On les aime depuis toujours - Joël Wrobel - E-Book

On les aime depuis toujours E-Book

Joël Wrobel

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Beschreibung

À Montreuil, la banlieue parisienne devient le théâtre d’une nouvelle aventure pour Johan, un père célibataire déterminé à reconstruire sa vie après son divorce. Dans sa quête de bonheur, il croise le chemin d’Éline, une femme pleine de vie. Malgré leurs différences, une romance passionnante se noue, tandis qu’ils naviguent ensemble à travers les défis de la vie quotidienne et les liens familiaux.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Le roman "On les aime depuis toujours" est le résultat d’un défi que s’est lancé Joël Wrobel. Mêlant habilement romance, humour et intrigue, il explore des thèmes tels que les valeurs familiales, dont la tolérance et la bienveillance, dans le contexte d’une reconstruction post-divorce.

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Joël Wrobel

Illustrateur : Jean-Baptiste Comte-Linière

On les aime depuis toujours

Roman

© Lys Bleu Éditions – Joël Wrobel

ISBN : 979-10-422-3652-6

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À ma famille qui m’inspire

Une histoire d’amour familial

Prologue

Ma nouvelle vie commence aujourd’hui.

J’ai dans la main une enveloppe contenant mon jugement de divorce que j’ai enfin reçu après des mois de procédure à l’amiable. Aujourd’hui, j’ai pris la décision de tourner la page et de refaire ma vie.

Refaire ma vie en étant l’heureux papa d’une petite Emma, qui a cinq ans, avec ses jolies anglaises, très joyeuse, curieuse et très maligne. Emma veut toujours s’habiller en « fille », adore les princesses, les jolies robes, et s’intéresse à l’écologie.

Dans mon bagage, il y a aussi sa maman, Sandy, qui n’habite pas loin et malgré notre divorce, il faudra la prendre en considération dans mes prises de décision.

Ma vie n’a pas été facile avec Sandy. Je pense que nous nous sommes rencontrés trop jeunes et après nous étions pris dans un engrenage de la vie, dans une routine. Je pense qu’à l’époque, j’avais certainement peur d’être seul.

Cette histoire de neuf ans m’a permis de savoir ce que je veux vraiment et surtout ce que je ne veux plus…

En faisant le point, je suis arrivé à la conclusion que j’ai besoin de trouver une personne qui communique, qui sait apprécier qu’on lui tienne la main dans la rue, qui comprenne mes blagues…

Je pense que l’environnement familial est également un critère. Lorsqu’on vient d’une famille où les parents sont aimants et toujours ensembles, il y a plus de chance d’avoir les bonnes bases pour construire quelque chose de solide, selon moi. En tout cas je l’espère.

La rencontre…

C’est le soir, je suis dans mon appartement à Montreuil, une jolie ville de banlieue attenante à l’Est de Paris. Je me dirige vers mon vieux canapé en cuir et marche sur cette latte de parquet qui grince. Emma est couchée dans sa chambre avec sa veilleuse libellule d’allumée et son doudou licorne dans ses bras.

Je m’installe avec mon téléphone à la main et télécharge une appli de rencontre.

Cela fait plus de neuf ans que je n’ai pas essayé de séduire une nouvelle femme. Ça doit être comme le vélo, ça ne s’oublie pas. À moins que les méthodes aient évolué et que je n’ai pas été averti…

Je me lance. Le potentiel de trouver une personne célibataire sur une appli de rencontre est bien supérieur que d’aborder quelqu’un dans la rue.

« Pseudo ? » ça commence bien. Si je mets « Johan », tout le monde va prononcer « Johan avec un J », alors que si j’écris « Yohan » ça se prononcera correctement, mais ça sera mal écrit… dilemme… Ça sera tout de même « Yohan avec un Y », je préfère à l’oreille.

Rapidement, je fais quelques rencontres. Certaines se limitent à un simple café, parfois elles vont un peu plus loin, mais restent sans lendemain, tandis que d’autres durent jusqu’à deux semaines. Je les termine dès que je réalise que l’histoire ne va pas dans la direction que j’avais imaginée. Je ne veux plus perdre mon temps et j’ai compris que pour mon bonheur, je dois être plus exigeant.

Sans oublier le critère le plus important, ma princesse.

Je dois choisir une femme qui doit également entrer dans la vie d’Emma, alors que quand j’y pense, elle n’est même pas au courant que son papa fait des rencontres…

Très pris, passant de mon boulot de graphiste, à mon rôle de papa à mi-temps, à mes rendez-vous de l’appli, un coucou à mes parents, des rencontres arrangées qui n’aboutissent pas, la fête d’anniversaire pour les six ans d’Emma, en plus de mon train-train habituel…

Nous sommes vendredi, en fin d’après-midi, je me balade seul dans le quartier de la Nation à Paris. D’habitude j’y vais avec Emma pour l’emmener au manège du Cours de Vincennes.

Ce soir, je suis invité à l’anniversaire de mon amie Hannah, une Américaine, architecte d’intérieur, qui vit en France depuis 15 ans et qui a toujours son accent, certainement pour ne pas oublier d’où elle vient.

Je me souviens de ce magasin d’ustensiles pour la maison et de gadgets sympas qui se trouve dans une des rues parallèles au cours.

La boutique est tout en longueur. Je farfouille sur les étagères en bois foncé qui sont installées en quinconce, à la recherche du cadeau idéal.

Le contraste avec les objets très colorés est intéressant. Je souris pratiquement à chaque article que je saisis… un couteau à gâteau en forme de crocodile, un décapsuleur joueur de babyfoot, un distributeur de savon liquide qui coule de son nez… pour mon amie épicurienne, ça sera un tire-bouchon en forme de Bécassine qui lève ses bras comme De Gaulle.

LE VENDEUR : Vous voulez un paquet cadeau ?

JOHAN : Oui, s’il vous plaît.

Pendant qu’il m’emballe le tire-bouchon, une jeune femme entre dans la boutique. Je l’observe à la dérobée. Elle a l’air également amusée par ce qu’elle voit. Elle saisit une grosse tirelire en forme de canard et je ne peux m’empêcher de dire pour plaisanter :

JOHAN : Vous pensez qu’il vibre ?

Elle lève ses yeux vers moi et se met à rire.

