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Bernard, homme au physique attirant, déménage, avec sa compagne, Nelly, à Saint-Dié-des-Vosges pour des raisons professionnelles. Féru de pêche, il se rend régulièrement à l’étang Bertrand et y passe des heures. Malheureusement, un mardi, alors que l'endroit est désert, son corps inerte est retrouvé dans l'eau, laissant planer le doute sur un possible meurtre. Est-ce un crime passionnel ou un règlement de comptes lié à son travail ?
Richard Sylar nous invite au cœur d’une enquête longue et compliquée où s’entremêlent passion, trahison et suspense.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Après
Le lacet du Donon,
Richard Sylar demeure dans son sillage et nous propose une nouvelle aventure policière palpitante dans
Un pêcheur retrouvé noyé.
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Richard Sylar
Un pêcheur retrouvé noyé
Roman
© Lys Bleu Éditions – Richard Sylar
ISBN : 979-10-377-6308-2
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Du même auteur
- Se sentir bien au Maroc, Le Lys Bleu Éditions, 2020 ;
- Le parfum de l’étoile, Le Lys Bleu Éditions, 2020 ;
- Le lacet du Donon, Le Lys Bleu, Éditions, 2021.
Cet ouvrage est une œuvre de fiction. Les personnages sont une pure invention. Lorsque l’auteur fait allusion à des organismes ou des lieux ayant réellement existé, c’est tout simplement pour mieux intégrer l’action dans la réalité historique sans causer de préjudices à la société.
En début d’après- midi, Sylvain, professeur EPS dans un collège, doit se rendre dans un centre de contrôle technique, pour prendre un rendez-vous pour sa voiture. Il choisit de s’y rendre à pied. Cet établissement, qu’il connaît bien, se situe à peine à deux kilomètres de chez lui. La date et l’heure de la visite sont décidées par Baptiste, le fils du responsable du centre. Sylvain repart et rencontre Manu, le patron de cette station de contrôle, au niveau de la route d’accès. Celui-ci s’arrête pour lui demander.
— Sylvain, le rendez-vous te convient ?
— Je me suis arrangé avec ton fils, pas de soucis.
À ce moment-là, venant du côté où se situent des étangs, une voiture arrive rapidement. Au volant d’une 208 noire, une femme à la chevelure foncée tourne bizarrement la tête à notre hauteur, comme si elle ne voulait pas être reconnue.
Sylvain fait une remarque.
— Une dame pressée.
— Comme beaucoup de femmes. Je te laisse, Sylvain, normalement, je dois avoir un client.
— Je vais continuer ma promenade vers les étangs, il fait bon, l’endroit est paisible.
Tranquillement, Sylvain arrive à proximité du lieu où se trouvent plusieurs de ces étangs. Aujourd’hui mardi, il me semble que les pêcheurs ont déserté les lieux, ou ils savent que la météo n’est pas propice pour pêcher. En avançant, un peu cachée, masquée par la végétation, je distingue une voiture utilitaire. Certains jours, ils sont nombreux autour de ces étangs, pour certains, c’est un moment de détente. Il faut dire que tout est fait pour eux. Les berges pour s’installer sont bien entretenues, avec des endroits ombragés ainsi qu’une bonne route d’accès.
En se rapprochant, Sylvain ne voit personne. Pourtant il aperçoit du matériel de pêche et un siège trépied à bonne distance de l’eau pour pêcher. En arrivant à la hauteur du véhicule, Sylvain n’en croit pas ses yeux. Masqué par des buissons, un homme se trouve inerte dans l’eau, presque immergé, la tête et le devant de son corps sont face au fond, il n’y a pas de doute, il a dû se noyer. Comme il ne bouge plus, il est inutile de se jeter à l’eau. Immédiatement, Sylvain s’empresse de faire le 18 des pompiers. Le contact pris, la personne de la régulation, après avoir posé les questions d’usage, me demande de ne pas m’approcher du corps. Cinq minutes se sont passées quand arrivent un véhicule des pompiers suivis d’un autre équipé d’un zodiac sur une remorque, derrière eux une voiture de la police nationale.
