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Héliana, 15 ans, a toujours vécu sans son père, grandissant avec la rancœur de sa mère envers cet homme absent. Après une dispute intense avec sa maman, Héliana sort pleurer dans la nuit et croise un mystérieux jeune homme. À sa surprise, elle découvre le lendemain qu’il est le nouvel élève de sa classe. Très vite, une connexion se forme entre eux, et ils tombent amoureux. Déterminés à échapper à leur réalité et à trouver le bonheur ensemble, ils décident de fuir, mais à quel prix ?
À PROPOS DE L'AUTRICE
Après une enfance marquée par les harcèlements et les moqueries,
Hellia B. a rencontré un garçon qui l’a encouragée à écrire pour trouver du réconfort. Ainsi, elle a commencé à rédiger "Mensonges et promesses", ce qui lui a permis de transformer sa vie et d’adopter une nouvelle perspective.
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Hellia B.
Mensonges et promesses
Roman
© Lys Bleu Éditions – Hellia B.
ISBN : 979-10-422-3858-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
N’avez-vous jamais ressenti cette impression d’abandon ? Eh bien, moi j’ai déjà ressenti cela. Je m’appelle Héliana Fudje, j’ai 16 ans et je suis en première. Mes deux parents, Jessica et Peter, se sont séparés quand j’avais une semaine. Depuis tout ce temps passé sans voir mon père, c’est ma mère qui m’a élevée. Elle m’a raconté cette histoire une dizaine de fois ; après trois mois de vie commune, elle lui annonça qu’elle était enceinte depuis une semaine ; mon père l’a mal pris et l’a quittée. Il serait revenu vers elle trois jours avant l’accouchement en s’excusant de sa réaction. Alors qu’elle avait décidé pour le bien de l’enfant (en l’occurrence moi) de lui pardonner et de passer à autre chose, elle découvrit une semaine après ma naissance qu’il la trompait avec une autre femme et qu’en plus il voulait me récupérer pour m’élever avec sa maîtresse, qui ne pouvait pas avoir d’enfants. Ma mère dit toujours que c’est un lâche et qu’il ne m’a jamais assumée. Apparemment, je ne suis pas au courant de tout, car je suis trop jeune et que ça ne me regarde pas ; c’est tout ce que je sais de lui. Elle ne me parle jamais de lui sous prétexte que ça lui fait du mal d’aborder le sujet. Je n’ai jamais été hyper convaincue par cette excuse, mais bon, peu importe. Je ne me suis jamais posé de question sur lui parce que je connaissais la version de l’histoire ; mais je me suis déjà fait des scénarios quand j’étais seule et que je ressentais le besoin d’avoir un père près de moi. Mais qui aurait envie de connaître quelqu’un qui vous a abandonné juste après la naissance ? Ben pas moi, en tout cas.
Pour être honnête, je n’aurais même pas eu les mots ni su quoi lui dire.
Ma mère et moi vivons dans une petite ville pas très loin de Nantes, en France. Nous vivons seules avec nos deux chats, Maya et Tagada, deux femelles que nous avons depuis peu. Toutes les deux avons de bonnes relations mère-fille, malgré quelques disputes, mais ça, c’est partout, enfin je crois ? Nous nous offrons souvent des cadeaux, car il nous est impossible d’attendre Noël ou les anniversaires. Les petites attentions permettent de montrer à nos proches qu’on les aime.
Ma mère a un côté maladroit ; elle fait parfois brûler les plats au four, ou bien casse des verres ou des bols en les faisant tomber par terre. Ça m’arrive parfois, donc je ne me plains pas.
Chaque matin, pour aller en cours, je me réveille à 6 h 30. Je me prépare et sors de la maison à 7 h 30, en direction de mon arrêt de bus, celui-ci passe à 7 h 37. J’arrive donc environ dix minutes en avance à mon lycée, la sonnerie retentissant à 8 h 05. Mais ce matin, je n’ai pas été assez rapide en me préparant ; en effet, en arrivant à l’arrêt, le bus était déjà parti. Génial. J’envoie alors un message à ma mère pour la prévenir de mon futur retard, car de toute évidence, je n’arriverai pas à temps pour la sonnerie. Quinze minutes plus tard, le bus arrive et je monte dedans. J’aperçois avec surprise Clara, ma meilleure amie, au fond qui me fait signe de venir.
