Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Une exploration approfondie du trouble du spectre autistique et des stratégies d’intervention à mettre en œuvre pour soutenir les individus touchés est offerte par Dr
Georges Chedid. Avec une approche à la fois théorique et pratique, l’auteur guide le lecteur dans la compréhension des impératifs spécifiques des personnes autistes. L’accent est mis sur l’individualisation des démarches en fonction des besoins uniques de chaque personne autiste. Cet ouvrage fournit aux professionnels de la santé, aux éducateurs et aux parents un ensemble d’outils précieux pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de TSA.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Chercheur et enseignant universitaire, Dr
Georges Chedid a mené des réflexions approfondies sur divers aspects de la neuropsychologie, de la psycholinguistique et du trouble du spectre de l’autisme. Son engagement envers l’amélioration de la santé mentale transcende les frontières, et ses efforts pour sensibiliser et former les professionnels de la santé psychique font de lui un leader respecté et une voix influente dans le domaine de la psychologie contemporaine.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 199
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Dr Georges Chedid
Trouble du spectre de l’autisme et stratégies d’intervention
Essai
© Lys Bleu Éditions – Dr Georges Chedid
ISBN : 979-10-422-3374-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Dans la tapisserie complexe de l’expérience humaine, chaque fil tisse une histoire unique. Dans le spectre de la neurodiversité, l’histoire des personnes atteintes du trouble du spectre autistique (TSA) se déroule avec son propre ensemble de défis et de triomphes. Alors que vous vous embarquez dans ce voyage à travers les pages de « Trouble du Spectre de l’Autisme et Stratégies d’Intervention », vous plongez dans un monde où la compréhension, l’empathie et les pratiques fondées sur des preuves convergent pour éclairer la voie vers une intervention comportementale significative.
Si votre enfant ou une personne de votre entourage se situe sur le spectre de l’autisme, ou si vous avez tout simplement l’esprit curieux d’en savoir un peu plus sur ce trouble neurodéveloppemental aux causes encore mystérieuses, je vous invite à poursuivre la lecture de cet ouvrage que j’écris pour répondre aux questions les plus courantes que tout un chacun se pose quand il est confronté à une personne autiste. Ayant pris en charge de nombreux cas durant ma pratique, j’ai remarqué un besoin réel chez les parents, les éducateurs et l’entourage, de compréhension et d’un carnet de bord, pour pouvoir gérer au mieux le quotidien d’une personne atteinte de TSA. Pour cela, mon livre sera agrémenté d’exemples concrets et explicatifs, afin de discerner une attitude pathologique et, par conséquent, de pouvoir l’affronter et savoir que faire pour la contrer.
Les parents qui consultent initialement pour quelques troubles symptomatiques tels qu’un retard de la parole, une attitude stéréotypique ou encore un manque de socialisation de la part de leur enfant, sont souvent étonnés, pour ne pas dire sceptiques, du diagnostic posé : « Votre enfant est sur le spectre de l’autisme » ! Qu’est-ce que cela veut dire ?
Le TSA est un trouble neurodéveloppemental complexe qui peut entraîner d’importants problèmes sociaux, de communication et de comportement. Il se manifeste par un spectre de forces et de faiblesses, créant une mosaïque de capacités diverses. Le terme « spectre » fait référence au large éventail de symptômes, de compétences et de niveaux de déficience que peuvent présenter les personnes atteintes de TSA. Certains parents insistent sur l’usage du terme complet « atteint du trouble du spectre de l’autisme ou spectre autistique », d’autres sont habitués à immédiatement dire « autistes », tandis que d’autres utilisent « mon enfant TSA ». Dans cet ouvrage, tous ces termes seront utilisés afin de faciliter la lecture et vous familiariser le plus possible avec le monde de l’autisme.
