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"Vie, fantasmes d’un Gaulois réfractaire" est un récit audacieux et sensuel basé sur une approche complexe et intime. À travers une écriture évocatrice, parfois humoristique, il plonge le lecteur dans un univers de passion intense. La première partie explore une existence troublée et contrariée, offrant un témoignage de l’auteur sur les époques marquantes de sa vie. Quant à la seconde, elle est consacrée aux fantasmes et explorations érotiques sans filtre, avec pour protagoniste une figure féminine.
À PROPOS DE L'AUTEUR
À la retraite,
Bernard Bruyneel utilise ses mots pour guérir et laisser une marque indélébile de son combat incessant contre l’adversité.
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Bernard Bruyneel
Vie, fantasmes
d’un Gaulois réfractaire
© Lys Bleu Éditions – Bernard Bruyneel
ISBN : 979-10-422-4004-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Les trois petits singes. Kong Bernard. Les trente Orphelines. Les trente Glorieuses. Les trente Laxistes. Les trente Perdues, Éditions Saint Honoré, Paris
Certains personnages, situations et flashs de ce récit étant déformés ou purement fictifs, toute ressemblance, similitude avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé, ne sauraient être, que fortuites.
La frontière entre le réel et le virtuel n’existant plus… le réel peut parfois se mélanger au virtuel et inversement mais sans IA.
L’auteur malade, ayant des absences de mémoire, essaiera de narrer sans prétention littéraire, uniquement pour le plaisir de l’esprit et de la chair.
« Cher Monsieur, je vous dois la vérité. Il vous reste une dizaine de jours à vivre, les résultats sont malheureusement sans espoir, tous les protocoles ont échoué. »
Le professeur poursuivait en ces termes :
« Nous avons tout essayé mais nous sommes parfois impuissants face à cette maladie », lui balança l’oncologue, le plus simplement du monde.
Annonce directe, un coup fatal pour un K.O décisif. En quelques mots, l’univers du vieux Bernard venait de s’écrouler définitivement. Un voile devant les yeux, le brouillard subitement, la nuit noire en approche rapide. Les mots, lymphocyte, monocyte, leucocyte, lymphome, pets can et autres termes du compte rendu médical n’avaient plus aucun sens pour lui.
Assis face au médecin, l’ancien encaissait le verdict. Tel un automate, le résigné Bernard se leva, récupéra ses analyses, radiographies, sortit sa carte vitale et réussit à articuler.
« Merci docteur, je vous dois combien ? »
« Vous êtes à 100 %. Voyez avec ma secrétaire, pour le complément et votre remboursement mutuel, au revoir monsieur et bon courage », dit-il, en lui serrant la main.
« Au revoir docteur, je devrais vous dire simplement adieu », dit-il avec un sourire effacé. Si l’un avait un dépassement d’honoraire, l’autre devrait faire un dépassement de lui-même pour accepter l’addition.
L’ancien sportif devait jeter l’éponge, admettre la fatalité, la sentence, le sort contraire, son irrémédiable et fatale défaite. Il n’y aura plus de match retour. Élimination directe ! Le crabe avait gagné le round crucial. La toute fin accélérée du compte à rebours venait de commencer.
« Nous sommes tous programmés pour mourir », pensa-t-il, sur le chemin du retour. Avec son humour introverti, il aurait pu se dire : « Pour une fois que j’ai la cote mais pas sur une plage de la Côte d’Azur, voilà qu’un crabe en pince pour moi et ne va plus me lâcher, vraiment pas de bol. Où sont les étrilles ? »
Dans les flammes d’un crématorium, il lui faudra retourner en poussière. Pour cela, il ne voulait aucune dépense superflue, il désirait le total dénuement, sobriété absolue, c’était son testament spirituel. Volonté annoncée par le patriarche à la famille quand il était en pleine possession de tous ses moyens physiques et intellectuels.
Son leitmotiv : les obsèques ne devaient pas être un commerce autant lucratif. Le peu d’argent qu’ils laisseraient, lui et sa défunte épouse, devrait profiter uniquement aux proches. Ne pas gaspiller ce pécule acquis si laborieusement pendant toute une vie presque monastique, sans superflu, à construire ce maigre héritage, sou après sou, dans le travail et avec le sérieux au quotidien.
