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De retour en Allemagne, Romain croise le chemin de Nadia, une commerçante au sourire envoûtant. Leur relation, empreinte de passion et de complicité, les mène à une retraite de rêves : voyages lointains et une maison ensoleillée. Les dix hivers paisibles passés ensemble au sud du Maroc prennent une tournure tragique lorsqu’un funeste vendredi 13, Nadia succombe à une maladie. Depuis, Romain porte le fardeau douloureux de l’absence de la famille de Nadia. Que reste-t-il lorsque l’amour s’éteint et que les liens se défont ? "La répétition du 13" est une histoire bouleversante sur le pouvoir de l’amour et la résilience face à la perte.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Richard Sylar, après une série de romans au suspens allaitant, revient avec un récit empreint d’une extrême sensibilité. Celui-ci lui vient d’une récente histoire familiale qui se situe entre amour, complicité, jalousie, disparition et exclusion.
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Seitenzahl: 173
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Richard Sylar
La répétition du 13
Roman
© Lys Bleu Éditions – Richard Sylar
ISBN : 979-10-422-4176-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce livre est un roman tiré de faits réels.
Les prénoms utilisés sont de pure invention, l’auteur les a changés pour ne pas compromettre les personnes qui pourraient se reconnaître.
Le Lys Bleu Éditions
Ce roman est une œuvre réelle qui relate l’union d’un homme et d’une femme unis par l’amour pendant 31 ans qui, malheureusement, prend fin au décès de celle-ci.
Tout au long de ces années, ce couple a rencontré plusieurs événements marquants, en date du 13, dont certains se sont déroulés un vendredi, sans faire de la paraskévidékatriaphobie, communément appelée phobie du vendredi treize.
L’auteur a voulu relater toutes ces années de bonheur, de joie, mais aussi de désagréments familiaux, dont la finalité aboutit à une rupture familiale inexplicable à moins que ça ne soit qu’un prétexte pour écarter de ce clan familial le mari survivant jugé indésirable… Ne dit-on pas : « Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage… »
Cet ouvrage devait être le treizième de l’auteur. Étant donné la disparition rapide de Nadia, et la tournure des rapports familiaux avec Romain, son mari, l’auteur a préféré anticiper sa sortie, avec, en couverture, la représentation d’un coucher de soleil sur l’océan Atlantique, moment cher à Nadia, le soir, sur leur balcon, dans le sud du Maroc.
Romain travaille et réside en Allemagne au sein des Forces Françaises. Le vendredi, il rejoint ses parents dans une commune près de Saint-Dié-des-Vosges pour accomplir des travaux dans la maison familiale. Le samedi, en fin d’après-midi, il rejoint sa femme et ses deux enfants. Sur le trajet de son retour à quelques kilomètres, il s’arrête pour faire un loto chez un dépositaire, plus exactement une dépositaire. Il n’a jamais vu d’homme derrière le comptoir à ce moment-là de la journée. Il n’y a rien de plus banal, la femme encaisse la mise, en le regardant dans les yeux, puis fait un sourire. C’est flagrant, ses yeux attirent le regard des femmes. Romain, par courtoisie, sourit à son tour en pensant qu’il lui serait plus reconnaissant si elle pouvait influencer le tirage. Romain quitte le magasin. Tout en roulant, il revoit cette vendeuse ; c’est une belle femme, elle est surtout bien habillée. Très attaché au style vestimentaire des femmes, il réalise que cela est préférable pour accueillir les clients. Les kilomètres défilent, ce n’est pas un sujet qui va perturber Romain, il pense à autre chose, à ce qu’il doit prévoir la semaine prochaine à propos des travaux en cours.
La semaine passe… de nouveau, c’est vendredi soir… il passe devant le magasin de la détaillante… il prévoit de s’y rendre très prochainement.
Le lendemain, pratiquement à la même heure, il franchit la porte du magasin. La vendeuse, ou la patronne, discute avec une autre femme. Toutes les deux le saluent. Romain se dirige vers l’endroit dédié aux jeux et entend la vendeuse dire à l’autre femme, d’un ton de voix suffisamment haut pour être entendu : « Regarde le gars, les yeux bleus qu’il a, on se noierait dedans ! » « Encore une qui veut se noyer… mais avec moi, il faut savoir nager. » Une fois les jeux cochés, il s’approche, laissant les deux femmes terminer leur conversation.
