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"Quand l’insupportable survient" relate le combat d’une femme contre les abus physiques et mentaux infligés par son mari dominateur. Face à des menaces, des agressions sexuelles collectives et des violences, sa volonté de vivre s’effrite. Survivra-t-elle à cette épreuve ?
À PROPOS DE L'AUTRICE
Hann Solis utilise la littérature pour exprimer ses émotions et ses tourments. Avec "Quand l’insupportable survient", elle veut apporter de l’espoir et du réconfort aux victimes de violence.
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Seitenzahl: 203
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Hann Solis
Quand l’insupportable survient
© Lys Bleu Éditions – Hann Solis
ISBN : 979-10-422-2126-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À toutes les proies innocentes prises
dans les griffes de l’amoureux.
À toutes les survivantes de l’amour destructeur.
Plantons le décor
Je vivais une vie paisible, heureuse dans notre maison avec nos enfants, loin de la banlieue et de la vie trépidante de la région parisienne. Le tableau est idyllique, charmant et rangé dans la classe plus que moyenne avec des projets de construction de piscine à la fin des travaux de réhabilitation de l’habitation. Un jardin arboré et fleuri entoure ce magnifique petit domaine.
Mariée à un homme qui a une bonne situation et qui est apprécié en tant que directeur au sein de sa petite entreprise, je suis heureuse. Je me plais à m’occuper des enfants, du ménage, de la cuisine, du jardin et de lui : tout est beau dans le meilleur des mondes.
D’une vie normale, dans le stéréotype de chacun, avec notre propre normalité, et passer en mode esclavage n’est pas ce que je prévoyais. J’avais beaucoup à apprendre sur les mentalités des humains. Je ne me doutais pas que ça pouvait partir de travers aussi rapidement et surtout pas venant de lui. Pour moi, l’amour apportait la confiance et la confiance était liée au sentiment d’amour. Je lui ai confié ma vie dès le départ.
La vie ne préserve personne et la perte de l’étude architecturale de mon mari a été une rude épreuve pour lui. Une dévalorisation probablement qui l’a poussé dans une dépression et un grand isolement. Nous avions de quoi voir venir. Nos économies pouvaient couvrir son salaire quelques mois. Ce n’était pas ce qui le déprimait, c’était que malgré les heures passées au travail, la petite société où il était également actionnaire n’a pas résisté aux charges et aux assurances dont il fallait s’acquitter chaque mois.
Je n’étais pas préparée à vivre aux côtés de quelqu’un qui ne parlait pas et qui refusait toute activité. Je voyais et je ressentais son désarroi qui ne faisait qu’augmenter. Pour le sortir de sa solitude et sa lassitude, j’ai eu l’idée lumineuse de faire venir un de ses anciens collègues avec qui il s’entendait bien. Le sortir un peu, devait l’aider. Mais en plus de lui convenir, ses sorties étaient de plus en plus fréquentes et tardives.
Même si mon activité professionnelle me manquait, j’étais épanoui dans ma vie à la campagne. J’avais fait la connaissance de mamans dans mon village, j’allais aider les personnes âgées quand elles avaient besoin en échange de quelques conseils sur le jardinage. Je ne m’ennuyais pas et personne ne savait que j’avais des rapports de soumises avec mon époux.
Nous restions très discrets sur notre façon de vivre au quotidien. Personne ne savait que pour faire quoi que ce soit, je devais avoir l’approbation de mon mari qui prenait soin de moi depuis plusieurs années. C’est dur de comprendre ce besoin d’être dirigé mais c’est aussi difficile de prendre des décisions pour moi. C’est pour cette raison que ça devait rester à l’intérieur de nos murs. Éviter les questions pour donner des réponses qui ne seraient pas acceptées ou qui resteraient incomprises nous a forcés à garder le silence.
Le divulguer aurait très probablement changé le regard des gens sur moi. De leur comportement amical, ils seraient passés à la curiosité. Souvent, l’être humain a le désir de savoir pour juger, pas pour comprendre et accepter. Donc je reste dans mon silence et je fais semblant de vivre comme eux. Je ne parlerais pas de normalité, parce que ce mot n’est pas vrai pour toutes les personnes sur terre.
