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En abordant un virage en lacet dans la descente d’un col à 16 % en pleine nuit, une sortie de route provoque un accident mortel. Ce drame serait dû à un manque de contrôle du véhicule, un problème mécanique ou tout simplement à une vitesse excessive. Une enquête approfondie va nous révéler la cause de cet accident incompréhensible pour un professionnel de la route.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Richard Sylar est retraité et passe ses hivers sous le soleil du Maroc, à Aourir, proche d’Agadir, où il a attrapé le virus de l’écriture et aucun vaccin ne semble pouvoir l’arrêter sur sa lancée.
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Richard Sylar
Le lacet du Donon
Roman
© Lys Bleu Éditions – Richard Sylar
ISBN : 979-10-377-2709-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Du même auteur
Cet ouvrage est une œuvre de fiction. Les personnages sont une pure invention. Lorsqu’il fait allusion à des personnes, des organismes ou des lieux ayant réellement existé, c’est simplement pour mieux intégrer l’action dans la réalité historique sans causer de préjudices à la société.
Ma femme et moi nous venons de passer ce vendredi à la foire Européenne de Strasbourg. Pour terminer cette journée, on avait décidé d’aller manger des flammekueches au retour, l’occasion de terminer pleinement cette journée avant de revenir par le col du Donon et rejoindre notre maison de Baccarat. Il était environ 22 h, naturellement il faisait nuit pas de pluie, la route était tranquille, pas de circulation jusqu’au sommet au dernier virage à gauche en face de l’hôtel quand je suis rattrapé par une voiture qui arrive rapidement puis me double sur le morceau plat de la ligne droite qui se situe entre les deux hôtels. En quelques secondes, la voiture disparaît dans la descente du col vers les Vosges, malgré son faible temps effectué pour mon dépassement dû à sa vitesse, j’ai reconnu par ses bandeaux une ancienne 205 GTI. La réflexion que je fais à voix haute : « Cette voiture est une bombe, il ne va quand même pas descendre le col à cette vitesse avec tous ces virages, j’admets que c’est une voiture sportive pour se faire plaisir, mais il y a des limites à ne pas dépasser. ».
Quelques minutes plus tard, nous arrivons à la hauteur du monument des évadés de guerres et des passeurs, suivi du lacet. À droite, la descente est à 16 %. À ce moment-là, sur ma gauche en contre bas, mon regard est attiré par une masse en feu qui ressemble à un véhicule et se situe aux environs de 100 mètres, les quelques morceaux de plastique réfléchissant le confirment. Les flammes prenaient de l’importance, je garai ma voiture côté gauche de la route sur un semblant de chemin. Je pris mon extincteur avec ma lampe torche, puis je me mis à courir dans cette direction. Sur mon parcours, le corps d’un homme inanimé était étendu sur le sol plein de sang un de ses bras était retourné, je m’approchai en portant ma main à son cou encore chaud. Je ne sentais plus son rythme cardiaque, la personne venait de succomber, certainement éjecté par les tonneaux que le véhicule venait de faire, sa tête avait dû toucher le sol avec une grande violence. Sans être expert, la vitesse doit y être pour beaucoup dans cet accident. En éclairant ce qui reste d’identifiable de cette voiture en feu, je reconnais la 205 GTI qui venait de nous doubler, elle s’était arrêtée dans son dernier tonneau contre une roche. Mon extincteur ne fut même pas utilisé, les flammes ravageaient avec violence le véhicule. Connaissant ce type de véhicule, l’essence était son énergie, il n’était pas question de s’en approcher. Je criai à ma femme, restée à côté de notre voiture, d’appeler les pompiers. Le contact pris avec le 18, j’expliquai le lieu et la gravité de l’accident pour que le nécessaire soit fait.
À leur arrivée, la gendarmerie de Raon-l’Étape prit ma déposition sur ma constatation et quelques autres renseignements que je pouvais donner. En me remerciant, il me demandait de venir faire une déposition à leur brigade. Le lendemain, un camion de dépannage venait enlever avec une grue la voiture pour la déposer devant les garages de la gendarmerie pour qu’un service compétent fasse une expertise.
