Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
"Tout ira bien" raconte la vie de Léonie, née un jour d’été, mêlant mélancolie et espoir. Son parcours, parsemé de victoires éclatantes et de défis ardus, reflète la complexité de l’existence. Malgré les hauts et les bas, elle nous rappelle, à travers ses mots, que tout ira bien.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Grâce à une réorientation professionnelle,
Agathe Lallemand découvre le monde du bien-être et de la thérapie. Convaincue que ces pratiques devraient être universellement accessibles, elle écrit "Tout ira bien" pour transmettre des ondes positives à ceux qui en ont besoin.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 114
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Agathe Lallemand
Tout ira bien
Roman
© Lys Bleu Éditions – Agathe Lallemand
ISBN : 979-10-422-2184-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Lorsque j’ai débuté l’écriture de cet ouvrage en novembre 2022, après un an et demi d’enchaînement de tristes nouvelles et d’événements douloureux, il m’a en effet semblé presque naturel pour ma résilience personnelle de poser de vrais mots sur mes maux. Je fus en effet soudainement envahie par ce besoin irrépressible de vider mon sac. C’est alors qu’en remplissant ces salvatrices pages, m’est venue une idée folle : et si je transformais ce journal intime numérique en véritable livre de développement personnel ?
De nature optimiste, voire idéaliste, il fallait à tout prix que ce récit apporte quelque chose de fructueux et de positif aux lecteurs. Quelques notes de psychologie positive, de programmation neurolinguistique et de développement personnel, outils que j’utilise dans mon métier quotidien en tant que thérapeute certes, mais également de simples et jolies leçons de vie qui peuvent parler à chacune et chacun d’entre nous.
Vivre, c’est changer.
Paulo Coelho
Dimanche, 14 h 25
Hier soir j’étais de sortie. Rien de bien extravagant, plutôt de classiques mondanités.
En cette veille de jour pour moi sacré, mon programme était initialement tout autre : canapé, couverture, dernière saison de The Crown, sushis et thé.
Mais Maloé en a décidé autrement.
Maloé, c’est cette copine qui devient une amie, puis une amie qui devient une sœur au fil des années. Celle pour qui vous donneriez votre vie, celle qui se démènerait pour vous jour et nuit. À l’origine, rien ne nous destinait à nous rencontrer. Quand elle est la douceur et la pureté, je suis la fantaisie et la folie. Quand elle est le froid rafraîchissant et revigorant, je suis la chaleur brûlante et vivifiante.
Elle est la lune, je suis le soleil. Elle est mon yin, et je suis son yang.
C’est lors d’un cours pratique d’anatomie que nous nous sommes rencontrées. Toutes deux très motivées à devenir cardiologue et chirurgienne, aider son prochain, sauver des vies et tutti quanti. La vie en a finalement décidé autrement, mais ça, je vous le raconte un peu après.
En revanche, nous concernant elle et moi, la vie a surtout décidé de nous unir, et très probablement à jamais.
Où en étais-je déjà ? Ah oui, mes sushis et la belle Diana en grande Lady.
— On sort ce soir ? Il y a une petite soirée à thème dans le bar cubain que l’on adore Cours-Julien.
Et voilà comment je me suis retrouvée à ranger mes chaussettes pilou pilou aux couleurs flashy pour enfiler mon plus beau jean et un manteau me donnant un look BCBG.
J’aimais beaucoup plus sortir avant. Les jeudis soir se tenait d’ailleurs le célèbre rituel des nuits étudiantes. Je dois admettre que c’était assez chouette cette période-là. Les bouteilles de rosé à l’apéro avec les copines, les cigarettes que l’on s’allumait d’affilée, les sessions drague, accoudés au bar, les pseudo-chorégraphies sur la piste de danse, le petit eye contact avec le beau gosse de la promo, les points ragots aux toilettes, le mascara qui finissait à la place de l’anticernes, tout ça pour se retrouver à sept heures du matin au MacDo.
C’est drôle, cette vie-là ne me manque pas du tout, mais j’en suis tout de même très nostalgique.
Comment pouvons-nous ressentir une certaine mélancolie, sans non plus un réel manque flagrant ? J’ai une théorie à ce sujet. Personnellement, je pense que dans ce genre de situation, ce qui nous manque réellement ce sont les ressentis et les émotions vécues pendant cedit moment, et non ce qui définissait, précisément, le moment.
C’est un peu comme les souvenirs, dixit Victor Hugo, « ceux-ci sont nos forces. Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates, comme on allume des flambeaux. »
La majorité d’entre nous attend la période des fêtes de fin d’année avec impatience, alors que l’on a encore tous en tête ce repas où tonton a fait des siennes, où mamie était triste et où le foie gras était indigeste, agrémenté d’un champagne pas assez frais et dépourvu de la moindre bulle.
