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Célibataire, Éric ne tente pas sa chance auprès des filles, elles viennent à lui. Inès, une très jolie coiffeuse, semble devenir son élue, mais elle est déjà accompagnée de son téléphone portable dont elle ne se sépare jamais. Sandra, vendeuse, est éprise d’Éric, mais un revirement de son comportement imprévisible met fin à leur relation. Natacha, en passant près de lui, inonde le jeune homme de son parfum qui ne lui est pas étranger. Depuis lors, sa vie change.
Le jour de leur premier rendez-vous, Natacha est victime d’un accident de voiture. Début chaotique. Éric pense de nouveau avoir perdu la femme de sa vie.
Que va-t-il vraiment se passer ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Richard Sylar est retraité, natif des Vosges. Après avoir passé une grande partie de son existence en Allemagne au sein des forces françaises, il revient vivre à Etival Clairefontaine, son village natal. Puis il déménage à Saint-Dié-des-Vosges où il réside actuellement, pendant le printemps, l’été et une partie de l’automne. Le reste de l’année, il séjourne au Maroc où il apprécie le soleil. C’est sur sa terrasse, au pied du Haut Atlas face à la mer, qu’il use sa plume pour écrire.
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Richard Sylar
Le parfum de l’étoile
Roman
© Lys Bleu Éditions – Richard Sylar
ISBN : 979-10-377-1653-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Cet ouvrage est une œuvre de fiction. Toute ressemblance entre les personnages décrits à des personnes existantes ou ayant existé serait fortuite et indépendante de la volonté de l’auteur.
Ce week-end, pas d’astreinte, je décidai de rendre visite à mes parents qui possédaient une maison à Saint-Dizier. De mon appartement de Nancy, il me fallait plus d’une heure, la route était presque à quatre voies tout le long. Ils seraient contents de ma visite, cela faisait longtemps qu’ils ne m’avaient pas vu.
Au travail, ce n’était pas toujours facile, ma société se trouvait à Metz. Elle couvrait le secteur de toute la Lorraine et de la Meuse. Le compteur kilométrique de mon véhicule de fonction commençait à chiffrer. Les demandes grandissantes des industriels, des banques et d’autres entreprises pour notre savoir-faire en onduleurs de secours de grandes puissances utilisés pour les services informatiques, avec des cahiers des charges toujours de plus en plus exigeants, exigeaient une maintenance fréquente avec des tests très poussés. L’informatique n’accepte pas d’erreur possible.
Ma venue chez les parents était toujours très attendue ainsi que celle de ma sœur Mélanie, la cadette, âgée de 24 ans, et de son mari Claude. Pour l’instant, ils n’envisageaient pas d’enfant, ils préféraient profiter de leur liberté pour sortir.
Moi, Éric, le plus âgé, j’avais toujours droit à des recommandations de maman : « Fais attention à ceci ou à cela », comme si je venais de quitter, depuis peu, la famille. Avec ma sœur qui n’oubliait pas de me dire chaque fois : « Éric, tu n’as toujours pas de petite amie, quand irons-nous à ton mariage ? Je ne m’inquiète pas pour toi de ce côté-là, je sais que tu aimes les femmes, j’aurais du mal à croire que tu as changé d’avis ».
Depuis notre enfance, ma sœur m’avait souvent facilité la tâche avec ses copines, même à l’école. Elle ne s’était jamais aperçue que pour m’approcher plus facilement, les filles se faisaient amies avec elle pour sortir avec moi. Comme nous étions très jeunes, nos parents ne se sont jamais doutés de rien.
Aujourd’hui, à presque 30 ans, 1.80m, les yeux bleus, des cheveux châtains et un corps de sportif, les avances ne manquent pas. Je me dis parfois que je n’ai qu’à lever le petit doigt pour rencontrer une jeune femme, mais je ne trouve pas le véritable amour comme je souhaiterais le connaître et le vivre.
Ensuite, mon frère Alain, quatre ans de moins que moi, arriva avec son épouse Francine. C’est connu, il était le plus timide, le plus jeune de nous trois, il s’était marié le premier.
— Bonjour, grand frère. Tu es venu seul ? me dit-il.
— Oui, nous serons encore un nombre impair à table.