JEUNE FEMME : Ça serait bien !

À cet instant, nos regards se croisent et je ne peux m’empêcher de remarquer ses magnifiques yeux bleus pétillants, soulignés par un délicat trait de crayon noir. Son sourire est communicatif, illuminant son visage. Elle a de beaux cheveux châtain foncé et une silhouette élégante, mettant en valeur de belles formes que j’apprécie.

JOHAN : Je crois que c’est moi qui vibre.

Elle rit de nouveau.

L’employé me tend mon paquet. J’attends dehors cette jeune femme qui me trouble.

Elle en sort au bout de trois minutes avec un sac.

LA JEUNE FEMME : Quand je suis entrée dans cette boutique, vous étiez de dos à la caisse. Je voyais surtout vos chaussures en cuir. J’ai imaginé quelqu’un de plus âgé, donc je n’ai pas plus prêté attention. Et après vous m’avez fait rire…

JOHAN : Je vous rassure, ce n’est pas ma paire préférée. Je les porte pour qu’elle se fasse un peu à mon pied, je dois me rendre à une cérémonie pour le boulot la semaine prochaine.

LA JEUNE FEMME : J’espère bien, répond-elle en riant. Il fait chaud, ça vous dit d’aller boire quelque chose de frais, j’ai vu un bar qui a l’air sympa à quelques mètres.

JOHAN : Avec plaisir. Je dois juste être dans 50 min dans le centre de Paris, donc ça va le faire. Et on se tutoie ?

LA JEUNE FEMME : Ça marche, vous… euh tu t’appelles comment ?

JOHAN : Johan, mais le Y, ça s’écrit avec un J. Et toi ?

LA JEUNE FEMME : Enchantée, Yohan avec un J. Moi, c’est Éline avec un É.

Éline range son sac dans le top-case de son vélo accroché à côté de la boutique et nous nous dirigeons vers un bar qui s’appelle le Comptoir du poulet et qui indique être un spécialiste de la bière.

On s’installe entre la terrasse sur rue et la salle à la déco loft.

La serveuse prend notre commande, deux Mojito.

Avec Éline, on se sourit. Pour relancer la conversation, je dis :

JOHAN : C’est sympa ici.

ÉLINE : Oui, je trouve aussi. Je me demande pourquoi ça s’appelle Le Comptoir du Poulet ?

JOHAN : Certainement pour sa proximité avec le gros bâtiment rouge du ministère de l’Intérieur en construction au bout de la rue ?

Éline rit à ma blague. J’aime son rire. Je suis complètement hypnotisé par son regard. Ça me fait frissonner.

Visiblement le feeling est là.

Nous échangeons à propos de nos vies. J’ai en face de moi une interne en pédiatrie qui effectue son internat à l’hôpital Armand Trousseau, non loin d’où nous sommes. Il lui reste encore deux ans d’étude avant de soutenir son doctorat.

La discussion se déroule de manière fluide, j’ai l’impression que nous nous connaissons depuis toujours, alors que nous nous découvrons à peine.

ÉLINE : Et tu as des frères et sœurs ?

JOHAN : Oui, un petit frère. Et toi ?

ÉLINE : J’ai un grand et un petit frère, donc je gagne, dit-elle en riant.

Je ris avec elle, appréciant sa joie contagieuse.

JOHAN : Euh, je viens d’une famille juive libérale. Pour moi, c’est plutôt une tradition familiale qu’une religion.

ÉLINE : Ah oui, le judaïsme m’a toujours intéressée.

JOHAN : Normal que tu fasses médecine alors, dis-je en plaisantant.

ÉLINE : Ah, ah. J’aime surtout les fêtes et m’intéresse à toutes les cultures. Quant à moi, je suis chrétienne, pas vraiment pratiquante. J’aime aller dans les églises pour les mariages et les renouvèlements de vœux comme mes parents l’an dernier.

Au fur et à mesure que je la découvre, j’ai de plus en plus l’impression qu’elle correspond à tout ce que je recherche. Il faut vraiment que je lui parle de ma vie d’avant.

JOHAN : Euh… Il faut que je te dise, Éline.

ÉLINE : Oui ?

JOHAN : Je suis fraîchement divorcé et j’ai un enfant.

ÉLINE : Euh… d’accord.

Je lui montre une photo de ma fille sur mon téléphone. Éline rapproche mon iPhone pour mieux voir la photo et effleure mes doigts.

ÉLINE : Elle est mimi. Comment elle s’appelle ?

JOHAN : Emma.

ÉLINE : Elle a quel âge ?

JOHAN : 6 ans.

ÉLINE : Je me souviens qu’à 6 ans, Papa me lisait l’histoire du Petit Prince. J’adorais ça.

Je lui montre une seconde photo et Éline reprend mon téléphone. Je sens son index me caresser involontairement le doigt, ce qui me donne des frissons… quand tout à coup, la tête d’Hannah apparaît sur l’écran. Éline lâche ma main.

ÉLINE : Il y a ta chérie qui t’appelle.

Je souris à Éline.

JOHAN : Non, c’est ma meilleure amie, je suis attendu pour dîner…

ÉLINE : Tu ne décroches pas ?

JOHAN : Euh si… Allô !

HANNAH : Ça va ? T’es où ? Ça fait une heure que tout le monde est arrivé !

Le son du téléphone est si fort qu’Éline entend la conversation.

JOHAN : J’arrive. Je n’avais pas vu l’heure…

HANNAH : Tu as intérêt à avoir une bonne excuse. À tout de suite

Je raccroche. Éline me sourit et me dit :

ÉLINE : J’imagine que tu dois y aller.

JOHAN : Oui, je suis attendu, je n’avais pas vu l’heure… j’aimerais bien que nous puissions continuer notre conversation.

ÉLINE : Moi aussi. Tu es libre demain soir ? Je finis le boulot à 19 h.

JOHAN : Oui. Tu travailles un samedi ?

ÉLINE : Pas tous, mais oui, des dimanches et des jours fériés aussi. Les enfants malades sont là tout le temps…

JOHAN : Oui c’est vrai. Je dois filer. Voici mon numéro, tu m’enverras le tien, lui dis-je en lui donnant ma carte de visite.

Je règle les consommations au comptoir et lui fais un petit signe de la main pour lui dire au revoir.

