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Alain, chauffeur poids lourd, accompagne son amoureuse jusqu’à sa voiture, garée devant son camion. Lorsqu’il regagne sa cabine pour se restaurer d’un sandwich, ce dernier est soudain interrompu par un véhicule. Ayant reconnu le conducteur, il descend afin de s’enquérir de la situation. Malheureusement, il n’y remontera plus jamais. Un morceau d’écran de portable, trouvé sur le bitume, à côté d’une tache de sang près de la cabine, laisse à croire qu’il s’agit d’un assassinat. Ainsi démarre une longue enquête dans l’optique de retrouver Alain…
À PROPOS DE L'AUTEUR
À la suite de plusieurs ouvrages, entre autres
Le lacet du Donon et
Un pécheur retrouvé noyé publiés aux éditions Le Lys Bleu,
Richard Sylar nous entraîne dans les profondeurs d’une nouvelle enquête policière entre amour, jalousie, haine, meurtre et mensonge.
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Seitenzahl: 157
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Richard Sylar
Sous la haute tension
Roman
© Lys Bleu Éditions – Richard Sylar
ISBN : 979-10-377-9459-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Du même auteur
Se sentir bien au Maroc, Le Lys Bleu Éditions, 2020 ;
Le parfum de l’étoile, Le Lys Bleu Éditions, 2020 ;
Le lacet du Donon, Le Lys Bleu Éditions, 2021 ;
Un pêcheur retrouvé noyé, Le Lys Bleu Éditions, 2022.
Cet ouvrage est une œuvre de fiction. Les personnages sont une pure invention. Lorsque l’auteur fait allusion à des organismes ou à des lieux ayant réellement existé, c’est tout simplement pour mieux intégrer l’action dans la réalité historique sans causer de préjudices à la société.
Pour son deuxième chargement de la journée, le chauffeur, Alain, met à quai sa semi-remorque en espérant qu’il pourra repartir à 21 heures. Certains jours, il faut attendre le contrôle des pièces en retard pour compléter les racks qui vont remplir la semi. Cette usine est spécialisée dans la fabrication de pièces automobiles qui sont acheminées dans une usine d’assemblage à Mulhouse.
Pourquoi précisément 21 heures ? C’est exactement l’heure de sortie de Patricia, jolie brune célibataire de trente-cinq ans, d’un mètre soixante-dix, aux yeux couleur noisette et des cheveux mi-longs bruns. Son travail consiste à délivrer les bordereaux d’expédition et les formulaires de transport pour la route, ainsi que d’autres données techniques pour l’usine de destination. C’est elle qui est en contact direct avec les chauffeurs, pour les différents litiges lors des chargements.
En plus de son travail et des contacts avec les chauffeurs, une relation amoureuse s’est créée depuis plusieurs mois entre elle et Alain, trente-huit ans, divorcé, sans enfants, qui réside seul à Mulhouse, dans un quartier résidentiel. Certains week-ends, ils se retrouvent tous les deux chez lui, ou alors, à Saint-Michel où Patricia demeure, à environ un kilomètre de son travail, dans un joli pavillon qu’elle a hérité d’un partage familial.
Pour cette dernière fin de semaine, un empêchement n’a pas permis la rencontre des amoureux. Alors, ce lundi soir, après avoir sorti le camion de l’enceinte de l’usine à 21 heures, il se dirige vers un parking, à quelques centaines de mètres, un endroit idéal très large pour faire demi-tour. En arrivant, le devant du camion ne doit pas être visible depuis la route d’accès, afin d’éviter les commérages. La voiture Citroën blanche, de type « cactus » à bandes noires, de Patricia est un véhicule qui se reconnaît facilement, parquée devant le tracteur du camion, il attire moins le regard des employés de l’usine qui connaissent bien la conductrice.
Comme prévu, ce lundi soir, il est 21 heures 15 quand la voiture se gare devant le tracteur, sur le lieu du rendez-vous… Ce lieu est privilégié, il évite de laisser le camion seul avec son chargement et de faire des allers-retours jusqu’au domicile de Patricia. À son arrivée, Patricia, après avoir gravi les marches de la cabine, se dirige vers la confortable couchette qu’elle connaît bien ; le siège passager n’est pas dans le programme de la soirée.