Ou encore notre date d’anniversaire, alors que chaque année c’est toujours un peu la même chose finalement, on rajoute au compteur seulement un an.
Enfin, Noël ou pas, anniversaire ou pas, il n’empêche qu’hier soir, bien que l’ambiance eut été différente, j’ai tout de même dû me sociabiliser. Quelques empanadas et mojitos, et nous voilà parées.
Je n’ai pas spécialement remarqué le fameux thème en particulier, j’ai surtout été aveuglée par toutes ces belles brunes charismatiques aux traits typés et ces hommes aux cheveux noirs et à la peau bronzée. On respirait l’Amérique du Sud sur plusieurs mètres carrés.
L’avantage en étant rousse aux yeux verts avec une peau claire parsemée de tâches de rousseurs, c’est que l’on me remarque très rapidement dans ce genre d’endroit. En plus, je ne suis pas du genre à porter quelconques talons ou escarpins, mes Dock Martens que papa m’a ramenés de Dublin me convenant très bien. C’est peut-être ce qui a poussé José, le patron de l’Havana Café, à hurler mon nom dans tout l’habitacle en plein milieu de la soirée.
— J’ai des potes à vous présenter, où est passée Maloé ?
— Elle est dehors en train de vapoter, c’est qui ces fameux potes ?
— Ils viennent d’arriver de Camagüey, mais ont étudié le français là-bas, j’essaie de leur présenter du monde, ils pensent rester à Marseille un petit moment.
Felicia, Nerea, Miguel, Alejandro et Juan étaient assez sympas, bien qu’un peu trop extravagants, même pour moi.
Les gens qui savent pleinement vivre, j’adore ça. En revanche, ceux qui pompent toute l’énergie environnante malgré eux, non merci.
Née sous le signe de la sage Vierge, je suis d’un tempérament poliment réservé. En d’autres termes, on me décrit souvent comme une femme pétillante et enjouée, mais je tiens énormément à ma pudeur et à mon jardin secret.
— Et toi ? Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?
Et me voilà à devoir raconter mon épopée, que j’ai mis longtemps à digérer.
***
Comme je vous le disais plus haut, j’ai toujours rêvé d’être médecin.
Petite, je recouvrais toutes mes poupées avec des pansements, et c’est mon doudou, monsieur Lapinou, qui reçut la grande chance d’être mon premier patient. À chaque carnaval ou soirée déguisée, je dégainais ma plus belle blouse blanche et mon plus beau stéthoscope argenté. Mais comme je vous l’ai auparavant spoilé, mon parcours de vie en a décidé autrement.
Mes premières années de fac ont été très rudes, je vacillais entre crises d’angoisse, insomnies, eczéma et tout simplement un gros manque d’envie.
Le monde des études n’est pas toujours celui que l’on croit. Nous sommes rapidement comparés, classés, catégorisés. Tout ce que je hais. Et parallèlement à cela, on nous rabâche sans cesse que les hôpitaux se vident.
Mais en nous mettant constamment la pression, les bancs de l’université finissaient indéniablement par se vider aussi.
Un soir, alors que j’avais examen le lendemain, je me suis même retrouvée à deux doigts d’abandonner. Violentée par ma trente-sixième crise de spasmophilie depuis la rentrée, je me demandais si cela en valait vraiment la peine. À quoi bon continuer d’insister ?
Parfois, c’est en visant un peu trop loin que l’on en vient à s’écraser en chemin.
Mais à l’époque, j’étais également terrorisée par une peur difficile à surmonter : celle de décevoir les gens que j’aimais. Mamie était tellement fière de raconter à ses amies tous les samedis matin sur le marché d’Aix-en-Provence que sa petite fille était en passe de devenir une chirurgienne renommée.
C’est drôle comme nous avons nous-mêmes cette facilité à nous cloisonner dans des projets infaisables dans la réalité.
Mais il me fallait essayer, continuer, ne rien lâcher. Si tout le monde abandonnait à la première difficulté, où en serions-nous aujourd’hui ?
Il m’a fallu du temps pour finalement comprendre et assimiler le fait que certaines courses sont perdues d’avance, non pas parce que nos chaussures sont usées ou nos dossards mal accrochés, mais bien parce que nous ne courons absolument pas dans la bonne direction.
D’ailleurs, lorsque nous allons dans le bon sens, nous n’avons nul besoin de nous empresser. Le parcours est bien trop beau, motivant et satisfaisant. Mais à dix-huit ans, fraîchement diplômée de mon bac S, mention bien, c’était encore trop tôt pour moi de convenablement me projeter.
Vous ne trouvez pas qu’à la fin du lycée nous sommes bien trop jeunes pour correctement nous orienter ? Quand j’y repense, à cet âge-là j’étais encore un gros bébé, lovée dans le confort de la vie, bien entourée, soutenue et aidée.