Je passe à côté des Colonnes du Trône et descends dans le métro Nation.

Lors du trajet, je reçois un SMS d’un numéro qui n’est pas dans mon répertoire qui dit « je vibre aussi »

Je souris…

Arrivé à la fête d’anniversaire, Hannah me prend à part.

HANNAH : Alors, raconte ! Tu n’es jamais en retard et les rares fois où tu l’as été, tu t’excusais d’avance.

JOHAN : J’ai fait la connaissance d’une jeune femme tout à l’heure dans un magasin et nous sommes allés boire un verre…

HANNAH : Il faisait quelle taille, ton verre ? me répond Hannah en esquissant un sourire. Bon, tu me raconteras.

JOHAN : Un très grand verre, on a discuté et je n’ai pas vu l’heure passer…

HANNAH : Tu aurais dû venir avec.

JOHAN : Bon anniversaire Hannah !

Pendant cette soirée, mes pensées sont pour Éline, cette rencontre enchantée et spontanée… Il est minuit, je file.

Une fois chez moi à Montreuil, assis contre mon frigo, j’envoie une réponse à Éline : « hâte de pouvoir continuer notre conversation… » puis je vais me coucher.

Il est 9 h 03, j’ouvre les yeux et saisi mon portable. Il y a un message d’Éline envoyé à 6 h 02 qui dit « hâte partagée. On se retrouve à 19 h devant l’entrée principale de Trousseau. À tout’ »

Je réplique par « je me lève à peine, je constate que tu te lèves aux aurores. Quel courage ! À ce soir… »

Direction la salle de bain pour me préparer. Et j’enchaîne avec un peu de rangement. Mon portable sonne, s’affiche sur l’écran « Sandy ». Je décroche, c’est Emma.

J’ai la chance de pouvoir voir ma fille presque tous les jours malgré la séparation. Quand ce n’est pas ma semaine de garde, Sandy qui commence tôt me dépose Emma vers 7 h 45 afin que je l’emmène à l’école pour 9 h. Ce week-end, elle est partie avec sa maman voir sa famille en Bourgogne.

JOHAN : Coucou Emma.

EMMA : Coucou Papa. Qu’est-ce que tu fais ? me dit-elle avec sa petite voix douce.

JOHAN : Je fais un peu de ménage. Ça va, ma chérie ? Tu t’amuses bien chez Mémé ?

EMMA : Super Papa, Maman dit que tu vas m’apprendre à nager cet été ! dit-elle avec enthousiasme.

JOHAN : Oui, ma princesse.

EMMA : Super, faut que j’y aille.

JOHAN : Amuse-toi bien, ma chérie.

Pas sûr qu’elle ait tout entendu tellement elle était pressée d’aller jouer…

Arrive la fin d’après-midi, je me prépare, enfile un jean et une chemisette bleue. Je prends bien soin de mettre mes tennis Adidas rouges, surtout pas les chaussures en cuir.

Un petit coup d’œil au miroir de l’entrée, ma tenue est validée, je marche sur la latte qui grince et file…

Arrivé sur place, j’ai 20 min d’avance.

19 h 07, Éline sort, habillée d’une jolie robe blanche avec une petite veste en cuir noir.

Ses beaux yeux bleus sont sublimés par un léger trait d’eye-liner noir. La lumière du soleil caresse ses cheveux châtains.

ÉLINE : Bonsoir monsieur Orzel. J’ai quelques minutes de retard, merci de m’avoir attendue…

JOHAN : Bonsoir mademoiselle Duchêne…

ÉLINE : Mais comment connais-tu mon nom de famille ? répond-elle interloquée. Je connais le tien parce qu’il était sur ta carte de visite… Mais toi ?

Je lui montre son badge avec mon index. Éline rigole. J’adore son rire…

Je lui souris.

JOHAN : Tu aimes marcher ?

ÉLINE : Oui, j’aime bien me balader dans Paris.

JOHAN : Alors laissons-nous porter. On part par là…

Nous prenons la direction de la Coulée verte qui longe l’avenue Daumesnil.

En traversant ce long jardin arboré, Éline pose sa main sur mon bras pour m’arrêter.

ÉLINE : Il faut que je t’avoue quelque chose… J’ai un chat !

Je rigole et lui dis :

JOHAN : Ah ah, j’ai eu peur que tu m’annonces que tu avais quelqu’un dans ta vie…

ÉLINE : Non, non, je suis bien célibataire. Et toi ?

JOHAN : Moi aussi. J’ai fait quelques rencontres depuis mon divorce, mais rien de concluant, je pense que je ne veux plus être avec quelqu’un par défaut. Je n’ai pas peur d’être seul, j’ai ma fille, des amis en or… Je veux être avec quelqu’un parce que j’en ai envie, parce que nous partageons les mêmes valeurs…

ÉLINE : Quelles valeurs ?

JOHAN : La communication, l’écoute, la famille. Je veux donner à Emma l’exemple d’un couple soudé, complice, qui se comprend, qui s’aime. Avec sa mère, on ressemblait à des colocataires. Je ne veux plus ça. J’ai besoin d’être avec quelqu’un qui est en accord avec tout ça. Je ne dis pas que je veux forcément épouser cette personne, mais quelqu’un qui est d’accord sur le principe de prendre cette direction…

Nous arrivons vers la Gare de Lyon et Éline me demande tout en marchant :

ÉLINE : En parlant de principe de direction, serais-tu d’accord pour avoir d’autres enfants, surtout avec une femme qui n’en a pas ? Ça ne veut pas dire que je souhaite en avoir de suite, mais juste savoir si cela serait envisageable ?

JOHAN : Je comprends ta question, je me l’étais plus ou moins déjà posée au moment où j’ai commencé à faire des rencontres. En étant papa célibataire, à mon âge, j’avais potentiellement des chances de tomber sur des femmes qui avaient déjà des enfants, ce qui veut dire des enfants que j’aurais accepté dans le cadre d’une famille recomposée. Donc si je peux accepter des enfants d’une autre personne, je ne peux qu’accepter des enfants à moi…

ÉLINE : Merci pour ta réponse. Je te rassure, je ne veux pas d’enfant maintenant, je veux finir d’abord mes études de médecine, mais tout comme toi, j’ai besoin de poser les bases d’une relation et savoir que nous prenons la même direction…

Nous sommes place de la Bastille, au niveau de l’opéra.

