Théorie des relations internationales : conflits et migrations - Ousmane Sané - E-Book

Théorie des relations internationales : conflits et migrations E-Book

Ousmane Sané

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Beschreibung

Les relations internationales, ses conflits, ses crises et ses résolutions : voilà sur quoi l'auteur veut informer le lecteur !

Les crises politiques et économiques ont provoqué une ruée clandestine vers l'Europe de certaines populations. Ces immigrés clandestins sont des minorités qui sont victimes de la xénophobie et de racisme. Mais ces minorités et les autres qui se trouvent dans des difficultés sont défendues par d'éminentes personnalités.
Malgré les difficultés rencontrées par la plupart des Etats africains, le Rwanda reste un modèle de développement économique en Afrique depuis la sortie du génocide de 1994, grâce à la politique efficace du président Kagamé. Le Sénégal joue aussi un rôle de leader dans le cadre de la diplomatie politique et militaire dans le continent. Ce leadership est matérialisé par les interventions politico-militaires pour le maintien de la paix dans le continent. A travers de ces missions, un capitaine sénégalais Mbaye Diagne s'est illustré par son humanisme et sa bravoure. Le Sénégal compte également des guides religieux diplomatiquement influents qui jouent leur partition dans les relations entre le Sénégal et certains pays.
Dans cet ouvrage, l'auteur met en exergue la place de l'Afrique dans les relations internationales, avec ses multiples conflits et leurs résolutions, ensuite il visite les actions de maintien de la paix ainsi que la manière dont les organisations internationales interviennent pour les règlements des conflits et en fin, il met l'accent sur l'impact de la Covid 19 sur les migrations.

Dans cet ouvrage, la place de l'Afrique dans les relations internationales est soulignée par Ousmane Sané.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Ousmane Sané - Chercheur en Relations Internationales spécialisé en gestion de conflits et diplomatie économique. Il est doctorant à Horizons university Paris, titulaire d'un Master 2 en relations internationales et diplomatie au CEDS (Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques de Paris). Diplômé de l'institut des hautes de défense nationale, diplômé en protocole diplomatique à l'EIPS de Paris, étudiant en PsychoCriminologie à l'E-Faculté de Psychologie et Psychanalyse. Diplôme universitaire Administrateur d'élections Paris 1 Panthéon Sorbonne (promotion 2018/2019) il a participé à l'exercice coalition 2018 de l'Ecole de Guerre de Paris.
Il dirige l’institut THALES Afrique (Institut de Recherche d’Etudes Politiques & Stratégiques) où il enseigne les relations internationales et la communication de crise.

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Ousmane Sané

THÉORIE DES RELATIONS INTERNATIONALES : CONFLITS ET MIGRATIONS

AVANT-PROPOS

Le temps change, les hommes aussi.

Fils d’un haut gradé de police, j’eus une enfance pas ordinaire du tout.

Après plusieurs années de récréations et bêtises répétitives,

Je suis envoyé à Mbour chez ma tante une femme d’une grande générosité paix a son âme !

Mon oncle Evagne se chargera personnellement du terrible « boy Dakar ». Il entama son projet avec rigueur. Dieu m’est témoin, je n’ai jamais vu une personne aussi sérieuse et généreuse.

Quelques années plus tard, j’eus envie de retourner à Dakar avec ou sans l’autorisation de mon père.

Je vendis mes livres au marché comme Jean Jacques Rousseau.

Produit de vente en poche, direction Dakar !

Je tairais les raisons de mon acte.

Je reconnais être un révolutionnaire comme un bon Nianthio.

Ma fugue ne dura pas longtemps car mon père me récupéra le même jour chez mon oncle, qui fut pendant de longues années mon idole et ami.

À bord de son véhicule de service, direction commissariat des parcelles assainies de Dakar ou des agents m’attendaient de pied ferme.

Dépassé  par mon cas, papa m’envoya à l’école du  camp Abdou DIASSE pour y achever mon cursus primaire. 

LE NDECKY SOUBATEL(correction matinale infligée aux élèves peu travailleurs)

Élève en classe de cm2  je restais sage et moins révolutionnaire.

Je me rappelle de monsieur Minquet pour qui je fus un fils,

Mais continuait de me servir un ndecky soubatel, chose que je ne comprenais pas malgré mes excellentes notes.

Il m’avoua plus tard qu’il le faisait sur instruction du colonel, commandant le GOD (groupe opérationnel de Dakar) du groupement mobile d’intervention de la Police nationale Sénégalaise.