« Trouble du Spectre de l’Autisme et Stratégies d’Intervention » est un phare pour les parents, les soignants, les éducateurs, les praticiens, ou même toute personne qui sera en contact ou qui navigue dans le vaste paysage du TSA. C’est pourquoi j’ai voulu utiliser un style de rédaction direct et simple. Je ne prétends pas trouver des solutions à tous les problèmes, chose qui serait d’ailleurs impossible. Ce que je propose est une présentation d’interventions comportementales que j’ai essayées et qui ont fonctionné ! Je m’adresse parfois à l’impératif pour créer une certaine dynamique dans la lecture afin de vous encourager à essayer les techniques proposées ou d’attirer votre attention sur une intervention à éviter. Mon objectif à travers ce livre est d’entraîner le lecteur dans une nouvelle approche du TSA. La vie sur le spectre peut parfois ressembler à un remaniement constant, une danse dont les pas ne sont pas toujours clairs. Dans ce livre, nous allons suivre un rythme différent, un rythme qui repose avant tout sur la compréhension, l’acceptation et la recherche du rythme qui convient à chaque personne avec TSA.
Dans les pages qui suivent, vous allez avoir un aperçu des caractéristiques du TSA, une exposition des interventions qui existent, puis un parcours dans le domaine de l’intervention comportementale pour différents défis présents dans la vie d’un autiste. Les interventions proposées sont fondées sur des données probantes, des approches personnalisées, des recherches réalisées dans des pays pionniers dans le domaine, ma pratique personnelle, et les derniers résultats de la recherche. L’objectif est clair : modifier et apprendre les comportements appropriés envers les personnes atteintes de TSA, en favorisant leur indépendance, leurs liens sociaux et leur bien-être général.
Ce livre n’est pas seulement un guide ; c’est une conversation, un dialogue entre la science et la compassion, la théorie et la pratique. Je vous invite à vous lancer dans ce voyage avec un cœur ouvert et un esprit curieux. Ensemble, démêlons les subtilités de l’intervention comportementale, libérant ainsi le potentiel unique qui réside en chaque individu atteint du spectre autistique.
Le trouble du spectre de l’autisme affecte les personnes de différentes manières et couvre un large éventail de troubles, allant des plus légers aux plus graves. Les personnes atteintes de TSA partagent certains symptômes tels que les difficultés d’interaction sociale, mais il existe des différences individuelles comme le moment de l’apparition des symptômes, leur gravité, leur nombre et la présence de problèmes afférents. Les symptômes et leurs gravités peuvent évoluer avec le temps. Les signes comportementaux du TSA apparaissent souvent dans les premières années de la vie. De nombreux enfants présentent des symptômes entre 12 mois et 18 mois, parfois plus tôt. La prévalence est de quatre garçons pour une fille. Ce qui signifie que ce trouble se distingue par une prépondérance masculine.
L’autisme est vu tel un spectre, un continuum en trois niveaux, du léger au sévère en passant par le modéré :
L’autisme léger ou le niveau 1 est caractérisé par des symptômes de faible intensité. Il est généralement peu visible socialement, mais l’on peut retrouver dans les petites choses du quotidien certaines anomalies. Les personnes avec TSA léger peuvent faire face à des défis sociaux qui nécessitent un certain soutien. Ces difficultés concernent l’engagement dans des conversations, répondre comme les autres s’y attendraient, maintenir l’intérêt pour la conversation. En conséquence, il peut être difficile de se faire des amis, surtout sans le bon soutien. Les personnes peuvent également ressentir le besoin de suivre des modèles de comportements rigides. Elles se sentent mal à l’aise face à des situations changeantes, comme un nouvel environnement et elles ont besoin d’aide pour l’organisation et la planification.
L’autisme modéré ou le niveau 2 regroupe des personnes qui ont une légère déficience intellectuelle et qui ont aussi des caractéristiques plus visibles. Elles ont besoin de plus de soutien que celles atteintes d’autisme de niveau 1. Les défis sociaux peuvent rendre la conversation très difficile. Même avec du soutien, la personne peut avoir du mal à communiquer de manière cohérente et elle est plus susceptible de réagir d’une manière que les personnes neurotypiques considèrent comme surprenante ou inappropriée. La personne peut parler en phrases courtes et son discours semble bizarre. Elle ne discute que de sujets très spécifiques, a de la difficulté à comprendre ou à utiliser la communication non verbale, y compris l’expression faciale. Par exemple, cette personne peut se détourner de son interlocuteur, en parlant. La personne atteinte d’autisme de niveau 2 peut également trouver le fonctionnement quotidien difficile en raison des défis de faire face au changement. Ce dernier peut les amener à éprouver une détresse importante.