Il est inutile de rentrer dans les détails d’une rencontre d’un homme et d’une femme attirés par l’amour, sur une couchette, derrière des rideaux qui vont les protéger d’éventuels regards indiscrets.
Après plus d’une heure, Patricia rassemble son courage. Ce n’est pas que cette rencontre est lassante, au contraire, elle ne demanderait pas mieux de passer la nuit dans les bras de son amoureux, mais il faut être raisonnable.
— Alain, je vais te laisser, tu as de la route ; tu dois être à l’usine de Mulhouse pour le déchargement à 7 heures.
— Oui chérie, je dois t’obéir, mais avant, je vais manger le casse-dalle que j’ai acheté dans une boulangerie un peu avant Saint-Dié. Si je n’ai pas à revenir charger cette semaine, nous rattraperons le temps perdu ce week-end chez moi, dans mon appartement.
— Je sens que tu vas t’arranger pour revenir un autre soir… Je te laisse, roule bien. Je penserai à toi.
— Moi aussi, je te téléphone dans la matinée.
Alain descend de sa cabine pour accompagner Patricia jusqu’à sa voiture. La nuit est tombée, pas de nuages, un très beau clair de lune éclaire les deux amoureux. Avant de se quitter, un dernier baiser vient clore ce rendez-vous. Alain remonte sur son siège, prend son sandwich et son soda qu’il pose sur la tablette du tableau de bord qu’il vient juste de tirer… et se dit, « après l’effort le réconfort ».
Le lendemain matin, l’équipe de cinq heures passe devant le parking. Certains d’entre eux s’étonnent qu’une semi-remorque soit déjà là, pour certains autres, il n’est pas encore parti vers sa destination.
Daniel, le secrétaire des expéditions qui remplace Patricia le matin, en passant derrière et, par déformation professionnelle, relève le numéro de la semi pour bien s’assurer qu’elle a été chargée la veille.
À son bureau, Daniel interroge l’informatique au sujet du dernier chargement de la veille. Avec le numéro de la remorque, il peut confirmer qu’elle est bien partie à21heures ; à cette heure, elle devrait être en attente de déchargement à l’usine de Mulhouse.
Je vais attendre une heure ; il y a peut-être eu un changement, tout peut arriver. Si personne ne se manifeste, je téléphonerai au patron des transports pour l’en informer. Avant, je vais téléphoner au chauffeur, son numéro de portable est enregistré sur le bon d’enlèvement.
Après un premier essai, rien ne se passe, pas de réponse. Je vais attendre cinq minutes, peut-être qu’il s’est endormi. Mais au deuxième essai, toujours rien ! Ce n’est pas le genre du chauffeur.
Il est six heures, je vais peut-être réveiller le patron des transports… Mais tout ceci me semble tellement étrange, il a dû se passer quelque chose.
Le téléphone est décroché aussitôt que le numéro est composé.
— Bonjour, monsieur Jean Pierre des transports du Haut Rhin !
— Bonjour, je suis Daniel, je m’occupe des expéditions à l’usine de Saint-Michel. À mon arrivée à l’usine ce matin, à 5 heures, j’ai été surpris de la présence de la semi-remorque chargée hier soir à 21 h ; elle est toujours garée sur un parking proche de l’usine.
— Merci Jean Pierre, je consulte le traceur.
Quelques minutes plus tard…
— Oui, il se trouve près de l’usine. Si ce n’est pas trop vous demander, pourriez-vous approcher et regarder si vous voyez le chauffeur, ou s’il y a des anomalies ?
— Je me rends de suite auprès de l’attelage et je vous rappelle.
— Merci.
Daniel, pour gagner du temps, se rend en voiture sur le parking situé à environ trois cents mètres.
Garé derrière la remorque, il va frapper à la porte du conducteur tout en appelant.
— Alain ! Alain !