JOHAN : Cela fait plus de 3 km que nous prenons la même direction.

Éline me sourit. C’est plaisant d’être auprès d’une personne solaire comme elle. Elle rayonne de la joie.

JOHAN : J’aime bien être vers l’eau. Viens, on traverse là pour être du côté du Canal.

Par réflexe, je lui prends la main pour traverser la rue. Mon cœur s’est mis à battre rapidement, j’ai eu un frisson de bien-être. Je tourne la tête sur la gauche pour la regarder, croiser son regard. Éline s’approche de moi et nous nous embrassons… je ne sais pas si ce moment a duré deux minutes ou cinq, mais ce que je sais, c’est que nous étions dans notre belle bulle….

ÉLINE : J’aime cette direction que nous prenons.

JOHAN : Moi aussi. On traverse quand même ?

Éline rit à nouveau.

ÉLINE : On pourrait manger un bout…

JOHAN : Prendre un sandwich et se poser sur les quais de Seine ?

ÉLINE : C’est marrant, j’allais te le proposer. On est vraiment connecté.

JOHAN : Je connais un resto de sandwich sympa à côté à Saint-Paul.

Nous arrivons devant le restaurant.

JOHAN : Tu connais les sandwichs Falafel dans les pains Pita ?

ÉLINE : Oui, j’en ai déjà mangé, dit-elle en riant.

JOHAN : Pourquoi tu rigoles ?

ÉLINE : Parce que tu m’as dit ne pas être juif religieux et le premier resto où tu m’emmènes, c’est un restaurant casher. Ça me fait rire.

JOHAN : Alors comme ça tu te moques, ce n’est pas très gentil, mademoiselle Duchêne, dis-je amusé par la situation.

ÉLINE : Oui, mais c’était drôle comme constatation.

JOHAN : C’est vraiment le hasard, on était à côté et j’aime bien en manger de temps en temps…

ÉLINE : Ne t’inquiète pas, c’est une très bonne idée et j’aime bien les falafels.

Éline a voulu me rassurer. Elle a dû penser que je n’avais pas compris sa blague. On sent de la bienveillance malgré cette petite pique…

On se dirige vers les quais de Seine, nous marchons main dans la main, nos pas ont le même rythme, comme synchronisés.

Nous nous sommes posés sur l’île Saint-Louis, assis au bord de l’eau et passons une belle soirée. Nous échangeons beaucoup et sur tous les sujets.

Nous faisons notre premier selfie pour immortaliser ce moment.

Je propose à Éline de la raccompagner jusque chez elle afin qu’elle ne rentre pas seule le soir. Elle m’explique que sa voiture est sur le parking de l’hôpital. Nous retournons à pied jusqu’à Trousseau. Finalement, c’est elle qui me propose de me raccompagner jusqu’à Montreuil afin que je ne rentre pas seul le soir. Une fois devant chez moi, nous avons continué à discuter et à nous embrasser pendant plus d’une demi-heure…

Éline travaille le lendemain et a déjà une sortie ciné de prévue avec des copines le soir même. Cela ne nous a pas empêché des échanges de messages durant la journée et de s’appeler avant sa sortie. Nous convenons de nous voir lundi soir après mon travail. Je récupère Emma que vendredi soir pour une semaine, donc je suis libre chaque soir…

Lundi matin, comme chaque matin où Emma va à l’école, Sandy lui ouvre ma porte avec sa clef afin qu’elle puisse prendre son petit déjeuner pendant que je me prépare. Sandy n’entre jamais sans qu’elle ne soit invitée. C’est la limite que nous avons établie. J’ai également la clef de chez elle et je respecte la même règle.

Je sors de ma chambre, prêt pour ma journée. Emma mange ses céréales préférées.

JOHAN : Coucou ma princesse.

EMMA : Coucou Papa, tu es tout beau. Pourquoi tu as mis une chemise ?

JOHAN : Je suis toujours tout beau.

EMMA : Oui, mais là tu es tout beau avec une chemise.

Je continue à répondre à toutes ses questions jusqu’à que je la dépose à l’école.

La journée se passe vite. Je suis comme sur un petit nuage. Hâte d’être à ce soir. Avec Éline, nous avons échangé quelques messages dans la journée et à chaque fois je n’ai pas pu m’empêcher de sourire…

Nous nous sommes donné rendez-vous à Montreuil, au niveau de la halle de la Croix de Chavaux. C’est un endroit facile à trouver, surtout le lundi, jour où il n’y a pas de marché.

JOHAN : Bonsoir mademoiselle Duchêne, vous avez trouvé facilement ?

ÉLINE : Bonsoir monsieur Orzel, oui, merci.

Nous échangeons un baiser.

JOHAN : Tu étais déjà venue à Montreuil ?

ÉLINE : Une fois pour aller à la piscine qui n’est pas loin.

JOHAN : Oui j’y vais souvent avec Emma. C’est une ville très agréable. On est un peu plus de 100 000 habitants. Il y a plusieurs parcs. Les murs à pêches. On a beaucoup d’artistes. Je croise même des célébrités qui y habitent. Avant, on avait comme maire l’ancienne ministre Dominique Voynet et maintenant c’est Patrice Bessac que j’ai eu l’occasion de croiser et je l’ai trouvé sympa…

ÉLINE : Merci monsieur Wikipédia, dit-elle en rigolant. Ça donne envie d’emménager dans cette ville.

Je souris en retour et enchaîne :

JOHAN : Ha, ha… Passons aux choses sérieuses, pour notre deuxième rendez-vous…

ÉLINE : Troisième ! Avec celui du jour de notre rencontre.

JOHAN : Oui, troisième. Pour notre deuxième repas ensemble, je nous ai réservé un restaurant pas casher.

ÉLINE : Oh, je suis déçue, je commençais à m’habituer, dit-elle en riant.

Nous entrons chez un caviste qui se trouve en face du marché.

ÉLINE : Tu veux acheter du vin ?

JOHAN : Non, mieux.

Je m’adresse au caviste.

JOHAN : Bonsoir, nous avons une réservation pour deux au nom de Orzel.