Papa, qui assistait à toutes les conversations, ne pouvait pas s’empêcher de faire un commentaire.
— Votre frère cache son jeu, il a peut-être une petite amie, un jour, il vous fera la surprise et vous ne pourrez plus rien dire à ce moment-là, n’est-ce pas Éric ?
— Papa a raison, un jour vous aurez en face de vous une créature de rêve, vous ne saurez plus quoi dire.
Cette réunion de famille était toujours un bon moment pour se raconter quelques histoires, les parents étaient très heureux de nous voir pleins de bonne humeur.
Le week-end se terminait, je devais rentrer à Nancy. Le lendemain matin, une visite à la société à Metz était programmée. Il me fallait récupérer quelques modules.
À mon retour de Metz, l’idée me prit de passer chez un coiffeur en ville, il fallait me rafraîchir un peu ma coupe. Cette profession n’était pas en pénurie, il n’y avait que l’embarras du choix, seule la place pour se garer faisait souvent la différence pour prendre une décision.
Une enseigne m’attira particulièrement. En ouvrant la porte, j’avais presque pu voir une bousculade entre deux coiffeuses pour m’accueillir. La plus grande des deux gagna. Elle se précipita vers moi.
— Monsieur, que puis-je faire pour vous ?
— Je souhaiterais une coupe.
— Prenez place, je vais m’occuper de vous.
La jeune femme m’indiqua un fauteuil près d’une table sur laquelle étaient placées des revues. De cet endroit, je pouvais l’observer. Elle termina de coiffer une cliente – le salon était mixte.
Ainsi, j’admirais ses faits et gestes qui n’étaient pas désagréables à voir. J’imaginais, à travers ses vêtements, toutes ses rondeurs, ses longues jambes bien faites en partie cachées par une jupe au-dessus des genoux, un chemisier fermé par quatre boutons qui souffraient par la tension qu’exerçait une poitrine bien dessinée. Après avoir terminé avec sa cliente, elle m’invita à prendre place au bac pour me laver les cheveux.
Pendant un court instant, je ne vis plus ma coiffeuse, puis celle-ci refit son apparition pour s’occuper de moi. En mettant le vêtement-serviette pour me protéger de l’eau, mon regard se figea sur son chemisier. Je n’en croyais pas mes yeux ! Elle était partie défaire deux boutons sur les quatre qui étaient fermés à mon arrivée. De plus, elle venait de se remettre du rouge à lèvres, la fraîcheur de la couleur ne trompait pas. Je me laissais aller par ses mouvements de ses mains très agiles qui me frictionnaient la tête, puis elle me pria de me déplacer vers un autre siège du salon.
D’une douce voix, avec un beau sourire, elle me demanda la coupe que je désirais, puis la conversation s’engagea tout naturellement.
— C’est la première fois que vous venez, je ne vous ai jamais vu.
Il m’était difficile de lui dire le contraire.
— Oui, c’est le pur hasard, il y avait une place de parking à proximité, j’aime bien marcher pour me promener mais pas pour aller chez le coiffeur.
— Je pense que vous ne serez pas déçu de ma prestation.
En disant ces mots, une de ses mains m’effleura comme une caresse, de mieux en mieux, je les regardai. Elle ne portait pas d’alliance, à moins que pour son métier il fût préférable de l’enlever.
Je sentais qu’elle s’intéressait à moi, le regard ne trompait pas. Elle reprit la conversation pour me demander :
— Vous habitez Nancy ?
Il me fallut quelques secondes avant de lui donner une réponse, mon véhicule était visible du salon, l’immatriculation dans le département voisin pouvait me rendre service.
— Non, à Metz.
La jeune femme, un peu déçue, fit bonne figure, c’était évident. Par la même occasion, je lui demandai :
— Et vous ?
— À Nancy, j’ai un petit appartement pour moi toute seule, cela me suffit.
Grâce à cette précision, je pouvais poser quelques jalons, mais elle disparut quelques secondes pour revenir comme si de rien n’était.
— Une femme charmante comme vous, toute seule, cela n’existe pas !
— Si, malheureusement.
— Un peu comme moi, je suis aussi célibataire.