Tout est dit, ce colonel fut l’ami intime de papa.

Je me rappelle de ces camarades qui se préparaient en conséquence pour recevoir le châtiment du maitre. Pour eux, ce fut non pas pour des problèmes de discipline,

Mais pour ces fameux exercices : quatre opérations, un problème.  

Je me rappelle de mon amie et sœur Fatou Mbaye Ndiaye qui un jour attaqua le maitre pour avoir copieusement frappé sa sœur jumelle. Quelle marque de courage et de solidarité !

Je me rappelle de mon ami Mbarguou Niang champion du Sénégal de Taekwondo mais également grand consommateur du ndecky soubatel.

Je me rappelle de mon ami Bassirou qui malgré ses menaces je refusais de donner mes résultats grand consommateur du ndecky aussi.

Je me rappelle de la très brillante Martine Ehemba qui restait bonne amie et coéquipière du génie en herbe.

Mais le climat fut toujours glacial dû à notre rivalité.

Je me rappelle de mon ami et frère  Salam Sow intelligent et petit consommateur du ndecky soubatel dû certainement au temps qu’il consacrait au foot.

Je me rappelle de Baye Dame Dieng artiste dans l’âme  mais  très grand consommateur du ndecky  que j’ai perdu de vue.

Je me rappelle du régime très strict  et trop militaire de cette école avec l’impressionnante levée des couleurs.

Je me rappelle de l’appréciation inamicale du directeur d’école malgré mes grands efforts  mettra sur mon bulletin de notes : « Monsieur le commissaire votre fils travaille bien mais il doit être redressé »

Ce qui me coûtera mon admission dans un établissement encore plus strict.

L’HYPOCRISIE 

Je me rappelle de cette personne qui dira à mon père : pourquoi lui achètes-tu une voiture ?

Je me rappelle de cette personne qui contestera farouchement mes vacances en France hélas sans suite.

Je me rappelle de ces hypocrites qui peuvent te moucharder pour une affection auprès de leur patron mais qui m’ont tourné le dos.

Je me rappelle de ces personnes qui n’ont jamais cru en moi et qui font les murs de mes locaux. 

Je me rappelle des larmes de déception de mon père me brandissant un rapport de son collègue et faux ami du renseignement l’accusant de protéger un de ses neveux.

Je me rappelle des services rendus à des gens qui ne valent pas un centime.

LA FIDÉLITÉ

Je me rappelle de Demba Ba le plus fidèle chauffeur de papa qui me protégera.

Je me rappelle de ces gens qui ont cru en moi et soutenu sans raser les murs.

Je me rappelle des échanges constructifs avec tata Oumou Sow, une femme généreuse discrète a l’image de son mari ; que la terre de Yoff lui soit légère.

À mes amis et frères (Mohamed L. Mbodji, Christian Tine, François N’dong, Ousmane Seck, Lamine Dieng, Ossem Diallo, Fallou Séne, Youssoupha Ba, Alhassane Niane, Boubou Traoré, Sylvie Badji, Thierry Badji, Mohamed Camara, Mansour Ndiaye, Bacary Moctar Sow, Louis Raphaël Borges, Michel Basse, Fallou Gueye, Pape Samba Dieye et Abdoulaye Ba) pour les bons moments. Puisse Dieu nous protéger.

DÉDICACE

Cet ouvrage est le fruit de plusieurs années d’études, d’échanges, de sacrifices, et de recherches.

Je voudrais avant tout rendre grâce à Dieu, à mon père un homme d’État et éducateur hors pair, qui s’est toujours battu pour la réussite de ses proches et amis. Un bon Nianthio !

À ma mère, une femme exceptionnelle, qui oublie ses problèmes pour ceux des autres !

À ma bien-aimée, ta présence à mes côtés est un don du seigneur !

À mon ami et frère Seyba

À mes oncles Landing Sané, Nazirou Sané, Adama Sane, Joseph Sané, Modibo Traoré et Djery fall que la terre leur soit légère mes prières seront éternelles.

À tonton Badou mon oncle ami et motivateur. Cher oncle, je suis peut-être une copie de ton tempérament de Bambara mais l’amour et l’affection sont inchangés.