Le caviste nous emmène à l’arrière de la boutique où se trouve une salle de restaurant.

ÉLINE : C’est un restaurant clandestin ?

JOHAN : Ça aurait pu, mais c’est juste un concept sympa et en plus c’est très bon.

Nous nous installons à une table près du comptoir.

LA SERVEUSE : Avant de commander, souhaitez-vous boire un apéritif ?

ÉLINE : Euh, oui.

LA SERVEUSE : Je peux vous proposer un vin rosé pétillant.

ÉLINE : Ah oui, ça me dit.

JOHAN : Alors deux.

En nous apportant le vin rosé pétillant servi dans des flûtes à champagne, la serveuse nous dépose sur la table du pain maison et du beurre aux cristaux de sel, c’est mon péché mignon, et me fait une bonne tartine.

ÉLINE : Tu prends ton petit déjeuner ? dit-elle amusée.

JOHAN : Oui, presque, lui répondis-je avec le sourire.

Nous passons un bon repas avec du foie gras, du magret de canard et du bon vin.

Éline est beaucoup dans la communication et s’intéresse à tout. Elle échange un mot avec chacune des personnes que nous croisons au restaurant, du patron, à la serveuse, en passant par nos voisins de table…

Je l’avais déjà remarqué lors de nos deux premiers rendez-vous.

Je pense que Éline est une personne qui a un énorme capital sympathie. Ça me donne encore plus envie de la découvrir.

Nous sortons du « restaurant clandestin » qui est caché chez un caviste. Je propose à Éline d’aller nous balader dans Montreuil.

Nous marchons main dans la main. J’adore ça.

Éline reçoit un message sur son portable. Je la sens d’un coup un peu embêtée.

ÉLINE : C’est mon grand frère Aurélien, il vient d’avoir un bébé et me demande s’il peut m’appeler.

JOHAN : Ça doit être important, rappelle-le.

ÉLINE : Ça ne te gêne pas, tu es sûr ?

JOHAN : Je vais faire avec.

Je lui souris pour qu’elle comprenne que c’est de l’humour.

Éline compose le numéro de son frère.

ÉLINE : Oui, c’est ta sœur préférée… Oui… Pendant des années, c’était d’ailleurs recommandé comme ça… Oui… Mets-lui les bras au niveau de sa tête…

Éline me chuchote qu’elle s’excuse du temps passé au téléphone pendant notre rendez-vous.

Je lui réponds à voix basse que je comprends.

ÉLINE : Essayez, elle a peut-être besoin de dormir comme ça… Oui… Non… Chaque enfant est différent… Oui… Elle a l’air de dormir puisqu’elle ne pleure plus… Oui, ça se fait. Je comprends. Tu ne m’en veux pas, mais ça fait quinze minutes que nous sommes au téléphone alors que je suis en plein milieu de mon deuxième rencard avec peut-être l’homme de ma vie…

JOHAN : Troisième…

ÉLINE : Oui, troisième. Oui… Non, t’inquiète…

JOHAN : Emma dormait sur le ventre.

ÉLINE : Oui, il dit que sa fille dormait aussi sur le ventre et aujourd’hui elle a six ans et est toujours vivante… Oui, comme ça, vous allez pouvoir dormir un peu… Prenez-soin de vous. Embrasse ma filleule. Bisous et bonne nuit.

Éline raccroche.

ÉLINE : Je suis désolée. Mon frère et ma belle-sœur étaient inquiets. Leur fille qui a trois semaines n’arrive pas à dormir sur le dos. Je sentais qu’ils étaient bien tous fatigués…

JOHAN : Ne t’inquiète pas, je le comprends. Je suis passé par là et tu dois certainement être la référente santé de ta famille.

ÉLINE : Tout à fait. Merci d’être compréhensif. Ça fait du bien d’être comprise…

Nous arrivons devant le parc des Guilands.

JOHAN : C’est le parc où j’emmène régulièrement Emma. Tu veux voir quelque chose de sympa ?

ÉLINE : Oui.

On se dirige sur le côté, à un endroit où la clôture est plus basse. J’enjambe pour entrer dans le parc.

JOHAN : Viens, c’est facile par là !

ÉLINE : Mais on n’a pas le droit, le parc est fermé.

JOHAN : Fais-moi confiance, ça vaut le coup…

ÉLINE : Après le resto clandestin, effraction d’un parc.

Éline passe également au-dessus de la barrière.

Nous marchons dans le parc vide. Nous sommes éclairés par la Lune. Nous suivons un chemin qui monte et arrivons sur une espèce de plaine légèrement arborée. D’ici, nous avons une vue surplombant Paris tout en étant au calme.

ÉLINE : Waouh, je n’ai pas de mot, c’est beau.

Nous nous asseyons sur un banc. Éline se blottit contre moi. Nous contemplons les différents monuments parisiens.

ÉLINE : C’est impressionnant comme vue. On voit bien la tour Eiffel.

JOHAN : Et regarde à gauche, il y a le rocher aux singes du zoo de Vincennes.

ÉLINE : Ah oui ! Je passe devant quand je vais au travail à vélo.

JOHAN : C’est amusant, nous avons parlé de nombreux sujets, mais je ne sais même pas où tu habites.

ÉLINE : Je vis dans un studio rattaché à la maison de mes parents à Saint-Maurice. Normalement ils le louent. Il s’est libéré au moment où je me suis séparée de mon ex il y a deux ans. J’ai sauté sur l’occasion. Je leur paye un loyer. C’était à ma demande.

JOHAN : Et comment se passe la cohabitation ?

ÉLINE : Je suis assez proche d’eux et en même temps, je suis chez moi. J’ai mon entrée indépendante. Il m’arrive de profiter de leur jardin et de leur rendre visite. C’est pratique, ce n’est pas loin, dit-elle en riant.

JOHAN : Tu as l’air « très famille ».

ÉLINE : Oui, la famille c’est important, c’est un lien fort. Je te rassure, ce n’est pas une famille envahissante. On a le plaisir de se voir.

JOHAN : Mes parents sont assez proches. Ils habitent Paris, pas loin du cimetière du Père-Lachaise. C’est à 20 min d’ici.

Je raccompagne Éline à sa voiture et lui propose de venir dîner demain soir à l’appartement.