Haro sur l’État gaspilleur et les pompes funèbres, ces vautours qui rôdent sans cesse jusqu’à dépecer les carcasses. Même mort, au paradis ou en enfer, il lui serait inconcevable de continuer à engraisser les cochons. Il n’avait pas de placements dans les paradis fiscaux, alors, rapaces, ne perdez pas votre temps. Les tout-petits n’ont pas d’épargne cachée, eux, qui connaissent au quotidien l’enfer de la vie sur terre !
Ad patres. De profundis !
Son vœu, être couvert uniquement du drapeau belge pour tout accoutrement, corps rigide placé à l’intérieur d’un carton sans confort, aucun tag pour décoration extérieure. Cela sera assez suffisant pour ce dernier et court voyage du nationaliste occidentaliste. Les vêtements à donner à ceux qui sont presque à poil et dorment dans la rue alors que nos politiques secourent la planète entière aux frais du contribuable lourdement taxé ! Dépouiller dignement Bernard pour habiller sobrement Pierre, Paul ou Thomas sauf saint Matthieu, le percepteur d’impôts !
Le crucifié de la médecine n’est pas Crésus ! Pas de tombeau, ma mort, mon esprit volatilisé ne sera que dans le cœur de ceux qui m’ont aimé et encore vivants.
Les cendres, au gré du vent, il s’en foutait, puisqu’il serait éteint à tout jamais, disait-il.
« Bonjour Dieu au cas où il existe ou simplement bonjour Éole, ce qui serait plus probable ! Adieu, triste France ! »
Bernard laissera deux fils, presque jumeaux, nés à onze mois d’intervalle. À l’époque, le jeune marié devait posséder un fusil à deux coups. Complices, inséparables dans leur jeunesse, ils étaient devenus malheureusement totalement indifférents une fois femmes prises.
Marié à une mégère, mytho, cupide et paresseuse, le divorce de l’aîné, que son père voulait prénommer Rik, mit un peu de zizanie dans la famille. Sur le tard, il sera très affectueusement surnommé Tanguy, parce qu’il aura une relation et le souci filial avec ses parents, attaches ponctuées de franches joutes verbales récréatives dont le sujet sur la condition humaine et le sociétal revenaient souvent à la table dominicale. Ils partageaient ensemble la passion télévisuelle du cyclisme, biathlon. Son parcours professionnel le propulsera au syndicalisme pour lequel l’érudit et globe-trotteur répondra présent avec une parfaite intégrité et un dévouement constant.
Vie courante, syndicaliste ou politique, il faudra toujours lutter contre ceux qui retournent leur veste et baissent leur pantalon, sans que ces auteurs se sentent pitoyables entre leurs beaux discours et la concrétisation de leur forfaiture et trahison. Combien se font acheter ?
Chambardement, notamment avec le cadet que le paternel désirait baptiser Ludo. La réussite professionnelle absolue pour ce super bosseur, au tempérament de gagneur hors pair. Un excellent père, un couple uni, une maman éducatrice proche de sa progéniture, leurs trois garçons, heureux de vivre, socialement épanouis ! Comme pour nombre de salariés avec un très bon salaire, il coûtera trop cher à son entreprise, sa fin de vie professionnelle en sera plus que difficile. Il saura rebondir ! Chapeau, bonhomme !
La brouille, une totale désolation pour les parents, suprême affliction pour la maman. Et pourtant, des adolescents élevés dans un cadre familial équilibré, dans la rigueur et avec des valeurs. Les parents ne jugeront pas leurs enfants. Les parents aiment leurs enfants !
En ce temps-là, on ne pouvait donner le prénom souhaité. L’état civil n’acceptait pas les prénoms étrangers, même européens. Le père, lui, le pur-sang flamand, né en France, s’appelait bien Bernard mais pourquoi pas Rik.
Une certitude pour le paternel, le jour de sa crémation, ses deux beaux garçons ne formeront pas un tandem pour un karaoké familial et chanter a cappella, Mon Vieux de Daniel Guichard.
Ça l’aurait rendu heureux, le vieux ! Partir sous le chant de ses deux duettistes préférés ! Tout ça pour en arriver là, quel gâchis ! Le temps perdu ne se rattrape jamais ! Il pensait pourtant avoir transmis l’esprit de famille en plus du courage pour affronter l’adversité, respecter la parole donnée.