À la vue du noyé situé à deux mètres du bord n’atteignant pas une hauteur d’eau d’un mètre, deux pompiers équipés de cuissardes vont se mettre à l’eau, une gaffe suffit pour rapprocher et extraire le corps de l’étang, à l’aide de deux sangles, la sortie de l’eau pourra se faire sans grandes difficultés, avant de le poser sur le sol. Avant cette opération, un fonctionnaire de police prenait des photos pour comprendre ce qui était arrivé au pêcheur. Pendant ce temps, un autre policier sur les lieux prend ma déposition avec une explication simple.
— Je viens souvent dans cet endroit, je retrouve des pêcheurs habitués en faisant mon jogging, c’est l’occasion de dialoguer un peu avec. L’endroit est agréable et tranquille, mais j’avoue qu’aujourd’hui, ce surprenant drame est choquant.
— Vous connaissez ce pêcheur ?
— Non, c’est la première fois que je le vois, le véhicule utilitaire aussi.
— Vous nous avez appelés immédiatement.
— Aussitôt que je l’ai vu. L’heure, je ne la connais pas, je ne l’ai pas consultée sur mon portable. Ce que je peux vous dire, c’est que je me suis arrêté avec Manu avant d’arriver ici. Il avait un client pour un contrôle technique à quatorze heures. De là, j’ai dû mettre normalement, dix à quinze minutes en marchant, pour arriver à cet endroit. Je suis à votre disposition, s’il vous faut des compléments.
— Il en est fort possible, merci de votre collaboration, vous pouvez disposer.
Un périmètre de sécurité fut mis en place à l’aide de rubalise, pour éviter toute intrusion dans la zone située autour de l’endroit où se trouve le pêcheur, pour éviter de détruire les traces des différents indices qui sont à exploiter. Ce pêcheur devait certainement être assis sur sa chaise pliante, puis il s’est retrouvé dans l’eau en bordure du rivage, le pourquoi et le comment devront être élucidés. Un membre de la PTS, police technique et scientifique, Claude, arriva avec deux officiers et un médecin légiste pour les premières constatations. Un des officiers observa des marques de talons fins de femme, proches de l’emplacement du siège du pêcheur. Il s’adressa au policier de la scientifique.
— Claude, vous ferez les empreintes des talons.
— Oui, mais avant, je termine, avec le légiste, mes observations sur la mort qui a été provoquée par noyade dans les deux heures précédentes. Le médecin ne peut pas se prononcer avec plus de précisions sur les causes de ce décès. Il a dû se produire aux alentours de douze heures, douze heures trente. La température de son corps, malgré qu’il ait été retrouvé dans l’eau, est encore élevée. Il faut faire une autopsie.
L’officier appelle le procureur pour qu’il décide de la marche à suivre.
— Monsieur le procureur, nous sommes sur une noyade. Un pêcheur vient d’être retrouvé dans un étang environ à deux mètres du rivage. Il devait être assis sur son siège qui est toujours en place, une canne à pêche est posée au sol, lui est retrouvé dans l’eau, ce qui me semble assez étrange pour un pêcheur expérimenté, au vu du matériel dont il disposait, il était loin d’être un novice, c’était plutôt un passionné averti, cette noyade me semble étrange.
— Faites-le transférer à l’IML de Nancy par un service compétent.
— Merci, monsieur le procureur.
Ensuite, madame la commissaire est avisée de ce qui s’est passé en bordure d’un des étangs de la pêcherie.
Pendant ce temps, le lieutenant Daniel, l’autre OPJ, se chargeait de trouver l’identité du noyé en fouillant ses poches. Un téléphone portable s’y trouvait, mais avec les dégâts de l’eau, il était inexploitable dans l’immédiat ; seul le laboratoire de la police pourrait s’en charger. Les papiers d’identité, ainsi qu’un badge d’entrée d’un grand centre de distribution se trouvaient dans la boîte à gants du véhicule. Dénommé Bernard, âgé de quarante-cinq ans, résidant dans un hameau de Saint-Dié, son adresse était prise sur la carte grise du véhicule.