N’entendant aucune réponse, il monte sur le marchepied pour regarder à l’intérieur ; la cabine est allumée. Sans hésiter, il ouvre la porte, qui n’est pas verrouillée ; à l’intérieur, sur la tablette du tableau de bord, se trouve la moitié d’un sandwich et une bouteille de soda. Comme le lui a demandé Jean Pierre, il continue de monter pour regarder dans la couchette, celle-ci est vide. Il descend du camion et appelle Jean Pierre pour l’avertir de ce qu’il a vu. En regardant machinalement le bitume à côté du tracteur, à la hauteur de la porte, il distingue comme un morceau de verre qui ressemble à un éclat d’écran de portable.
Sans plus tarder, il appelle de nouveau Jean Pierre.
— La cabine est allumée, il a disparu au moment où il mangeait ; un sandwich à moitié consommé et une bouteille de soda se trouvent sur la tablette du tableau de bord. Proche de la cabine, sur le bitume, se trouve un débris qui ressemble à un éclat d’écran de portable.
— Daniel, les portes arrière de la remorque ne sont pas forcées ?
— Non, le cadenas est intact, il n’y a pas de traces d’effraction.
— Je te remercie. Je vais prévenir le commissariat et leur donner ton numéro de téléphone.
— Ça marche ! Je rentre à l’usine.
— Je fais le nécessaire pour faire venir la remorque à Mulhouse.
Il est 6 heures 15. Une patrouille est prévenue, elle se dirige vers le parking indiqué et tout va alors très vite.
Les deux fonctionnaires observent le sol. Le jour s’est levé. Arrivés à la hauteur de la roue arrière gauche du tracteur, ils remarquent, sur le bitume, une tache ronde d’environ quinze centimètres de diamètre. Après l’avoir touchée, cela semble être une tache de sang. À côté, ils trouvent un morceau d’écran de téléphone, ce qui confirme les dires de Daniel. Ensuite, un regard dans la cabine confirme que la cabine a été abandonnée ; le plafonnier est resté allumé, le chauffeur était en train de se restaurer, il reste une partie du sandwich et le soda sur la tablette du tableau de bord.
À la suite de ces brèves constatations, le chef de patrouille avertit le commissariat. L’appel est transmis à un OPJ.
— Nous sommes sur les lieux d’un règlement de compte ; une tache qui s’apparente à du sang se trouve sur le bitume à la hauteur de la roue arrière gauche du tracteur, ainsi qu’un débris d’un écran de téléphone.
Le lieutenant Lionel se charge d’organiser les constatations sur le terrain avec André de la PTS (police technique et scientifique).
À 6 heures 45, les enquêteurs sont sur place. La première constatation est faite sur une tache qui ressemble à du sang, mais seule une analyse par le laboratoire de la police pourra le certifier. Un périmètre délimité par de la « rubalise » est mis en place pour éviter d’éventuelles pollutions de l’endroit.
André fait son travail en commençant par un prélèvement sur la tache de sang.
— Je ne crois pas me tromper en disant que c’est du sang humain, mais l’analyse nous le confirmera avec d’autres données qui nous seront utiles pour la suite.
Le morceau d’écran est gardé comme pièce à conviction et des prélèvements sont réalisés sur la couchette où se trouvent des cheveux et différents poils, sans oublier les traces de salive sur la bouteille de soda.
Le lieutenant va s’informer auprès de Daniel et avertir Jean Pierre que le tracteur va être mis sous scellés dans une station fourrière agréée. La remorque pourra rejoindre Mulhouse, la destination de son déchargement. Dans l’heure qui suit, un transporteur local va se charger de tracter la remorque jusqu’à l’usine de montage à Mulhouse.
L’organisation matérielle est terminée.
Lionel va s’entretenir avec madame la commandante Sylvie.