Respect, ce mot en voie de disparition sur notre sol souillé !
Une promesse et parole tenue. À la naissance du premier des petits-enfants, Bernard rangea définitivement les crampons après avoir été joueur puis entraîneur d’équipes de jeunes jusqu’en National Cadet et Séniors au niveau ligue régionale amateur. Presque quarante ans voués au ballon rond pour cet égoïste, fou du foot.
Avec les quatre petits-enfants possédant des racines et vertus familiales, la descendance était assurée. Papet Bernard retrouvera une partie de ses défauts dans les sympathiques aînés de ses deux fistons. D’après lui, les deux premiers descendants n’étaient pas vernis d’avoir récupéré quelques mauvais gènes du patriarche.
L’un né sous une mauvaise étoile, toujours à chercher sa voie… céleste. Il avait néanmoins de bons sentiments familiaux malgré le nébuleux passé dans lequel il s’enfermait. Il lui restait à prendre conscience, ouvrir la porte de sa propre cage pour s’envoler vers des jours meilleurs. Ce ne sera pas facile. Il n’était pas tombé sur la bonne fée qui aurait pu l’aider.
Le Papet avait eu énormément de chance quand il comparait le parcours de son petit-fils avec le sien avant ses vingt bougies.
L’autre, un super actif entrepreneur TOUCHE À TOUT, véritable étoile filante. Bernard lui disait gentiment qu’il fallait un GPS pour le suivre. Une excellente relation petit-fils et grand-père s’était créée sur le tard. Mieux vaut tard que jamais ! Deux arrière-petits-enfants agrandiront son cercle familial. Bernard, de fils, père, grand-père, le voilà arrière-grand-père ! Quelle promotion pour le patriarche !
Évoquons que sans ces gens qui ébauchent des projets, osent se lancer pour créer une entreprise, un commerce, offrent la possibilité de travailler à ceux qui ne sont pas capables d’être patrons ! Lorsque l’on sait qu’entreprendre c’est presque, avant tout, financer le budget de l’État gaspilleur, « Merci » à ces Français super actifs et aux travailleurs qui répondent présents au boulot. Nonobstant, attention à la perversité de la polyvalence qui a pour effet de remplacer le spécialiste et de tirer la fourchette des salaires par le bas. C’est un ex-salarié philanthrope qui vous parle.
Le troisième des garçons était un affectueux faux calme. Le papet retrouvait en ce châtain clair, quelques traits de son père Joseph. Sa passion et vocation furent contrariées par le stupide numerus clausus ministériel. On se demande à quoi servent les recensements, l’INSEE, autres études et rapports officiels lorsque l’on constate les manques de la Nation. Avec le grand-père, c’étaient souvent de joyeuses conversations parfois dévergondées.
Le petit denier, très jeune émérite pilote d’avion, parachutiste chevronné, participant zélé au rallye des 4 L, c’était pour lui l’avenir brillant à ciel bleu grand ouvert. Il rappelait le dandy et intellectuel Francis, frère cadet de Bernard. Les grands-parents n’avaient pu suffisamment profiter de son enfance. Studieux, tout lui réussissait. Les relations développées sur le tard étaient toujours empreintes de sollicitude partagée.
Les quatre jeunes garçons, mousquetaires à leur manière, étaient les seules branches saines de l’arbre nobiliaire de la famille lignée Bernard Bruyneel !
Un patronyme difficile à porter pour ceux qui ont des états d’âme et surtout le caractère rebelle ou de cochon de Flamand. Bon sang ne saurait mentir !
Parricide dans l’âme, fille abominablement narcissique, venimeuse, urticante, toxique et nauséabonde, ce rameau de l’arbre généalogique avait été coupé, éradiqué définitivement par le maître paysagiste. La mère, procédurière en chef, était en mode chauffe continue pour sa CB d’après sa propre progéniture. La mauvaise branche, menteuse, comédienne, racketteuse, qui, elle, était toujours en mode pompe à fric au tribunal des injustices. Presque trois cents euros par mois à ne rien faire, vivant en couple, nourrie, logée par un charmant garçon mais pompant son père sans aucun scrupule encore moins de remerciement. À vingt-cinq ans, toujours en fausses études ! Un comportement inadmissible, condamné par tous ! Comprenne qui pourra la justice quand une partie de cette caste penche tellement à gauche qu’elle tourne au cauchemar, quand les preuves sont flagrantes et le verdict contradictoire ! Pas toujours marrant d’être un homme !
