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À PROPOS DE L'AUTRICE
Pour
Alexia Matthews, l’écriture est un exutoire. À travers sa plume, elle entreprend une thérapie pour guérir de ses blessures internes, de même qu’un parcours visant le développement personnel. Cet ouvrage est une auto-analyse qui révèle les sacrifices consentis par l’auteure au nom de l’amour.
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Seitenzahl: 40
Alexia Matthews
Rien ne s’efface
© Lys Bleu Éditions – Alexia Matthews
ISBN : 979-10-422-1308-4
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Je courais, je pleurais, je tremblais.
Je savais déjà ce que j’allais trouver en arrivant devant chez lui.
Inconsciemment, je refusais d’y croire. J’entendais déjà un sombre brouhaha qui s’émanait de la rue.
Je reconnaissais quelques voix et commençais à distinguer des personnes au fur et à mesure que j’avançais. Un homme me fit signe de rester éloignée.
Je tombai à genoux, mes mains frappèrent le sol, un cri effroyable sortit de ma poitrine.
On me releva brusquement quelques secondes plus tard, puis j’entendis mon prénom dans un souffle. Cette voix m’était familière. Je fis mine de me redresser et mes yeux s’ouvrirent péniblement.
J’étais entourée d’uniformes. Quelqu’un d’autre se tenait aussi près de moi, attendant un signe de ma part. C’était Adam, son père.
Les yeux rouges, le teint blême et les mains tremblantes, il me prit froidement dans ses bras avant de me chuchoter :
« Là… C’est terminé. »
Il me repoussa aussitôt, mit ses deux mains sur mes épaules, se racla la gorge.
Voulait-il m’annoncer quelque chose ?
Une femme attira soudainement l’attention. Tout le monde se précipita vers elle.
Une civière fit alors son apparition hors de l’appartement, un corps inanimé dessus, caché dans un grand sac blanc.
Ma vision se troubla, un vide absolu s’empara de moi. C’était donc vrai.
J’entendais en bruit de fond des mots terribles.
Suicide, overdose, sang, lettre. LETTRE ? Peu importe… J’étais dévastée. Il était parti. Je ne le reverrai plus. Il était tout, il le savait.
Deux de ses cousins assistaient aussi à cette triste découverte. Restés en retrait, je les sentais nerveux.
Ils me regardaient de manière très étrange… presque comme si j’étais fautive ! L’un d’eux me pointa du doigt. Je ne comprenais pas.
Il se mit à marcher en ma direction, l’air accusateur. Adam m’attrapa par la manche et me fit rentrer dans sa voiture pressement.
« Bon silence vaut mieux que mauvaise dispute… » me dit-il avant de démarrer.
Je me remémorais ce qui m’avait tant attiré chez lui par le passé. Ce n’étaient pas ses yeux vert émeraude, non… et ce n’était pas non plus son magnifique sourire et sa peau mate, ni même ses cheveux d’un noir intense, ou son petit nez fin à croquer. En fait, c’était un tout.
Il était physiquement parfait à mes yeux, je l’admets, mais j’admirais par-dessus tout sa façon d’être. Son style décalé, son regard lointain, la manière dont il marchait, bien droit, les mains dans les poches de son long manteau noir, un chapeau sur la tête. Son attitude et sa démarche révélaient avec certitude un manque de confiance, un état d’esprit noir et des sentiments négatifs à l’égard de tout ce qui l’entourait. Il évitait tout le monde et, de ce fait, passait le plus clair de son temps seul, ses écouteurs dans les oreilles. Silencieux, il déambulait tel un fantôme dans les couloirs du collège. Il me… fascinait. J’étais obsédée par lui, et le simple fait qu’il me frôle me rendait euphorique.
J’avais appris par cœur ses horaires de cours, les salles où il allait, pour m’y rendre et le croiser comme par hasard.
Arthur.
Aurais-je fait différemment si j’avais su la fin de cette histoire dès le début ?
Il savait à quel point il était important pour moi. Il le savait depuis le début et bien avant encore.
J’étais, pour ma part, une jeune fille tout à fait banale, vue de l’extérieur : petite blonde timide et discrète, habillée on ne peut plus simplement, toujours le sourire aux lèvres… mais au plus profond de moi, j’étais complètement différente. Du plus loin que je me souvienne, j’avais toujours l’impression d’être anormale, de ne pas être comme les autres filles de mon âge. J’avais beaucoup d’idées, généralement sombres, et je me faisais peur, parfois.
Je réfléchissais beaucoup, un tas de questions existentielles en tête. Tout m’atteignait si violemment. Pourquoi n’étais-je pas aussi insouciante que les autres… ?