L’autisme sévère englobe des personnes qui ont une déficience intellectuelle plutôt marquée et ont vraiment, à cause des symptômes exacerbés, de la difficulté à s’intégrer socialement. Parmi les personnes autistes, les personnes du niveau 3 auront le plus besoin de soutien. Elles trouveront très difficile d’utiliser ou de comprendre la communication verbale et non verbale. Elles peuvent éviter ou limiter les interactions avec les autres et avoir du mal à participer à un jeu imaginatif avec des pairs. Elles montrent un intérêt limité pour les amis et ont même de la difficulté à nouer des amitiés. Elles peuvent montrer des difficultés extrêmes pour changer leurs activités quotidiennes ou leur routine. Elles ont plusieurs modèles de comportements répétitifs, tels que le retournement d’objets, au point que cela affecte leur capacité à fonctionner. Au point de vue émotionnel, ces personnes éprouvent un niveau élevé de détresse si une situation les oblige à modifier leur concentration ou leur tâche.
L’autisme peut être difficile à diagnostiquer, car il s’agit d’un large spectre. Un diagnostic précoce est essentiel pour accompagner les personnes autistes et leur offrir une qualité de vie élevée. Chez les enfants, les signes les plus évidents de l’autisme sont généralement détectables à l’âge de 2 ans, bien qu’ils puissent apparaître à tout âge. Le diagnostic se base sur l’évaluation des trois sphères qui seraient touchées par le TSA :
La sphère des interactions sociales comprend : peu ou pas de contact visuel, une capacité d’imitation limitée qui explique le retard d’apprentissage des autistes puisque tout apprentissage se base sur l’imitation, une absence de réciprocité émotionnelle et un manque de communication émotionnelle. Par exemple, il est typique chez un autiste de ne pas répondre à un « je t’aime », non parce qu’il n’aime pas en retour, mais plutôt parce qu’il n’est pas intéressé actuellement par cet amour ou bien parce qu’il ne sait pas le redire à l’autre. Un enfant TSA peut aussi rester des heures à jouer tout seul, même s’il est entouré par d’autres personnes, il ne sera pas intéressé de partager.
La sphère des habiletés de communication verbale et non verbale est atteinte : selon le niveau d’autisme dans lequel se trouve l’individu, un retard ou une absence partielle ou totale de la communication verbale peut se manifester. En effet, 80 % des autistes sont non verbaux. On trouvera obligatoirement des anomalies au niveau du langage que ce soit dans la syntaxe, la grammaire, l’orthographe ou le sens des mots. C’est aussi à cause de ces anomalies que la personne autiste rencontrera des difficultés à entamer une discussion et à la maintenir. Un autiste peut aussi commencer à parler spontanément tout seul ou à un interlocuteur, sans attendre de réponse de ce dernier, ou sans lui permettre de répondre en lui tournant le dos et s’en allant, soit sans rien dire, soit en continuant son monologue. L’autiste sera aussi incapable ou aura de la difficulté à montrer et à s’exprimer avec des gestes. À part toutes ces entraves langagières et situationnelles à la communication, l’autiste est enclin à la répétition verbale que l’on nomme écholalie : l’une immédiate (répétition du mot ou du son juste après l’avoir entendu), l’autre différée (répétition d’un son ou d’une bande sonore écoutée antérieurement). Un exemple édifiant est le cas d’un enfant autiste capable de répéter le film entier de Dora écouté la veille, avec la prise de parole de tous les personnages. Vraiment étonnant !