Mais lorsque l’on découvre les rendus de justice, on peut se poser la question, protégerait-elle, en général, uniquement le mal ?
D’autant que l’ex-femme de son aîné poursuivait en vain l’amour de sa vie. Lequel détalait, sprintait et battait les records du monde de vitesse aux cent mètres pour ne pas être rattrapé. L’avisé sélectionné avait vu juste de ne pas jouer sur un terrain glissant, de ne pas s’avancer aveuglément dans les sables mouvants.
Le divorcé, qui n’était qu’un deuxième choix de la poupée de luxe, y avait laissé toutes ses plumes et fruits de son travail !
Il s’était acquitté d’un lourd tribut financier malgré une rapide et courte cohabitation, pour l’erreur d’avoir été trop rapidement amoureux d’une pauvre petite fille riche… en quête de mauvaises intentions.
En lui accordant financièrement une compensation plus que de raison. Éric pensait obtenir une paix royale.
Hélas, la petite graine éclose après ses jeunes années passées deviendra par la suite une ramification perverse à cisailler sur laquelle poussaient trop de bourgeons toxiques.
Telle mère, telle fille Mooney, mooney.
Pour clore ce chapitre familial sur une note positive, voici une anecdote. En 2003, le paternel et son aîné, deux néophytes, avaient décidé de participer au Roc d’Azur, compétition de VTT dans le massif des Maures sur un parcours de vingt-deux kilomètres.
Au départ, ils firent rire leurs concurrents expérimentés qui possédaient le matériel adéquat. Eux sur de simples vélos de route !
Ah, drôle d’histoire belge…
Du starter au pied de la première montée, toujours dans le peloton de tête. Mais, en levant le regard, ce n’était plus une simple côte à gravir mais un mur à franchir… à pied, la galère, mon fils !
Puis, longue descente, virages, obstacles, rocailles et racines pour enchaîner sur le sable de la plage de Saint-Aygulf. Ouf, vision sur la base Nature, donc arrivée proche, pensait-il !
Mais que nenni, un détour le long de l’Argens, encore et encore !
De Coubertin : « L’idéal n’est pas de gagner mais de participer. »
Ah, que les JO vont nous coûter cher ! Il va falloir arroser nos médailles ! Macron, Dieu du stade, quelle aubaine, une de plus pour les Jeux olympiques, CIO devenus jeux politiques organisés. Rappel de la chute de l’empire, Olympiades, grecque.
Heureux et fringants comme des juniors au départ ; éreintés, mais satisfaits, soulagés d’avoir atteint l’arrivée et réalisé leur objectif final, ne pas abandonner, ne pas subir la totale défaite : l’abandon !
Le fils ayant attendu son père… à la buvette !
« Deux bières, une fois, s’il vous plaît ! »
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.
Alphonse de Lamartine
Alors, veuf depuis deux ans, lui, le grand-père condamné ne regarderait plus les femmes. Il les avait aimées, surtout admirées, sans oser toucher ces sensuelles Vénus modernes. Attiré par leur beauté irrésistible, gracieuse gestuelle, fléchissant à leur sourire, admirant leur galbe, plongeant dans leur généreux décolleté pour contempler miraculeusement « Sein Pierre et Paul. » Attendant patiemment les discrets croisements et décroisements de jambes. Sollicitant parfois un vent coquin qui soulèverait leurs robes légères. L’espérance folle de percevoir furtivement une frivole lingerie intime.
Bernard se contentait du regard. Ni beau ni moche, au physique ordinaire, néanmoins, il les fixait parfois avec insistance afin d’évaluer son charisme. Ce jeu lui suffisait. Il ne voulait pas briser son couple pour une aventure, un moment d’égarement. La crainte de tomber sur une dévorante punaise de lit, une Agrippine, une Joséphine ou simplement madame Sécotine. Pour lui, c’était comme s’il jouait au loto. C’était à coup sûr perdre pour uniquement récupérer des emmerdes. N’est pas Aznavour qui veut, Mes amours, mes emmerdes.