ÉLINE : Oui, avec plaisir, comme ça je verrais où tu vis. Et j’apporte le dessert.

Le lendemain, mardi, petit déjeuner avec Emma, que j’emmène à l’école. J’ai une réunion de travail ce matin. Cet après-midi, je bosse au bureau, ça tombe bien, je vais pouvoir finir à l’heure et aller faire quelques courses pour le dîner de ce soir.

J’achète chez le primeur des légumes frais et à l’épicerie ce qu’il me manque, puis passe à la bonne boulangerie prendre une baguette tradition.

Je commence par dresser la table. Une nappe grise, mes belles assiettes légèrement creuses et des verres à pied.

J’enfile un tablier et prépare une jolie salade périgourdine. Je lave les sucrines, épluche un avocat et le découpe en lamelles, fais toaster le pain, étale le foie gras entier et mets une pincée de fleur de sel…

La sonnette retentit. C’est Éline, vêtue d’une jolie robe blanche à fleurs et portant un parfum légèrement fruité. Ses cheveux sont détachés. Elle a mis un peu plus de noir autour de ses yeux, qui intensifie son regard d’un bleu magnifique. Nous nous embrassons.

Éline me tend un paquet à mettre au réfrigérateur.

Pendant qu’elle se lave les mains, je place sur l’assiette les tomates séchées et dépose au centre les gésiers tout chauds légèrement caramélisés.

ÉLINE : J’aime beaucoup ta déco, on dirait une photo de catalogue suédois, dit-elle en me faisant un clin d’œil.

JOHAN : Merci. Je t’en prie, assieds-toi.

ÉLINE : Ça sent super bon, dit-elle en tapotant ses mains d’une manière enthousiaste. Et très jolie présentation. Tu essayes de me séduire ?

JOHAN : Ça fait plusieurs jours, il me semble.

ÉLINE : Alors, sache que tu te débrouilles très bien.

Nous nous prenons en photo pour immortaliser ce premier repas à l’appartement.

Nous finissons notre plat. Pendant que je débarrasse nos assiettes et dresse celles du dessert, Éline part chercher le paquet dans le réfrigérateur et le pose sur la table.

JOHAN : Je me demande ce qu’est le dessert ?

Éline me fait signe de reculer ma chaise afin de s’asseoir à califourchon sur mes cuisses et me dit en souriant :

ÉLINE : C’est moi le dessert !

Nous nous embrassons fougueusement. Nos mains se baladent sur le corps de l’autre. J’entends nos respirations haletantes.

Éline déboutonne ma chemise et m’embrasse le torse. Elle me mordille le téton gauche. C’est une sensation tellement intense… Je lui retire sa robe et la découvre en sous-vêtements en dentelles blanc. Éline a la peau légèrement mate et très douce, très agréable à caresser. Je lui dégrafe son soutien-gorge libérant sa poitrine généreuse et le jette loin dans le salon. Mon cœur bat plus vite. J’ai l’impression que mes poils de bras se redressent pour se connecter à elle… Dans le feu de l’action, nous atterrissons sur le vieux canapé en cuir…

Après avoir fait l’amour avec intensité, j’ai vraiment eu l’impression d’être fusionnel avec elle et ne peux m’empêcher de lui dire :

JOHAN : J’ai adoré ce dessert !

ÉLINE : Et tu n’as pas vu ce qu’il y a dans la boîte…

Éline se lève, nue, se déhanchant en marchant et récupère la boîte sur la table. Elle revient, jouant de son regard coquin et se rassoit sur le canapé puis l’ouvre.

Elle en sort deux jolies tartelettes aux fraises.

JOHAN : J’adore aussi ce dessert, mais je ne te cache pas que j’ai préféré le premier…

Éline rit à ma plaisanterie.

ÉLINE : Il est presque 23 h, je vais devoir y aller…

JOHAN : Tu peux rester si tu le souhaites, il faut juste que tu sois partie avant qu’Emma arrive, vers 8 h.

ÉLINE : Je travaille demain matin de bonne heure et je n’ai pas mes affaires. Demain soir, si tu veux.

JOHAN : Avec grand plaisir !

Mercredi soir, 19 h 48, Éline arrive chez moi. Nous nous embrassons. Elle pose dans l’entrée son sac à dos bleu où se trouvent ses affaires. Je lui propose d’aller nous promener avant de dîner. Nous nous baladons dans une rue piétonne dans le centre-ville de Montreuil.

Nous nous arrêtons dans un bar où il y a une bonne ambiance. Nous prenons chacun des smoothies différents et comparons leurs saveurs. Éline mordille sa paille, jouant de son regard. Elle sait jouer de ses charmes.

En sortant du bar, main dans la main, nous nous dirigeons vers chez moi. Je sors mon téléphone et mes écouteurs de ma poche.

JOHAN : J’ai toujours rêvé de faire ça…

Je lui tends une oreillette de mon casque et insère l’autre dans mon oreille.

Je pose mes mains sur ses hanches et Éline enlace mon cou. Elle me caresse la nuque du bout des doigts et avec mon index j’en fais de même sur son dos. Cela me procure des frissons de bonheur. Nous sourions tous les deux et sommes comme seuls au monde dans cette rue.

Nous dansons un slow dans la rue pendant 5mn17 sur une chanson d’Adele.

Une fois à l’appartement, nous nous déchaussons dans l’entrée.

ÉLINE : Il était copieux ce smoothie. Je n’ai plus vraiment faim.

JOHAN : Pareil pour moi. Pourtant, j’aurais bien pris un dessert…

Éline voit mon regard lubrique et y répond de son sourire coquin.

Je me mets à l’embrasser avec passion, tout en nous déplaçant dans l’appartement. Nous nous déshabillons progressivement, parfois maladroitement. Nous marchons sur la latte de parquet qui grince, la jambe de mon pantalon se prend dans mes pieds et tout en avançant, arrivons jusqu’à ma chambre…

Nous avons fait l’amour pour la première fois dans un lit. C’était un moment sauvage et sensuel.

Après avoir repris nos esprits, je lui dis:

JOHAN : Je pensais à une tartelette aux fraises.

ÉLINE : T’es bête, dit-elle amusée.

Nous ramassons les vêtements semés un peu partout et nous passons à la salle de bain.

