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Les Fourberies de Scapin est une comédie écrite par Molière en 1671. Elle met en scène Scapin, un valet astucieux et malin qui utilise tous les moyens nécessaires pour aider ses maîtres à résoudre leurs problèmes amoureux. Le livre est rempli d'humour, de situations comiques et de personnages hauts en couleur. Il est riche en répliques cinglantes et en gags visuels. Il est à la fois divertissant et divertissant, avec une dose de réflexion sur les relations amoureuses et les compromis. Si vous aimez la comédie classique, les histoires d'amour, les situations rocambolesques et les personnages malins, Les Fourberies de Scapin de Molière est un livre à ne pas manquer.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est considéré comme l'un des plus grands comédiens et dramaturges français de tous les temps. Il a écrit et joué dans de nombreuses pièces comiques telles que "
Tartuffe", "
Les Fourberies de Scapin" et "
L'Avare", qui ont encore un impact sur le théâtre et la culture populaire aujourd'hui. Il a également joué dans ses propres pièces et a dirigé sa propre troupe de théâtre, le Théâtre du Palais-Royal. Il a révolutionné le théâtre français en introduisant des personnages complexes et en explorant des thèmes sociaux et politiques. Sa vie privée était également riche en histoires et en controverses. Il est mort sur scène en 1673 lors d'une représentation de son dernière pièce "
Le Malade Imaginaire". Molière est considéré comme un génie de la comédie et une icône culturelle en France.
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Les Fourberies de Scapin
Molière
– 1671 –
NOTICE.
Cette pièce fut représentée pour la première fois sur le théâtre du Palais-Royal, le 24 mai 1671. C’est une imitation de la comédie antique à laquelle s’ajoutent un grand nombre d’emprunts faits à diverses comédies d’intrigue italiennes ou françaises. Le Phormion de Térence en a donné l’idée première, et plusieurs scènes ont été inspirées par la Sœur, comédie de Rotrou, le Pédant joué de Cyrano de Bergerac, un canevas italien, Pantalon père de famille, Francisquine, farce de Tabarin, l’Émilie de Grotto et la Constance de Larivey. C’est à propos des emprunts qu’il avait faits dans les Fourberies de Scapin, que Molière disait : « Je prends mon bien où je le trouve. »
Sans doute, quand on se place au point de vue étroitement classique ; quand on juge, comme quelques critiques, d’après le code du goût, qui n’est souvent que le code de l’impuissance et de l’ennui, on ne peut placer la pièce qui nous occupe au nombre des chefs-d’œuvre de notre scène ; mais au moins on ne peut lui refuser le premier rang parmi les chefs-d’œuvre de la farce. Molière voulait faire rire ; il a réussi, là est toute la question ; et pour répondre aux critiques qui ont été faites des Fourberies de Scapin, nous ne pouvons mieux faire que de citer ce jugement de Voltaire :
« Si Molière avait donné la farce des Fourberies de Scapin pour une vraie comédie, Despréaux aurait eu raison de dire dans son Art poétique :
C’est par là que Molière, illustrant ses écrits,Peut-être de son art eût remporté le prix,Si, moins ami du peuple, en ses doctes peintures Il n’eût point fait souvent grimacer ses figures,Quitté pour le bouffon l’agréable et le fin,Et sans honte à Térence allié Tabarin. Dans le sac ridicule ou Scapin s’enveloppe Je ne reconnois plus l’auteur du Misanthrope.
« On pourrait répondre à ce grand critique que Molière n’a point allié Térence à Tabarin dans ses vraies comédies, où il surpasse Térence ; que s’il a déféré au goût du peuple, c’est dans ses farces, dont le seul titre annonce du bas comique ; et que ce bas comique était nécessaire pour soutenir sa troupe.
« Molière ne pensait pas que les Fourberies de Scapin et le Mariage forcé valussent l’Avare, le Tartuffe, le Misanthrope, les Femmes savantes, ou fussent même du même genre. De plus, comment Despréaux peut-il dire que Molière peut-être de son art eût remporté le prix ? Qui donc aura ce prix, si Molière ne l’a pas ? »
Nous ajouterons que si l’auteur, dans la pièce qu’on va lire, a souvent exagéré la plaisanterie, il a souvent aussi maintenu le véritable comique à une hauteur que lui seul a su atteindre, et suivant la juste remarque de Geoffroy, ce Scapin qui fait tant de folies, dit aussi quelquefois les choses les plus sages, témoin sa tirade sur les dangers de la chicane.