La sphère des comportements stéréotypés et des intérêts restreints : l’autiste a souvent tendance à se focaliser sur un seul sujet et ne parler que de lui avec tout le monde, dans toutes les situations et parfois même dans un mauvais contexte. Que ce soit avec son père, sa mère, ses camarades, son instituteur et tout son entourage, l’autiste peut par exemple ne discuter que de voitures, ou uniquement de poupées, ou de dinosaures. Il peut avoir un attachement compulsif à une habitude, à un rituel quotidien qui peut ainsi être enchaîné : déposer son cartable sur une chaise bien précise de sa classe, s’asseoir sur une autre disposée d’une certaine manière, pour dessiner un cœur sur un papier qu’il tenait à la main, et ceci chaque fois qu’il entre en classe. Dans le même contexte, mais avec un autre point de vue, si l’autiste est habitué à jouer avec sa poupée en lui donnant à manger, il sera impossible pour lui d’imaginer qu’il pourrait faire marcher la poupée. Par ailleurs, on voit une attention et un intérêt persistant pour des parties d’objet. De tout l’objet, il va se focaliser sur un élément de cet objet et ne va se concentrer que sur cet élément. Si par exemple on lui donne une voiture, il ne va jouer qu’avec les roues, les regarder et les faire tourner, les entendre tourner, sans jamais jouer avec la voiture comme la faire rouler par exemple. À part cet intérêt restreint que nous avons vu sous de nombreuses facettes, nous retrouvons des comportements stéréotypés qui se manifestent par des autostimulations qui ressemblent à des tics incontrôlables que l’autiste répète sans arrêt.
En tant que parents, vous êtes le mieux placés pour détecter les premiers signes préoccupants de l’autisme. Vous connaissez votre enfant mieux que quiconque. Vous êtes capables d’observer ses comportements et ses bizarreries bien plus que le pédiatre qui, lors d’une visite rapide de quinze ou trente minutes, pourrait ne pas les détecter. Ce dernier est un allié précieux, mais n’ignorez pas l’importance de vos propres observations et expériences. La clé est de vous renseigner afin de savoir ce qui est typique et ce qui ne l’est pas. Parmi les caractéristiques typiques de l’autisme, vous trouverez une ou plusieurs difficultés citées ci-dessous. Il importe que les thérapeutes, les éducateurs et tout autre intervenant soient aussi conscients de ces difficultés.
I) L’autostimulation ou flapping
L’autostimulation est l’un des nombreux indicateurs du trouble du spectre autistique. Une personne qui s’autostimule montre des mouvements corporels répétitifs qui peuvent impliquer les cinq sens ou manipuler des objets en un mouvement répétitif. Cela s’appelle également « stéréotypie ». C’est le fait de répéter des comportements ou des gestes stéréotypiques avec son corps de manière involontaire et pour un certain temps. Les autostimulations peuvent être corporelles telles que tourner la main dans une certaine direction avec une certaine énergie tout en regardant dans une autre direction, ou agiter la tête et les mains en émettant différents sons avec la bouche. De nombreuses études montrent que les autostimulations augmentent fortement lors d’un état anxieux ou de situation stressante chez l’autiste. Elles peuvent aussi survenir lors d’une certaine excitation, pour exprimer de la joie ou une volonté de demander quelque chose, mais aussi spontanément sans aucune cause apparente. Ainsi, il faut toujours garder en tête que les autostimulations sont une forme d’expression ou une tentative d’expression, qui n’ont pas un sens propre et sont, la plupart du temps, inappropriées. C’est pour cela qu’en intervention, les intervenants ont à travailler ces autostimulations afin de les réduire ou les remplacer par une demande verbale ou gestuelle. Le but de réduire les autostimulations est de permettre à l’autiste une meilleure adaptation avec son environnement puisqu’il va être mieux accueilli en société, cette dernière catégorisant ses flappings en comportement « anormal ». Cependant, il est à noter que nombre de chercheurs tentent d’attribuer un sens à ces autostimulations : l’intérêt pour la lumière néon du plafond peut justifier le mouvement bizarre des yeux vers le haut, les coups sur le torse pourraient exprimer une douleur due à un reflux gastrique, le grattement de l’oreille signalerait une otite, les sauts sur place seraient une forme de joie et d’excitation, tandis que les coups sur la tête pourraient être une forme de frustration et de colère.