En disant ces mots, elle changea l’allure de me couper les cheveux, plus je la regardais, plus elle me faisait de l’effet. Dans le miroir, je pouvais l’observer de face, de côté, elle avait un joli corps, l’ouverture provoquée de son chemisier faisait apparaître les rondeurs de ses seins. Sa féminité ne me déplaisait pas, sa peau mate encore moins, elle devait faire des UV, sa coiffure blonde lui allait à merveille, son métier y était pour beaucoup. Elle devait montrer une image représentative pour le salon, elle avait beaucoup de charme. Quand ma coupe fut terminée, je ne lui avais pas encore communiqué mon prénom mais elle portait un badge sur lequel était imprimé « Inès ». Avant de me lever du siège, elle me fit découvrir l’arrière de ma coupe à l’aide d’un miroir.
— Merci, Inès, c’est parfait.
En me dirigeant vers le vestiaire pour prendre mon blouson, il me vint une idée. J’avais toujours sur moi des petits cartons du format carte de visite pour certaines annotations. Avec mon stylo, j’écrivis « pour les deux autres boutons » et en dessous, le numéro de mon portable à carte prépayée. Je me dirigeai vers la caisse pour payer ma prestation. Je réglai en espèces en n’oubliant pas de laisser un large pourboire. Au même moment, le téléphone sonna, Inès, proche, décrocha. Je lui dis :
— Au revoir, peut-être à bientôt.
— Oui, peut-être, merci.
En même temps, je déposai mon petit carton sur le comptoir, geste qui ne lui avait pas échappé, ensuite je m’orientai vers la porte de sortie. En l’ouvrant, je me retournai. Inès avait le carton en main, avec un grand sourire.
Ma réaction me surprit, je ne pensais pas avoir autant d’audace, j’avais été poussé par une envie de retrouver cette charmante femme qui me procurait tant d’effet. Je ne savais rien d’elle, juste qu’elle vivait seule. En rentrant chez moi, je me repentais de lui avoir dit que j’habitais Metz, je raisonnais comme s’il y avait déjà quelque chose entre elle et moi, je me précipitais, je ne me reconnaissais plus.
Quelques heures passèrent, mon téléphone à carte sonna.
— J’ai quelques problèmes de boutons, je demande une assistance, me dit-elle, riant ensuite.
— Il n’y a pas de problème, je suis disponible.
— Vous êtes toujours à Nancy ?
— Oui, on pourrait prendre un verre, si cela vous dit. Donnez-moi une adresse !
Après m’avoir donné le rendez-vous, j’étais un peu surpris de la rapidité de sa décision, une chose me semblait bizarre chez cette femme, c’était soit une allumeuse, soit une femme en manque d’homme ou alors autre chose. Il fallait que je le découvre avant de me lancer dans une aventure amoureuse.
Arrivé à l’adresse indiquée, je trouvai un grand bar moderne fréquenté par une clientèle assez jeune. Dans un coin, je reconnus Inès avec sa magnifique coiffure, elle regardait son téléphone. En me rapprochant, je constatai qu’elle avait changé de vêtement.
— Bonsoir, Inès.
— Bonsoir, bel inconnu.
— Éric, le vouvoiement est trop compliqué en comité réduit.
— Je l’admets, Éric comme Inès en quatre lettres.
— Des prénoms très courts, je vois que tu as eu raison des autres boutons.
— Il m’a beaucoup plu ton petit mot, il m’a fait sourire.
— Tu sais, je suis très observateur, rien ne m’échappe.
Cela ne faisait que quelques minutes que nous étions l’un en face de l’autre, elle venait de regarder son téléphone pour la troisième fois, je savais que c’était une maladie des femmes actuelles. J’allais comptabiliser par curiosité son regard durant notre tête-à-tête. Je crus comprendre que son absence rapide au salon de coiffure se justifiait, elle était partie consulter son portable.
— Tu pratiques la méthode des boutons à tous les hommes.
Je voyais qu’elle était un peu gênée, elle ne savait plus quoi dire.
— Non, je t’ai trouvé charmant et distingué, alors j’ai tenté ma chance.
— Après la bousculade avec ta collègue à mon arrivée, pour que je sois ton client, j’ai aimé.
— Tu es l’exception.
— D’après ce que tu m’as dit, tu vis seule.