Ce n’est qu’un peu après qu’on devient vraiment grand et que l’on découvre les mauvaises surprises comme les décès, les problèmes financiers, les déceptions ou encore les soucis de santé.
À dix-huit ans, notre jauge de découverte n’est pas encore pleine, pourquoi faut-il donc impérativement, aussi rapidement, stopper sa progression en choisissant déjà notre futur métier ?
J’étais pourtant sûre de moi, j’ai réalisé des stages dans divers cabinets pour bien me situer : dentiste, dermatologue, mais aussi dans certains services spécialisés comme en rhumatologie et en psychiatrie. Bien que ce n’était que de l’observation comme il l’est inscrit sur nos conventions, j’avais l’air d’aimer profondément cela. Ou peut-être que j’aimais surtout l’idée que je m’en faisais ?
C’est assez traumatisant et destructeur d’être persuadé au plus profond de nous que nous sommes faits pour quelque chose en particulier, mais qu’à côté de cette persuasion personnelle, rien ne convient.
Se remettre en question est un excellent travail introspectif, mais sa limite intervient lorsque cette introspection nous amène à douter de nous, de nos compétences, de notre savoir et de nos capacités.
Certains diront que c’est lâche de se détourner de ses premières aspirations dès que se présentent des obstacles. Je fais partie de celles et ceux qui clament que si les obstacles sont trop gros, trop préoccupants, voire trop dangereux, alors il faut justement revoir ses premières intentions.
C’est donc en partant de ce postulat que je me suis officiellement réorientée.
J’ai posé par écrit ce que j’aimais faire, mes compétences, mes expériences. Pendant ces travaux-ci, j’ai découvert ce fabuleux outil nommé l’Ikigaï, mot japonais que l’on peut traduire par « raison d’être », ce concept assez ancien nous venant tout droit du pays des cerisiers signifie à la fois ce qui nous pousse à nous lever le matin, ce qui nous dynamise et nous motive, mais c’est également une manière d’aborder les choses au quotidien et de profiter de l’instant présent, quelles que soient les activités qui nous motivent.
Le résultat de cet exercice fut alors flagrant, j’aimais l’humain avec un grand H., être là pour autrui, soutenir, accompagner, aider… Aide-soignante, c’était une déduction logique, non ?
Il me tenait à cœur de me lever le matin en sachant que je ferai quelque chose de bien. Et à chaque fois que je me rends aux domiciles de parfaits inconnus pour réaliser mes missions d’aide à la personne, c’est la vie que je rencontre.
Des êtres humains avec leurs histoires, leurs caractères et leurs habitudes, des lieux de vie chargés de souvenirs et d’énergies diverses et variées. Cela suffit amplement à me combler. Même sans un Bac +7, même sans diplômes joliment encadrés, accrochés au-dessus de mon bureau. Mais d’ailleurs, quel bureau ? J’ai toujours préféré travailler sur la table de la salle à manger, dégageant une aura bien plus vivante et chaleureuse, aux antipodes de toute austérité.
***
La première fois que j’ai dû assumer ce choix de réorientation, je me rappelle comme si c’était hier de tout ce stress qui m’envahissait au fil des minutes.
Nous étions le soir du 24 décembre 2021.
La très belle table avait été dressée par Maman. Chaque année, je me retrouvais d’ailleurs émerveillée devant toute cette beauté et cette ambiance magique qui se dégageait de la pièce. Dans le coin gauche du salon, le sapin brillait autant que les yeux de tous les enfants découvrant leurs cadeaux après le passage du Père-Noël. Le champagne était au frais, à côté des toasts de saumon fumé et des coquilles Saint-Jacques, prêtes à être divinement bien cuisinées par Mamie. Papi s’attelait à son célèbre et inimitable gratin dauphinois, ma sœur Bertille terminait sa mise en beauté, Papa était en train de choisir la playlist de la soirée (sans grande surprise celle-ci fut surtout composée de U2, meilleur groupe de rock d’après lui.) Quant à Alan, mon beau-frère désormais parfaitement intégré à notre famille, il terminait l’emballage des derniers paquets, ayant été beaucoup pris par ses formations de Fighting Irish Boxing Stance, un art martial. Irlandais oui, vous l’aurez compris.
L’atmosphère était douce et réconfortante. Rien ne pouvait venir gâcher ces tendres instants. Rien peut-être, à l’exception des traditionnelles questions se tenant chaque année au repas, généralement entre la seconde entrée et le plat principal, un trou normand des plus décoiffant.
J’avais décidé d’arrêter mes études de médecine quelques semaines plus tôt, ne me sentant plus du tout à ma place et ayant enfin eu le courage de chercher un plan B. Un plan B qui deviendrait finalement un plan A, me satisfaisant et m’épanouissant davantage quotidiennement.