II) L’hyposensibilité/hypersensibilité sensorielle
Toute expérience du monde extérieur est vécue à travers notre corps, plus précisément à travers nos cinq sens. Les autistes ont nécessairement une expérience sensorielle avec le monde différente de celle des personnes typiques. Les personnes atteintes de TSA peuvent avoir des réactions inhabituelles au toucher, à l’odorat, aux sons, à la vue, ainsi qu’au goût et aux sensations comme le froid et la chaleur. Par exemple, elles peuvent réagir de façon excessive ou insuffisante à la douleur ou à un bruit fort. Mais aussi, elles ont une appréhension du monde physique différente de celle des personnes typiques. Par exemple, une personne non autiste ne se focalise pas sur les textures des objets ou de la nourriture alors que, pour une personne autiste, la texture est d’une importance telle qu’il pourra refuser de manger, de toucher ou même de s’approcher d’éléments ayant une certaine consistance, un certain toucher. D’un autre côté, nous retrouvons l’hyposensibilité sensorielle ou la sous-réactivité aux signaux corporels qui aident à contrôler l’équilibre et la coordination physique. Cela peut entraîner une maladresse qui a longtemps été associée à l’autisme.
III) Le déficit de l’attention
L’autisme et le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) coïncident souvent. On estime que 30 à 80 pour cent des enfants autistes satisfont également aux critères du TDAH et inversement, 20 à 50 pour cent des enfants atteints de TDAH pour l’autisme. La majorité des TSA auraient des symptômes du TDAH pour deux raisons différentes :
La première peut être un réel déficit de l’attention tel qu’on le trouve chez les enfants TDAH et/ou TDA. Mais les deux conditions peuvent impliquer des retards dans le langage, des réponses sensorielles accrues, un comportement provocateur, des problèmes de régulation des émotions et des difficultés de planification et de comportement inhibiteur. Les deux apparaissent également dans l’enfance et sont plus souvent diagnostiqués chez les garçons.
La seconde serait la présence d’intérêts restreints qui distraient l’individu pendant l’exécution d’une tâche cognitive. Là, l’enfant peut paraître déficitaire au niveau de l’attention s’il est incapable de compléter une tâche, parce qu’il est distrait par d’autres stimuli qui sont en rapport avec son intérêt limité. Par exemple, si on donne à un enfant autiste la tâche de remplir une fiche et que, sur cette fiche, existe l’image d’un lapin qui est justement le centre d’intérêt de l’enfant, il ne sera plus capable de poursuivre sa tâche, non pas à cause d’un déficit de l’attention comme celui du TDAH, mais parce qu’il est attaché à son point d’intérêt, et il n’arrive pas à détourner son attention du lapin pour poursuivre la tâche impartie.
IV) L’impulsivité
L’impulsivité est la condition d’une personne qui a tendance à produire un comportement précipité et est susceptible d’agir soudainement et sans tenir compte des conséquences. Les problèmes de contrôle des impulsions sont parmi les plus perturbateurs auxquels sont confrontés les soignants travaillant avec des enfants et des adultes atteints de TSA. Sans le contrôle pour passer outre leurs désirs ou besoins immédiats, les enfants atteints de TSA ont tendance à monopoliser l’attention des parents et des enseignants. Ils attrapent de la nourriture ou les jouets qu’ils veulent, abandonnent les tâches qui leur sont assignées ou quittent leurs chaises pour se promener dans les salles de classe ou hors de la maison.
L’impulsivité est le fait de ne pas pouvoir se retenir volontairement de faire une action. La plupart des autistes ne peuvent s’empêcher de passer à l’acte. L’impulsivité est un point important puisqu’elle touche non seulement la sphère cognitive, mais aussi la sphère sociale. Un enfant qui est attiré par les camions va être capable de se jeter au milieu de la route juste pour poursuivre le camion qu’il voit passer. Il met ainsi en danger sa vie et la vie d’autrui parce qu’il n’est pas capable de se contrôler et de ne pas poursuivre ce camion qui l’attire tant.