PERSONNAGES
ARGANTE, père d’Octave et de Zerbinette1.
GÉRONTE, père de Léandre et d’Hyacinte2.
OCTAVE, fils d’Argante, et amant d’Hyacinte3.
LÉANDRE, fils de Géronte, et amant de Zerbinette4.
ZERBINETTE, crue Égyptienne, et reconnue fille d’Argante et amante de Léandre5.
HYACINTE, fille de Géronte et amante d’Octave6.
SCAPIN, valet de Léandre, et fourbe7.
SYLVESTRE, valet d’Octave8.
NÉRINE, nourrice d’Hyacinte9.
CARLE, fourbe.
DEUX PORTEURS.
La scène est à Naples.
1Acteurs de la troupe de Molière : Hubert
2Du Croisy.
3Baron.
4La Grange.
5Mademoiselle Beauval.
6Mademoiselle Molière.
7Molière
8La Thorillière.
9De Brie.
ACTE PREMIER.
Scène I.
OCTAVE, SYLVESTRE.
Octave.
Ah ! fâcheuses nouvelles pour un cœur amoureux ! Dures extrémités où je me vois réduit ! Tu viens, Sylvestre, d’apprendre au port, que mon père revient ?
Sylvestre.
Oui.
Octave.
Qu’il arrive ce matin même ?
Sylvestre.
Ce matin même.
Octave.
Et qu’il revient dans la résolution de me marier ?
Sylvestre.
Oui.
Octave.
Avec une fille du seigneur Géronte ?
Sylvestre.
Du seigneur Géronte.
Octave.
Et que cette fille est mandée de Tarente ici pour cela ?
Sylvestre.
Oui.
Octave.
Et tu tiens ces nouvelles de mon oncle ?
Sylvestre.
De votre oncle.
Octave.
À qui mon père les a mandées par une lettre ?
Sylvestre.
Par une lettre.
Octave.
Et cet oncle, dis-tu, sait toutes nos affaires ?
Sylvestre.
Toutes nos affaires10.
Octave.
Ah ! parle, si tu veux, et ne te fais point, de la sorte, arracher les mots de la bouche.
Sylvestre.
Qu’ai-je à parler davantage ? vous n’oubliez aucune circonstance, et vous dites les choses tout justement comme elles sont.
Octave.
Conseille-moi, du moins, et me dis ce que je dois faire dans ces cruelles conjonctures.
Sylvestre.
Ma foi, je m’y trouve autant embarrassé que vous ; et j’aurois bon besoin que l’on me conseillât moi-même.
Octave.
Je suis assassiné par ce maudit retour.
Sylvestre.
Je ne le suis pas moins.
Octave.
Lorsque mon père apprendra les choses, je vais voir fondre sur moi un orage soudain d’impétueuses réprimandes.
Sylvestre.
Les réprimandes ne sont rien ; et plût au ciel que j’en fusse quitte à ce prix ! mais j’ai bien la mine, pour moi, de payer plus cher vos folies ; et je vois se former, de loin un nuage de coups de bâton qui crèvera sur mes épaules11.
Octave.
Ô Ciel ! par où sortir de l’embarras où je me trouve ?
Sylvestre.
C’est à quoi vous deviez songer avant que de vous y jeter.
Octave.
Ah ! tu me fais mourir par tes leçons hors de saison.
Sylvestre.
Vous me faites bien plus mourir par vos actions étourdies.
Octave.
Que dois-je faire ? Quelle résolution prendre ? À quel remède recourir ?
Scène II.
OCTAVE, SCAPIN, SYLVESTRE.
Scapin
Qu’est-ce, Seigneur Octave ? Qu’avez-vous ? Qu’y a-t-il ? Quel désordre est-ce là ? Je vous vois tout troublé.
Octave
Ah ! mon pauvre Scapin, je suis perdu ; je suis désespéré ; je suis le plus infortuné de tous les hommes.