« Donnez-moi vos jeux, s’il vous plaît. »
La cliente à côté ne se privait pas de le fixer, les yeux de Romain devenaient son centre d’intérêt.
Tout en reprenant les jeux, il regarde la main gauche de la vendeuse. Elle porte une alliance, il en déduit qu’elle est mariée puis il salue les deux femmes.
La réponse de la vendeuse :
— À la semaine prochaine !
— Avec plaisir !
Romain ne voyait plus son retour comme celui de la semaine passée. Cette femme avait quelque chose d’attirant.
Il est marié avec Anita, leur vie est assez tumultueuse, avec des hauts et des bas. Ils restent ensemble pour les enfants, Sandra et Arthur, proches de leurs 20 ans et toujours à la maison. Vivre avec une femme qui ne connaît pas l’interdit, mais qui, de plus, est jalouse de façon maladive n’est pas simple tous les jours.
Romain vit sa vie en respectant certaines règles… qui peuvent néanmoins facilement sauter. Mais s’il y a une chose qu’il ne veut pas pénaliser, c’est son travail. Logé dans un pavillon de fonction, il est responsable d’un atelier de mécanique automobile et de poids lourds. Toute la semaine, malgré les aléas à gérer pour les employés, il a la vision de cette vendeuse de rêve, il juge que le rêve se trouve dans le jeu… il n’en est pas encore à fantasmer sur elle, il ne connaît même pas son prénom… c’est juste une rencontre de commerce, comme il s’en produit souvent.
Le samedi suivant, Romain part un peu plus tôt, il espère avoir une conversation plus longue avec la vendeuse de rêve, comme il l’appelle, en attendant de connaître son prénom.
Comme par hasard, pas de clients. Après avoir salué la charmante vendeuse, il se dirige vers les jeux et coche des grilles de loto. La vendeuse, en bonne commerçante, l’informe d’un loto exceptionnel tout en se déplaçant vers lui.
— Il y a un super loto pour le vendredi 13 !
— Je vais suivre votre conseil et faire une grille, vous allez me porter chance.
— Je ne veux pas vous influencer !
Tout en parlant, il observe discrètement la dame qui se trouve maintenant en dehors du comptoir. Sa surprise est de remarquer ses magnifiques chaussures à hauts talons aiguilles, ils allongent et affinent la personne habillée d’une robe légèrement plissée qui s’arrête au milieu du genou… c’est une femme très élégante.
— Pour me conseiller ainsi, vous êtes la propriétaire de ce magasin.
— Oui, mon prénom est Nadia, mon fils Robin travaille avec moi.
— Je vous trouve très agréable. Moi c’est Romain, je suis de passage, souvent le samedi soir, je rentre chez moi en Allemagne.
— Vous n’avez pas d’accent.
— Non, étant français et même vosgien, je n’en ai pas. L’Allemagne est seulement mon lieu de travail.
— Loin de la frontière ?
— À quarante kilomètres au nord de Strasbourg.
Il sent que cette dame s’intéresse à lui.
— Je vais souvent à Strasbourg faire des achats chez un grossiste en livres.
Alors, il se dit qu’il va tenter une autre chance que celle du jeu.
— Il m’arrive aussi de faire des achats à Strasbourg. On pourrait peut-être se rencontrer là-bas.
— Je suis partante, je dois m’y rendre jeudi, après mes achats, je suis libre.
— Alors, on convient d’une heure et d’un lieu ?
Romain n’en revient pas. Il croit qu’aujourd’hui, il vient de gagner, non pas le loto, mais la confiance d’une femme. Pour qu’ils se donnent rendez-vous aussi rapidement, elle doit rencontrer des problèmes ou vouloir se confier.
Le jeudi, à l’heure convenue, ils se retrouvent.
À sa descente de voiture, il constate qu’elle a un style vestimentaire qui lui correspond bien, avec, une fois encore, de magnifiques chaussures à hauts talons.
— On se fait la bise ?
— On ne va pas se compliquer la vie, nous ne sommes plus des adolescents.
L’un en face de l’autre, la discussion s’engage sur leur âge respectif. Il s’avère qu’ils n’ont que trois mois de différence, puis la discussion en vient à leurs problèmes familiaux.