— J’ai été mariée, cela s’est mal passé, j’ai divorcé il y a trois ans.
— Pas même un petit ami ?
— Si, mais ça n’a pas duré.
— Le malentendu vient de qui ?
— Il m’est difficile de comprendre, je suis simple à vivre mais j’ai un défaut, je suis trop possessive.
— Je comprends.
— J’essaye de me raisonner mais j’ai du mal.
Je venais de comprendre pourquoi une aussi jeune et jolie femme vivait seule, je devais me méfier. La discussion passa sur différents sujets jusqu’au moment où je lui dis :
— Nous venons de passer un agréable moment ensemble, mais il faut que je te quitte, j’ai de la route à faire demain pour mon travail.
— Merci pour ces instants que nous venons de passer, j’espère qu’ils ne seront pas les derniers.
— Je ne le pense pas, tu as mon numéro.
Nous nous dirigeâmes vers la sortie du bar quand son regard se plongea dans mes yeux, le rapprochement de nos visages se termina par une simple bise en nous disant :
— À bientôt, bonne nuit, Inès.
— À toi aussi, moi je vais essayer.
Je me dirigeai vers mon véhicule. En démarrant, je me déroulai ce rendez-vous dans la tête. Elle avait consulté et tapé des SMS avec une rapidité exceptionnelle, quatorze fois en près de deux heures en ma compagnie. C’était une accro du portable, sa façon très discrète de le manipuler en présence de quelqu’un le démontrait. Un doute subsistait pourtant, au cours d’une de ses manipulations, une n’avait pas ressemblé aux autres. Mon regard s’était orienté vers elle, un mouvement différent m’avait fait comprendre qu’elle venait de me prendre en photo. Si elle me l’avait demandé, je n’aurais pas refusé, une photo de plus à mettre dans sa collection. Sa possessivité n’était peut-être pas vraiment la cause de sa solitude. Le numéro de mon téléphone à carte prépayée était une façon de se préserver dans l’incognito, ce n’était pas trop honnête de ma part, mais il fallait être prudent. Mon smartphone était personnel et surtout un outil de travail indispensable que je ne souhaitais pas perturber par des appels ou des SMS sans importance.
Le mardi matin, je partais pour une maintenance de deux jours, je devais donc prendre une chambre dans un hôtel.
Le soir, à 21 heures, le téléphone à carte sonna, je me doutais que c’était Inès.
— Éric, bonsoir, j’avais envie d’entendre ta voix.
— Inès, je viens juste d’arriver dans ma chambre, ma journée a été un peu compliquée et demain ça continue.
— Toute la journée, j’ai pensé à toi, tu m’as envoûtée, mes collègues m’ont trouvé transformée. Celle qui avait voulu t’avoir comme client à ton arrivée a remarqué que mon comportement a changé depuis ton passage.
— Je te fais de l’effet à ce point !
— Hier soir, nous nous sommes quittés trop rapidement, ne penses-tu pas ?
— Peut-être, mais pour moi, il était déjà tard, je savais ce qui m’attendait le lendemain.
— À la fin de la semaine, on pourrait aller au resto, samedi soir par exemple. Je pense que tu ne travailles pas le lendemain ?
— Pourquoi pas, l’idée me paraît bonne, as-tu bien dormi cette nuit, Inès ?
— Pas très bien.
— La cause, je peux la connaître ?
— Les boutons de mon chemisier tournaient dans ma tête.
— Je comprends, c’est normal, tu as eu trop de mal à défaire les deux autres.
— Tu aimes la plaisanterie.
— La vie, il faut la concevoir avec de l’humour, autrement elle paraît difficile.
— D’humour et aussi d’amour.
— Surtout à deux, c’est plus facile.
— Comme tu sais bien parler !
— Il ne faut pas que parler, je sais aussi agir, l’instant se trouve alors plus agréable.
— En entendant ces mots, je peux peut-être espérer une belle histoire.
— Rien qu’une belle histoire, j’en connais. Si tu veux, je t’en raconterai une samedi soir.
— Une petite seulement, j’apprécierais autre chose.
— Alors, il faudra que je cherche ce qui pourrait t’intéresser, il me reste quelques jours pour réfléchir.
