Ma petite-bique - Sabrina Langlois - E-Book

Ma petite-bique E-Book

Sabrina Langlois

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Beschreibung

"Ma petite bique" est à la fois le récit de la vie du grand-père de Sabrina et l’exploration intime de sa propre vie à elle. Le livre dépeint les moments partagés avec son grand-père et la douleur de sa perte, ainsi que les épreuves et les souffrances qu’elle a surmontées pour se relever. Il raconte également le cheminement de Sabrina vers le succès, fruit de nombreuses années de travail sur elle-même.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Sabrina Langlois se lance avec détermination dans l’aventure de l’écriture de son premier roman, motivée par le désir de rendre hommage à son grand-père, figure marquante de sa jeunesse. Son engagement témoigne de la profondeur de cette histoire qui a mûri en elle pendant longtemps.

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Sabrina Langlois

Ma petite-bique

Chronique 1921-2001

© Lys Bleu Éditions – Sabrina Langlois

ISBN : 979-10-422-2858-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Bienvenue à tous dans ma bulle,

mon histoire que je suis ravie de vous faire partager.

Je remercie tous ceux qui liront mon livre où je partage

des moments précieux, en espérant qu’il vous plaira.

Prenez soin de vous et de vos proches,

dites-leur que vous les aimez avant qu’il ne soit trop tard.

Amicalement,

Sabrina

Préface

Maurice, mon grand-père, qui n’a connu que la misère durant sa jeunesse malgré l’amour de ses parents, rencontre un beau jour, à l’âge adulte, la femme avec qui il va partager sa vie durant de longues années. Malheureusement, il découvre plus tard une maladie qui l’emportera assez rapidement, laissant derrière lui, sa famille et moi-même, Sabrina (sa petite-fille). Ayant été très proche, j’ai décidé de raconter un peu son vécu, de ce que je connais jusqu’à son décès, notre histoire et donc mon deuil impossible à faire à mon très jeune âge, et comment je le vis encore plus de vingt ans après.

Je suis partie sur les traces de son enfance afin de découvrir des choses et des endroits que je ne connaissais pas. Dans les premiers chapitres, certains passages ont été totalement inventés, imaginés. Mais à partir de ma naissance, tous les détails expliqués sont réels.

Préambule

Ce livre est un hommage à mon grand-père, surnommé « Ma petite-bique », un surnom que nous nous donnions mutuellement.

Après de longues années à songer à écrire mon histoire, je me suis enfin rendu à l’évidence : j’ai besoin de faire revivre mon grand-père à travers ce livre, qui serait pour moi, si j’y arrive, ma plus belle réussite, ma grande fierté de me dire que j’ai réussi.

Par ailleurs, écrire m’aide à surmonter cette douleur intense qui reste au plus profond de mon cœur. Certaines personnes pourront inévitablement se reconnaître dans des situations similaires.

Date de début : 04/09/2023.

Date de fin : 20/12/2023.

C’est dans les années 1921, dans le département de la Manche en région Normandie, à Husson, que toute cette histoire a commencé…

Chapitre I

Les racines

Husson, c’est un petit bourg pas bien grand situé en pleine campagne et qui compte peu d’habitants, seulement cinq cent cinquante-cinq personnes vivent ici, cela n’est pas énorme comparé aux grandes villes, au point que tout le monde se connaît et se côtoie. Les habitants de cette commune, comme ceux des alentours, aiment se retrouver régulièrement pour faire la fête dans le village. Ils ont leurs propres divertissements qu’ils partagent ensemble dans la joie et la bonne humeur. Parmi ces distractions, danser lors de bals le soir jusqu’au petit matin sans se fatiguer sous le son de l’accordéon, du jazz et de leurs musiques d’époque est leur plaisir favori. On peut voir les femmes dans leurs robes de tous styles et d’une élégance certaine, certaines en soie, des tailles basses confortables, d’autres en velours, avec des manteaux en fourrure, des chapeaux en feutrine sur la tête, autant de paillettes et de franges. Quant aux hommes, ils portent tous des costumes soignés. Cela se passe dans des salles de fêtes en cas de mauvais temps, ou lorsque celui-ci le permet, ils installent des tentes, des chapiteaux dans le bourg du village, et parfois même cela se passe en pleine nature. Ce sont des soirées joyeuses accompagnées de danses de couples ou même de célibataires, de valses, de chorégraphies, du folklore, de la bourrée qui est une danse par excellence, fine et élégante, et de temps en temps des spectacles. Tout cela leur permet de se retrouver, se rapprocher et faire des rencontres pour certains. Beaucoup de couples se forment lors de ces soirées. Les jeunes filles âgées de minimum dix-huit ans viennent accompagnées de leurs mères ou de leurs tantes, mais jamais seules et l’entrée est interdite aux mineurs. S’amuser et rire, c’est ce que recherche tout le monde pour s’évader du quotidien et leur donner l’occasion d’oublier, ne serait-ce qu’un instant, la misère dans laquelle ils vivent. Le déroulement de chaque événement qu’ils proposent est une réussite aux yeux de tous. C’est une époque remplie de festivités et on peut voir sur le visage des gens à quel point ils sont euphoriques*. Chacun n’aspire qu’au bonheur.