Les OPJ se rendirent à l’adresse relevée sur la carte grise du véhicule, pour prévenir, éventuellement, la femme ou une personne de la famille. Sur la boîte aux lettres, deux noms, celui de Bernard et le nom d’une femme, Nelly. Personne ne se présenta à l’appel des agents, une voisine s’avança.
— Messieurs, Nelly est au travail, elle est infirmière aux urgences de l’hôpital.
Ils partirent pour l’avertir de ce qui venait de se passer.
À l’hôpital, en sa présence, les OPJ demandèrent un endroit discret.
— Madame Nelly, bonjour. Comme nous l’avons vu sur votre boîte aux lettres, vous ne portez pas le même nom que Bernard, vous êtes…
— Je suis sa compagne depuis quatre ans.
— Nous n’avons pas une très bonne nouvelle à vous annoncer.
— Vous savez, dans le service où je suis, nous sommes préparés à rencontrer des situations dramatiques. Je vous écoute.
— Nous avons retrouvé Bernard à proximité de sa canne à pêche, noyé dans un étang.
— Il s’est noyé ou on l’a noyé ?
— À votre tour, vous nous posez une question. Vous semblez ne pas être étonnée, en disant : « Ou on l’a noyé ». Nous ne pouvons pas nous prononcer sur ce drame, l’IML nous en dira plus. Il serait souhaitable que vous passiez au commissariat. Je vous présente toutes mes condoléances. Nous restons à votre disposition.
— Je vais avertir mon responsable, je vous rejoins avec ma voiture.
Pendant ce temps, le véhicule de type utilitaire était observé. Il semblait servir à plusieurs usages, équipé de rangements pour du matériel de pêche plutôt haut de gamme, des fixations en hauteur pour les cannes faisaient gagner beaucoup de place. Au sol, en observant bien, une couverture épaisse était encore étendue et froissée, avec certaines traces suspectes parsemées de cheveux et de poils de plusieurs couleurs. Des analyses ADN pourraient en dire plus, si des doutes subsistaient à l’autopsie. Le matériel de pêche fut rassemblé et déposé dans le véhicule. Un transporteur, équipé d’un plateau, fut convoqué pour évacuer celui-ci et le mettre en lieu sûr. Des scellés allaient être mis à la dépose du véhicule pour éviter toute intrusion susceptible de polluer de futurs prélèvements pouvant servir à des tests complémentaires.
Le service de police, ainsi que les pompiers attendaient la venue de la voiture funéraire pour transférer le corps à l’institut médicolégal de Nancy.
Un an plus tôt, Bernard venait d’accepter une promotion. Il devenait cadre dans la même société, mais il fallait déménager dans un autre dépôt qui se situait à Saint-Dié-des-Vosges. Sa nouvelle activité serait surtout de nuit. C’était un sacrifice un peu forcé qui avait des avantages financiers non négligeables. Dans le foyer, avec sa compagne, il formait un couple non marié, elle, infirmière en milieu hospitalier. Il n’y aurait aucun problème de reclassement. À leur arrivée, un poste lui fut proposé de suite à l’hôpital au service des urgences, le même que celui qu’elle occupait dans un hôpital de Bourges.
Pour ce couple, c’était la solution toute trouvée pour s’éloigner de cet endroit et éviter toutes sortes de conflits conjugaux. Nelly, femme d’un physique agréable, bien proportionnée, aux cheveux blonds mi-longs, légèrement bouclés, un visage rayonnant sublimé par des yeux bleus. Ce couple semblait très uni, mais les apparences peuvent être trompeuses. Bernard, grand amateur de pêche, ne tarda pas à prendre contact avec une société locale. Un véhicule utilitaire moyen fut acquis pour se rendre au travail et également pour transporter l’encombrant matériel de pêche, ce qui n’empêcha pas Bernard de mettre des couvertures, prétextant qu’il pouvait éventuellement faire une sieste tout en regardant le bouchon flotter.
Nelly regarda tout cet équipement.