— En t’écoutant, tu as des ressources, de l’imagination, j’accepte le tout ! Je suis impatiente d’arriver à samedi soir.
— Moi aussi, mais avant, je dois te quitter, je n’ai pas encore mangé. Je te souhaite une bonne nuit, gros bisous.
— Merci Éric, des bisous pour toi aussi.
Samedi allait être une grande soirée d’après ce que j’avais cru comprendre. Elle croyait que j’habitais à Metz. Avant que je reparte, j’aurai peut-être l’occasion de connaître son appartement.
Après son coup de téléphone, Inès croyait avoir décroché l’âme sœur, mais il ne fallait pas aller trop vite. Je ne voulais pas me faire prendre au piège. J’avais toujours un peu d’appréhension avec les femmes divorcées, avant de connaître vraiment le fin mot de son histoire, même si ce samedi, il allait peut-être se passer un rapprochement intime.
Après avoir raccroché, Inès réfléchit sur le déroulement de la soirée. Elle se dit : « Je vais faire un peu de ménage pour le cas où la nuit se passerait à deux, je vais prévoir le petit déjeuner pour le matin, c’est plus fort que moi, il me plaît trop. Attendre jusqu’à samedi soir, cela va être long ! Entre temps, je lui téléphonerai pour lui donner l’heure de notre rendez-vous. Je pense à un restaurant asiatique, cela me plairait bien, en espérant que cela lui convienne. Je lui demanderai à ce moment-là ».
Le lendemain soir, Inès eut une envie folle de l’appeler, mais elle s’y abstint, il ne fallait pas qu’il croie qu’elle était « pot de colle ». « Je vais seulement penser à lui. Cela va me faire du mal, si j’entends sa voix, cela sera encore plus intense », pensa-t-elle. De tous les hommes qu’elle avait connus, c’était le premier qui lui faisait autant tourner la tête. Elle espérait ne pas être déçue, il fallait qu’elle se contrôle. Il ne s’était encore rien passé entre eux mais elle ressentait déjà de l’amour.
Ce même soir en rentrant à son hôtel, Éric eut une petite pensée pour Inès, mais sans plus. Ce ne fut que le jeudi soir, toujours vers 21 h, qu’il reçut son appel.
— Bonsoir, Inès. Il faut que je m’arrête, je reviens de mon intervention qui a été plus longue que prévu, je te rappelle, le temps de trouver un endroit pour me garer.
Il s’était passé plus d’un quart d’heure avant que je puisse la joindre. L’appeler de la voiture, la communication durerait moins longtemps.
— Bisou, belle blonde. Comment vas-tu ?
— Bisou, mon grand brun qui m’empêche de dormir.
— Tu connais un remède vraiment efficace ?
— Oui, je te le dirai samedi soir. Une petite question : aimes-tu manger asiatique ?
— Je raffole de cette cuisine, tu sais la faire ?
— Non, en matière de cuisine je suis assez limitée. J’arrive à me débrouiller mais pour cette spécialité, je fais confiance à ceux qui l’ont apprise. Je connais une adresse renommée, ça ne te contrarie pas ?
— Non pas du tout je te fais confiance, pour une fois, une femme va me guider !
— Tu ne l’as jamais été ?
— Non. Pour te rassurer, c’est la première fois qu’une femme prend l’initiative d’un restaurant.
— Tu en as fait beaucoup, des invitations ?
— Tu te doutes que tu n’es pas la première. À mon âge, j’ai connu des aventures qui ne se sont pas très bien passées, c’est pour cela que je suis toujours indécis quand une femme me fait des avances.
— Éric, je te comprends avec ton physique, tu dois avoir l’embarras du choix.
— Si on veut appeler ça comme ça, c’est là qu’il faut faire une sélection, je pense que tu as certains critères.
— Que certains ?
— Il faudra que j’élimine les mauvais pour en faire une moyenne. Non, je plaisante ; tu es belle, tu me plais.
— Alors, j’ai toutes mes chances.
— Oui, pour m’amener au restaurant.
— Que pour cela !
— Nous verrons, pour sûr, tu me donneras l’adresse pour nous retrouver samedi.
— Je suis déjà heureuse de passer une soirée avec toi.