Je ne suis pas une antiféministe et je les soutiens parce qu’elles mènent leurs combats en étant conscientes de ce qu’elles représentent pour les femmes bafouées. Je ne me considère pas comme dans une catégorie. Je ne suis ni libre ni emprisonné. Je ne suis pas à la merci d’un homme ni son esclave. Mais comment l’expliquer à des esprits fermés dans leurs petites vies paisibles et idéales pour elle ?
Pour ce qui est des hommes, c’est encore un autre regard qui se pose sur la soumise. Elles les font rêver et ne savent pas ce que cela implique d’être un alpha dominant, le travail que cela donne pour rendre sa soumise heureuse. Parce que c’est dans l’ordre des choses, ils doivent se concentrer sur le plaisir et la joie de leurs femmes. (Je parle d’un couple hétéro et dirigé dans le sens d’une vision de la domination et de la soumission, je ne mets pas de côté les inverses et les homosexuelles qui ont le même fonctionnement avec le même amour pour avoir la même dépendance.)
Il arrive que l’amour se disperse et c’est là que les problèmes surviennent. Quand l’un des deux ne respire plus le même air que l’autre, les distensions sont multiples. Quand il n’existe plus de respect, la base de l’obéissance et de l’autorité, tout s’écroule. Quand la discipline s’applique sans retour d’amour et de tendresse, c’est l’échec.
À vous de juger, très cher lecteur, si le jeu est pervers à votre avis, j’espère vous faire comprendre que ce n’est pas de la perversion mais juste une pensée de vie et de partage.
Le problème est que pour vivre heureux sans dénigrement, nous sommes obligés de vivre cachés. Quand ça dérape, la victime ne peut pas en parler sans passer pour une personne psychopathe qui aura cherché ses problèmes. J’ai appris que le pire regard qui puisse blesser est celui de quelqu’un qui ne comprend pas et qui ne cherche pas à comprendre pour ne pas étouffer sous la culpabilité de n’avoir rien vu. Il n’y a rien à étouffer, rien à ressentir de honteux parce que c’est le déséquilibre qui crée ses solitudes et pas vous.
Dans cet écrit, je ne fais aucun jugement sur les extérieurs qui ne savent pas comment agir. Dans ces écrits, j’essaie de montrer que ce n’est pas être malade de vouloir être dépendante ou dépendant de l’autre. C’est donner plus d’amour en apportant toute la confiance que l’on a pour l’autre. Je ne sais pas ce que vous vivez au quotidien, si votre amour est assez fort pour passer les orages qui ne risquent pas d’être oubliés quand nous sommes amoureux comme jamais. Si vous le ressentez comme un mystère, je l’entends même si les mots n’y sont pas.
Quand tout est parti de travers, je me suis sentie seule pour la première fois. Je n’avais plus aucun équilibre mental. Mon monde s’écroulait.
Bonne lecture.
Je le regarde s’habiller et se parfumer. Je ne sais pas ce qu’il fait de ses nuits mais je sais qu’il ne les passe pratiquement plus dans le lit conjugal. Je le laisse prendre ses marques en espérant qu’il se reprenne et me revenir en mari aimant et en père rassurant. Je ne lui pose aucune question. Ai-je eu tort de jouer la carte de la lâcheté ? Probablement, ou pas.
Notre rythme sexuel est un peu ralenti. Les jeux sont moins exaltants mais l’amour connaît des petites pertes de libido comme dans tous les couples. Je ne m’inquiète pas puisque les sentiments sont toujours aussi forts, enfin c’est ce que je crois.
On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux.
