était une bonne entrée en matière pour vous présenter mon quotidien. Des copines, une terrasse, un verre de bière, des garçons et des discussions en tous genres, parfois même un peu salaces. Aujourd’hui, j’ai décidé d’écrire mon histoire et de la partager avec vous, petits chanceux. Je ne sais pas trop où cette aventure nous mènera, mais je me lance.
Moi, c’est Leelo Gabryel, j’ai 21 ans et j’habite en Angleterre depuis… Toujours. Mes deux meilleures amies Blake, Eleana et moi étudions dans la même école de stylisme-modélisme. Elle s’appelle MJM Graphic Design et se trouve à Aylesbury. Cette école est très réputée en Angleterre ainsi que dans le monde entier. J’ai, par conséquent, beaucoup de chance d’y suivre ma formation ! Si vous n’êtes pas du coin, vous devez savoir qu’Aylesbury est une ville d’une soixantaine de milliers d’habitants, à une heure de route environ de Londres. Cette belle ville est la capitale du comté de Buckinghamshire et fait partie de la ceinture de Londres. Un grand périphérique si vous préférez quoi ! Je suis née et j’ai grandi ici, avec ma mère Daniela et ma sœur Roxane, mais on aura tout le temps d’en parler plus tard !
Blake, Léa (Eleana) et moi prenions du bon temps dès que nous le pouvions, pour nous détendre. C’est-à-dire qu’étudier dans une école prestigieuse a des avantages, mais aussi pas mal d’inconvénients. Je veux dire, à part le coût à l’année évidemment ! Les cours sont durs ici, le niveau est très élevé et la réputation de l’école fait de nous des « messies » quand nous en sortons. Les grosses boîtes s’arrachent les diplômés de MJM et les plus grands y ont étudié eux-mêmes. Ce n’est pas une totale partie de plaisir, le rythme est infernal, mais le jeu en vaut la chandelle comme on dit. On sait que les sacrifices faits durant nos années d’étude à MJM sont nécessaires pour parvenir à avoir le poste dont on rêve ! Alors on essaye de ne pas trop se plaindre, tant au niveau de la quantité de travail, qu’au niveau du nombre d’heures de sommeil que nous avons toutes et tous à rattraper.
Avant ça, j’ai étudié deux ans à Aylesbury-College, l’université locale. C’était uniquement pour obtenir un diplôme de management pour faire plaisir à ma mère. Et aussi pour qu’elle me laisse un peu tranquille. Sa crainte (totalement infondée) étant que je me retrouve sans rien, à la fin de ces 3 ans à MJM. Alors la condition était de passer un diplôme « utile ». Cela étant dit, nous sommes déjà au mois de mars et ma première année à MJM est presque terminée. Plus que quelques mois avant le stage final ! Jusqu’ici, j’ai réussi tous mes examens et « tout » va pour le mieux. Enfin, pour le mieux, je parle uniquement des cours. Pour le reste, c’est une autre histoire…
À mon réveil vers 8 h 30, 12e messages de Mike. Je ne réponds évidemment toujours pas. Ses messages sont pitoyables. Voyez un peu :
Je vous épargne le reste, car ça continue tout au long de la nuit. Plus je reçois ce type de message, plus je suis contente de ne plus être avec lui. Il s’enfonce tout seul, le pauvre. Il devait être en soirée, complètement bourré.
Bon, j’ai passé un examen et j’aurai les résultats dans quelques jours.
Mais pour être honnête, c’est plutôt le type au t-shirt blanc de l’autre jour qui occupe mes pensées ces derniers temps. Je me surprends à espérer le croiser de nouveau et lui adresser la parole.
Ce soir, je sors boire un coup avec Blake. Notre endroit du moment, c’est « Au Palace », un petit bar branché en plein centre d’Aylesbury. Léa, elle, n’a pas voulu venir, elle voyait (encore) un nouveau mec. Je ne sais même pas comment il s’appelle. Tout comme le précédent. Et sûrement le suivant ! Elle est célibataire depuis le mois dernier (officiellement). Dès qu’un mec s’attache, c’est simple, elle prend peur et fuit ! C’est comme ça depuis que je la connais. Alors je ne fais jamais l’effort de retenir le prénom de son mec du moment ! D’un jour à l’autre, il peut être différent et moi je peux faire des gaffes en me trompant de prénom. Blake est plus discrète. Elle parle beaucoup, mais agit très rarement !