À Nogoye Sané, Djilang Sané, Fatou Sané, Amy Sané, Mame Sané, et Gnilane mes regrettées tantes parties sans dire au revoir. Que la terre de Mbour vous soit légère

À madame Fatou Kaba pour les moments d’enseignement et d’éducation qui ont sans nul doute forgé l’homme que je suis devenu. Merci

Aux fidèles amis de papa, le commandant de police (ER) Mamadou Sylla Sy, Madicke Sarr, le colonel Kémo Cissé (ER), le commissaire Youssou Ndiaye, le commissaire de police divisionnaire Idrissa Cissé, directeur de la police judiciaire du Sénégal, le commissaire de policie divisionnaire de classe exceptionnelle Tamsir Diouf Diakhaté.

À Monsieur le juge Ousmane Kane, premier président de la cour d’appel de Kaolack.

À Messieurs les juges Kor Sene, et Amadou dionewar Soumaré

À Monsieur le procureur Baye Thiam.

À Monsieur le commissaire de police (er) Bassirou Dieye

À Monsieur le Professeur Mamadou Badji agrégé des facultés de droit, Recteur de l’université Assane Seck de Ziguinchor, sans lui, je n’aurais imaginé une vie académique aussi riche. Merci cher maitre !

À Monsieur l’ambassadeur Martin Pascal Famara Tine un grand frère et ami. Son soutien dans les moments difficiles m’a été d’une grande utilité.

À Monsieur le commissaire de police divisionnaire de classe exceptionnelle Saliou Diallo, ancien Directeur général de la police nationale sénégalaise, un homme courtois, élégant et très généreux.

À mes grands deux frères Bounama Faty et Amadou Goudiaby.

À mes sœurs, cousins et cousines Fanta, Maimouna, Madeleine, Fatou, Thierno, Ndeye Maguatte, Mamadou, Nazirou, Mme Seck Fatou, Mme Thioune Fanta, Oumou Awa Traoré, Pape Gueye, Kémo Traoré, les deux Penda (Traoré et Armah), Fanta, Sophie, Maty, Khadijatou, Nogoye Sané, Ndeye koté, Ndeye Ndao, Mamy Diallo, Mame Mareme, Mariama Goudiaby, Landing, Charlotte, Do et Ya Ndeye à qui je dis, la vie est remplie d’obstacles mais il faut y croire et l’amour que je vous porte est inestimable.

À un papa et ami, Évagne Oumar Goudiaby pionnier de l’ophtalmologie au Sénégal, arraché brutalement à notre affection.

À mon beau-frère Mbar Diouf (Johnny) parti à la fleur de l’âge. Paix à son âme

À Monsieur le commissaire de police divisionnaire de classe exceptionnelle (ER) Kéba Mané, un papa et ami. Je me souviens de son sourire d’ange gardien, de sa piété. Merci cher père !

À Monsieur le commissaire de police Mamadou Tendeng, un grand frère et ami qui prendra ma défense même dans l’erreur avant de me donner des conseils.

À Monsieur le commissaire de police divisionnaire Djibril Camara directeur de la police des étrangers et des titres de voyage du Sénégal un grand frère, ami et cousin pour sa loyauté à ma famille.

À Monsieur le commissaire de police Abdou Leye pour sa loyauté.

À Monsieur le commissaire de police Daouda Gadiaga pour ses conseils et sa loyauté.

À Monsieur le commissaire de police Ousmane Ndao pour sa loyauté et ses conseils.

À Monsieur le commissaire de police Modou Bop, commissaire spécial de l’aéroport international Blaise Diagne pour sa loyauté et les moments partagés auprès de papa.

À Monsieur le général des nations unies Ismaëla Sarr et son épouse Ndeye Bigué Ndiaye qui m’ont offert le plus beau cadeau.

À Monsieur le général de division aérienne (2 s) Jean Marc Journot, à Monsieur l’ambassadeur Carlos Carrasco, Représentant permanent de la Bolivie à l’UNESCO, au Professeur Kadiri, au Docteur Fouad Norah, au Docteur Amina Taïbouni, au Docteur Oumar Ba et à l’ensemble des professeurs du Centre d’Études Diplomatiques et Stratégiques de Paris de l’École Internationale du Protocole et du Savoir-Vivre et de Paris1 Panthéon Sorbonne.

À mes frères, amis et confidents Justin Faty, Famara Goudiaby, Christian Tine, Lamine Dieng et Ousmane Seck, Antonio Mendes, François Ndong.

Aux fantastiques mes frères de la grande muette : le capitaine Ibrahima Dieng, le capitaine Djibril Sall, le capitaine Mamadou Bar, le capitaine Badara Ndiaye, lieutenant Cherif Mouhamed Séne, le médecin lieutenant Ndeye Yacine Fall.

