Recueil de contes et légendes pour petits et grands - Tome 2 - Isabelle Questel - E-Book

Recueil de contes et légendes pour petits et grands - Tome 2 E-Book

Isabelle Questel

0,0

Beschreibung

Découvrez neuf récits où se mêlent héros ordinaires et créatures légendaires. Voyagez de la mystérieuse Bretagne à l’antique Babylone, en passant des côtes celtiques aux océans lointains. Affrontez korrigans, fées, dryades et muses dans des aventures intemporelles qui lient le passé et le présent. Plongez dans un univers où chaque conte défie l’imagination et traverse les âges.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Ayant assisté à des spectacles de conteurs pendant des années, Isabelle Questel a réalisé, en autodidacte et en parallèle à un cursus universitaire en sciences humaines, une étude comparée des symboles et créatures à travers le temps et l’espace. Ces expériences lui ont donné l’envie d’écrire.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 94

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Isabelle Questel

Recueil de contes et légendes

pour petits et grands

Tome II

© Lys Bleu Éditions – Isabelle Questel

ISBN : 979-10-422-3816-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

I

Rencontre étonnante

— Où vas-tu ?

La question dans la bouche d’un adolescent de 17 ans s’adresse à une collègue de lycée.

Le jeune homme qui mesure près d’un mètre soixante-dix sourit timidement à la jeune fille. Yann est un jeune garçon blond aux cheveux raides et courts. Ses yeux pétillants expriment l’inquiétude et la crainte. C’est un bon élève d’une classe scientifique. Passionné de physique, il s’intéresse aussi à la culture littéraire. En général, il est très sociable, sauf quand il tombe amoureux. Dans ce cas, il perd littéralement ses moyens.

La lycéenne à qui il s’adresse est une très jolie fille de 16 ans, toujours vêtue comme un mannequin. Seulement, comme Éloïse est très équilibrée et épanouie, elle fait parfois peur à ceux qui veulent la draguer tant elle a du caractère. Très travailleuse en classe, elle est cultivée et raffinée…

Ce jour-là, elle marche dans les rues qui bordent leur lycée d’une ville bretonne. Il fait très beau en ce jour de juillet. Tout le monde semble en vacances dans le quartier. Les adultes circulent à pied ou à vélo tandis qu’un jeune homme bricole sa Peugeot devant son garage. Quelques enfants jouent à la marelle ou à la balle dans les jardins des maisons ou sur le trottoir.

— Je me rends à la piscine, pour retrouver deux copines, répond Éloïse, d’une voix désinvolte. Que voulais-tu ?
— Te parler si tu le veux bien, avoue-t-il d’une voix timide et presque bégayante.
— Désolée, je n’ai pas le temps, une autre fois, peut-être…

Éloïse s’en va sans se retourner, en laissant le jeune Yann tout seul et tout triste.

Alors, le jeune homme murmure dans un souffle :

— Je ne suis pas de taille face à ses copines. Je ne suis qu’un adolescent tout simple…

Il s’en va de son côté et se dirige vers les hauteurs qui bordent la ville. Il arrive quelques minutes plus tard sur une colline qui se trouve à l’est de la petite cité de caractère du Faou. De là, il s’éloigne de sa ville natale pour se rendre au sommet du Menez hom.

Quand Yann peut enfin avoir une vue plongeante sur la baie des Trépassés, il s’assoit sur un muret. Là, il attend que le temps passe. Il n’y a personne dans les environs. Aussi, il est tranquille pour admirer le paysage.

Mais est-il vraiment seul ? Quelque chose semble se mouvoir dans les buissons voisins. Au début, le jeune homme ne se rend compte de rien. Ses yeux restent fixés sur la mer au loin. Puis, la chose, qui fait bouger les arbustes, se rapproche silencieusement de Yann, finit par attirer son attention. Le jeune homme sent soudain une présence à ses côtés. Il sursaute en se tournant vers ce qui remue de plus en plus près de lui.