Ah… Et qui est Mike ? Il n’est rien d’autre que mon connard d’ex. Vous l’aurez sûrement compris. Voilà, ils finissent tous par s’appeler ainsi « l’autre con », « le connard »… J’ai un peu de rancœur, c’est tout frais, il m’a largué y a deux mois. On aura tout le temps d’en parler plus tard.
Voici ma soirée de jeudi…
C’était le mec au t-shirt blanc moulant de l’autre fois qui m’interpellait au bar. Heureusement, j’étais canon. Belle robe blanche, Lancôme, et les cheveux propres et bien coiffés. Je remarquais un étrange chapeau logé sur sa tête.
Il partait tant bien que mal, un verre dans chaque main.
Nous avons parlé pendant quelques minutes et voyant Blake s’impatienter seule à la table, il me proposa de prendre un café dans le week-end, pour finir notre conversation. J’ai rejoint Blake à la table, et nous avons papoté pendant au moins 2 heures. En rentrant, j’ai pris une douche et me suis écroulée dans mon lit, un bouquin à la main.
Mon rendez-vous avec Lucas avait eu lieu comme prévu. Il m’avait écrit dans la journée de samedi pour me demander si c’était toujours « OK pour se voir ». Après quelques textos, on s’est rejoint dans un parc dans le centre-ville. Il nous avait pris des cafés à emporter. Nous avons passé un très bon moment. C’est donc une affaire à suivre !
Sur le chemin du retour, je marchais sur le grand boulevard qui mène au centre-ville. Perdue dans mes pensées, j’ai croisé Mike… Mike, Mike, Mike.
Il ne répondit pas.
Je vais vous expliquer. Il m’a quitté un soir où nous devions nous voir, mais par téléphone. Au lieu de venir me dire les choses en face, égal à lui-même, il m’a envoyé un message pour mettre fin à notre relation. De mon côté, j’avais préparé une soirée romantique, que j’ai finalement passée toute seule. J’ai perdu 5 kilos. Puis j’en ai repris 6 les semaines suivantes, pour en perdre 4 à nouveau. Tout cela en seulement deux mois ! Entre les crises où je ne mangeais plus, où je mangeais tout et n’importe quoi. Sans parler des soirées où j’ai fini bourrée à danser sur le bar, ou à pleurer sous la douche pendant 1 heure… Les ruptures ne me font pas du bien. Alors j’ai totalement envie de passer à autre chose. Vous me direz, ça ne fait du bien à personne les ruptures. J’ai envie de vous répondre que « si », parfois, une rupture soulage ! C’est une bonne chose de faire le tri parfois !
Ma sœur est arrivée hier pour passer quelques jours chez moi. Plus les mois passent, plus je la vois changer. Surtout depuis que je ne suis plus à la maison, enfin chez Dani, je m’aperçois que ce n’est plus une petite fille.
On va bien s’amuser !
Je voulais aussi vous présenter ma mère, Daniela Almaro (de son nom de jeune fille). Je suis fière d’elle. Née dans une bonne famille, au nord de l’Italie, sa jeunesse a été rythmée par des drames, notamment par la mort de mon père, seulement 4 ans après ma naissance et lorsqu’elle attendait ma sœur.
Ma mère et mon père se sont rencontrés en Italie, leur pays natal, dans une fête de quartier, quand ils avaient respectivement 25 et 28 ans. Fous l’un de l’autre, et cela, dès leur première rencontre, ils se sont mariés un an après, voulant concrétiser leur amour. Peu de temps après, ma mère est tombée enceinte de moi. Mon père, qui travaillait dans une usine près de la ville de Rome, a été licencié après une grave chute qui lui a paralysé le bras gauche. Après cela, ils ont décidé de partir en Angleterre dans le but d’avoir une vie meilleure. Mes grands-parents maternels, Sofia et Léonardo, ont décidé de les suivre. Quant à Livia et Lucian, les parents de mon père, ils ont décidé de rester en Italie.