Scapin
Comment ?
Octave
N’as-tu rien appris de ce qui me regarde ?
Scapin
Non.
Octave
Mon père arrive avec le seigneur Géronte, et ils me veulent marier.
Scapin
Hé bien ! qu’y a-t-il là de si funeste ?
Octave
Hélas ! tu ne sais pas la cause de mon inquiétude.
Scapin
Non ; mais il ne tiendra qu’à vous que je la sache bientôt ; et je suis homme consolatif12, homme à m’intéresser aux affaires des jeunes gens.
Octave
Ah ! Scapin, si tu pouvais trouver quelque invention, forger quelque machine, pour me tirer de la peine où je suis, je croirois t’être redevable de plus que de la vie.
Scapin
À vous dire la vérité, il y a peu de choses qui me soient impossibles, quand je m’en veux mêler. J’ai sans doute reçu du ciel un génie assez beau pour toutes les fabriques de ces gentillesses d’esprit, de ces galanteries ingénieuses à qui le vulgaire ignorant donne le nom de fourberies ; et je puis dire, sans vanité, qu’on n’a guère vu d’homme qui fût plus habile ouvrier de ressorts et d’intrigues, qui ait acquis plus de gloire que moi dans ce noble métier. Mais, ma foi, le mérite est trop maltraité aujourd’hui ; et j’ai renoncé à toutes choses depuis certain chagrin d’une affaire qui m’arriva.
Octave.
Comment ? Quelle affaire, Scapin ?
Scapin.
Une aventure où je me brouillai avec la justice.
Octave.
La justice ?
Scapin.
Oui, nous eûmes un petit démêlé ensemble.
Sylvestre.
Toi et la justice ?
Scapin.
Oui. Elle en usa fort mal avec moi ; et je me dépitai de telle sorte contre l’ingratitude du siècle, que je résolus de ne plus rien faire. Baste ! Ne laissez pas de me conter votre aventure.
Octave.
Tu sais, Scapin, qu’il y a deux mois que le seigneur Géronte et mon père s’embarquèrent ensemble pour un voyage qui regarde certain commerce où leurs intérêts sont mêlés13.
Scapin.
Je sais cela.
Octave.
Et que Léandre et moi nous fûmes laissés par nos pères, moi sous la conduite de Sylvestre, et Léandre sous ta direction.
Scapin.
Oui. Je me suis fort bien acquitté de ma charge.
Octave.
Quelque temps après, Léandre fit rencontre d’une jeune Égyptienne dont il devint amoureux.
Scapin.
Je sais cela encore.
Octave.
Comme nous sommes grands amis, il me fit aussitôt confidence de son amour, et me mena voir cette fille, que je trouvai belle, à la vérité, mais non pas tant qu’il vouloit que je la trouvasse. Il ne m’entretenoit que d’elle chaque jour, m’exagéroit à tous moments sa beauté et sa grâce ; me louoit son esprit, et me parloit avec transport des charmes de son entretien, dont il me rapportoit jusqu’aux moindres paroles, qu’il s’efforçoit toujours de me faire trouver les plus spirituelles du monde. Il me querelloit quelquefois de n’être pas assez sensible aux choses qu’il me venoit dire, et me blâmoit sans cesse de l’indifférence où j’étois pour les feux de l’amour.
Scapin.
Je ne vois pas encore où ceci veut aller.
Octave.
Un jour que je l’accompagnois pour aller chez les gens qui gardent l’objet de ses vœux, nous entendîmes dans une petite maison d’une rue écartée, quelques plaintes mêlées de beaucoup de sanglots. Nous demandons ce que c’est ; une femme nous dit en soupirant, que nous pouvions voir là quelque chose de pitoyable en des personnes étrangères, et qu’à moins que d’être insensibles, nous en serions touchés.
Scapin.
Où est-ce que cela nous mène ?
Octave.
La curiosité me fit presser Léandre de voir ce que c’étoit. Nous entrons dans une salle, où nous voyons une vieille femme mourante, assistée d’une servante qui faisoit des regrets, et d’une jeune fille toute fondante en larmes, la plus belle et la plus touchante qu’on puisse jamais voir.
Scapin.
Ah, ah !
Octave.