Premier brossage de dents à deux. Moment complice. C’est une étape de la vie de couple.

J’accroche discrètement un petit mot avec un dessin d’un petit ours qui tient une pancarte sur son badge de l’hôpital.

Nous nous installons confortablement sous la couette. Éline met son réveil pour 6 h, replace son oreiller en tapotant dessus et sort un livre de médecine.

ÉLINE : Je lis ça juste 20 min, c’est important.

JOHAN : Oui, je sais ma jolie étudiante.

ÉLINE : Bonne nuit, mon Johan.

JOHAN : Bonne nuit, ma Éline.

À mon réveil, Éline n’est plus là et m’a envoyé un message :

« Tu ne peux imaginer à quel point ton petit dessin m’a donné le sourire. Passe une belle journée. Bisous ».

Sa lecture m’a également procuré un sourire.

Jeudi soir, Éline est venue passer la soirée chez moi. Nous sommes en train de dîner.

JOHAN : Tu te rappelles que je récupère Emma demain pour une semaine ?

ÉLINE : Oui, je sais. J’ai pris goût à dormir à tes côtés.

JOHAN : Moi aussi, mais je ne veux pas impliquer ma fille tout de suite. C’est notre moment à nous, pour l’instant. Il faut faire les choses par étape.

ÉLINE : Oui, je comprends. Je ne sais pas comment je vais faire pour tenir une semaine sans te voir…

JOHAN : Si tu le souhaites, tu peux passer après dîner, vers 21 h. Emma se couche vers 20 h/20 h 30. Mais tu ne pourras pas rester dormir.

ÉLINE : Ça me va. Comme ça, je pourrais récupérer mon chat qui dort chez mes parents depuis trois jours.

Vendredi, je récupère Emma à l’école maternelle. Elle est dans la classe de Sandrine, la maîtresse de grande section.

À l’appartement, nous jouons ensemble au Lego et faisons un peu de lecture. Elle prend son bain. Je lui ai préparé son plat préféré, des pâtes au poulet à la crème.

20 h 12, j’accompagne Emma au lit et lui conte une histoire de princesse. 20 h 28, elle dort. J’envoie un message à Éline. C’est le signal. 20 h 43, elle me répond : « Je suis devant ton immeuble xXx. » Je lui ouvre la porte. Elle reste environ 2 h sans aucun réveil d’Emma. Encore une bonne soirée.

Samedi matin. Comme un rituel, j’emmène Emma au manège du Cours de Vincennes et Hannah est venue nous rejoindre. Pendant que ma fille fait ses 3 tours de voiture et 2 de moto, nous discutons.

HANNAH : Dis donc petit cachottier, tu devais m’en dire plus sur cette rencontre. Je veux tout savoir. C’est qui ? Elle fait quoi dans la vie ? Tu as une photo ?

JOHAN : C’est Éline, elle est magnifique, une jolie brune aux yeux bleus, dynamique, a de l’humour et future pédiatre…

Je lui montre une photo sur mon iPhone.

HANNAH : Oui, elle a du charme.

JOHAN : Beaucoup. Je la trouve craquante. Elle a de la conversation. Je me sens bien à ses côtés. Pour dire vrai, je ne me suis jamais senti aussi bien avec quelqu’un. Je pense que c’est la bonne.

HANNAH : Tu ne t’emballes pas un peu là ? Ça ne fait que quelques jours que tu la connais.

JOHAN : Oui, mais je ne sais pas comment l’expliquer, tout semble si facile quand je suis avec Éline.

HANNAH : Johan, tu es mon meilleur ami et je n’ai pas envie de te ramasser à la petite cuillère comme pour ton divorce. Je trouve que tu vas un peu vite. Tu n’es pas pressé. Enjoy et prenez votre temps.

Nous laissons Hannah. Avec Emma, nous partons déjeuner chez mes parents.

Papa lui conte une histoire du livre qu’elle a apporté. Ensuite maman prépare un gâteau avec Emma qui aime bien pâtisser avec sa Mamie.

Nous profitons du beau temps pour passer l’après-midi au Jardin des plantes.

Dans la journée, je repense à notre conversation avec Hannah. Ça commence à me faire douter.

Le soir, Éline me rejoint après le coucher d’Emma afin que nous puissions passer un peu de temps ensemble. Après quelques minutes assis sur le canapé, elle voit que je suis soucieux et me demande :

ÉLINE : Je te sens un peu distant ce soir. Qu’est-ce qu’il se passe ?

JOHAN : Tu ne trouves pas que notre histoire va vite ?

ÉLINE : Peut-être, mais pourquoi ralentir ? Tout semble si évident.

JOHAN : C’est vrai que ça l’est. C’est à cause d’une conversation que j’ai eue avec une amie, lui dis-je un peu gêné. Elle a peur que je m’emballe trop vite et que je me casse la gueule…

ÉLINE : Tu veux ralentir ? Nous voir moins ? Pas tous les jours ? Si c’est ce que tu veux…

JOHAN : En fait non. J’ai envie d’être avec toi. Parfois il y a des gens qui veulent nous donner des conseils, mais ils ne savent pas ce qu’on vit.

ÉLINE : Tu sais, je comprends ton amie, elle est bienveillante et veut ton bien. Sache que je veux la même chose, dit-elle d’une voix rassurante.

JOHAN : Tu as raison. Je suis un grand garçon maintenant.

Nous nous prenons dans les bras.

Éline est venue également me rejoindre les autres soirs. Parfois, même juste pour lire ses cours à mes côtés. Ça la rassure, paraît-il.

Jeudi soir, alors que nous sommes sur le canapé, il est 22 h 26, Emma m’appelle depuis son lit. Elle ne sait pas qu’Éline est chez nous, d’autant qu’elle ignore son existence.

Je me lève pour la rejoindre. Sa porte est entrouverte. Je rassure Emma. C’est son dernier soir ici avant une semaine…

Je retourne dans le salon.

ÉLINE : J’aime ta manière de lui parler et de la rassurer, lui expliquer qu’une semaine ça passe vite et que vous vous voyez presque chaque matin. Tu as su trouver les bons mots…

JOHAN : Comme pour toi, sauf que je ne te vois pas les matins, mais les soirs…

Petit sourire d’Éline.