Saint-Exupéry
J’aimerais qu’il soit de nouveau comme avant pour me réchauffer le cœur. Il est assez froid envers moi mais je ne me pose pas de question. Il essaie de reprendre sa vie en main et de protéger sa famille comme doivent le faire un bon mari et un bon père. Je lui suis dévoué depuis notre deuxième rencontre. C’était une évidence, un souhait et un bonheur de pouvoir me laisser diriger par la personne en qui j’avais le plus confiance. Nos longs discours autour du sujet nous ont confortés dans nos envies et dans nos manières de gérer notre vie future. Quand il m’a dit, nous allons nous marier et tu porteras mon nom, le plaisir a été évident. Je n’ai pas eu besoin de répondre puisque ça n’a jamais été un choix ou une question. Une évidence qui ne pouvait pas faire de ce moment un jour sans joie.
Début sans conséquence
Au début, le sourire
Le réveil de ce jour maudit où tout a commencé
Je me suis levé comme d’habitude sans m’inquiéter
J’avais mes automatismes aux heures de la journée
Je vivais une vie de méthode et de fait coutumier
J’étais heureuse d’élever mes enfants en sécurité
Je vivais dans la maison que j’aimais loin des cités
Mon mari, au chômage, bouleversait mes planifications
J’optimisais mon temps en modifiant mes organisations
Je le savais fragile étant donné son inaction sans son travail
Alors j’essayais de le stimuler pour faire des plans de bataille
Pour qu’il se batte sans se laisser démolir par l’oisiveté
Je lui donnais des objectifs afin qu’il ne reste pas dans l’inactivité
Je le savais un peu perdu dans cet environnement lent
Lui qui était toujours en déplacement et dans l’empressement
Se savoir sans attente n’était pas fait pour un gagnant
Il se savait excellent dans sa partie et très polyvalent
J’étais fière de lui et de son travail soigné et reconnu
À plusieurs reprises, il avait été sollicité pour sa plus-value
Je me sentais impuissante dans sa très forte déchéance
Il ne s’habillait plus qu’en guenille sans aucune prestance
J’ai fini par faire appel à un de ses collègues pour le sortir
Je pensais que se retrouver avec un ami, allait lui servir
Je ne savais pas que je le poussais dans mon futur enfer
Je ne me doutais pas que ce serait pour moi incendiaire
Je venais de sceller mon destin qui allait être des plus pénibles
Si on me l’avait raconté, ça n’aurait pas pu être moins crédible
Je n’aurais jamais eu peur de ce que pourrait me faire mon mari
Il s’est toujours montré avec beaucoup de respect et de diplomatie
Nous vivions une vie simple et avec beaucoup d’amour partagé
C’était sans compter sur les fréquentations de son nouveau métier
Je ne savais pas dans quelle entreprise il avait pu se faire engager
Mais l’argent qui arrivait par magie sur nos comptes était suspecté
Son sourire fait plaisir à voir quand il m’annonce avoir trouvé un nouveau travail. Il me dit être commercial dans une entreprise de transport où il effectuera ses heures surtout la nuit. Quand je lui demande pourquoi la nuit, il me répond que c’est mieux payé et que son employeur n’avait pas d’autre poste à lui proposer. Il est heureux, c’est vraiment ce qui m’importe. Je chantonne en faisant mes tâches quotidiennes. Enfin, il retrouve cette joie de vivre et son appétit. Je suis fasciné par ses capacités à rebondir si rapidement. L’espoir renaît instantanément. Je retrouve celui que j’avais aimé passionnément. La vie allait reprendre son cours sans plus aucune peur mais avec sa chaleur, ses bonnes ondes positives qui me tire vers le haut, moi qui ai une tendance à aimer descendre dans mes humeurs.
