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Edgi, être invisible et mystérieux, s’invite insidieusement dans la vie de Lilou, une jeune fille de dix-huit ans, bouleversant ainsi son intimité. Alternant douceur protectrice et autorité impérieuse, il connaît chaque détail de son existence. On pourrait croire qu’il émane des profondeurs des âges. Serait-ce un ange, un démon, un gardien bienveillant ou un inquisiteur ? Lilou, angoissée et parfois désespérée, finit par attendre ses visites avec impatience. Entre réalité et surnaturel, ce conte initiatique vous entraîne aux tréfonds d’une relation singulière entre un ami imaginaire et une adolescente en proie à de nombreuses tribulations.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Guidée par sa curiosité pour les arts,
Marie Schweyer s’est orientée vers les métiers de la librairie. En 2022, une crise de schizophrénie interrompt son parcours. Actuellement en réhabilitation, elle souhaite partager son vécu à travers "Les ombres d’Edgi : entre réalité et surnaturel".
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Seitenzahl: 37
Marie Schweyer
Les ombres d’Edgi :
entre réalité et surnaturel
© Lys Bleu Éditions – Marie Schweyer
ISBN : 979-10-422-4096-7
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Edgi avait de beaux yeux dans lesquels se reflétait une infinie tendresse. Je n’ai jamais vu un aussi beau visage, un visage angélique. Il était d’une indicible beauté. Peu de personnes le connaissaient et les seuls qui avaient pu être en contact avec lui en sortaient grandis.
Il n’était pas comme tous, mais il était semblable. Il était humain, avait fait le mal et le bien. Il portait des regrets, des rêves. Une vie bien chargée, mais je ne peux pas vous en parler, car je ne sais pas s’il serait d’accord pour que je vous raconte son histoire. D’ailleurs, je n’en ai pas la moindre envie. Je lui laisse le choix. Sa vie, personne n’y aura accès s’il le décide, à lui de le dire aux bonnes personnes. Un livre est trop dangereux, la plume est lue aux yeux de tous.
Je ne raconterai que le moment où il a traversé ma propre histoire. Son fantôme est venu. Il est resté un temps, puis il n’est jamais vraiment parti.
Petit à petit, sans brusquer l’écriture. Elle se veut douce. Pas qu’elle soit toujours magnifique, au contraire, elle peut être orageuse, tumultueuse, mais je n’ai pas envie d’écrire le mauvais sans m’inspirer du bon. J’aimerais pouvoir parler du mauvais dans le bon.
Mais comment parler d’une personne qu’on a très peu connue ? Qui était devenue pourtant tellement présente. Par où commencer ? Ordinairement, je commencerais par décrire son physique. J’aurais dû débuter par notre rencontre.
C’était au cours d’un rêve.
Je m’appelle Lilou. Au moment des faits, j’habitais avec ma maman Solange dans une maison perchée sur une colline. Cette maison était un peu recluse du village. J’avais, si je me rappelle bien, dix-huit ans. On disait de moi que j’étais un brin rêveuse, toujours plongée dans mes pensées.
La fois où j’ai vu Edgi, il n’était pas comme je vous l’ai décrit. Au contraire, il aurait pu faire peur à n’importe qui. Sa voix était rocailleuse et son visage, on ne le distinguait pas. Je l’ai imaginé dans la peau d’un diable. Il était descendu dans ma chambre et se tenait au pied de mon lit, à la limite d’y monter.
Je le sentais immense dans cette petite pièce, me surplombant de tout son être.
Il était véritablement en colère, je compris la raison de sa venue bien plus tard cette nuit-là. Le fruit de sa colère c’est que je m’étais fait du mal.
Sans vraiment se présenter, il me demandait une vérité. Sur le coup, cela me semblait ridicule, car au fond, rien qu’avec sa présence, on savait qu’il connaissait tout par avance. Je réfléchis à une de mes vérités. Je lui en ai sorti trois qui ne lui convenaient pas.
Edgi prenait les yeux. Il vous enlevait momentanément la vue si une réponse ne le satisfaisait pas et menaçait de ne jamais vous la rendre. Découragée, j’essayais encore et encore en vain. Mes phrases n’avaient aucun sens, elles s’entortillaient, se mélangeaient. Et comme par enchantement, une phrase sortit. Je n’avais pas à chercher à la dire, celle-là. On m’avait volé une pensée :
« J’aime la perversion. »
Je me suis sentie honteuse. Elle ne reflétait en rien ce que je ressentais sur ma propre vie. J’aurais pu prendre un moment pour savoir pourquoi c’était cette phrase qui était ressortie, mais le moment était inadéquat.
Plus le temps passait, plus sa présence me mettait à l’aise. Certes, je ne rigolais pas quand je voyais le néant ; sauf que l’ambiance se radoucissait.
« J’ai appris bien plus sur toi que tu ne le crois », me dit-il.