Nadia a des problèmes dans son couple, Romain comprend mieux l’acceptation rapide de Nadia pour cette rencontre. En milieu d’après-midi, ils décident de se quitter pour se revoir au magasin, mais avec l’intention de recommencer l’expérience de cette après-midi plus intime qu’à Strasbourg. Au moment de se quitter, après avoir échangé les numéros de téléphone, ce n’est plus une simple bise, mais un baiser tendre et long, un bras dans le dos pour rapprocher les corps.
À son départ, Nadia fait un petit signe de la main à Romain fait de même.
Il est tout retourné par cette rencontre, il pressent qu’il ne va pas oublier cette femme attirante, qui lui apparaît cultivée et douce, malgré le peu de temps passé ensemble. Il se précipite un peu, mais il se passe quelque chose qu’il a du mal à ignorer. En peu de temps, il ressent de l’attirance pour cette femme, et même plus. C’est la première fois de sa vie qu’il ressent un si grand bouleversement. Elle n’est pas la seule femme à avoir passé quelques heures en sa compagnie, mais aucune ne l’a bouleversé à ce point.
Romain, le lendemain, reçoit un appel de Nadia lui demandant de passer au magasin le vendredi soir. Surpris, il accepte, cela ne le dérange pas.
Il est accueilli avec la bise. À l’écart d’un client, Nadia lui propose, si cela n’est pas trop compliqué pour lui, d’aller au restaurant le samedi soir. Il se trouve que son mari accompagne le plus jeune de ses fils à Paris.
Sans réfléchir, Romain accepte cette idée. Il faut dire que, de son côté, il n’a pas de comptes à rendre.
Le samedi soir, ils se donnent rendez-vous sur le parking d’une gare située sur le trajet qu’ils vont emprunter pour aller dans un restaurant situé dans une grande ville d’un département proche.
— Romain, je n’avais pas remarqué que ton véhicule n’est pas immatriculé comme celui de tout le monde.
— Oui, je fais partie de certains privilégiés, je vais t’expliquer. Partons avant d’être reconnus, tu dois le savoir, il ne faut pas alimenter les gorges chaudes.
Assise à côté de Romain, Nadia garde les genoux légèrement découverts, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Il lui explique la raison de ses plaques d’immatriculation bleues, elle comprend mieux maintenant le stationnement des Français sur le sol allemand. C’était leur deuxième rencontre toute en discrétion, ils se demandaient chacun la tournure qu’allait prendre cette rencontre, alors qu’ils avaient tous les deux quarante-quatre ans, comment allait se terminer la soirée. Romain s’était promis de ne pas faire des avances, il en avait décidé ainsi… à moins qu’elle en décide autrement. La soirée en tête à tête permit de mieux se connaître et de se raconter beaucoup de choses. Elle se termina donc sans le moindre écart. Alors que Romain déposait Nadia près de sa voiture, celle-ci lui fit une bise qui dévia sur les lèvres dans un jeu interminable. À la fin, Nadia, ravie, lui dit :
— Il fallait que cela arrive, tu ne crois pas.
— Je me disais qu’il aurait manqué quelque chose.
— Merci Romain, tout a été merveilleux ce soir. La prochaine fois, nous passerons à autre chose.
Nadia avait évoqué qu’elle projetait de partir seule en vacances sur une des îles Canaries. Il l’enviait beaucoup.
Chez Romain, l’ambiance n’était pas au beau fixe, et ce, depuis plusieurs mois. Il sentait venir un changement de situation. Dans la semaine, au début du mois d’avril 1993, il reçut une lettre.
Elle provenait d’une étude d’avocats de Strasbourg, stipulant qu’ils avaient reçu la visite de son épouse Anita, qui leur avait fait part, à la suite des difficultés rencontrées dans leur ménage, de son souhait de divorcer à l’amiable.
Romain, fort de cette lettre, téléphona à Nadia pour lui annoncer la nouvelle.
Sa réaction ne tarda pas, comme si elle n’attendait que ça.
— Si tu peux prendre des congés, je réserve une place pour toi sur l’île.
— Si tu peux faire le nécessaire, je suis partant, nous finaliserons vendredi soir.