Petites inquiétudes
Le temps s’écoule avec ses petites irrégularités dans le temps
Rien de bien méchant mais ça désorganise un peu les habitants
Les nuits de mon mari sont le plus souvent passées à l’extérieur
Je le regarde sans trop savoir si je dois rester qu’un observateur
Peu disposé à parler de son travail, j’examine ses changements
Je vois bien que ses secrets changent tout son comportement
De moins en moins disponible pour s’occuper de tous les enfants
Je le vois partir dans une liberté avec de très mauvais penchants
L’odeur de tabac froid et d’alcool empeste sa peau devenue grise
Ses yeux souvent injectés de sang prouvent que l’abus a son emprise
Quand je me prends à lui parler de ses nombreuses soirées découcher
Il me regarde avant de se détourner de moi l’air amusé
Je ne comprends pas ce qu’il se passe mais je lui laisse son intimité
Je ne veux pas attirer sa colère et provoquer son hostilité
Mon erreur a été de ne pas exiger de réponse pour ses désertions
De me contenter de mots laconiques sur la venue de subventions
Pour lui un compte bien garni pouvait se passer d’interrogation
J’étais à la limite sans reconnaissance pour ma vie faite d’excitation
Lui ne voyait pas que je n’en profitais pas par peur de son origine
Je ne pouvais dépenser l’argent probablement sorti d’une machine
Comme quoi il lui semblait qu’il pouvait gagner toutes les guerres
Je n’étais pas encore en possession des preuves de ses impairs
On peut avoir toutes les sirènes d’alarme qui hurlent dans nos têtes
Sans que les signes soient perturbants et penser à mener une enquête
Passer le moment de colère, j’oublie ma frustration
Je m’occupe des enfants focalisés sur les besoins et l’éducation
J’essaie de détourner mes pensées de tous les sentiments d’insécurité
Je suis en mode philosophique pour ne pas transmettre ma lâcheté
Je vis dans l’angoisse de ce qui se cache derrière ses silences
Je ne suis pas prête à savoir qu’elles sont les incidences
Je me cache derrière les travaux que je fais avec application
Pour ne plus penser que j’entre dans une dépression
Je ne vois rien venir. Je ne peux imaginer ce qu’il va se passer. Personne n’aurait pu me persuader que mon mari avait changé. Il n’était certes plus celui d’avant mais notre amour nous sauvait de notre changement de rythme. Il mangeait de plus en plus souvent en extérieur et le bruit des enfants en journée l’agaçait. Je le comprenais et j’essayais d’occuper les petits à des activités dehors quand le temps le permettait ou à des petits travaux manuels à la maison ne nécessitant pas l’usage de cri si la pluie contrariait notre jeu. Mais avec deux enfants en bas âge, c’était comme demander à un chat de ne pas toucher au thon qui se trouverait sur la table sans surveillance.
La première fois
Les jours passent sans que rien ne change dans ses habitudes
Ce n’est franchement pas la joie dans la maison remplie d’incertitudes
Je joue à la parfaite épouse avec mon mari absent au quotidien
Mais le moment arrive où je perds finalement patience pour rien
Je ne choisis pas le bon jour quand je commence à l’interroger
Je demande de vraies réponses en espérant voir des progrès
Et pour la première fois toutefois, sa main atterrit sur mon visage
Il me regarde avec de la rage dans son regard, c’était un présage
Je recule et pars sans courir dans la chambre pour ne pas pleurer
Il ne me suit pas et c’est un soulagement, j’ai le désir de m’isoler.