Cette bourgade* a du style, c’est un endroit charmant où l’on trouve assez de choses pour un petit patelin, à savoir plusieurs commerçants qui tiennent leur échoppe* ici, dont une boulangerie, une boucherie, un café, trois épiceries, une bibliothèque… Puis, il y a aussi la mairie, comme dans tout village. Le bâtiment de celle-ci est à étage, qu’on peut distinguer de l’extérieur grâce à ses fenêtres superposées, placées sur la grande place du bourg et faisant face au cimetière entouré par des clôtures grillagées blanches, qui lui-même entoure l’église. L’église est assez basse et en longueur, on entrevoit cinq fenêtres sur chaque côté et dix autres au niveau de la tour qui donne sur l’avant de la route. On y accède après avoir gravi cinq ou six marches tout au plus. Un peu plus loin, dans ce même village, se trouve également une école qui compte une pièce pour les filles et une autre pour les garçons, car les filles et les garçons ne se mélangent pas ni pour la classe, ni pour la récréation et non plus pour la cantine, tout est séparé que personne ne peut se voir.

On se sent rapidement bien ici lorsqu’on y vient, une sensation de liberté, submergé* par l’émanation* de campagne qui s’y dégage comme une odeur de foin frais mélangé avec la senteur de la nature et la fraîcheur des arbres, d’autant plus qu’on peut compter sur la bonté des habitants, une courtoisie, de la bienveillance, de la générosité, tout autant de qualités qu’on retrouve chez les êtres humains, tous dotés d’une bonne éducation.

De quoi être subjugué* par le charme de ce village avec ses maisons au style ancien, toutes en pierres collées les unes aux autres dont pour certaines des fleurs fleurissent les devantures les rendant toutes resplendissantes, donnant un aspect noble*. On peut observer les hommes utiliser des charrettes présentes un peu partout qui servent à transporter toutes sortes de marchandises et on peut apercevoir également d’autres hommes travailler sur des moulins, il y en a plusieurs de différentes sortes, tous en services qui, en plus de leur utilité importante, offrent une beauté supplémentaire au paysage, parmi lesquels on peut trouver des moulins à vent*, à eau*, à blé*, à huile* et plus rare, à cuivre.

Le bourg est très vivant, tous les habitants discutent tous entre eux au point de ne pas voir le temps passer ; on voit des hommes travailler donnant toutes leurs forces, d’autres, assis au café de la place où des cabarets ont régulièrement lieu. Les femmes font leurs courses, de jeunes mamans poussent leur bébé dans un landau, on sent que la misère existe, mais rien ne laisse paraître la gêne sur le visage des gens.

De nombreux arbres de toutes sortes, des bruyères, des chênes, des châtaigniers, des peupliers et d’autres encore bordent les routes étroites, on remarque même des racines d’arbres dans des champs sans rien autour, même pas une feuille tombée d’ailleurs, l’accès est assez désert, plusieurs petits chemins visibles à la dernière minute nous ramènent à des maisons au fin fond des bois, des champs en quantités fournissent du travail aux agriculteurs, qui, on les voit avec leurs tracteurs en train de labourer*, et d’autres champs totalement inoccupés comme s’ils sont abandonnés. L’herbe est haute, le feuillage est épais, les talus sont assez volumineux par endroits qu’on ne distingue parfois pas ce qui s’y trouve derrière, un bon nombre de ravins font partie du paysage et des coins de rivières laissant apercevoir des têtards sont présents à divers coins, le ruissellement de l’eau qu’on peut entendre nous transporte dans nos pensées tellement le bruit est calme, doux, enivrant. Quant aux rues, elles sont à peine éclairées le soir, voire pas du tout sur les passages désertiques. Rien ne laisse penser que dans le bourg c’est une tout autre ambiance qui y résulte*.

Husson, c’est un endroit qu’il faut contempler au moins une fois dans sa vie pour comprendre, son air frais et la gaieté ensoleillée des arbres et des feuilles sont attrayants. Pour arriver jusqu’au bourg, on le sait qu’on a besoin de parcourir plusieurs kilomètres de petites routes serrées, la chaussée est assez dangereuse avec ses nombreux virages, entourée exclusivement de champs, d’arbres et de fossés, c’est un sentier perdu il faut se l’avouer, presque impraticable, surtout par mauvais temps, mais il y règne vraiment une atmosphère particulière à ne pas manquer, de quoi s’évader un moment au point qu’on pourrait même y entendre les oiseaux chanter.