Dans la matinée, le couple qui avait averti les pompiers venait se présenter comme il était prévu la veille sur les lieux de l’accident.
Le gendarme de la veille qui avait commencé à prendre leur déposition continua dans de meilleures conditions.
— Donc la 205 vous a doublé au-dessus du col du Donon sur la ligne droite entre les hôtels.
— Exact, j’ai même fait une réflexion à ma femme « cette voiture est une bombe » malgré sa vitesse j’ai reconnu que c’était une 205 GTI par ses bandeaux.
— Et vous ne l’avez plus revue ?
— Par sa vitesse, elle a vite disparu devant. C’est seulement à la hauteur du monument que j’ai vu sur ma gauche des flammes à environ 100 mètres en contrebas. La nuit, il est difficile d’évaluer une distance. Je me suis tout de suite garé sur la gauche où il y avait plus de place sur un semblant de chemin afin de ne pas gêner un éventuel passage de voiture sur la route qui est en virage. Avec ma lampe torche et mon extincteur, j’ai couru vers les flammes. Sur ma trajectoire, un corps se trouvait étendu au sol, le visage ensanglanté, un de ses bras était retourné. Sans perdre mon sang-froid, j’ai placé deux doigts sur son cou au niveau de la carotide pour sentir son rythme cardiaque qui était absent, je compris qu’il n’y avait plus rien à faire. La voiture venait de s’embraser complètement, je reconnus la 205. Si une autre personne se trouvait dedans, elle n’avait aucune chance. J’ai crié à ma femme restée près de notre voiture d’appeler les pompiers. La suite, vous la connaissez.
— Nous venons de récupérer la voiture. Cet après-midi, un expert va l’examiner.
Le couple s’inquiète pour la famille du conducteur.
— Cette personne a des enfants ?
— Aux dernières nouvelles, non, c’est un chauffeur de poids lourd marié.
— Quelle tristesse pour sa femme !
— Oui, vous savez, la vitesse provoque souvent des drames.
Le gendarme remercie le couple de s’être déplacé en demandant s’il supporte cette dramatique vision.
— Oui, nous n’avons pas besoin d’aide psychologique. À notre âge, certaines choses sont les aléas de la vie qui se trouve bien souvent écourtée volontairement. Ancien militaire en opération extérieure, cela ne me traumatise pas, ce n’était pas exceptionnel de découvrir des cadavres.
— Je comprends parfaitement votre raisonnement.
Dans l’après-midi
Un expert agréé par la gendarmerie se déplaçait pour analyser ce qui restait du véhicule calciné. Ces professionnels ne négligent pas la moindre anomalie, rien ne peut leur échapper. Le véhicule avait un bon contrôle technique pour encore dix mois, des recherches avaient été faites avec le numéro d’immatriculation dans les centres voisins. Aucune anomalie vitale n’avait été signalée lors du dernier contrôle, il restait les pneus avec quelques dessins. Ils étaient en parfait état, pas en rupture de profil. L’ensemble des plaquettes de frein n’était pas usé, le répartiteur ne pouvait plus être contrôlé, l’incendie l’avait détruit, il aurait été bien utile de l’examiner vu la charge de pommes de terre qui se trouvait dans le coffre, les biellettes de direction ne présentaient pas de signes d’anomalies. Le maître-cylindre ne faisait pas apparaître de défauts pour l’expert à part que les fils des contacts niveaux bas des deux réservoirs de liquide de freins étaient débranchés, cela ne semble vraiment pas normal pour une voiture qui semble bien entretenue. Le tuyau de sortie du circuit arrière des freins présente une anomalie à peine visible à environ cinq centimètres en dessous du maître-cylindre, mais vers l’arrière, un gendarme OPJ était demandé pour la suite des opérations. En présence de celui-ci, l’expert décidait de le desserrer pour le démonter et de couper le tuyau pour l’analyser de plus près sans le déformer. Après le passage à la loupe, il s’avérait que le tuyau avait été endommagé volontairement, l’entame avait dû être réalisée avec une pince coupante mais sans le sectionner juste pour faire baisser la pression sur les freins arrière pour déstabiliser la voiture dans les virages. Incontestablement, il y a eu sabotage pour provoquer un accident. Cette tuyauterie fut jointe comme pièce à conviction pour l’enquête qui allait être dirigée par un détaché de Nancy qui épaule la brigade de Raon-l’Étape. Dans cet accident, il y avait mort d’homme.
