Prévenir la maltraitance financière de la personne âgée - Jean-Charles Orsini - E-Book

Prévenir la maltraitance financière de la personne âgée E-Book

Jean-Charles Orsini

0,0

Beschreibung

Un témoignage émouvant sur la protection des aînés, qui doit devenir une préoccupation majeure dans notre société vieillissante.

À l'horizon 2050, les plus de 75 ans représenteront 12 millions de personnes et un tiers de la population française aura plus de 60 ans. Autant de personnes vulnérables dont certaines, placées en situation de faiblesse et de dépendance par les circonstances de la vie, devront être protégées.
L’histoire de Rosine – anagramme de senior – allie les jours heureux à la solitude et la mélancolie, et s’inscrit dans une réalité sociologique, celle de la maltraitance des personnes âgées isolées.
Elle alerte et contribue utilement à éclairer les choix que la société devra faire pour garantir la solidarité entre les âges, le bien vieillir et la protection des aînés.

Cet ouvrage met la lumière sur une triste réalité et offre des pistes pour l'éviter !

EXTRAIT

Mille et une ruses alimentent l’explosion de ce phénomène qui débute souvent au domicile de la personne âgée et est, la plupart du temps, le fait de familiers. En outre, la mainmise grandissante des sectes sur le grand âge n’est absolument pas à négliger. Quand les unes prétendent s’occuper des âmes, les autres assurent sauver les corps. Ainsi, des auxiliaires bénévoles du monde associatif, censés dispenser le réconfort, des psycho-guérisseurs et des pseudo-thérapeutes, garantissant guérison et mieux-être, appartenant parfois à des groupes sectaires, approchent sournoisement des personnes âgées ou poussent les portes des maisons de retraite. L’alerte, si elle a lieu, vient le plus souvent des familles. Si la victime n’a plus de proches, le pot aux roses peut être découvert une fois les comptes vidés ou après le décès de la personne âgée, lors de la succession.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Présent dans le domaine social de l’habitat et d’établissements d’hébergement pour les personnes âgées, Jean-Charles Orsini a vécu la situation « d’aidant » et recueilli maints témoignages de fin de vie qui l’ont décidé à alerter sur le sujet préoccupant de la maltraitance financière de personnes âgées. Élu local pendant plus de vingt ans, membre du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), plusieurs années de délégation au Logement et à l’Habitat l’ont amené à identifier les difficultés des familles. Il dirige un cabinet de conseil en gestion sociale, parcours professionnel et accompagnement de la personne. Il est Chevalier de la Légion d’Honneur.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern

Seitenzahl: 132

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



L’histoire de « Rosine, une vie détournée » est une fiction dans laquelle les personnages et les situations sont imaginaires. Ni eux-mêmes ni les faits évoqués dans le récit ne sauraient être ramenés à des personnes et des événements existant ou ayant existé ; toute ressemblance serait fortuite et indépendante de la volonté de l’auteur et ne pourrait en aucun cas engager sa responsabilité.

En mémoire des vieux aimés de notre enfance.

I – Se souvient-on de Rosine ?

Le 25 septembre 2013, un peu après minuit, les lumières se sont éteintes pour Rosine Mazard, alors âgée de 100 ans ; le rideau est tombé sur sa vie d’éternelle demoiselle, vouée au célibat et restée sans enfant.

Cette experte du service apporté sans répit aux autres, au fil de sa vie professionnelle, est morte seule, ou presque, loin de la région du Lot si chère à son cœur et du château qui avait vu fleurir toutes ses passions. La scène finale s’est jouée au sein d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, dans le Val-de-Marne, auquel rien ni personne ne la rattachait.

Quelques années auparavant, des tiers l’avaient insidieusement encouragée à se séparer de son passé, sachant feindre la bienveillance et devenant indispensables auprès de cette vieille dame, que la joie d’une présence à ses côtés rendait crédule et confiante. Ces inconnus, sans vergogne, ont fini par la placer dans un établissement et profiter de ses biens.

Si aujourd’hui je raconte son histoire, c’est moins pour dénoncer ces faits que pour réparer l’offense, cette profanation de toute une vie, bafouée, amputée de toute sa grandeur par des êtres malfaisants, doués pour la manipulation. J’écris pour prévenir, peut-être, d’autres forfaits sur d’autres personnes, afin qu’elles restent un maillon de l’histoire d’une famille et ne se perdent pas dans la nuit des temps. Le départ de Rosine, dernière de la lignée familiale, a, lui, définitivement coupé la branche de son arbre généalogique. Et je me sens comme un orphelin à qui, par un subtil tour de passe-passe, on aurait ôté une partie de sa parentèle.