Mes parents pensaient finir leur vie ensemble malgré leur jeune âge. La vie en a décidé autrement, ma sœur et moi avons dû grandir sans notre père. Après son décès, Dani n’a plus jamais voulu entendre parler d’amour. Vraiment jamais. Alors elle s’est servie des hommes, d’aussi loin que je puisse me rappeler. Celui qui baissait la garde devant sa beauté se faisait déplumer, berner puis jeter. Au sens propre comme figuré. Plusieurs demandes en mariage, plusieurs voitures, plusieurs dressings, plusieurs paires de Louboutin. C’est sûrement « grâce à » ou « à cause » d’elle que je tiens mes goûts de luxe voire mon côté superficiel… Quoi ? C’est pas toujours la faute des parents ? Quoi qu’il en soit, elle ne veut plus entendre parler du grand Amour ni d’amour ni d’amourette et c’est catégorique. Et le nom de mon père la plonge dans un chagrin qui peut durer plusieurs jours. J’ai essayé de la raisonner, un bon nombre de fois même, mais sans résultat.
Aujourd’hui, elle est avec un certain Stefano. Avant lui, c’était Gilles, et puis encore avant, c’était Christian, Thibault, Malcolm, Jean-Charles, Saïd et ils ont tous fait les frais de ses caprices et donnaient tout pour elle, jusqu’au prochain.
Le tableau vous plaît ?
Samedi dernier, je suis allée chez Blake pour manger des tacos devant notre série du moment, avant son départ en stage. C’est un stage obligatoire pour la deuxième année à MJM sur lequel des rumeurs folles courent tout le temps. J’ai hâte qu’elle me raconte tout ça à son retour.
Sur la route, j’ai croisé Lucas, qui me fit signe pour me saluer. Je le vois partout en ce moment, c’est incroyable ! En arrivant chez Blake, j’avais reçu un message : « Un repas, tous les deux, jeudi soir ? » Sur le moment, je bouillonnais intérieurement, j’avais envie de répondre : « ouuuuuuuuuuuuuui ». Le fait est que dans la société actuelle, quand une fille veut « alpaguer » une charmante créature nommée plus couramment « homme sexy », il y a des règles très précises à suivre. La première étant que, quand nous recevons un message de ce genre, nous les femmes, nous nous devons de mettre un laps de temps raisonnable pour y répondre. Par « raisonnable », j’entends « assez pour que le mec se demande "pourquoi elle ne répond pas de suite", de sorte à paraître occupée, mais pas trop pour qu’il perde patience ». À vous de doser. Donc c’est un peu plus sobrement, que j’ai répondu. Bien sûr, quelques heures après.
Quant à Léa, elle a encore changé de mec durant le week-end. J’ai du mal à suivre. Ce qui explique que je n’ai toujours pas de nom à vous donner, sans faire la mauvaise langue ! Elle m’a raconté en détail ses soirées de célibataire dépravée de ces derniers jours. Et elle ne parle pas des noms de ses conquêtes, non, si vous voyez ce que je veux dire… En tout cas, d’après son récit, sur le moment, ce n’est pas le nom qui compte…
Et puis, information très importante, j’ai fait les magasins à Londres ! Nouvelle robe noire, manches asymétriques de chez Versace et une nouvelle paire d’escarpins, rouge intense, de chez Cacharel. Une occasion particulière, vous demandez-vous ? En temps normal, j’aurai répondu qu’il n’y a pas besoin d’occasion pour dénicher de petites merveilles, mais j’avais en tête mon rendez-vous de jeudi soir, avec le beau Lucas ! Il faut que j’en jette ! Suivez un peu ! Il faut qu’il perde ses moyens quand je débarque. Je veux la jouer femme fatale. Il me plaît bien ce Lucas au t-shirt blanc moulant. Je sens qu’il y aura une suite à tout cela et je me trompe rarement. Soyez-en sûrs.
Bilan de ma soirée avec Lucas ? J’ai en effet passé une excellente soirée. La belle robe Versace a sûrement joué un rôle là-dedans, je n’en démordrai pas. Il est donc passé me chercher vers 20 h 30, dans sa longue et belle berline noire, avec chauffeur. Je ne me serai pas doutée un instant que Lucas au t-shirt blanc moulant bon marché, aurait un chauffeur à dispo. Avait-il fait cela pour m’impressionner ?
