Requis, réfractaire puis père - Michèle Laboureur - E-Book

Requis, réfractaire puis père E-Book

Michèle Laboureur

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Beschreibung

La découverte des archives STO de son père datant de la Seconde Guerre mondiale a incité Michèle Laboureur à consigner son histoire par écrit. À partir du nom d’un lieu, seul vestige évoqué lors de leurs échanges, elle a pu donner substance à un parcours singulier.


À PROPOS DE L'AUTRICE

Médecin-psychiatre et psychanalyste, Michèle Laboureur est habituée à rédiger des textes sur des sujets liés à la psychanalyse et à la clinique, particulièrement dans le contexte des enfants. À la suite de ses expériences, elle a voulu reconstituer le parcours historique de son père durant la Seconde Guerre mondiale.

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Michèle Laboureur

Requis, réfractaire puis père

STO 1943

© Lys Bleu Éditions – Michèle Laboureur

ISBN : 979-10-422-3604-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

De la même auteure

Jérôme et ses quelques traits d’autisme, L’Harmattan, Paris, 2011 ;

Participation à : Sigmund Freud, Fin d’analyse, traduction sous la responsabilité de Susanne Hommel, Paris, érès, Scripta, 2022.

Pour ne pas oublier

À mon fils Frédéric Diet et son épouse,

À mes petits-enfants, Aloys, Ludivine et Leïla

2018-24

Préface

Dans ses interventions à l’Académie des Belles-Lettres et lors de ses discussions toujours érudites avec ses collègues, Michel Laboureur parlait peu de sa jeunesse ; il était plus disert sur Saint-Michel-en-l’Herm, son abbaye et ses buttes coquillières. Il est heureux par conséquent que dans ses archives, aient été retrouvés des documents qui illustrent les événements qu’il a connus pendant la seconde guerre mondiale, au début de sa vie professionnelle, et l’expérience du STO qui l’a conduit en Allemagne.

Trop jeune pour être mobilisé en 1939, Michel Laboureur s’engage dans la vie professionnelle et se marie. Mais dans le contexte de l’occupation et de l’engagement de plus en plus marqué de l’État français dans la collaboration, sa vie, comme celle de centaines de milliers de jeunes Français, se trouve profondément bouleversée, notamment par la loi de février 1943 relative au Service du travail obligatoire exigé par les autorités d’occupation qui ont besoin de la main-d’œuvre des pays occupés pour soutenir l’effort de guerre allemand.

En juin 1943, il doit quitter son travail et sa jeune épouse pour une contrée lointaine, qu’on appelle alors les Sudètes, et travailler dans une usine et un camp situés à Graslitz, dans l’actuelle République tchèque où il restera neuf mois. Il témoigne des vicissitudes de la vie des « victimes du travail forcé », de leurs rudes conditions de vie, de la faim, même si les ressources morales et religieuses de Michel Laboureur lui permettent de supporter l’épreuve. Il s’en échappe finalement à l’occasion d’une permission, ce qui le place en position de réfractaire.

Ses carnets témoignent enfin de la force des réseaux qui lui permettent de traverser les derniers mois de la guerre dans la clandestinité avant de retrouver son travail et sa famille.

Il convient de saluer le travail de Michèle Laboureur qui nous restitue, grâce aux archives heureusement conservées par son père, un épisode de la vie de notre ancien confrère.

Christiane Gachignard et Pascal Even

La Rochelle 16/05/2024

Avant-propos

Cet opuscule concerne les événements qui ont fait suite à la promulgation du décret de février 1943, instituant un enrôlement des jeunes de certaines classes d’âge pour servir en tant que main-d’œuvre étrangère en Allemagne ou dans les pays occupés. C’est Fritz Sauckel1 qui en était responsable et pour la France, Julius Ritter, assassiné en septembre 43.

Quelques ouvrages importants sont parus du vivant de mon père, avant que ne disparaissent les derniers « requis » du STO, mais son histoire particulière n’y a pas été évoquée. J’ai souhaité donner du poids à cette période du « début dans la vie » de mon père, c’est-à-dire honorer sa mémoire. Il a pris soin de laisser des archives complètes de cette époque dont les effets se sont poursuivis jusqu’à la fin de sa vie. Un repas annuel entre « anciens du STO » permettait de se souvenir et d’être solidaires. Les associations se sont dissoutes dans l’ouest de la France avec la disparition des responsables. Sensible à la permanence de cette mémoire, la Fédération des victimes et rescapés des camps nazis du travail forcé, FNVRCNTF, a créé en 2007 une association où peuvent se retrouver les descendants de « requis ». Le nom de cette association a été modifié à la demande de la présidente, Madame Nicole Godard, en 2022, devenu Association nationale pour la mémoire du Travail forcé, ANMTF.

Je me suis attachée dans ma recherche à montrer comment un nom propre, c’est-à-dire un mot, qui ne fait sens avec aucun autre mot, peut subsister des années sans être interrogé ; heureuse ignorance peut-être ! Ce n’est que très tard à l’âge adulte que j’ai cherché ce qui se rattachait à ce nom de « Graslitz ». Germaniste comme mon père, j’aurais pu être plus tôt concernée. C’est en suivant les traces de Goethe, voyage qui m’a conduite à Weimar, que j’ai tout à coup pris conscience que je n’étais pas loin de Graslitz et je suis allée voir les lieux, usine et camp. Ce texte fait revivre un peu ce qu’a dû être la vie là-bas alors, sachant que maintenant la Tchéquie a une autre culture, les Allemands ont été déplacés. « Nous étions du même côté », m’a rappelé le Tchèque qui sortait de la mairie.

Ces événements et leur surgissement par le biais des archives de mon père m’ont particulièrement intéressée, j’étais concernée, car j’avais beaucoup de questions autour de ma naissance : les circonstances, en cette date de janvier 1945, les personnes présentes, mon père ? et les temps de séparation précoce d’avec mes parents.