Tout d’abord, il ne voit rien, puis soudain, il distingue le sommet d’un chapeau rouge. Brusquement, un petit personnage sort des buissons et se présente à lui. Il est haut comme trois pommes et est habillé d’un pantalon rouge, d’un pull vert et de son chapeau pointu rouge. Il s’agite autour du jeune homme d’abord sans un mot.

Au bout de quelques minutes, il s’avance de quelques pas et parle ainsi à Yann :

— Bonjour, étranger ! Que viens-tu faire en mon domaine ?
— Rien, je ne savais pas que je me promenais sur une de VOS terres. Qui êtes-vous donc ?
— Korigannig, le korrigan des landes bretonnes de ce coin de Bretagne. Et toi, qui es-tu ?
— On m’appelle Yann, dans mon village.
— Que viens-tu faire par ici ?
— Je m’ennuie, la fille que j’aime ne s’intéresse pas à moi… Hélas !

— Si tu veux, je vais te montrer mon domaine…

— Pourquoi pas ?

— Alors, suis-moi, lance Korigannig.

La petite créature se remet à sautiller autour de Yann. Il sort une flûte de sa poche et commence à jouer quelques notes d’une vieille mélodie. Il s’arrête quelques minutes pour fredonner quelques paroles de cette vieille chanson tandis qu’il montre le chemin au jeune homme :

— Lundi, mardi, mercredi…

En fait, il teste les réactions du garçon pour voir comment il réagit à ses sollicitations. Il est content de l’humain, qui le suit, car ce dernier (jugez-en vous-même…) se laisse entraîner par la musique de Korigannig. Yann se met d’abord à siffloter puis il continue machinalement le petit air du lutin :

— Jeudi, vendredi, samedi et dimanche !

Ravi, le korrigan lui lance en arrivant dans un cercle de pierres dressées au cœur duquel se trouve un dolmen avec une allée de dalles en son centre :

— Bravo, puisque tu m’as fait connaître la fin de la chanson, je veux te donner une récompense : viens en mon domaine…

Et le korrigan de tendre la main vers le centre du dolmen où du coup, s’ouvre une porte lumineuse :

— Viens suis-moi !

Le korrigan, suivi du jeune homme, pénètre dans l’allée couverte et passe l’entrée irisée.

Quand ils entrent dans le domaine, Yann est stupéfait de ce qu’il découvre. Un jardin aux mille merveilles s’offre à ses yeux. Des sentiers constitués de poussières de sable d’or se présentent devant lui. Ils traversent des parterres d’herbes de perles d’émeraudes, où des fleurs en pierres précieuses de toutes les couleurs côtoient des arbustes et des arbres de toutes tailles avec des feuilles d’or ou argentées et des fruits en or ou en argent ou en diamants.

Yann est ébahi par le spectacle qui s’ouvre devant lui. Mais il n’a pas beaucoup le temps de contempler le merveilleux décor qui l’entoure. Il lui faut suivre le Korrigan qui court et saute devant lui. Et – vous le savez peut-être – un korrigan cela court très vite… Alors, le jeune homme, essayant de ne pas sortir du sentier pour aller ne serait-ce qu’admirer ces merveilleuses richesses de près, avance d’un pas rapide pour le suivre. Tout en continuant sa course, le lutin ne quitte pas le garçon des yeux. Il semble même surveiller le moindre de ses gestes ou de ses regards.

Bientôt, les deux compagnons arrivent aux portes d’une immense bâtisse. Cette dernière est splendide : les murs sont en briques d’argent. Les cadres des fenêtres sont en diamants et les volets en saphir. Le toit apparemment semble être en turquoise. La porte d’entrée est en topaze. Le korrigan pousse cette dernière et invite Yann dans sa somptueuse demeure.

Le hall est étincelant par l’étendue des trésors qu’il renferme. Yann est estomaqué de voir contre les murs de belles rangées de toutes sortes de récipients (tonneaux, vases de formes diverses…) qui contiennent apparemment les récoltes de la journée, c’est-à-dire des pièces d’or, d’argent ou des feuilles, des fleurs et des fruits étincelants, en pierres précieuses ou semi-précieuses. Yann doit même se protéger les yeux, car ces merveilles étincellent à la lumière du jour.