Un moment de silence.
Ouf, me voilà rassurée. Non, pour être honnête, sur le trajet je stressais un peu. Mais pas autant que lui, ce qui me calma un peu. Il n’osait pas me regarder. De mon côté, j’avais les mains moites et mes nouveaux escarpins Cacharel m’étaient inconfortables. Je regrettais les pantoufles que je portais quelques minutes auparavant. En arrivant, le restaurant était vraiment à couper le souffle. Il faut normalement attendre 1 mois minimum pour peut-être avoir une place. J’avais déjà essayé à trois reprises de nous inscrire sur la liste d’attente avec les filles, en vain. Sans surprise, le repas était délicieux et se déroula extrêmement bien. Une fois l’apéritif entamé, nos gênes respectives s’étaient dissipées. Les discussions étaient variées, il avait de la conversation (ce qui était un très bon point). J’observais sa bouche lorsqu’il me racontait ses anecdotes et me demandais quand il comptait m’embrasser. Peut-être avait-il prévu de terminer la soirée ainsi ? Cette question me trotta dans la tête, jusqu’au dessert.
Lucas m’a raccompagné chez moi sur les coups de minuit. Après une sage bise sur la joue en me souhaitant une bonne nuit j’avais fermé la porte derrière lui. J’ai finalement décidé que la soirée ne se terminerait pas de la sorte. Avant qu’il ne descende la totalité des escaliers du hall, j’ai rouvert ma porte d’entrée pour lui dire de remonter, car il avait oublié de m’embrasser. Il ne se fit évidemment pas prier. Je crois même avec un peu de recul qu’il n’attendait que ça et qu’il se blâmait de ne pas l’avoir fait. De nouveau dans mon appartement, j’ai bousculé les choses et l’ai agrippé pour enfin goûter à ses lèvres. Nous ne nous sommes pas arrêtés là et avons poursuivi d’abord sur le canapé, puis sous les draps pour finir sous la douche.
Voilà des semaines que je n’avais pas pris mon pied. Je n’avais pas la tête à ça avec ma rupture toute fraîche, puis mes examens. Mais ce soir-là, Mike était aux oubliettes.
J’ai rencontré Alexandre aujourd’hui. Le frère aîné de Lucas. Alors que ce dernier m’emmenait chez lui pour que l’on récupère un je-ne-sais-quoi sur la table du salon, j’étais sur le point d’enlever ma robe Lancôme bleu azur, pour lui montrer mes jolis sous-vêtements. Mais au moment où ma robe s’étalait avec fluidité sur le sol, la sonnette retentit.
Après un suspense étonnement long, le verdict tomba :
Juste le temps de zipper la fermeture, de me recoiffer et…
En se tournant vers moi, il esquissa un large sourire. Une fois les présentations faites, Lucas lança :
Le temps qu’ils discutent, j’étais parti téléphoner à Blake pour prendre des nouvelles de son stage. Et en revenant, Alexandre n’était déjà plus là.
Je crois que remonter chez lui était un prétexte. Il voulait que l’on remette ça, encore. Mais je dois vous avouer que je n’arrêtais pas de penser à quelque chose. Une chose très particulière secouait mon esprit. Le fessier d’un certain Alexandre… Il m’avait percuté de plein fouet. J’avais peur qu’il me hante à jamais. Ces fesses, toutes rondes, parfaitement moulées dans un trois pièces gris de chez Hermès. De mauvaises idées me traversaient alors l’esprit, de très, très mauvaises idées. On ne juge pas ! Je crois que d’avoir remis le couvert niveau sexe me montait un peu à la tête !
Le soir, en me couchant, j’y pensais de nouveau, me demandant surtout pourquoi c’était à ce détail que je m’accrochais. Est-ce que Lucas n’était qu’un amusement ? Serais-je capable d’embrasser voire de coucher avec un autre homme que Lucas actuellement ? Étions-nous en couple ?