V) L’agressivité
Les personnes autistes ne sont pas agressives par nature ! Les comportements agressifs qu’ils produiront sont une extériorisation, une expression, une façon de formuler une demande de manière brusque et incontrôlable. Du coup, l’agressivité et l’impulsivité se confondent. L’enfant est incapable de s’exprimer clairement pour formuler une demande spécifique, et cette incapacité se manifeste par un comportement agressif à cause de son impulsivité et de son intolérance à la frustration. La personne TSA va donc faire une demande physique, par exemple elle va pousser la personne au lieu de lui dire « je veux cet élément », elle va tirer sur la main de façon très énergique et brusque pour exprimer un besoin d’aide, elle va aller jusqu’à frapper pour exprimer un « tu me déranges » ou un « laisse-moi passer ». Vu la probabilité de survenue brusque de comportements agressifs, il est essentiel pour tout intervenant d’apprendre à se protéger lors de son interaction avec les autistes en examinant le contexte, les antécédents, les frustrations, les comportements et les conséquences. Il serait aussi pertinent de comprendre que l’impulsivité et l’agression ont tendance à être des comportements d’auto-renforcement dans la plupart des contextes sociaux, car ils provoquent une réaction immédiate. Un enfant qui a faim peut crier ou frapper un soignant pour transmettre ce désir de manger. La réaction humaine normale face à un tel comportement est d’y remédier rapidement. Mais, même si la réaction se traduit par une punition, c’est une action qui donne à l’enfant un signe que la colère a produit un effet. Lorsque la nourriture est finalement délivrée, comme cela doit sûrement l’être, les conséquences de cette violente démonstration sont encore renforcées et l’enfant reprendra ce même comportement agressif à la prochaine frustration.
VI) Les difficultés d’alimentation
Elles sont fréquemment retrouvées chez les enfants et les adolescents autistes. Elles sont surtout reliées à une expérience sensorielle exacerbée à cause de leur hypersensibilité gustative et olfactive. Certaines personnes TSA sentent les odeurs et les saveurs de façon exagérée non comparable à d’autres enfants et adolescents typiques. Outre cette sensibilité souvent amplifiée, elles ont une sélectivité qui limite fortement les aliments qu’elles ingèrent. Elles vont choisir une couleur spécifique qu’elles vont accepter de manger, par exemple la couleur jaune comme les pâtes, les frites ou encore le pain de mie et refuseront d’ingérer une autre couleur. Ou alors, elles vont favoriser certaines textures plutôt que d’autres en ne mangeant que ce qui est mou, comme le yaourt, les soupes ou les purées. Et même, certains autistes auront une sélectivité pour des aliments précis et refuseront tous les autres. Une personne autiste pourra alors ne manger que du pain, du yaourt et des pizzas. On peut retrouver chez certains enfants ou adolescents TSA une réaction anxieuse et même phobique pour certains aliments, le plus souvent certains fruits ou légumes qui les font sursauter et même crier à leur approche ou même à leur vue. Ces aliments sont alors considérés par la personne TSA comme étant une menace à son être et non une nourriture. Il est important aussi de noter que certains TSA peuvent manger des produits non-alimentaires comme la poussière ou les rochers (trouble alimentaire connu sous le nom de « pica »). Ceci peut occasionner des problèmes comme la constipation chronique ou la diarrhée.
VII) Les difficultés de sommeil
Une étude de 2019 par Schröder et al. l’une des plus importantes à observer la prévalence des problèmes de sommeil dans l’autisme, a suggéré qu’entre 50 % et 80 % des enfants d’âge préscolaire autistes ont un sommeil perturbé. Les problèmes de sommeil et les insomnies sont deux fois plus fréquents chez les enfants autistes que chez les enfants typiques ou ceux qui ont d’autres problèmes de développement. Vu leur fréquence, nous pouvons imaginer les répercussions sur tous les membres de la famille qui vivent avec un autiste à la maison. On retrouve deux types d’insomnie dans ces difficultés de sommeil. Le premier est la difficulté à s’endormir, qui révèle un besoin de sécurité ou de relâchement de l’énergie toujours en effervescence. Le deuxième est la difficulté à rester endormi toute la nuit, sans se réveiller à plusieurs reprises ou très tôt et ne plus pouvoir se rendormir. Ces deux types d’insomnie sont difficiles à résoudre si l’enfant ne dépense pas toute son énergie durant la journée. Il y a de plus en plus de preuves que trop peu de sommeil peut exacerber les caractéristiques de l’autisme, telles que de mauvaises compétences sociales. Les enfants qui ne dorment pas suffisamment ont souvent des comportements répétitifs plus graves et présentent une mauvaise humeur durant la journée.
VIII) Les rigidités, obsessions et compulsions