— Tu veux transformer le véhicule en camping-car ! Comme tu as de la suite dans les idées, son utilisation en couchette pourrait être utile, dans bien des occasions. Il ne faudrait pas te connaître, je me trompe ?
— Nelly ! Ne regarde pas toujours le côté interdit.
— Pour toi, il n’existe pas. C’est naturel !
— Tu n’aurais pas un caractère de jalouse ?
— Non, pas du tout, mais je suis réaliste, le passé existe. Nous avons vu ce que cela a donné. Alors maintenant, ma confiance a des limites. Ce qui me préoccupe est qu’il n’y ait pas de problèmes entraînant des règlements de comptes graves.
— Tu sais très bien que cela n’est que pour la pêche.
— Nous en reparlerons plus tard.
Bernard était un homme au physique attirant. Avec des cheveux blond foncé ondulés et un visage souriant, bronzé par les heures passées au bord de l’eau, il ne passait pas inaperçu. Sa taille de 1,75 mètre, avec son air sportif. Il était le modèle pour beaucoup de femmes qui voulaient être entourées de ses bras, mais pas que ! De près, les problèmes s’aggravaient, ses yeux bleus envoûtaient les femmes qui se noyaient dedans. Lui, son handicap était qu’il ne savait pas repousser leurs avances, même celles de femmes mariées, et cela se terminait par créer des problèmes avec les maris. En société, il commençait à être mal vu par les hommes, et également par les femmes qui devenaient jalouses entre elles. Il n’avait pas besoin de se fatiguer à séduire, les femmes venaient à lui, après il décidait tout simplement de les accepter, ou non. Dans la plupart des cas ce n’était pas non. Sa compagne s’y résignait, mais elle commençait à se lasser de cette situation. Malgré le changement de région… elle avait eu un peu d’espoir, mais rien n’y faisait, il était l’aimant permanent qui attirait, il était trop beau !
La maison louée se trouvait à l’écart de Saint-Dié, proche de l’hôpital où travaillait Nelly. Leurs voisins, un couple sans enfants, plus jeunes, étaient très accueillants. Le mois suivant leur arrivée, ils étaient invités à un barbecue. La femme, Anne, trente-six ans, de taille moyenne, aux formes bien dessinées, cheveux longs noirs, était très attirante. Elle ne passa pas inaperçue aux yeux de Bernard, de même pour elle, qui avait repéré le physique de son voisin. Ce repas en plein air se déroula le plus simplement du monde, avec quand même des regards insistants entre Bernard et Anne. Bernard faisait très attention, il ne fallait pas qu’il se fasse remarquer, surtout par Nelly qui connaissait son manège… jusqu’au moment où ils se croisèrent à l’abri des regards. Bernard et Anne, par le biais d’une conversation, savaient, l’un comme l’autre, que le lundi, elle ne travaillait pas.
— Anne, lundi matin, dix heures, tu me suis !
— OK.
Une autre aventure allait démarrer pour Bernard qui ne pouvait pas se passer de conquêtes. Bernard connaissait déjà toutes les routes des alentours ainsi que les petits parkings qui ne pouvaient contenir que deux véhicules, évitant ainsi d’être dérangés par d’autres. Il n’avait pas peur de se faire repérer par son véhicule, il venait récemment de l’acheter.
Anne sortit de sa voiture, en face de lui, il put s’inonder de sa beauté sans être observé par le mari de celle-ci, ou le regard de sa propre femme, Nelly, qui avait toujours l’idée qu’une femme pouvait attirer son mari, ou plus exactement de son compagnon comme un aimant, incapable de repousser, mais dans bien des cas, la situation était inversée. Vêtue d’une robe croisée fermée sur le devant par une simple ceinture, elle se jeta contre Bernard. Sans protocole, leurs lèvres commencèrent à faire connaissance, en quelques secondes, les mains de Bernard étaient déjà au travail, elles palpaient toutes les formes de ce corps qui lui faisait tant envie. Bernard ouvrit la porte coulissante du Jempy où se trouvait, au sol, une épaisse couverture, puis il attrapa un coussin placé sur les sièges avant.