Romain, de retour à son domicile, félicite son épouse pour la démarche courageuse qu’elle vient de faire, mais souligne bien que son travail ne subira pas les conséquences des rendez-vous chez l’avocat.
— C’est moi qui déciderai quand je pourrai me déplacer. Je l’informerai par téléphone. Si cela ne lui plaît pas, il n’est pas le seul sur la place.
La discussion fut close sur le sujet.
Anita, à son tour, avertit Romain :
— La semaine prochaine, je vais chez ma sœur, dans les Landes.
Il répond, sans autre explication :
— Alors, nous serons deux en vacances.
Il aurait préféré que ça concorde avec son départ pour les Canaries.
Les réservations faites, il fallut attendre patiemment la date de l’embarquement. Ce qu’ils venaient de faire était très fort. En si peu de temps, juste après quelques heures de discussion et un simple flirt, ils allaient passer une semaine ensemble dans une chambre d’hôtel. Aidé par les chauds rayons du soleil des Canaries, tout devrait bien se passer.
Romain, assis à côté de Nadia dans le bus qui les emmène à l’hôtel club, se dit que de toutes ses aventures féminines, celle-ci est la plus fantastique, et quelque chose lui dit que sa vie future se décide en ce moment.
Nadia, quant à elle, se demande comment elle a pu faire une réservation pour lui. Je ne connais pas son caractère, je me lance dans une drôle d’aventure… nous allons coucher ensemble pendant une semaine. Peu importe son comportement, il faudra faire avec. Elle sent qu’elle va être surprise. Depuis le début, il lui inspire de la confiance, elle dirait même qu’elle est tombée amoureuse, l’avenir le dira.
À la réception, les plaisanteries ne sont pas restées en France.
— Nadia, nous avons une suite avec deux lits ?
— Non, il n’y en avait plus.
Il la regarde dans les yeux :
— Cela va être gênant !
Puis il se rapproche, pose ses lèvres sur les siennes et dit :
— Dépêchons-nous d’en prendre possession.
Nadia est aux anges ; tout ce qu’elle s’imaginait est en train de se réaliser.
Après une nuit d’intimité, qu’il n’y a pas lieu de révéler…
Ils se concertent, au petit déjeuner, sur le programme de la journée, chose qui n’arrivait jamais dans leur couple respectif. Ils décident de flâner en ville le matin et de profiter des transats au bord de la piscine après le déjeuner, avec, éventuellement, une petite sieste pour profiter de la clim.
La soirée débute par un passage au bar, avant le repas, puis, pour finir la journée en beauté, Romain propose un petit tour sur la plage.
Elle se trouve très agréablement surprise :
— Demandé avec autant de tendresse, cela serait difficile de refuser.
— Nadia, je ne conçois pas de vivre à deux autrement. Cela te semble exceptionnel. J’ai compris que tu n’as jamais été concertée et il en est de même pour moi.
En peu de temps, il venait de comprendre que sa vie allait changer agréablement. Les jours suivants, pour visiter l’île, ils louaient une voiture pour deux jours. Le reste du séjour passa à se détendre au bord de la piscine, et à profiter des cocktails au bar.
Nadia ressentait un bien-être inexplicable, cette aventure précipitée à deux lui convenait parfaitement, comme si elle avait été préparée méticuleusement de longue date. Entre eux, la concertation existe, chacun approuve l’idée de l’autre, c’est une nouveauté. Elle était loin de son magasin, de sa famille. Cela semble un peu égoïste, mais rien ne lui manquait, elle vivait pour elle.
Seuls les jours s’écoulaient un peu vite, la fin du séjour s’annonçait. Nadia engagea une discussion sur leur avenir :
— Romain, en rentrant, que vas-tu décider de faire de notre relation après cette semaine si agréable ?
— Comme tu le sais, ma femme demande le divorce, et toi ?
— Romain, j’ai mûrement réfléchi, ce séjour est un peu une expérience, je dirais même que c’est le début d’une vie à deux. Donne-moi ton avis.
— C’est un peu ce que je me disais. Mon seul regret est de ne t’avoir pas connue plus tôt.
— Tu confirmes mes pensées. En rentrant, je demande la séparation. Je vais chercher un logement et divorcer.