— Salut !
— Salut, je lance, un peu angoissée en pensant à la réaction de ma prof pour mon retard.
— Je vois que tu as, toi aussi, loupé ton bus ; il va nous falloir de la patience avec Mme Emosse ! sort-elle en riant.
Mme Emosse est notre professeure de mathématiques, sciences et technologie. Il faut dire qu’elle est plutôt indulgente avec les retards et les oublis ; hier, Léo est parti dans le bureau du principal, seulement parce qu’il avait oublié son porte-vue deux fois de suite. Avec elle, il faut tout comprendre tout de suite, sinon elle s’énerve et crie sur tout le monde. Et comme elle va atteindre ses soixante ans, c’est sa dernière année au lycée ; elle a décidé de partir à la retraite l’année prochaine, pour le plus grand bonheur d’environ 95 % des élèves au total.
À la récréation, Léa Navel, une fille que je déteste, vient me voir et me lance, d’un ton moqueur :
Et comme par hasard, Mme Dulilas, la surveillante, passait par là au même moment et m’a entendue :
— Dis donc Héliana, ce n’est pas très gentil de ta part de parler ainsi à ta copine ! ose-t-elle me sortir.
Mais de quoi elle se mêle, celle-là ? Je jette un œil à Léa qui se met à pouffer de rire.
Mme Dulilas est… spéciale ; elle prend les élèves comme des enfants de primaire. Elle adore son métier, être entourée d’enfants, répète-t-elle tout le temps. Depuis la 6e, elle est persuadée que Léa et moi sommes amies, parce qu’elle nous voyait toujours ensemble. Et à chaque fois qu’elle passait à côté de nous, elle nous disait en souriant :
« Vous êtes si complices, c’est adorable. Vous faites un magnifique duo ! »
Ce qu’elle n’a jamais réussi à comprendre, c’est que chaque fois qu’elle nous voyait ensemble, on se prenait la tête, on se criait dessus ; on se taisait quand elle s’approchait. Et les fois où elle nous grillait à nous disputer, allez comprendre pourquoi, mais à chaque fois c’était toujours moi qui prenais. Je ne sais pas ce qui me retient de les gifler toutes les deux.
Je n’ai pas le temps de finir ma phrase, car la surveillante prend le relais :
Je ne l’ai même pas insultée ! Je trouve la situation injuste, mais j’accepte mon sort.
À la fin de la journée, je cours jusqu’à l’arrêt de bus ; pas question de le louper deux fois dans la même journée. J’arrive juste quand une voiture s’arrête à côté de moi ; ma mère me fait signe de monter. Je déteste quand elle vient me chercher au lycée parce que quand c’est le cas, c’est qu’elle a une idée derrière la tête.
J’essaye de la convaincre que je peux rentrer seule, mais elle me jette un regard mauvais alors je monte sans broncher. Je remarque alors qu’elle est de mauvaise humeur. Alors, je lui demande en prenant des pincettes :
— Tu as l’air de mauvaise humeur, qu’est-ce qu’il y a ?
Elle me regarde gênée, puis change de sujet :
— Tu finis à cette heure-ci aujourd’hui ?
— Bah… comme d’habitude pourquoi ? répondis-je.
Je lui lance un regard curieux et accusateur en même temps.
Elle connaît ce regard, elle sait ce que je veux dire.
— Non c’est juste que je n’étais pas sûre, dit-elle.
— Rien, j’ai juste reçu un coup de fil.
Sur ce coup, je dois avouer qu’elle n’a pas tort.
Ce soir, j’ai moi aussi reçu un coup de fil. C’était une voix d’homme que je ne connaissais pas, et franchement ça m’a fait flipper.
— Allo ?
— Bonsoir Héliana, dit une voix grave. Flippant le mec, il s’est cru dans un film.
— C’est qui ? Je vous connais ?
— Sans doute pas, continue-t-il.
— Alors, dites-moi qui vous êtes.
— À toi de le deviner.
Je raccroche, saoulée d’avoir perdu mon temps en répondant. Qui était ce psychopathe ?
Dix minutes plus tard, je reçois un message. Est-ce que c’est encore lui ? Non, c’est Clara, me demandant si on a des devoirs à faire pour demain.