Bientôt, je passerai mes examens finaux, ceux qui clôturaient la première année à MJM. Je me plongeais alors studieusement dans mes révisions, histoire de les valider sans faire de vague ! Ça rimait avec ordinateur, bouquins poussiéreux, fatigue extrême et « manger des trucs improbables, à des heures improbables », comme des nouilles chinoises à 4 h du matin ! Pendant que je prenais ma douche ce matin vers 8 h 30, je pensais à un tas de choses. J’ai d’abord encore pensé au cul d’enfer « Hermès », enfin, celui d’Alexandre. Puis je me suis rappelé qu’avant Alexandre, j’ai connu un certain Lucas. Un Lucas avec qui j’avais l’air d’être en couple. Qu’à la base de tout cela, j’aimais bien ce Lucas. Et qu’au lit, c’était vraiment très sympa. Alors je suis passée chez lui, avant d’aller en cours.
Cette phrase me fit avaler de travers la gorgée de café. Voilà que de bon matin nous abordions le sujet du couple. Lucas, lis-tu dans mes pensées ?
Et je l’ai embrassé. Peut-être pour le faire taire. Peut-être que j’avais peur qu’il ne s’étale trop sur ses sentiments ? Que répondre ? Nous étions donc en couple, ce n’était pas une impression. Mais c’était qui son ex ? Et que voulait-il dire par « que cela ne te revienne aux oreilles par quelqu’un d’autre » ?
J’ai retrouvé une photo de mon père, ma mère et moi hier soir, dans un vieil agenda au fond d’une caisse perdue en haut de mon dressing. J’avais complètement oublié cette photo prise en Italie quand j’avais 3 ans. Mon père était réellement très beau. Et quel charisme ! Quand j’étais petite, chaque fois que j’avais l’occasion de voir ses photos, j’étais émerveillée. Il s’appelait Cristiano Gabryel. Sur cette photo, il regardait ma mère et touchait ses longs cheveux dorés. Ils souriaient tous deux, ma mère me serrant contre sa poitrine. Dani me racontait une histoire lorsque j’étais petite, quand je pleurais mon père en pleine nuit. Cette belle histoire commençait toujours de la même façon : « La rencontre entre ton père et moi ». Si je lui en parlais maintenant, elle allumerait une clope et me dirait « Arrête tes conneries, ma fille. C’est pas le moment de parler de ça ». Mais ce n’est jamais le moment maman. Jamais. Je suppose que ma sœur Roxane souffre de ne pas avoir de photo d’elle et papa… Et comme ce sujet est encore tabou avec Dani… En fait, on ne parle jamais de papa à la maison et encore moins quand Roxane est là. Même après toutes ces années.
Après avoir bien mis le bazar dans la chambre, j’ai passé 2 h à tout ranger.
Je ne sais pas si je parlais du surnom auquel j’avais droit, ou de l’heure à laquelle il me réveillait !
Je ne vous ai pas tenu au courant (mauvaise que je suis…), mais c’est la deuxième fois que je dors chez lui. Alors « comment cela est-ce possible », vous allez me dire. Eh bien… J’ai pas de compte à vous rendre, déjà. Et pour être honnête, je le laisse m’embarquer dans cette relation… Un peu plus sérieuse que je ne le pensais. Voilà, je l’avoue faiblement. C’est pour tout vous dire, aussi bizarre pour vous que pour moi. Mais surtout pour moi, je pense.
Reprenons dans l’ordre. Entre deux exams, à 12 h, j’avais rendez-vous chez ma mère, pour le traditionnel repas de Pâques avec Roxane et tout un tas de personnes de ma famille que je voyais 1 à 2 fois par an. Et Stefano… le mec de ma mère.
Bref, je mangeais en vitesse pour ne pas rater la suite des examens qui reprenait à 15 h dans l’amphithéâtre 241. En sortant de MJM, c’était forcément « Au Palace » que Léa et moi allions nous détendre autour d’un café, puis d’une bière. Blake, à peine de retour de son stage nous retrouva en terrasse, valises encore en main ! Discussion, garçons, sexe, cours, garçons, garçons, sexe et fringues. Vous connaissez la chanson.
23 h 30, après quelques bières, me voilà de retour chez moi, dans un silence assourdissant. Révisions jusqu’à 2 h 30, pas le temps de manger. J’étais à la bourre sur mes révisions.