Les jours heureux

Rosine est née le 14 avril 1913, dans le domaine familial du Lot où elle a passé son enfance, le château de Granie. Surplombant la vallée du Célé, un affluent du Lot, et profilant fièrement sur le fond du ciel ses tours et ses deux pigeonniers, ce château a toujours été sa vraie maison, celle vers laquelle elle est sans cesse revenue, sa grande et son ultime passion.

Granie est situé en Limargue, un territoire traversé par la Via Podensis, l’un des chemins vers Saint-Jacques-de-Compostelle sans doute le mieux connu. Cette région de collines douces et verdoyantes contraste avec les sols pierreux du Causse. Ses terres sont riches des alluvions apportées par tous les ruisseaux qui alimentent le Célé et, lorsque l’on porte loin son regard, on aperçoit des carrés bariolés de cultures, des prairies, des bois de chênes et de hêtres ou des noyers alourdis à l’automne de leurs fruits prêts à tomber. Les eaux souterraines du Quercy semblent toutes ressurgir dans la plaine du Limargue en ruisseaux scintillants, traversés de truites et de gardons. Combien de fois Rosine n’a-t-elle pas, enfant, pêché à mains nues des écrevisses, soulevant avec soin les pierres où les belles endormies se prélassaient ! N’a-t-elle pas hurlé de se faire pincer ! N’a-t-elle pas guetté, le ventre dans l’herbe, s’aplatissant autant qu’elle le pouvait contre la terre chaude, les martins-pêcheurs dont les couleurs chatoyantes vibraient encore plus, lui semblait-il, quand ils plongeaient brutalement vers leurs proies repérées dans la rivière ! Le Limargue frémit de toutes sortes de bruissements, les battements d’ailes des papillons, les froissements des feuilles où glissent les salamandres et les coassements des crapauds sonneurs à ventre jaune barbotant dans les mares.

La famille d’André Mazard, le père de Rosine, s’était établie à Figeac, où il avait grandi et fait ses humanités, comme on disait à l’époque. Figeac était une ville animée et prospère qui exerçait, pour la région, la fonction administrative et rassemblait, les jours de marché, tous les paysans des environs. Les récoltes étaient généralement bonnes et le commerce fonctionnait d’autant mieux que le chemin de fer était arrivé en 1862. Au rez-de-chaussée des maisons médiévales de la ville, les boutiques sous les arcades ne désemplissaient pas. On achetait, on vendait, on marchandait, on prospérait.

Principal clerc du notaire de Figeac, André Mazard s’est marié sur le tard, à 43 ans, le 23 juin 1904, avec Louise Dalmas, une orpheline de 18 ans élevée par sa grand-tante Joséphine, veuve de Georges de Sappel. Celle-ci souhaitait ardemment continuer à vivre avec Louise mais ce mariage l’a néanmoins rassurée : elle ne serait plus seule pour assurer l’éducation et subvenir aux besoins de sa petite-nièce. Comme il se doit pour un clerc de notaire, un contrat de mariage a été établi en bonne et due forme, le 17 juin 1904, et quatre hommes ont servi de témoins majeurs le jour des noces, les femmes étant évincées d’office puisqu’elles n’acquerront le droit d’être témoins que bien longtemps après, dans les années 1930.

Pendant le mois qui a suivi son mariage, André Mazard a appris, à l’étude notariale, que M. de Corneman, un notable local, célibataire et sans descendance, venait de mourir. Il laissait derrière lui une grande demeure rurale située à proximité de Figeac, dans une propriété d’environ cinq hectares dont la majeure partie était en fermage. Déjà propriétaire de bois et de prés, André Mazard s’est aussitôt porté acquéreur du château de feu M. de Corneman, en copropriété avec la grand-tante de Louise, alors âgée de 85 ans. C’est ainsi que le château de Granie, demeure bourgeoise saine mais vétuste, est devenue, le 4 janvier 1905, la propriété d’André Mazard et de Joséphine de Sappel, que le jeune couple hébergeait depuis son mariage. La cohabitation a été de courte durée : en février 1907, une mauvaise grippe a emporté la grand-tante de Louise. Unique héritière, la jeune femme qui, à 23 ans, attendait son deuxième enfant, a donc pu garder, avec son mari, la demeure familiale dont elle a fait son fief et où a grandi sa « couvée », sur laquelle elle a veillé avec autorité. L’aînée des trois enfants, Simonne, est née le 12 avril 1905, son frère, Étienne, le 26 mai 1907 et, six ans plus tard, le 14 avril 1913, arrivait Rosine, leur sœur cadette, gratifiée aussi du beau prénom de Joséphine, en mémoire de la grand-tante disparue.