Je me contente de lui répondre :
« Non il n’y a rien à faire t’inquiète pas. »
Quelques minutes plus tard, le même numéro inconnu tente de m’appeler pour la quatrième fois sans que je ne décroche ; je change d’avis au cinquième essai, en me doutant que c’est le même homme que quelques minutes plus tôt, je me prépare à le remettre à sa place.
— Tu m’as raccroché au nez tout à l’heure…
— Encore vous ? Je ne sais pas à quoi vous jouez, mais je vous conseille d’arrêter de me harceler d’appels ! Je lui crie.
— Attends avant de raccrocher, je dois te dire quelque chose !
— Quoi ? Je hurle, perdant patience.
— Je suis ton père, continue-t-il d’une voix plus radoucie.
Ok le mec s’est clairement cru dans Stars Wars.
Soudain le téléphone sonne à nouveau. Je décide de le mettre en mode avion. Cela m’apprendra à répondre aux numéros inconnus, j’en retiens la leçon.
Je descends rejoindre ma mère dans le salon pour lui parler.
Est-ce lui que ma mère a eu au téléphone tout à l’heure ?
On dirait que je parle à un psychologue.
— Oui qu’est-ce qui se passe ?
— Il faut que tu me dises qui tu as eu au téléphone tout à l’heure, c’est important.
— Pourquoi tu tiens tant à le savoir ? Je t’ai dit que ça ne te regardait pas !
— J’ai reçu un appel tout à l’heure, ou plutôt plusieurs. C’était la voix d’un homme que je ne connais pas. Il a prétendu être mon père, il se fichait de moi.
Elle est restée sans voix. Son regard fait monter le doute et la certitude d’un mensonge. D’un gros mensonge. Je me souviens d’une phrase qu’elle m’a toujours répétée ; « je serais toujours là pour toi et je ne te mentirais jamais, je t’en fais la promesse ».
Oui bah là, je doute de sa sincérité.
— … Il se fichait de moi, hein ? ai-je continué.
— Évidemment Héliana, enfin !
Je la fixe une dernière fois, suspicieuse, avant de dire :
— Bon, je sors.
— À cette heure-ci ? On va manger, là !
— Je mangerais toute seule, tant pis.
Je claque la porte. Après ce qui vient de se passer, j’ai besoin de prendre l’air et d’être seule pour réfléchir. Je ne sais pas si c’est juste moi, où le silence de maman quand je lui ai parlé de cet homme était étrange. En marchant, je croise un garçon d’une quinzaine d’années environ. Il marche doucement, les mains dans les poches, errant dans la rue. D’habitude, ces détails ne m’intéressent pas. Mais j’ai l’impression que ce garçon est lui aussi dans ses pensées, il a l’air « perdu ». Soudain, il tourne son regard vers moi, ce qui me surprend, alors je regarde ailleurs.
Des larmes coulent discrètement mes joues, sans trop savoir pourquoi.
Je les essuie d’un revers de la main, et continue de marcher dans le noir.
Il se dirige vers un banc sur le trottoir d’en face. Je fais pareil sur le banc de l’autre côté de la route un peu plus loin, et je finis par oublier qu’à plusieurs mètres de moi est assis cet inconnu.
Je continue de pleurer, le plus discrètement possible. Après une vingtaine de minutes à perdre mon regard dans le ciel et autour de moi, je décide de marcher en sens inverse jusque chez moi. Le jeune homme m’a regardée me lever, et je pouvais sentir son regard me suivre jusqu’à ce que je disparaisse de sa vue au loin.
Quand j’étais petite, je me posais des questions sur mon père bien sûr, mais j’arrivais facilement à penser à autre chose, et m’occuper l’esprit. En grandissant, j’ai de plus en plus de questions, enfouies en moi, qui ressortent petit à petit, sans que je ne le veuille forcément. Chasser toutes ces pensées et questions ne suffit plus. Je crois que j’aimerai retrouver mon géniteur pour ne serait-ce que savoir quel genre de personne il est devenu jusqu’à aujourd’hui, après ce que ma mère m’a raconté sur lui.
Jamais je n’ai voulu parler de tout ça à quelqu’un, pas même Clara.
J’imaginais qu’un jour, je pourrais passer le reste de ma vie heureuse, avec quelqu’un qui m’aurait fait oublier mon passé.
En rentrant, maman m’attend devant la porte, attendant des explications.
— Quoi ? dis-je, toujours un peu déçue de sa réaction de tout à l’heure.