PRÉFACE

L’ouvrage de Sané Papa Ousmane sur la THÉORIE DES RELATIONS INTERNATIONALES : CONFLITS ET MIGRATIONS fait partie d’un sujet controversé dans le monde diplomatique actuel. L’espagnol Santiago Carrillo affirmait que le problème des migrations clandestines réside dans le fait que «le miel est au Nord et les mouches au Sud» et que, par conséquent, il est nécessaire d’apporter un peu de miel au Sud, pour éviter la tentation irrésistible des mouches. L’allégorie souligne que si nous voulons empêcher l’avalanche de migrants africains qui se déplacent principalement vers l’Europe, il est nécessaire de déplacer sur ce continent des sources de travail qui faciliteront la vie des Africains qui vivent - dans une large mesure - dans une extrême pauvreté, comme le souligne Papa Ousmane dans ses réflexions.

Le rôle des Organisations Internationales dans ce conflit entre les aspirants à une vie meilleure et les États d’accueil devra être redéfini. L’Union européenne débat de ce dilemme à la recherche de résultats qui tardent à venir.

La discorde frappe également les relations intra-africaines, comme celles entre le Mali et le Sénégal, comme le constate l’auteur.

En plus de ces maux, s’ajoutent des foyers de guérilla dans la région, comme le sombre groupe radical anti-occidental Boko Haram Sunni et d’autres groupes similaires, qui sont mentionnés dans le livre.

Les conclusions sont pertinentes et la lecture de cet ouvrage est vivement recommandée aux spécialistes des relations internationales contemporaines.

Dr. Carlos Antonio CarrascoDirecteur des séminaires du centre d’études diplomatiques et stratégiques de paris.

INTRODUCTION

Les relations internationales sont des liens de diverses natures que tissent les États, les organisations internationales publiques ou privées et les hommes, soit pour tirer chacun profit de l’autre, soit pour rendre service à l’autre. Les relations entre les différents espaces du monde ont connu de multiples évolutions suivant les périodes de l’histoire. Il ne s’agit pas dans cet ouvrage de faire l’historique des relations internationales. Pour mieux cerner les relations entre les États aujourd’hui, il serait nécessaire de remonter un peu le temps. Le contexte des relations internationales est lié principalement aux différents conflits auxquels le monde a été confronté.

Depuis la dislocation de l’union soviétique et de son empire au début des années 1990, les relations entre les États ont pris une nouvelle tournure. Selon PIERRE DE SENARCLENS (2006)1, les relations internationales se sont transformées depuis la fin de la bipolarisation dans la mesure où l’effondrement de l’union soviétique est intervenu dans un contexte de mondialisation. La chute du mur de Berlin, l’élargissement de l’Union européenne et la montée en puissance des Nouveaux Pays Industrialisés comme la Chine et l’Inde, du développement des échanges de diverses natures ainsi que l’essor des technologies de l’information et de la communication font partie des changements notés. Les États sont depuis lors interdépendants à cause de la mondialisation. 

Avec la fin de la bipolarisation du monde et le renforcement de la mondialisation, de nouveaux systèmes de coopération, des organisations intergouvernementales et non gouvernementales, des entreprises transnationales sont nés et ont complètement modifié les relations internationales. L’interconnexion entre les hommes et les différents espaces ont cependant donné naissance à de multiples crises à la fois économiques, sociales, culturelles et politiques. Ces différentes crises touchent presque tous les pays du monde, soit de façon directe ou indirecte.

Les conséquences des deux premières guerres mondiales ont servi de leçon aux hommes actuels. C’est une des raisons pour lesquelles des résolutions sont menées pour éviter une situation de non-retour. Cependant, l’Afrique reste le continent le plus touché par ces crises. Certaines de ces crises sont nationales tandis que d’autres touchent plusieurs pays qui ont du mal à s’entendre dans un certain nombre de domaines.

Les crises africaines sont les séquelles du passé colonial du continent qui a subi beaucoup d’injustices depuis la traite négrière jusqu’à la décolonisation. Malgré l’émancipation des pays africains, ces derniers continuent de subir la loi des pays occidentaux qui ne cessent de leur imposer un nouveau mode de colonisation dénommé « néocolonialisme ».