Tout est convivial, les habitants sont tous solidaires entre eux autant qu’ils le peuvent, sans rien demander en retour, malgré le fait que la vie soit difficile pour tous. Chaque service rendu se fait par plaisir d’aider. Effectivement, nous sommes dans une période qui suit la Première Guerre mondiale qui a eu des effets dévastateurs dans le monde et qui s’est achevée trois ans auparavant, mais celle-ci a laissé de grandes séquelles sur la vie et dans le cœur des gens. Personne n’oublie le grand changement que celle-ci a procuré. La vie est très dure, il n’y a pas assez d’argent dans les foyers, les moyens financiers sont très limités et les citoyens n’ont pas d’autres choix que de travailler dur, sans relâche, pour y arriver un minimum.

Parmi tous ces habitants, se trouve un jeune couple, Pierre Joseph Eustache Noël âgé de vingt-huit ans et son épouse un peu plus âgée, connue sous le nom d’Eugénie Marie (nom de jeune fille Leroux), âgée, elle, de trente-trois ans, avec leur fille, Marie, née en 1913, qui va avoir huit ans. Ils sont tous les deux cultivateurs de métier, ont toujours vécu ici dans ce village et habitent depuis bien longtemps dans leur maison modeste, sombre, mais bien vivable au hameau de la Feslaie, un lieu connu de tous les habitants. Pour accéder à leur bâtisse, il faut s’engager dans un passage exigu de plusieurs mètres, pour enfin découvrir face à ce chemin, la maison aux murs extérieurs en grosses pierres anciennes avec les contours des fenêtres vétustes*, bois couleur marron, qui donne un effet ancestral entouré d’une épaisse végétation, tout près d’un autre bâtiment servant de ferme où ils logent leurs quelques vaches. À l’intérieur de l’habitation, on peut voir sur les murs un décor de vieux papier peint de couleur claire avec des motifs identiques, du papier avec des fleurs, d’autres avec des graphismes* sans savoir vraiment ce que ça signifie, des rideaux sombres aux fenêtres agrémentent* l’intérieur et une odeur de renfermé se fait sentir comme dans pratiquement toute vieille maison du fait d’un manque d’aération. Le foyer n’est pas garni en meubles et tout le mobilier présent sort de l’antiquité avec des couleurs qui ont passé par le temps, il n’y a vraiment que le strict minimum, dans la pièce de vie on y trouve une table avec ses deux bancs marron en bois de chaque côté placés en plein milieu de la pièce prêts à recevoir les amis et la famille, une cuisinière, un petit réfrigérateur et quelques objets utiles prennent place dans le côté cuisine, un canapé vintage* de trois places en tissu, fleuri, remplit également cette pièce commune. Quant à leur chambre, celle-ci est meublée d’un grand lit double et d’une armoire en bois couleur acajou. Un étage est accessible avec deux pièces dont une est meublée d’un lit enfant et d’une armoire où dort leur fille, l’autre pièce est aménagée pour préparer l’arrivée d’un futur bébé qu’ils attendent impatiemment. Ce n’est vraiment pas bien grand, il manque d’espace c’est certain, mais Pierre et Eugénie se sentent bien chez eux et travaillent durement chaque jour pour être là où ils sont.

Eugénie s’occupe de son foyer tout en aidant son mari dans les champs et à s’occuper de leurs bêtes, leurs vaches. Elle est très occupée même avec son ventre arrondi puisqu’elle porte la vie pour la troisième fois, car effectivement ils ont eu une deuxième petite fille qui est née en fin d’année 1920, mais qui malheureusement est décédée en juillet 1921, il y a tout juste un mois, une petite fille prénommée Marcelle âgée seulement de quelques mois. Eugénie s’est retrouvée enceinte aussitôt après avoir mis au monde leur deuxième fille et c’est aussi ce qui l’a aidée à tenir bon à la mort de son bébé, car un autre poupon était prêt à arriver et aurait besoin de sa maman en forme. Elle continue malgré tous ces événements le travail qui est primordial pour leurs vies. Les jours se ressemblent plus ou moins pour eux, jusqu’à ce jour, ce 8 août 1921, où Eugénie est enfin prête à devenir maman une nouvelle fois, car va arriver au monde leur nourrisson. Elle connaît cette sensation, elle sent venir le moment par ses contractions qui commencent à se faire sentir de plus en plus, elle attend avec impatience l’arrivée des femmes du village, qui sont tenues informées par les amis, la famille, les voisins… Tout se sait rapidement ici et une fois sur place elles vont rester présentes auprès d’elle tout le long de ce nouvel accouchement, comme à leurs habitudes.

Le travail commence…

Fille ou Garçon ?