Si le prénom Joséphine avait déjà été porté dans la famille, celui de Rosine ne l’avait encore jamais été. Le jour du baptême de la petite fille, à peine âgée d’un mois, lui a donné tout son sens : petite rose emmaillotée dans sa robe de baptême, parmi les roses qui fleurissaient en abondance au château, elle a été baptisée dans les senteurs de l’huile de saint chrême et des roses qui exhalaient autour de l’église leur parfum délicat. La famille Mazard avait son banc réservé près de l’autel, un banc latéral lui permettant d’être le point de mire de l’assemblée, lui conférant la place des dominants, auréolés de la lumière feutrée qui tombait des vitraux. On attendait l’arrivée de la famille, on la regardait, on priait pour elle. Premier clerc de notaire, André Mazard avait du pouvoir sur tous les paysans, réunis par un esprit de village autour de leur maître, celui qui possédait terres et château.

La journée s’est poursuivie au château par une réception où tous les villageois avaient été invités et où ils se pressaient, parés de leurs habits de fête, pour présenter leurs vœux à la famille de Louise et d’André. Des jardins de Granie ouverts aux visiteurs, la roseraie était la plus admirée, tant il est vrai qu’au mois de juin elle était à l’apogée de sa floraison et d’une rare splendeur. Elle offrait une impression d’harmonie et d’intimité, fruit du travail de Louise qui avait appris à sélectionner les rosiers et à les entretenir quotidiennement au moment de la floraison. La riche palette de couleurs et de parfums ravissait les yeux et les sens, transformant la promenade en une lente déambulation contemplative où chacun oubliait pour un temps ses préoccupations. Le reste du domaine n’avait rien à envier à cette roseraie. Sous la terrasse de Granie qui accueillait les invités, Louise avait créé un jardin en demi-cercle, le jardin des dahlias, où les couleurs panachées des fleurs alternaient avec le vert de la pelouse.

Toutes ces teintes chatoyaient au fil des saisons, jusqu’aux premières gelées, période où l’on arrachait les bulbes et remisait pour l’hiver les plantes dans une partie de la cave, tout en terre battue et transformée en serre. Ce lieu donnait sur les jardins, simplement séparé d’eux par un sas clos avec deux grandes portes à double vantail, l’une vitrée pour laisser passer le jour, l’autre, bien lourde, faite en épaisses planches de bois cloutées de fer forgé, ouverte le jour mais fermée la nuit en période de grands froids.

Le jour du baptême de Rosine, une fois les majestueux piliers en pierre de l’entrée dépassés, les enfants du village se sont éparpillés dans les jardins et les bâtiments du château, heureux de prendre possession de ce lieu si vénéré par leurs parents.

Étienne et sa bande ont eu tout loisir de jouer sous l’auvent où, d’ordinaire, flottaient les draps lavés de frais, de se dessiner sur le visage de grands traits noirs avec le charbon stocké sous un hangar ou, même, de voir où l’on dressait, au moment des moissons, de grandes tables où leurs pères, avec des saisonniers, prenaient leurs repas. Le cheval, dans son écurie non loin de là, a été gavé de foin, les lapins dans leurs clapiers maintes fois caressés et les poules, affolées par tant de passage, ont caqueté sous les quolibets et agité vainement leurs ailes pour échapper à l’invasion !

Les petites filles qui jouaient à cloche-pied entre les laitues du potager ont soudain plongé vers les rangées de fraises inondant l’air d’un parfum sucré. Discrètement, elles ont picoré les fruits et essuyé leurs doigts rougis sur leur beau tablier. D’autres ont fait la course entre les longs sillons pleins de légumes que des allées espaçaient. L’organisation de ce potager prévoyait une rotation des cultures. Une fois cueillis, certains légumes étaient entreposés, à côté de la viande salée, des tonneaux de vin ou d’eau-de-vie, dans la fraîcheur de la cave, garde-manger naturel où les températures variaient peu et dont la partie réservée à la serre débouchait sur les jardins en escalier.

C’est dans cette nature foisonnante et ce cadre orné de fleurs que Rosine a grandi. Elle en a gardé indéfiniment le parfum particulier. Granie avait une odeur qui appelle, l’odeur d’un lieu où l’on entre volontiers. S’exhalait, dans une ambiance tout à la fois sèche et fraîche, un mélange de parfums de fleurs, de plantes et d’encaustique, inaltérable au fil des ans, dont la seule évocation suffit, pour moi qui l’ai respiré, à identifier Granie.

Lieu de naissance de Rosine, la propriété représentera pour elle, durant toute sa vie, le logis de référence et surtout le berceau familial d’où se transmettait un certain art de vivre. Le père de Rosine, dans la vie quotidienne, avait un rôle essentiellement économique et vivait surtout à l’extérieur du foyer, comme il était d’usage pour les hommes à cette époque. Il prenait ses repas séparément, vouvoyait ses enfants, qu’il voyait peu, ainsi que sa femme, une quasi-inconnue de vingt-cinq ans de moins que lui. Le caractère de Rosine s’est forgé et affiné au contact permanent de cette mère qui vivait sa condition féminine en la subissant, longtemps cantonnée à son rôle de reproductrice. De temps en temps, Louise octroyait à son mari quelques faveurs, comme pour le remercier de l’avoir choisie, elle, l’orpheline, et de lui avoir permis de devenir châtelaine de Granie.