Pas besoin d’explications ni de mode d’emploi. Tous deux s’allongèrent et commencèrent l’amour qu’ils avaient senti venir dans une simple réunion de voisinage. Avant de se séparer, les numéros des portables furent échangés. Les organisations des rencontres suivantes allaient être de plus en plus fréquentes, tout en restant discrètes, afin que personne ne puisse imaginer que de telles rencontres existaient. Par la suite, d’autres rendez-vous étaient au bord de l’étang, où Bernard exerçait l’un de ses plaisirs préférés : la pêche.
Anne se trouva éprise de Bernard, elle avait du mal à le regarder dans les réunions de voisinage, à tel point qu’elle cherchait toujours un prétexte pour éviter de se retrouver en face de lui. Elle trouvait toujours quelque chose à faire, elle était envoûtée. Bernard le voyait, il savait ce qu’elle ressentait. Ils étaient impatients de se retrouver. Cela paraissait long, tout devenait compliqué en dehors de leurs rencontres qui étaient de plus en plus intenses. Pour se rencontrer, il fallait jouer d’une certaine stratégie, jusqu’au jour où ils décidèrent tous les deux d’arrêter de se faire du bien comme du mal.
Anne culpabilisait envers son mari, elle avait du mal à l’affronter de face dans une discussion. Toujours mentir lui devenait insupportable. C’était la première fois, depuis qu’elle était mariée, qu’elle trompait son mari. Avec du mal, elle réussit à mettre de côté et oublier ce passage, d’une tentation qu’elle trouvait stupide, le plus dur c’était son proche voisin qu’elle voyait souvent par la force des choses, mais il fallait se résigner à effacer cette aventure.
Tout semblait normal pour Bernard, jusqu’au jour où il chercha un salon de coiffure. Pour plus de facilité et de places de stationnement, il en choisit un dans une zone commerciale. À son entrée, après lui avoir demandé ce qu’il désirait, une femme, plutôt sublime, brune aux yeux noisette, l’invita à s’asseoir dans un fauteuil. Sa silhouette, plus que bien faite, lui donna de suite une idée d’interdit. À son tour, la coiffeuse jeta discrètement un regard rapide sur son client : « Qu’il est bien fait, avec de belles fesses, son teint bronzé lui donne une attirance qui me transforme ».
Pour Bernard, le miroir devenait son complice, ses faits et gestes, ainsi que ses mouvements harmonieux, animaient ses rondeurs. Rien n’échappait au regard de Bernard, il constata également que ses mains n’avaient pas d’alliance. Il allait lancer une approche, mais il n’en eut pas le temps.
— C’est la première fois que vous venez, je ne crois pas vous avoir déjà vu. Ma mémoire ne me fait pas défaut, surtout pour des événements aussi exceptionnels.
— Je ne pensais pas être un homme exceptionnel. Je confirme, c’est la première fois que j’entre dans votre salon. Je ne suis vraiment pas déçu de rencontrer, une charmante coiffeuse aussi intentionnée à mon égard.
— Merci, tout le plaisir est pour moi. Je vois beaucoup d’hommes, mais vous êtes l’exception. Je suis peut-être un peu directe, mais je sais apprécier ce qui est beau.
— Merci, je n’imaginais pas, en entrant, combler une femme par ma présence. Je ne dois pas craindre pour ma coupe ?
— Brigitte.
— Bernard.
Brigitte ne perd pas le nord, elle sait ce qu’elle veut, et surtout elle ne veut pas perdre l’occasion qui se présente à elle.
— Le plus du plus pourrait se passer devant un verre, à la sortie ! Qu’en pensez-vous ?
Où suis-je tombé ? On ne me l’avait jamais fait. Pour du direct, c’est du direct. En quelques minutes, on me propose un rencard.
— L’invitation est enregistrée. Pour quelle heure ?
— Aujourd’hui ! Je termine à seize heures.
— Alors, dans peu de temps. Le plus simple est que je t’attende.
— OK, il te suffira de me suivre.
Brigitte sent un moment heureux approcher.
— Je pense que ce n’est pas hors de ma portée, je te suivrai.