Mes examens ne commençant qu’à 14 h aujourd’hui, j’ai pu dormir un peu ce matin. Enfin, j’aurais pu dormir et rattraper mes heures de sommeil… Mais… Un bruit pas possible émanait de l’appartement juste à côté du mien. À 7 h du matin, j’étais dans mon lit, les yeux grands ouverts. J’ai donc décidé d’aller sonner chez le fauteur de trouble.
Non, mais c’est une blague ? Le fessier du siècle habite chez moi ? Euh à côté de chez moi, pardon.
Des images de son postérieur parfait, moulé dans son costume trois pièces percutaient de nouveau violemment mon esprit mal réveillé. Je devais pourtant reprendre mes esprits et dire quelque chose d’intelligent.
Ouais ! Très intelligent, ça ! Bravo ! Il se mit à rire. Oh… Et son sourire… Allez, ma vieille, reprends tes esprits !
À l’intérieur de moi, je me criais de la fermer ! Je vous assure ! Mais des mots vraiment dénués de sens mis bout à bout sortaient de ma bouche.
Il parlait et tout ce que j’entendais était : « Blablabla, blabla. Bla ? Blabla blabla… » J’appelais Blake dans les 5 minutes qui suivaient.
La semaine est terminée. Les examens aussi. C’est la délivrance. La famille est repartie en Italie. C’est un peu morose à la maison d’après Roxane, depuis leur départ. Lucas a appris qu’Alexandre vivait à côté de chez moi y a 2 ou 3 jours. Je vous laisse imaginer sa réaction. Vous ne voyez pas ? C’est simple, il a littéralement implosé. Je n’ai pas compris pourquoi. Mais depuis, je n’ai pas donné de nouvelle et bizarrement, lui non plus ! Comme un froid…
J’explose de rire.
Euh… Vous devez être aussi perdu que moi ? On va reprendre du début et je vais refaire une description de ma mère alors puisque manifestement je ne la connais pas.
Je la reconnais bien… Rien qui ne parle d’amour.
Elle est folle. Et même pas de son type ! Non, non ! De son portefeuille. Là, ça va trop loin.
2 h pendues au téléphone. Nous avons débattu. Débattu sur les manières qui pourraient conduire à la faire renoncer à ce mariage fou, mais à vrai dire, le téléphone n’a pas tenu le coup, la batterie s’est éteinte avant que nous ayons établi un réel plan d’action. J’ai dû me résigner à rentrer chez moi après avoir passé deux heures sur un parking.
14 h, rendez-vous « Au Palace » avec les filles. Il faisait beau, et nous voulions profiter de la terrasse. Étonnant ?
Merci Blake…
Vers 9 h ce matin, on sonna à la porte alors que j’étais en train de m’épiler les jambes, un masque à la crème de concombre/avocat/karité sur le visage. J’ouvris donc, une jambe poilue et l’autre non, la tête recouverte d’une substance verdâtre.
Le cauchemar continue. Restons calmes !
(Non, sans blague ?) Encore son beau sourire… Le mien était plus gêné qu’autre chose.
Mon concombre se fait la malle !
Une heure après, il était assis sur mon canapé et moi, j’avais la peau du visage plus rayonnante que jamais (merci le masque fait maison). Je m’efforçais d’être naturelle et d’alimenter la conversation. Mais au bout de quelques minutes, la sonnette retentit. Évidemment, c’était Lucas. C’est ce qu’on appelle « le bon timing » !
Ça, c’est ce qui aurait dû se passer, si j’avais réagi normalement. Sauf que quand j’ai vu que c’était Lucas qui sonnait à travers le carreau de la porte d’entrée, j’ai chuchoté :
Ce qui était une mauvaise idée, soyons clairs.
Il m’embrassa et m’emmenait lentement vers la chambre.
Il m’embrassait et déjà, nous étions en train de franchir la porte de ma chambre. Pendant que Lucas m’embrassait dans le cou, je regardais la chambre. Pas d’Alex… Ah si ! Le pied dépassait de sous le lit ! Je lui donnai d’un léger coup de pied pour qu’il le cache, avant que Lucas ne me pousse sur le lit.
Une crise ? Déjà ?
Sans discuter, il s’exécuta. La porte claqua.