Aidée de Marguerite, elle régentait son domaine, toutes les tâches ménagères et l’éducation de ses enfants, particulièrement de Simonne et Rosine. Elle voyait dans l’instruction une planche de salut permettant aux filles d’échapper à un destin peu prometteur et un passeport pour qu’elles puissent travailler ailleurs. Le Lot demeurait une terre agricole, en marge de la modernité et à l’écart des grandes évolutions économiques. L’enseignement lotois ne se signalait pas par son dynamisme. Aussi Louise a-t-elle décidé son mari à employer un précepteur, M. Grimard, originaire de la région. Ancien frère des écoles chrétiennes, il avait enseigné, jusqu’en 1904, dans un pensionnat à Rouen et était, depuis, revenu à Figeac où il demeurait.

Une petite pièce réservée à la lecture est devenue la salle d’études, même si elle était située dans la partie silencieuse de Granie, interdite d’ordinaire aux enfants, composée du petit salon, où l’on recevait habituellement, et du grand salon, réservé aux réceptions plus importantes. Cette salle d’études bénéficiait d’une fenêtre ouvrant sur la vallée et dominant la peupleraie. Un meuble de grandes dimensions en occupait la majeure partie : une bibliothèque vitrée en acajou massif recelant, parmi les livres apparents, plusieurs volumes d’une encyclopédie, symbole de science, de sagesse et d’évasion, qui représentait, pour tous, le savoir. Quatre jours par semaine, les enfants s’asseyaient sur les bancs de leurs petits pupitres, près de la cheminée, tandis que M. Grimard leur enseignait toutes les disciplines de l’instruction de base. On l’avait nanti d’un bureau Empire en acajou, assorti d’un fauteuil rond avec accoudoirs, à têtes de lion sculptées, le tout décoré d’ornements de bronze dorés et finement ciselés. Preuve de la place importante qu’on lui donnait. Il faisait partie de ces précepteurs consciencieux pour lesquels, en toute discipline, l’enseignant doit s’en tenir aux notions et aux procédés qui provoquent la réflexion. Chacun de ses actes, chacune de ses paroles visait à éduquer. Il savait écouter ses élèves et s’adapter à eux.

Le jour des 5 ans de Rosine, M. Grimard a demandé aux enfants de dessiner une maison ; Rosine a représenté Granie et ses deux pigeonniers. Je me souviens encore de ce dessin qu’elle m’a montré, des années plus tard. Le précepteur en a profité pour expliquer pourquoi nombre de maisons, granges et châteaux du Quercy possèdent, en partie haute, de petites ouvertures. Reconnaissables entre toutes, celles-ci signalaient la présence d’un élevage de pigeons, fournisseurs d’un excellent engrais, la colombine. Dans le jeu du paraître, auquel André Mazard était très sensible, il était de bon ton de posséder des colombiers, privilège jusqu’à la Révolution des seuls nobles, et indicateurs de la santé de la propriété. Les deux pigeonniers de Granie étaient remarquables, tant par leur architecture que par les matériaux qui avaient été utilisés. L’espace intérieur était divisé en nichoirs, appelés boulins, pouvant accueillir chacun un couple de pigeons. Les plages d’envol étaient situées dans un étage dédié, au-dessus du grenier dont la toiture en ardoise prenait, à cet endroit, la forme de flèches s’apparentant, de loin, à des clochers d’église.

Pour le village, Granie était une construction unique qui, à la fois, dominait, inquiétait et rassurait. Pour les trois enfants Mazard, Granie recelait, certes, des lieux interdits, mais surtout des lieux quotidiens et familiers, symboles de sécurité. Des refuges face à l’inconnu.

Granie était comme une gentilhommière, une maison de maître, répartie sur trois niveaux, si l’on exceptait le grenier, mais où la vie quotidienne n’en occupait que deux. L’accès principal se faisait par une imposante porte centrale, en bois plein, à deux vantaux, surmontée d’une imposte vitrée en éventail. Deux larges escaliers extérieurs de six marches, en pierre, desservaient le perron d’accueil et une immense terrasse répartie sur la longueur du corps du bâtiment principal. Quand on avait frappé le heurtoir en métal et que cette lourde porte s’ouvrait, on accédait à un long et large vestibule donnant, à gauche, sur la partie silencieuse, interdite aux enfants et, à droite, sur la salle à manger, l’alcôve et la cuisine, et sur un bel escalier latéral menant aux étages.