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Nadège Ribeiro dévoile un fragment poignant de son histoire personnelle. Chacun affronte ses propres défis, ses peines uniques. Pour elle, la plus déchirante demeure celle qu’elle relate, une maternité devenue une blessure irréparable. À travers ces lignes, elle espère offrir un réconfort et une solidarité aux femmes qui se sentent seules dans leur douleur. Cet ouvrage dépasse le simple témoignage, il incarne sa propre thérapie.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Au départ passionnée par les thrillers,
Nadège Ribeiro a découvert les ouvrages d’auteurs français tels que "JC Grangé ou M. Chattam", élargissant ainsi sa palette littéraire. Après plus de deux années tumultueuses, elle a entrepris d’écrire pour partager ses tourments.
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Seitenzahl: 52
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Nadège Ribeiro
Stérilisation féminine
Chacun son combat
© Lys Bleu Éditions – Nadège Ribeiro
ISBN : 979-10-422-3696-0
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À mes enfants
À mon mari
Ce récit est mon histoire.
Du moins, une petite partie de mon histoire.
Chacun son combat. Chacun ses peines.
La plus douloureuse de ma vie à ce jour, est écrite dans ce livre.
J’ai mis du temps à comprendre et surtout à accepter mes sentiments.
J’ai mis encore plus de temps à les écrire.
Certaines émotions retranscrites ici m’ont renvoyée vers des moments ou des émotions que je souhaiterais oublier.
Ils sont comme une blessure qui ne se fermera jamais.
J’espère, au travers de mon histoire, réussir à faire ressentir ce que j’ai pu éprouver.
et ce que j’espère par-dessus tout, c’est que si des femmes sont passées par des émotions similaires, elles se sentent moins seules.
Que si les familles de ces femmes lisent ce récit, elles comprennent ou essaient au moins, et accompagnent les mamans.
Ce récit est mon histoire.
Une thérapie, MA thérapie.
J’ai grandi, évolué, et je me suis construite à travers cette image que la grossesse ou tout ce qui touche à la maternité n’est que joie et bonheur.
Ce n’est pourtant pas mon ressenti personnel, j’ai la sensation que l’on m’a caché la réalité de la maternité et c’est triste, qu’en 2023 ce soit encore tabou de faire part de ce ressenti.
Je suis devenue maman en août 2021, soit il y a un peu plus de 2 ans au moment où je commence ce livre.
Et j’ai récemment pris conscience que depuis 2 ans, ma vie ne se résume qu’à ce rôle.
Je ne suis plus qu’une maman.
Je ne suis plus rien d’autre.
Je n’existe qu’au travers de mes enfants.
Je ne vis que pour mes enfants.
Après 2 ans dans ce rôle, je ne sais plus ce qu’était ma vie avant leurs arrivées, qui j’étais avant.
Je ne sais plus qui je suis aujourd’hui.
Je suis épuisée physiquement, mais surtout émotionnellement par ce rôle.
Je m’étais promis une chose, on s’était promis avec mon mari de ne pas s’oublier.
Force est de constater que 2 ans plus tard, c’est un échec.
Mon mariage part en lambeau.
Je pars en lambeau.
Et c’est compliqué, terriblement compliqué, de se rendre compte, de reconnaître et surtout d’accepter que ce rôle de maman, me détruit moi.
Parce que oui, avant d’être maman, je suis moi.
Même si j’ai oublié ce que ça voulait dire, d’être moi.
Mes enfants sont comme une drogue.
Je les aime plus que tout au monde.
Mais lentement, à petit feu, moi je m’éteins, je disparais.
Ils me font du bien, m’apportent ma dose de bonheur, lorsque je les entends rigoler, que je les vois sourire, qu’ils sont contre moi, lorsqu’ils jouent et tant d’autres choses, puis la réalité reprend le dessus.
Les cris, les hurlements, les pleurs, les nuits trop courtes, les maladies, l’organisation.
La charge mentale.
Et là, l’angoisse, la tristesse, la fatigue, la colère, le manque de temps… Tout reprend le dessus.
Ma dose est déjà finie. La réalité me rattrape.
Et toutes les raisons pour lesquelles je ne voulais pas d’enfants me sautent à la gueule.
J’ai 33 ans, et dans quelques jours, je me fais stériliser.
La stérilisation à visée contraceptive.
Plus communément appelée une ligature des trompes.
C’est ma décision et je suis sûre de mon choix.
J’ai pris cette décision quelques jours après avoir découvert ma seconde grossesse, en mars 2022.
À quelques jours de la date fatidique, je suis plus que sûre de ma décision.
Parce que : être enceinte c’est trop dur.
Accoucher c’est trop dur. Être mère, c’est trop dur.
Néanmoins, je ne peux m’empêcher d’avoir ce pincement au cœur, en me disant que plus jamais, je ne vivrai tous ces moments en lien avec un bébé.
Le paradoxe de l’être humain ?
C’est la première fois que je vais être hospitalisée.
La première fois que je vais être opérée.
J’ai survécu à deux accouchements, mais je suis terrorisée par cet acte médical.
Je fais l’autruche depuis que le rendez-vous est fixé, mais la date approche, et je n’ai plus trop le choix que d’y penser.
J’ai attendu le dernier moment pour effectuer tout mon dossier administratif pour cette hospitalisation.
J’ai peur de ne jamais me réveiller. J’ai peur de mourir.
J’ai peur de faire une réaction allergique à l’un des produits que l’on va m’injecter.
J’essaie de m’occuper pour ne pas y penser, mais lorsque je n’y arrive plus, j’ai la gorge nouée et les larmes qui me montent.
Bref, je suis terrifiée.
L’année dernière, le 31 octobre 2022, j’aurais dû être déclenchée pour accoucher de mon fils. Un an plus tard, je réalise cette opération qui va mettre fin à toute chance de procréation naturelle.
30 octobre 2023. Veille de l’opération.
Je ne sais toujours pas à quelle heure je suis sensée allée à la clinique ou je me fais opérer.
8 h 30, j’appelle la clinique pour en savoir plus.
Un texto ou un appel dont je serais destinataire est censé arriver aujourd’hui pour m’indiquer toutes les informations. Mais les chirurgiens peuvent changer les heures des opérations jusque 15 h 30, je dois donc patienter jusque 17 h.
J’aime m’organiser à l’avance.
Et déjà que cette opération m’angoisse, le fait de ne pas pouvoir m’organiser, de ne rien contrôler, augmente cette anxiété.
Je rappelle donc la clinique à 16 h 30. On ne sait toujours pas à quelle heure je dois me présenter le lendemain.
Nouvelle vague d’anxiété, mêlée à de la colère.