— Madame la commandante, je suis devant un cas un peu spécial. Nous avons la disparition d’un chauffeur routier, son patron nous a avertis, il a chargé hier soir à trois cents mètres, dans une usine ; en ce moment, il devrait être à Mulhouse. Près de son tracteur se trouve une tache, qui s’apparente à du sang, et un morceau d’écran de portable, le tout est déjà parti pour des analyses. La semi-remorque se trouve sur un parking très large qui était à l’origine l’ancienne route de Saint-Michel. Cette route rejoignait la nationale cinquante-neuf en passant sur le pont de la Meurthe qui est toujours existant, mais qui n’est plus praticable et pour cause, une de ses extrémités est fermée. Sur les côtés de ce morceau de route se trouvent, en contrebas, des étangs et des marécages.
— Je préviens le procureur, l’enquête judiciaire va démarrer.
— Monsieur le procureur, nous sommes devant la disparition d’un chauffeur routier. À côté de son poids lourd se trouve une tache qui semble être du sang ainsi qu’un morceau de téléphone portable. Nous attendons les résultats des analyses de la tâche du sang et des tests ADN, mais tous ces éléments laissent à croire que c’est un règlement de compte.
— Commandant, faites le nécessaire, vous avez le feu vert. Ne négligez rien dans les recherches. Questionnez les hôpitaux ainsi que les connaissances de ce chauffeur. Prenez des hommes pour vérifier les alentours.
— Je vais faire prendre tous les renseignements sur le chauffeur auprès de son patron, Jean Pierre, qui a son siège à Mulhouse. Pour ce qui est des recherches, je vais les organiser avec le plus grand nombre possible d’hommes dont je puisse disposer.
Lionel prend contact avec celui-ci pour éclaircir certains renseignements sur Alain, afin de faire une sorte de portrait-robot, malgré les photos trouvées dans son portefeuille, sur son permis de conduire et sur sa carte d’identité.
Alain fait un complément d’information obtenu par son patron.
— À ma connaissance, il vivait seul. Il m’a juste parlé d’une rencontre qui a changé sa vie. La vie privée de mes employés n’est pas dans mes attributions, je rappelle que c’est un homme serviable, travailleur, sans histoires.
L’hôpital de Saint-Dié est interrogé sur les entrées de cette nuit, son signalement n’est pas retenu. En ce qui concerne les recherches de chaque côté de ce morceau de route, aucune trace dans les herbes hautes présentes sur les rives menant aux différents étangs et plans d’eau n’a pu être constatée par les fonctionnaires du commissariat, aidés exceptionnellement du chien de la brigade cynophile de la gendarmerie de Saint-Dié. Maintenant, c’est à l’usine que Lionel approfondit les recherches.
— Daniel, vous connaissez bien Alain ; il effectue de nombreux chargements ici.
— Aucun incident n’est à retenir contre lui.
Il est 10 heures. Patricia s’étonne de ne pas avoir reçu un appel de son chéri ; c’est elle qui appelle. La sonnerie se répète, sans succès. Elle recommence une bonne demi-heure plus tard et c’est toujours pareil ; cela ne lui ressemble pas. Alain doit avoir un empêchement, je verrai cela plus tard.
Dans la matinée, le tracteur est déplacé, mis sous scellés, conduit par un chauffeur de la société qui va acheminer la remorque à Mulhouse. Mais avant cela, des repères, sur le bitume, délimitent le tracteur, en vue d’éventuelles reconstitutions.
L’heure, pour Patricia, approche ; elle se prépare pour prendre son service, et toujours pas de nouvelles d’Alain.
À son arrivée, Daniel l’attend ; elle est très étonnée. Elle n’a pas pu voir l’ensemble routier qui a été déplacé de son stationnement ; de plus, ce n’est pas sa route pour arriver de chez elle à l’usine.
— Daniel, tu n’es pas encore parti.
— Je t’attendais.
— Pour une fois, j’ai des consignes importantes.
— Hier soir, tu étais bien là quand Alain est parti.
— Oui, pourquoi ?
— Il y a un problème, même un gros problème !
— Raconte-moi.
— Ce matin, en arrivant sur le parking, la semi était toujours là, elle n’avait pas bougé depuis hier soir.
— Non, ce n’est pas possible. Il lui est arrivé quelque chose ?