Réfléchir à son geste qui sonne comme un imminent avertissement
Déterminer le degré d’amertume laissé et de grand désenchantement
J’entends la porte claquée brusquement comme un grand soulagement
Dans l’instant, je n’ai pas besoin de son mécontentement
Juste de me recentrer sur ma nécessité de protéger mes enfants
Ne pas leur faire prendre connaissance de l’acte qui est très offensant
Comment faire comprendre aux enfants que la violence est interdite
Comment leur dire que les problèmes sont juste une méprise inédite
Qu’une conversation réglerait toutes incompréhensions
Leur père vient de mettre en doute l’efficacité d’une négociation
Les enfants n’ont rien vu et je cache les empreintes laissées
Pas question que les diablotins puissent avoir cette image désespérée
Ce n’est pas une journée très confiante avec de bonnes perspectives
Le croiser aujourd’hui serait trop dur pour la chasse affective
Cette première fois a été le début d’une longue série de dérapages
Avec des excuses plus poussées à chaque fois pour le colmatage
Pour ne pas compliquer la vie des enfants, il est facile de pardonner
Même si on sait que le mal est déjà trop avancé, rien n’est désespéré
Je l’évite au mieux durant un long moment comme pour oublier
Les doutes sont simplement à fleur d’esprit prêts à exploser
Je ne sais pas comment gérer ce changement de comportement
Je ne sais pas comment cacher aux enfants ses agissements
Beaucoup pourraient me dire qu’il n’est pas de bon ton de rester mais j’avais l’espoir que ce soit qu’un accident de parcours puisqu’il n’avait jamais montré ce côté violent. Mes pensées n’étaient pas de partir et de tout briser pour une gifle même si celle-ci a été des plus puissantes que je n’ai jamais vues. Le plus important à ce moment-là, a été de m’assurer que les enfants n’ont rien vu de cette désillusion. Me protéger de lui n’a jamais été une nécessité. Nous n’avions jamais traversé des épreuves séparément et nous nous épaulions. Un aparté qui ne devait rien changer dans nos idées et dans nos projets. Donc, pourquoi en faire toute une affaire ?
Première sortie
Arrive le jour de notre anniversaire à tous les deux
La famille débarque et rien n’est prévu de coûteux
Juste quelques plats de régions pour l’évènement
Préparer très vite le repas sans montrer d’incident
Comme d’habitude le cadeau commun est régulier
Garder les enfants une nuit pour penser à s’amuser
D’autant que le jeu ne doit pas être dans mes cordes
Les sorties de mon mari sont plutôt motif à discordes
Le soir après le repas, il me demande de me préparer
D’enfiler une robe et des sous-vêtements de qualité
Je suis prête à refuser quand il regarde autour de lui
Je suis observée alors je pars me préparer sans bruit
J’appréhende la sortie qui est la première depuis la claque
Nous n’avons plus jamais vraiment discuté depuis le couac
Mon silence ne devait être que la réponse à son attitude
Lui montrer que sa femme tombait dans la lassitude
Apprêter comme il me l’avait expressément demandé
Je monte en voiture en étant taciturne pour changer
Je n’ai pas envie de fournir des efforts de bavardage
Je reste assise en silence pour éviter les dérapages
Il roule sans qu’un mot sorte de nos bouches
Puis on arrive devant une grille qui paraît louche
Il gare la voiture, descend et vient m’ouvrir la porte
Je ne comprends pas vraiment comment il se comporte
Il prend ma main pour me diriger vers une grande entrée
Je le suis sans trop me poser de question sur la soirée
J’ai appris que se rendre curieuse était assez dangereux
Je sais ne plus intervenir quand c’est douloureux
Nous pénétrons dans un endroit chaud et feutré, agréable
Tout est à sa place pour se sentir bien, c’est appréciable
Nous prenons un verre de vin, nous buvons tranquillement
Toujours sans un mot, toujours dans un froid retentissant
Ma naïveté est puissante quand même. Sur le moment, je me pose mille et une questions mais je ne me doute pas de l’endroit où nous sommes entrées. Je me laisse conduire parce que la peur de voir s’approcher sa main de mon visage est plus forte que la rebelle qu’il a su maîtriser en une seule fois avec un seul geste. Je me rendais bien compte que je le laissais prendre le dessus mais j’avais confié ma vie à cet homme. Nos vœux avaient été prononcés il y a dix ans. Je ne pouvais pas reprendre ce que je lui avais donné. Des mots prononcés avec l’amour qui nous caractérisait. Des gestes de tendresse qui ne manqueront pas de revenir en laissant les violences dans un ravin. Là où ils ne pourraient plus jamais remonter, là où ils seraient bien vite oubliés.