Il suit donc le lutin dans la pièce voisine, un salon. Le korrigan se tourne alors vers le jeune homme pour lui poser une question simple, mais claire :

— Comment trouves-tu mon domaine ?
— Il est étonnant et magnifique en même temps !
— J’ai remarqué quelque chose : tu ne t’es pas attardé, et tu n’as pas fait un seul mouvement pour tenter de ramasser ne serait-ce qu’une poignée de poudre d’or.
— Ces richesses sont peut-être splendides, mais elles ne m’appartiennent pas. Ce sont les tiennes.
— Oui, mais tu aurais pu vouloir en prendre un peu pour toi, pour en faire usage dans ton pays quand tu vas y revenir.
— Oui ! Mais, cela ne correspond pas à mon éducation.
— Je vois cela. Et ton attitude mérite une récompense ou même deux, car tu as chanté avec moi.
— Je l’ai fait avec plaisir. Je ne veux donc rien.
— Cela t’honore donc doublement. Suis-moi !

— Entendu !

Et voilà le korrigan qui emmène Yann dans une salle voisine, un autre salon. Là, le lutin ouvre les portes d’un splendide meuble en topaze. Il en sort deux choses : une parure en argent et en pierres précieuses multicolores ainsi qu’un mystérieux flacon opaque d’où se dégage une surprenante odeur. Il tend les deux objets au jeune homme en lui avouant :

— Vois-tu, je sais tout de ton histoire et de ta vie. Je suis au courant que tu es depuis quelque temps amoureux d’une jeune fille qui ne t’aime pas vraiment.
— En effet, hélas !
— Maintenant, il est l’heure de rentrer.

— D’accord !

Et voilà les deux compagnons qui traversent à nouveau le palais étincelant. Puis, ils reprennent les sentiers qui serpentent à travers le parc merveilleux. Bientôt, ils arrivent à la porte du domaine, sous le dolmen. Arrivés là, Korigannig, fait un double aveu à son nouvel ami :

— Écoute bien, jeune humain, d’ordinaire, quand les hommes pénètrent dans mon domaine, ils ont parfois tendance à vouloir s’emparer un peu ou beaucoup de mes richesses, avant de rentrer dans le monde des hommes.
— Je ne l’ai pas fait, vous le savez bien…
— En effet, c’est pourquoi, quand tu vas passer la porte de mon domaine pour le quitter, tu retourneras bien dans ton monde… mais à ton époque et non à une autre…

— À une autre époque ?

— Dans le passé ou dans l’avenir. Toi, tu m’as respecté. Alors, tu vas aller voir ton amie et lui offrir ce parfum et cette parure que je te donne aujourd’hui. Tu verras, elle succombera à ton charme et fera attention à toi.
— D’accord, merci ami, répond Yann en prenant ces cadeaux somptueux.

Et le voilà qui reprend le chemin de sa ville après avoir quitté le dolmen secret. Il est tard. La journée s’est écoulée pendant qu’il était chez le korrigan. Alors, il rentre directement chez lui, dans sa maison familiale où il retrouve ses parents et ses frères et sœurs. Vite, il mange et va se coucher rapidement. Les cadeaux du korrigan sont posés sur sa table de chevet. Demain, il essaiera de voir son amie.

Son sommeil est agité par des rêves mouvementés. La nuit est courte. Il se lève tôt le matin tant il est impatient de voir Éloïse. Mais, comme il ne peut se rendre chez elle, avant une heure décente, il prend le temps de se préparer avec soin et d’anticiper son rendez-vous.

L’heure venue, il se rend chez la jeune fille qu’il aime et qu’il trouve dans son jardin.

— Bonjour, Éloïse, comment vas-tu, dit timidement l’adolescent ?
— Très bien Yann, et toi ? Que viens-tu faire ici ?
— Je voulais juste te voir…
— Et bien je suis là ! Que me veux-tu, dit la jeune fille sur un ton un peu désinvolte ?
—