Chapitre II

La vie en 1921

Ce soir, la nuit tombe doucement, il ne fait pas encore totalement noir dehors et on remarque un fin rayon de soleil reflété sur les carreaux malgré le temps qui se rafraîchit de ses fortes chaleurs de la saison, mais cette fois, au lieu de s’empresser* à finir les tâches de la maison et prendre soin de sa fille pour ensuite tomber inerte* dans son lit comme chaque soir après les grosses journées de travail, Eugénie va s’adonner* à une tout autre œuvre, car elle est sur le point de donner une fois de plus la vie. Les femmes du village sont arrivées pour être présentes pour l’événement qui se prépare comme la tradition le veut dès qu’une naissance a lieu. Il y a une dame d’un certain âge assez imposante, c’est la matrone* et c’est elle qui a la plus grande responsabilité. Elle est accompagnée d’autres femmes qui ont pour mission de guider la future maman, la rassurer et l’aider en cas de problème, pendant qu’une d’entre elles est chargée de s’occuper de leur grande fille Marie, qui ne peut pas être présente le temps que sa maman accouche. Pierre, quant à lui, est mis à l’écart, seules les femmes sont autorisées à ce moment-là. Il est à ses occupations, prêt à intervenir uniquement si un souci d’une grande importance nécessite une aide masculine. Il peut tout de même entendre ce qui se passe d’où il est, et suivre l’avancement du travail par les sons qu’il entend et comprend.

La pièce est enfin prête à accueillir le nouveau-né et l’appréhension commence à se faire sentir au sein du hameau dès que Eugénie pousse ses premiers cris de douleur, dès les premiers instants que le travail commence. Elle hurle de toutes ses forces, soutenue par ces aidantes, toute cette douleur qu’elle ressent s’intensifie de plus en plus, elle a chaud, tente de reprendre sa respiration et aspire calmement, mais la douleur lui fait horriblement mal, la puissance de cette souffrance la fait hurler que même à un kilomètre on doit l’entendre, elle transpire si fort, à la sensation de mourir comme si ces os se tordent dans tous les sens, elle souffle, respire, aspire, inspire sous les conseils qu’elle reçoit, une femme tente d’apaiser sa douleur en la guidant, l’autre est en train de vérifier si le bébé arrive, elle aide à le faire sortir, en appuyant sur son ventre puis inspecte que tout se déroule correctement, une autre lui tient la main tandis qu’une des autres femmes lui essuie le visage qui coule de transpiration, on lui demande de pousser encore et encore, cela dure un bon long moment avant qu’enfin arrive la libération et où Eugénie puisse se reposer de ces heures de souffrances. Après avoir subi pendant de longues heures une douleur atroce et pendant que le fin rayon de soleil présent quelques heures auparavant commence à s’estomper, il est vingt heures lorsqu’un premier petit cri de bébé retentit dans la maison au hameau de la Feslaie, là où Eugénie vient de mettre au monde leur nouveau-né. L’effet de surprise est total, c’est un garçon, oui après avoir eu deux filles, ils ont un fils pour leur plus grand bonheur. Enfin un soulagement pour la maman, qui est épuisée, sans forces, du fait de ces heures interminables de supplice, mais si émue d’avoir enfin son bébé qu’elle va bientôt pouvoir porter dans ses bras. Pendant qu’elle reprend de la force tranquillement, une des aidantes prend le plus grand soin d’emmailloter* avec une serviette ce minuscule petit être, qu’elle dépose ensuite dans les bras de sa maman. La matrone, elle, demande de pousser une ultime fois pour faire sortir le placenta, elle surveille qu’elle ne perde pas trop de sang, pendant que les autres femmes nettoient la pièce.

Quelle fierté Eugénie ressent-elle en rencontrant son fils et en l’étreignant* pour la première fois, tout en le berçant avec tendresse. La voilà en train de contempler durant quelques minutes, voire des heures, le visage de sa chair, son tendre bébé, celui qu’elle a porté durant ces longs mois, en oubliant l’espace d’un instant tout ce qui se passe autour d’elle, avec son mari enfin présent à ses côtés pour l’aider et la soutenir du mieux possible. Il reprend enfin sa place de mari et de père. Un bonheur plein les yeux, ce bébé est radieux, une petite bouille qu’on a envie d’embrasser, un apaisement de savoir que cet enfant est enfin là, toute l’attention est portée sur lui.... Il est magnifique ce bout de chou !

Ensemble, ils se mettent d’accord sur le choix du prénom et décident que ce somptueux bébé s’appelle Maurice Eugène, un prénom qui a pour signification le mot sombre, foncé, d’origine arabe et latine et très répandu dans le monde.

Les heures passent, Eugénie exténuée de sa journée laisse le relais à son mari et somnole en attendant le premier réveil de son bébé pour le nourrir.

La fatigue a pris le dessus, elle s’endort…

La nuit qui suit se passe sans encombre*