Sorties sexuelles
Nous sommes installés dans un fauteuil de très bonne qualité
Personne ne vient nous déranger alors que nous sommes muets
Quand nos verres sont vides, il me sourit et fait signe à une hôtesse
Je regarde une jolie femme s’approcher avec un sourire de diablesse
Mon mari se lève et me tend sa main pour m’encourager à le suivre
Je le regarde et n’ose plus réagir de peur de relire le même livre
La question est de savoir si j’en ai envie et puis-je faire autrement
Je finis par me lever et le suivre sans rien montrer du ressentiment
Il s’adresse à notre hôte avec respect mais amusement sincère
Ça faisait longtemps qu’il ne me parlait plus de manière princière
Je suis très impressionné par leur facilité de discussion stupéfiante
Nous traversons un dédale de portes de couleurs différentes
Je me suis vite reprise à me demander où nous avions atterri
Pour quelle raison nous étions l’objet de regards trop en appui
Je le suivais sans trop m’approcher pour m’isoler des politesses
Je n’étais pas très engagé à avoir une conversation en finesse
Quand nous arrivons devant une porte couleur vert sapin
L’hôtesse disparaît pour nous laisser seuls face au destin
Car pour moi, je ne savais pas où il voulait m’emmener
Et je ne pouvais plus avoir confiance en lui pour me piloter
Quand nous entrons dans la pièce sombre, c’est le déclic
Une chambre qui laisse la vision à l’invité périphérique
Un grand lit et des rideaux tendus autour de la pièce
J’ai le cœur qui bat la chamade et je ressens de la détresse
Quand il me demande de me déshabiller, je suis pétrifiée
Je n’arrive pas à y croire, je suis comme anesthésiée
Il me regarde et s’approche de moi pour le faire lui-même
Je le supplie du regard mais il continue sans aucun dilemme
Ma robe tombe à terre et les rideaux commencent à s’ouvrir
Je suis en sous-vêtement la tête baissée pour ne pas rougir
Il m’ôte ma culotte qu’il fait glisser et fait un signe avec la main…
Deux hommes approchent et mon mari me laisse en examen
Ma plus grande douleur n’a pas été de me retrouver nue devant des inconnus, mais surtout d’être déshabillé et donner au regard des autres par mon protecteur. Je ne pouvais pas croire que celui-là même qui m’a promis amour et protection jusqu’à ce que la mort nous sépare puisse me faire cet affront. Alors que je l’ai supplié de ne pas le faire, alors que j’ai su qu’il avait vu ma supplication muette, il est quand même allé au bout de son idée sans y montrer le moindre sentiment. J’ai fermé les yeux, pas pour ne pas voir ses curieux autour de moi, mais pour ignorer le regard de mon époux. Dans nos jeux, il est arrivé que des autres personnes, homme ou femme se joignent à nous. Mais le jeu était d’un accord mutuel et préparé. Le jeu était consenti et toujours avec bienveillance et confiance.
Terrifiant moment
Je suis nu debout et terrifié par ce qui est en train de se passer
Le club libertin ne me fait pas peur mais il faut juste en discuter
Poser les interdits dans le couple et en décider sans influencer
Pas me mettre devant le fait accompli sans que je puisse hésiter
En me retournant, je le vois qui nous observe au fond de la salle
De temps en temps il fait un signe de tête pour passer au spécial
Je ne réagis pas, ne dis mot qu’il prend pour accord de principe
Mes yeux sont fermés et mon esprit ailleurs par ce que j’anticipe
Je ne sais plus ce qu’il se passe ni ce que je ressens à ce moment.
Le temps passe mais je ne saurais pas dire depuis combien de temps
Je suis entre deux phases de ressenti, où le plaisir se mêle à la honte
Entre la peur et l’envie, tous se confondent et tous s’affrontent
Les deux hommes font ce que leur demande mon mari revenu à côté
Je ne comprends pas les mots qu’il utilise et j’essaie de reculer
Il me murmure à l’oreille que je dois me laisser faire pour ma sécurité
Je ne comprends pas sa menace à demi voilée qui en fait un danger
Les deux hommes m’attachent au lit, bras et jambes écartés
Je crie pour que l’on me détache, je ne peux plus bouger, exhibé