— J’ai téléphoné à son patron, il m’a demandé d’aller voir. Alain n’était pas là, la cabine était allumée, son sandwich à moitié consommé se trouvait sur la tablette avec un soda.
— Ne me dis pas qu’il lui est arrivé quelque chose ! Tu dois savoir, au cas où tu ne serais pas au courant, qu’Alain est mon amoureux. Hier soir, nous avons fait l’amour dans sa couchette, je suis partie vers 22 heures 30. Il devait m’appeler ce matin, comme je n’avais pas de nouvelles, c’est moi qui l’ai fait et rien.
Patricia est effondrée, en larmes, elle ne comprend plus rien. Il m’a raccompagné jusqu’à ma voiture, je l’avais garée devant son camion. À mon départ, il est remonté dans sa cabine.
Daniel lui raconte comment la remorque du semi est repartie à Mulhouse, sans lui parler de la tache de sang. Il lui conseille ensuite de contacter le lieutenant Lionel qui a besoin d’informations.
Très inquiète, elle joint le lieutenant, après quelques mots.
— Je me déplace pour prendre votre déposition.
À son arrivée, Lionel n’a pas besoin de demander madame Patricia, elle l’attend impatiemment.
— Madame Patricia, lieutenant Lionel OPJ au commissariat de Saint-Dié, je suis chargé d’enquêter sur la disparition de monsieur Alain. Nous ne pouvons pas engager de grandes recherches pour le moment. Nous n’avons qu’une déclaration de disparition faite par son patron, pour abandon de son véhicule dans l’exercice de son travail. Le lieutenant se garde bien de signaler, tant que les analyses ne sont pas revenues, qu’une marque, ressemblant à du sang, se trouve au sol près du tracteur.
— D’après ce que j’ai pu comprendre, vous étiez liés tous les deux.
— Depuis quelques mois, trois mois exactement. Hier soir, en sortant de l’usine, je l’ai rejoint dans sa cabine, je ne vous fais pas de dessin pour la suite. Je l’ai quitté vers 22 heures 30, il m’a raccompagné jusqu’à ma voiture garée devant le camion, comme je l’ai dit à Daniel, mon collègue du matin. Alain devait m’appeler ; perdant patience, j’ai essayé de le joindre plusieurs fois sans réponse. Daniel, à mon arrivée à 13 heures, m’a expliqué sa disparition.
— Alain a quel âge ?
— Trente-huit ans, divorcé, sans enfants, je ne connais ses parents que par téléphone.
— Alors, vous devez comprendre que nous ne pouvons pas engager une grande enquête de recherche, du type appel à témoin, avant de prendre des renseignements dans les hôpitaux et autres endroits.
— Donc, pour savoir, il va falloir attendre. Cela va être un supplice pour moi de ne pas avoir de nouvelles.
— Je vais prendre vos coordonnées personnelles. Si j’ai besoin de compléments d’information, je saurai vous contacter. Avant de vous quitter, je vais vous faire un prélèvement pour un test ADN, ainsi je n’aurai pas à y revenir, il sera fait pour une éventuelle suite.
— Je suis à votre disposition. Merci pour lui. N’hésitez pas à me contacter pour d’autres renseignements.
— Je sais où vous trouver. Merci pour votre aide.
Le lieutenant devrait avoir les résultats de l’analyse de la tache de sang en fin de journée. Seulement après, il pourra engager une procédure après avoir contacté le procureur.
Cette affaire ne semble pas être simple, les indices sont maigres.
Comme il en a l’habitude, le labo envoie les résultats des tests ADN en fin de journée, et ils confirment que la tache de sang ainsi que certains cheveux appartiennent à Alain, d’autres cheveux et des poils pubiens appartiennent à une femme.
Le procureur est averti.
— Lieutenant, d’après ce que je peux déduire, vous êtes sur une scène de crime. Nous engageons des recherches. Faites fouiller les alentours du camion par des fonctionnaires, le téléphone a pu être jeté. Ne négligez pas les traces sur le bitume, vous devriez trouver quelques indices avec la PTS.