Malgré les multiples crises auxquelles l’Afrique est confrontée, les africains ont commencé à trouver eux-mêmes des solutions aux problèmes internes dans le cadre de l’Union africaine ou de la CEDEAO par exemple. C’est le cas de plusieurs crises qui ont été désamorcées par les pays membres de ces organisations régionales et sous-régionales ou par d’éminentes personnalités. Toutefois, certaines crises semblent dépasser ces organisations qui sont soutenues par l’ONU ou certains pays occidentaux, c’est le cas de la crise malienne.

Cependant, l’intervention de certains pays occidentaux et des nations unies est souvent fustigée à cause des sanctions à géométrie variable imposées par ces derniers.

Les problèmes économiques et sociaux auxquels les populations africaines, particulièrement jeunes, sont confrontées, les conflits notés en Afrique et dans certains pays asiatiques, sont à l’origine de la migration clandestine vers l’Europe. La question de l’immigration clandestine a divisé les pays membres de l’Union européenne. Ainsi la xénophobie et le racisme dont ces populations sont victimes en Europe ont poussé ces derniers à monter au créneau pour dénoncer ce manque de solidarité à l’égard de certaines minorités qui méritent une assistance en conformité avec le principe de la citoyenneté mondiale.

Dans cet ouvrage, il s’agira d’abord de voir la place de l’Afrique dans les relations internationales notamment avec les nombreuses crises notées dans le continent, leurs résolutions et la position diplomatique et militaire du Sénégal dans ces crises.

Ensuite, nous évoquerons le rôle des institutions internationales et régionales dans la gestion des crises. Dans cette partie, nous mettrons l’accent sur les interventions de l’organisation des nations unies et le fonctionnement de cette organisation, celles de l’union africaine, de la francophonie, les relations tendues entre les États-Unis et leurs voisins sud-américains et l’influence des grands hommes dans les relations internationales.

Enfin, nous parlerons de la question des migrations notamment de la gestion des migrants clandestins en Europe avec le problème de la xénophobie et du racisme qui est récurrent de nos jours et de la défense de ces minorités par des personnalités internationales.

1 DE SENARCLENS PIERRE, « Théories et pratiques des relations internationales depuis la fin de la guerre froide », Politique étrangère, 2006/4 (Hiver), p. 747-759. DOI : 10.3917/pe.064.0747. URL : https://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2006-4-page-747.htm

I. L’AFRIQUE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES

L’Afrique a depuis longtemps été marginalisée dans les relations internationales, elle a fait l’objet d’exploitation sans merci de la part des pays occidentaux comme ce fut le cas avec la traite des esclaves et de la colonisation européenne. Selon SINDJOUN LUC (2009)2, l’inclusion à égalité des différentes sociétés n’est pas la chose la mieux partagée par la science et le phénomène des relations internationales. Le phénomène des relations internationales n’a que tardivement pris en compte le continent africain, et la notion de relations internationales comme science n’a pas toujours donné lieu à une promotion de l’Afrique comme objet banal.

Depuis l’indépendance des pays africains, les crises ne cessent de se multiplier au sein du continent. Les crises les plus récentes sont celles du Sahel qui gangrènent aujourd’hui la stabilité politique et sociale du Mali, celle de la Côte d’Ivoire, le problème du Sahara occidental. Malgré les nombreuses crises notées, la diplomatie politique et militaire du Sénégal ainsi que la nouvelle trajectoire socio-économique prise par le Rwanda de Paul Kagamé donnent une image plus reluisante du continent à travers le monde.

1. La crise malienne

La République du Mali est un pays de l’Afrique de l’Ouest et un vaste État de 1 242 231 km2, frontalier de la Mauritanie, de l’Algérie, du Niger, du Burkina Faso de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et de la Guinée.