— Pour moi aussi, une compagnie aussi agréable et charmante n’est jamais déplaisante, je te quitte pour ce soir avec plein de bisous, comme tu as de la chance, partout !
— Éric, je ne sais pas si je dois te le dire ce soir, je crois que je vais t’aimer, alors je t’envoie plein de baisers.
Éric reprit la route en se disant : « pour samedi soir, c’est dans la poche, elle s’accroche. Il ne faut pas que je fasse de gaffes sur mon adresse, surtout ne pas prendre mon autre téléphone en espérant aussi qu’elle n’ait pas un appartement dans un quartier proche du mien ».
Pour l’instant, Éric rentrait, demain matin direction Metz pour des mises au point et reprendre du matériel.
C’est en soirée toujours vers 21 h qu’Inès l’appela.
— Éric, bonne journée ?
— Oui, et toi, tout s’est bien passé ?
— Les journées sont longues en attendant samedi soir.
— Tu as l’adresse du restaurant ?
Après avoir donné l’adresse et l’heure du restaurant, Inès lui dit :
— On se retrouve à proximité. Tu connais mon véhicule, j’attendrai à l’intérieur. Je sais que les femmes sont toujours en retard !
— Moi, je respecte les heures.
— Tu fais exception à la règle, nous verrons.
— Écoute, comme c’est moi qui vais te guider, rejoins-moi devant mon appartement. Il y a une cour, le samedi beaucoup de places sont libres, je t’attendrai en bas, à la même heure et nous prendrons ma voiture.
Éric nota son adresse.
— Tout est parfait. Alors, à demain soir.
Enfin soulagé de connaître son adresse qui se trouvait sur un extérieur de Nancy, La Neuve ville, Éric habitait à Laxou à l’autre bout de la ville. Si elle voulait que je la rejoigne devant son appartement, elle avait une idée en tête.
Inès venait d’avoir une journée exagérément longue avec des clientes compliquées, enfin la fermeture.
À l’appartement, rien n’avait été laissé au hasard, elle avait pris soin des moindres détails. Après sa douche, comment allait-elle s’habiller ? Le plus simplement, mais pour la suite il lui fallait le plus facile. Un jean moulant, un chemisier à boutons (pour rappeler leur première rencontre), une veste en toile ; quant aux chaussures, elles seront à talons hauts, monsieur devrait aimer. Elle avait remarqué qu’il avait un certain goût pour les vêtements féminins.
L’heure décisive arriva, Éric se rendit à l’adresse indiquée, le GPS est utile dans ces cas-là.
Le quartier avait l’air résidentiel, l’immeuble de quelques niveaux avait un parking où de nombreuses places étaient libres. Éric arriva pile à l’heure donc madame, selon ses dires, devait respecter les horaires, nous allons le savoir rapidement. Malgré la nuit tombée, avec l’éclairage des lampadaires, il ne devrait pas tarder à la voir arriver. Dans un des rétroviseurs il distingua la silhouette d’une femme, plus elle se rapprochait plus cela ne faisait aucun doute, c’était bien elle, il sortit de sa voiture.
Inès reconnut la voiture et d’un pas assuré la rejoignit. Quand elle vit Éric sortir de la voiture puis se diriger vers elle, son sang se mit en ébullition ; rien n’allait la retenir. Elle se jeta sans un mot dans ses bras qu’il tendait pour les refermer, ce ne fut pas une simple bise mais leurs lèvres ne pouvaient plus se séparer rejointes par leur langue, ce fut un long moment agréable.
Quelques minutes plus tard.
— Éric, je suis désolée mais je ne pouvais plus attendre. Ne crois pas que je sois une femme trop directe, mais j’avais tellement envie de cette rencontre, mon cœur s’est emballé.
— Cela me fait plaisir de pouvoir te consoler de cette façon, nous ne sommes plus des adolescents, il y a des principes qui sont à oublier.
— Ne restons pas sur le parking, nous avons mieux à faire. Je vais prendre ma voiture.
— Comme tu veux, je n’espère pas avoir peur avec une femme au volant.
Inès se retourna face à lui et de nouveau leurs lèvres se rencontrèrent.
— Je ne voudrais pas gâcher une si belle soirée et !
— Et ! Tu ne continues pas ?
— Je veux parler du restaurant.