ÉLINE : Au fait, j’ai mon petit frère qui est de passage à Paris et souhaiterai nous voir samedi soir.

JOHAN : Nous ?

ÉLINE : Oui, il semblerait que ça m’a échappé et j’ai parlé de toi.

JOHAN : OK ça marche.

ÉLINE : Et ça se passera chez ma cousine.

Éline rentre chez elle. Je pars me coucher et trouve un mot posé sur mon oreiller :

« L’homme qui lit ce message fait battre mon cœur à 100 000 à l’heure. Tu ne peux imaginer à quel point tu me rends heureuse. Plein de bisous. Éline »

Je ne peux même pas quantifier le bonheur que me procure cette lecture et remarque qu’elle a une très belle écriture, c’est à se demander si elle fait vraiment médecine.

Rencontrer la famille

Samedi matin, réveil dans les bras d’Éline. Nous avons fait une grasse matinée jusqu’à 9 h 14.

ÉLINE : Qu’est-ce que ça fait du bien de dormir dans les bras de son chéri !

JOHAN : Donc je suis officiellement ton chéri ?

ÉLINE : Oui, enfin si tu es d’accord.

JOHAN : Je peux y réfléchir ? dis-je en essayant de rester sérieux.

Éline me regarde du coin de l’œil. Je crois qu’elle a bien compris mon humour et me répond :

ÉLINE : Je vais t’aider à te décider.

Sur ces mots, elle me saute dessus et nous faisons l’amour avec fougue.

Une fois remis de nos émotions, je lui dis :

JOHAN : OK, je suis officiellement ton chéri. Maintenant ça te dit, on prend le petit déjeuner et on va se balader dans Paris ?

Rire d’Éline.

ÉLINE : On a vraiment le même cerveau, j’allais te proposer exactement la même chose.

JOHAN : Et oui… lui dis-je en lui faisant un regard charmeur.

ÉLINE : J’adore ton regard.

JOHAN : Eh, c’est moi qui dis ça normalement…

J’ouvre le réfrigérateur où se trouvent sur la porte plusieurs photographies d’Emma et moi, et prépare notre petit déjeuner.

Éline boit un thé à la menthe, moi un café noir sans sucre. Je lui tartine son pain de beurre doux et j’enchaîne avec les miennes au beurre aux cristaux de sel et un peu de confiture de fraise.

La fenêtre est ouverte pour aérer l’appartement. Le soleil caresse le visage d’Éline. Elle est belle.

Nous marchons en direction du métro, nos doigts s’enlacent et nos pas sont synchronisés.

JOHAN : Nous allons où ?

ÉLINE : Au bout du monde !

JOHAN : Oui, mais maintenant ?

ÉLINE : J’irais bien au pied de la tour Eiffel.

JOHAN : Ça me va et après on avisera.

Nous empruntons la ligne 9, sortons à la station Trocadéro à côté du musée de l’Homme et traversons le Parvis.

D’ici nous avons une vision globale de la tour Eiffel et observons les gens autour de nous. Il y a des vendeurs de mini tours Eiffel et surtout des touristes qui se prennent tous en photo avec la Dame de Fer en arrière-plan.

Éline s’approche d’une des familles pour leur proposer de leur tirer le portrait avec leur appareil au lieu de se faire un selfie. Ils acceptent volontiers.

JOHAN : Tu ne vas pas leur proposer à tous de les prendre en photo ?

ÉLINE : Non, non, je te rassure, me répond-elle en souriant.

JOHAN : Parce qu’il y a vraiment beaucoup de monde…

ÉLINE : Je sais, mais eux me font penser à ma famille. Il y a les parents, un grand garçon d’environ 15 ans qui aurait été mon grand frère, une fille d’environ 13 ans à qui je m’identifie et un petit garçon de 5 ans. On a sensiblement le même écart d’âge avec mes frères.

JOHAN : OK, je comprends mieux

ÉLINE : Avec ma famille, nous voyagions beaucoup. Surtout en France, parfois en itinérance où nous restions 2 ou 3 jours par endroit. Cela nous a laissé beaucoup de bons souvenirs.

En bas de la tour Eiffel.

ÉLINE : C’est encore plus impressionnant à ses pieds.

JOHAN : Allez, une petite photo souvenir.

Ensuite nous marchons vers le centre de Paris en longeant la Seine sur la rive gauche et observons tous les petits détails sur notre passage : les pavés, les anneaux d’amarrages anciens, les ponts et leur dessous, les péniches…

Arrivés vers le quartier de Saint-Michel, nous remontons l’escalier et empruntons une des petites rues sur la droite. Nous nous arrêtons prendre une crêpe.

JOHAN : Il faut qu’on apporte quelque chose ce soir.

ÉLINE : Non pas besoin c’est la famille…

JOHAN : Ce n’était pas une question. Pour moi, c’est la première fois où je vais chez eux, j’ai pour habitude de ne pas arriver les mains vides.

ÉLINE : Et tu pensais à quoi ?

JOHAN : Quelque chose pour leur maison, le dessert ou une bouteille de vin.

ÉLINE : Dans ma famille, on aime bien prendre l’apéro. C’est incontournable lorsque nous sommes ensemble.

JOHAN : Allons-y pour un vin parfait pour l’apéro.

Nous achetons une bouteille de Tariquet chez un caviste sur le chemin.

Puis nous prenons la direction de Montreuil pour aller à l’appartement afin de nous reposer un peu avant de partir chez la cousine d’Éline.

19 h, nous prenons ma voiture, c’est un monospace Renault Scenic rouge.

ÉLINE : Pourquoi as-tu une si grande voiture alors qu’avec ta fille vous n’êtes que deux ?

JOHAN : C’est pour pouvoir entrer une planche de surf.

ÉLINE : Ah bon, tu fais du surf ?

JOHAN : Non, mais je voulais me laisser la possibilité de le faire.

ÉLINE : T’es bête, dit-elle en riant.

JOHAN : Plus sérieusement, je ne suis pas fan des voitures trop basses et j’aime avoir du volume dans l’habitacle.

ÉLINE : C’est cool, il y a de la place. On pourra s’amuser dedans ?

JOHAN : Si tu es sage…

ÉLINE : Je suis toujours sage, dit-elle avec un petit sourire coquin.