— Je ne veux pas t’influencer, nous ne sommes plus des ados, nous avons suffisamment d’expériences dans la vie pour décider seuls.
De retour en France, ils rentrent chacun dans leur foyer.
Nadia avait informé Romain de son idée de quitter son mari, en demandant d’abord la résidence séparée. Pour cela, elle cherchait un appartement dans les environs.
En novembre, Nadia appelait Romain à son travail pour lui annoncer une bonne nouvelle. Elle venait de gagner un challenge, un voyage dans l’Ouest américain, plus exactement en Californie, pour deux personnes.
— Romain, tu peux prendre une semaine de congés, tu viens avec moi !
— Je ne pense pas que cela pose un problème, mais il faudra que tu me donnes plus de détails.
— Nous verrons cela vendredi soir.
La date était définie en janvier, avec la visite des villes de San Francisco, Las Vegas et Los Angeles. Romain n’en croyait pas ses yeux, en parcourant le dépliant que lui avait donné Nadia. La visite du célèbre pénitencier d’Alcatraz dans la baie de San Francisco était prévue, ainsi qu’un tour dans l’UTAH avec le survol du lac Powell et des Canyons, cela donnait envie.
— Nadia, je vais tout faire pour être avec toi.
La semaine aux USA fut d’un émerveillement difficile à expliquer, où les déplacements entre les grandes villes se firent en avion.
Les démarches pour le divorce de Romain avançaient. Pour lui, le logement n’était pas un problème, il était obligé de le garder, c’était un logement de fonction à son nom. Son épouse devrait le quitter après leur divorce. Leur mariage fut dissous début mars 1994. Quant à Nadia, son divorce ne fut prononcé qu’un an plus tard, ce qui causait des problèmes pour se rencontrer en toute liberté. Entre-temps, début 1995, Nadia et Romain décidaient quand même de partir aux Antilles, la Martinique fut choisie pour 10 jours. En période d’hiver, l’endroit est idéal pour être au soleil, la distance laisse peu de chances à faire des rencontres fortuites. Rien ne pouvait freiner leur amour, la France métropolitaine se trouvait loin.
À bord d’une voiture de location, Nadia et Romain parcouraient l’île. Ils commencèrent par la plage la plus connue, celle des salines, proche du rocher du Diamant. Ce fut l’occasion de déguster la variété « ananas bouteille » avant de s’allonger sur le sable. Un autre jour, au nord de l’île, près de la montagne Pelée, ils traversèrent un des ponts métalliques, dits du type « SNCF », qui enjambe la rivière Potiche dans une luxuriante végétation, pour finir au petit village de Grand Rivière avec sa plage de sable noir, le tout avec une vue sur l’île de la Dominique… que des endroits paradisiaques, et c’est la France !
Dans la semaine, ils étaient invités chez un collègue de travail en retraite, pour un repas typiquement antillais préparé par son épouse.
Une dernière visite dans un Pitt pour assister à cette tradition antillaise que sont les combats de coq, qui concluait une semaine remplie de nouveautés.
La fin du séjour les préoccupait. Il fallait encore patienter, le divorce de Nadia était programmé pour le milieu de l’année 1995.
Le jugement fait, le nouveau couple Nadia-Romain se sentait plus libre. La première décision fut de vivre ensemble le week-end, quand Romain rentrait en France. En semaine, après des achats à Strasbourg, Nadia rejoignait le domicile de Romain qui n’était qu’à 40 kilomètres. Quelques fois, en arrivant, Nadia rencontrait le fils de Romain, Arthur. Il ne prenait son poste de travail de serveur dans un mess qu’en fin d’après-midi. Il appréciait la venue de Nadia, elle lui repassait ses chemises, en attendant que Romain sorte de son travail. Il aimait parler avec elle, la conversation vint sur son père.
— Papa se sent bien depuis qu’il vous connaît.
— Nous sommes bien ensemble, tout ce que nous faisons, est fait dans la bonne entente. Tu sais, moi aussi je me sens bien avec ton père. Depuis notre rencontre, nos vies ont changé, nous sommes deux pour tout.
Lors de ces venues, Nadia ne rencontrait jamais la fille de Romain, Sandra. Pour cause, elle était à la fac de Strasbourg, où elle avait un appartement avec son petit ami.