À Schirmeck
En tout début d’après- midi, le responsable de la société de transport était prévenu de l’accident mortel de Claude survenu la veille sur le trajet retour de sa maison. Robert, un autre chauffeur, se trouvait proche. Il fut averti. Tous les chauffeurs se connaissent, pour certaines fêtes tous se retrouvent. Très choqué, Robert partit informer Alain de ce drame. En arrivant chez lui, il se trouvait en compagnie de sa femme devant un café sur leur terrasse. Tout de suite, Alain invitait Robert à s’asseoir avec eux pour également déguster un café, mais celui-ci ne parlait pas, des larmes coulaient sur son visage, Alain le questionna.
Corinne le regardait, lui qui était toujours parlant, elle ne comprenait pas non plus ce qui pouvait le mettre dans cet état-là.
En se surmontant, il allait enfin parler.
Corinne tout de suite ne fit pas allusion au Claude qui était devenu son amant. Hier soir, ils s’étaient vus et avaient fait l’amour, rien ne pouvait présager un drame.
Alain cherchait une confirmation.
— Claude de la 205 ?
— Oui, il s’est tué hier soir dans le Donon.
Corinne s’est mise à hurler.
Puis elle quitta la table en courant et s’enferma dans sa chambre en hurlant.
Ce n’est qu’en fin d’après-midi qu’Alain est parti la voir, mais la porte de la chambre était fermée à clef, il l’entendait sangloter à l’intérieur. Avec du mal, il réussit à lui faire ouvrir la porte.
— Pourquoi es-tu dans cet état ?
— Va-t’en, je ne veux plus te voir.
Robert qui avait assisté à la scène auparavant avait eu du mal de comprendre, ou savait-il quelque chose entre Corinne et Claude. Il ne le faisait pas voir, c’était peut-être lui qui avait aiguillé Alain sur les rencontres amoureuses de sa femme par l’intermédiaire d’autres chauffeurs. Robert habitait à deux maisons du couple, il était plus souvent là le soir car il était affecté au transport régional. Il ne voulait plus faire de longs trajets et découcher.
Quatre mois plus tôt
Claude, 32 ans marié, avait trouvé un emploi de chauffeur routier à Schirmeck. Maîtrisant parfaitement l’allemand parlé comme l’écrit, cela lui avait facilité son embauche. Cette société de transport travaille avec des firmes allemandes. Claude s’est tout de suite bien intégré avec ses collègues routiers. Cette entreprise compte une dizaine de camions semi-remorques. Son épouse, fonctionnaire, venait d’avoir une promotion avec mutation à l’hôpital de Raon-l’Étape. Claude aimait plaisanter, rire, il croquait la vie à pleines dents, il s’est tout de suite bien entendu avec Alain, un de ses camarades routiers qui habite Schirmeck à moins de 200 mètres du dépôt. Il leur arrivait de se retrouver en Allemagne dans les stations restaurant sur l’autoroute pour faire leurs coupures. S’ils rentraient ensemble à Schirmeck, Alain l’invitait chez lui pour prendre un verre et parler de voiture et de mécanique ancienne. Alain avait dans son garage une Cooper S de 1966 qu’il restaurait. Claude lui avait retapé une 205 GTI de 1990 avec un moteur 1,9 litre, avec sa légèreté c’est une bombe.
— La montée du Donon n’est qu’une formalité. Quant à la descente, il n’y a que le lacet après le monument qu’il faut bien négocier après être presque monté sur la pédale des freins pour faire tomber la vitesse.