Le Mali est confronté à une crise qui date de 2012 et qui peine à trouver un dénouement heureux jusqu’à présent. Cette crise est liée à plusieurs facteurs à la fois internes et externes. Comme causes qui ont embrasé la situation politique de la République du Mali, nous avons particulièrement la dégradation de la situation politique du pays due au coup d’État militaire du 22 mars 2012. En effet, suite à ce coup d’État qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré, le régime de transition a du mal à mettre en place un régime capable de remettre le pays sur pied. Cet échec de la transition a entrainé un affaiblissement des institutions publiques et la dégradation de la situation sur l’ensemble du territoire national. Cette situation délétère du Mali, aggravée par les retombées de la guerre de Libye et la mort du leader de la Libye Mouammar Kadhafi en 2011 a provoqué le retour des combattants Touareg au Mali. Ces combattants ont été accueillis par le Président Amadou Toumani Touré à leur retour d’exil en Libye. Ces derniers ont été bien formés militairement et aguerris au métier des armes. « Retournés à leur base à Kidal, quelle ne fut la surprise de l’opinion nationale et internationale quand les « hommes bleus » attaquèrent, coup sur coup, dans le Nord Mali. Les villes commencent à tomber les unes après les autres, dans leur commandement. »3 Le pays est ainsi divisé en deux et les 2/3 du territoire national se retrouvent entre les mains des rebelles et le reste était sous l’emprise du pouvoir central. Cette partition du pays en faveur des rebelles est due au fait que les Touareg se trouvent être mieux armés que les soldats de l’armée malienne et aussi à cause du ralliement, des soldats Touareg qui étaient dans l’armée malienne, à la cause de leurs frères du Mouvement National de Libération de l’Azaouad (MNLA).

L’embrase de la crise politique du Nord Mali s’est accentué lorsque les djihadistes (algériens, pakistanais, libanais, mauritaniens, libyens, etc.) d’AQMI (Al Qu’aida au Maghreb Islamique), du MUJOA, d’ANSARDINE, du BOKO HARAM et autres se sont immiscés dans le conflit.

Suite aux conséquences provoquées par la crise malienne au Sahel, la France se présente comme le bras armé de la communauté internationale qui a tardé à réagir alors que le Mali a lancé un appel à l’aide à cette dernière. L’intervention française est même jugée tardive, parce qu’elle survient en janvier 2013, soit un an après l’éclatement de la crise.

L’intervention de la France a permis d’empêcher la prise de Bamako, la capitale du pays. C’est une des raisons pour lesquelles, l’arrivée des militaires français a été saluée par la population malienne et soutenue par les pays membres du Conseil de Sécurité de l’organisation des nations unies (ONU).

Toutefois, certaines voix se sont levées pour dénoncer cette intervention française qui ne respecte pas le droit international qui réfute l’ingérence d’un pays dans les affaires intérieures d’un autre pays. Selon BEN ATTAR ORIANE (2013)4, des voix se sont élevées dans la presse algérienne et au sein des partis politiques d’opposition française pour dénoncer le retour de la politique de la Françafrique. Ils estiment que l’intervention militaire de la France au Mali est une réelle volonté de la France de continuer à jouer le rôle de gendarme de l’Afrique et dans le but de préserver son influence et ses intérêts dans le continent.

Malgré ces critiques, la résolution 2100 du Conseil de Sécurité des nations unies, qui a été adoptée le 2 avril 2013, a autorisé la France à intervenir militairement sur le sol malien dans le but de soutenir la MINUSMA (Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali).

Cependant, les critiques ne manquent pas pour dénoncer cette intervention militaire de la France au Mali. Ces critiques semblent bien fondées malgré la résolution du 2100 du Conseil de Sécurité si on se réfère au principe de non-ingérence proclamé par le droit international.

Au regard de la pratique étatique, certains auteurs considèrent que l’intervention militaire ne serait pas interdite par le droit international puisqu’elle constitue une pratique continuellement suivie par les États. Tandis que d’autres considèrent qu’une telle intervention serait par principe contraire à l’idée d’égalité souveraine des États. Ces auteurs s’inscrivent dans la lignée philosophique des fondateurs de la doctrine moderne du non-interventionniste.5

Les points de vue divergent selon les auteurs, mais le problème reste entier même si le Conseil de sécurité a déjà tranché en faveur de l’intervention militaire française sur le territoire malien. D’ailleurs, le problème qui se pose depuis quelques mois reste la nouvelle position d’une grande partie de la population malienne qui estime que la France est en train de profiter de son intervention dans le pays pour piller les matières premières. De vives contestations sont notées suite au passage des militaires français dans Bamako, la capitale malienne. L’idée d’un pillage a été avancée et conforte les soupçons de plusieurs détracteurs de l’intervention militaire de la France au Mali.

Malgré l’intervention de la France, de la MUNISMA et du G5 Sahel dans la lutte contre les djihadistes du Nord Mali, la situation de crise demeure intacte. Le problème du nord Mali est la résultante de la crise qui sévit dans le Sahel due à la destitution du leader libyen Mouammar Kadhafi. Ce dernier fut un pilier dans la stabilité et la paix dans la zone. Depuis sa disparition, le terrorisme est devenu monnaie courante dans le Sahel et affecte même les pays occidentaux comme la France.