Ah, la tentation du diable ! Mais il savait ce que cela représentait d’avoir des parents divorcés. Combien de fois, il pensait à son passé, aux pauvres gosses tiraillés, certainement déstabilisés, souvent délaissés ou totalement lâchés, largués par d’égoïstes adultes. Trop souvent laissés seuls dans cette vie hostile, sauvage, dangereuse, grand nombre perdus sans une éducation salvatrice.
« Mes enfants vivront dans un foyer uni, coûte que coûte », s’était-il promis.
Promesse tenue. Mission accomplie.
Il pouvait partir en paix avec lui-même.« Viva la muerte », expression toute hispanique, comme l’origine de sa mère. Le jour de son union, le 8 mai 1944, elle apprit par sa maman que son père n’était pas son créateur. Elle s’appelait Rius Paulette et non pas Achard. Quelle secousse, drôle de cadeau de mariage ! Un choc colossal pour une ingénue descendue de son nuage. Ces frères, par ordre de naissance, Eugène le cérébral, Michel le bosseur souriant, Roger l’homme sympa devenaient subitement ses demi-frères.
Ce mariage était un assemblage d’ailleurs bien cogité, arrangé par sa propre mère. Marguerite avait des ambitions très précises pour la radieuse, naïve promise. Joseph était un médecin renommé, un excellent parti, un bosseur du feu de Dieu. Le Belge naturalisé français afin de pouvoir exercer son sacerdoce était infirme d’une jambe raide qui le faisait constamment souffrir. Il n’en demeurait pas moins bel et vrai homme, pas facile à vivre, l’avenir prometteur avec une histoire personnelle déjà marquante historiquement.
En ces temps-là, les secrets de famille, c’étaient « motus et bouche cousue » comme les Trois Petits Singes. On ne voit pas, ne parle pas, n’écoute pas.
Bientôt, pour l’inguérissable papet, le démon ne brûlera plus de convoitises, n’allumera plus son esprit fantasque, ses lubies coquines ne le dérangeront plus. Cramera-t-il en enfer ou l’apprenti ange gagnera-t-il les voûtes célestes en passant par le purgatoire ?
Dieu existe-t-il ? La religion, la foi procurent des questions, des doutes mais reconnaissons que les dix commandements de la Bible sont les premiers et indispensables repères pour une éducation universelle vouée au bien vivre ensemble !
Parler, philosopher de la différence entre « le Bien et le Mal », qui oserait prétendre le contraire quand l’éducation civique est en absence longue durée notamment en primaire.
Le perpétuel épicurien de l’entrejambe prit alors le parti de revisiter quelques moments de sa vie, certains ressurgiront tels des flash-back instantanés. Relater les mauvaises épreuves, remémorer des souvenirs grinçants ou enjoués. Se distraire de péripéties émoustillantes. Inventer, imaginer des scénarios parfois traités avec humour, dérision, provocation. Saine distrayante occupation, thérapie tardive pour cet énergumène fiévreux, toujours sur le qui-vive, éternel écorché vif.
Avec son fertile imaginaire érotique, développer une savoureuse fiction, romancer lubriquement certains épisodes, détailler des moments sensuels, approcher l’amour physique, dévoiler la jalousie et adultère, tout ceci par délégation, improvisation. S’interroger à nouveau sur le réel de son vécu terrestre, se réjouir, se réchauffer l’âme et le corps une dernière fois avec ses fantasmes virtuels.
Il quittera une époque où l’instauration de la pensée unique prévaut, où la liberté de parole, l’emploi des mots sont épiés, mesurés, disséqués. Un temps on le ne peut plus appeler un chat, un chat, où l’on n’ose plus s’exprimer de peur de froisser les imbéciles défendus par des imbéciles. De même que lutter contre l’injustice ou prendre la parole quand personne n’ose dire tout haut ce que le monde pense tout bas. Par les temps qui courent, cela procure, pour les courageux penseurs, orateurs, investigateurs, instigateurs, anticipateurs, lanceurs d’alerte, plus de déboires que de victoires. Vous êtes fichés, placardisés, mis au pilori, notamment par les supports, suppôts de l’information, ostracisés par certains déphasés juges syndiqués.
Terminé le bon temps où l’on pouvait avec humour parfois sarcastique, rire de tout, caricaturer, se moquer. Époque actuelle, à la liberté conditionnée qui s’approche, à grands pas, bruit de bottes discrètes, vers la « Censure » juste avant la « Dictature », feutrée. L’UE, sous le quatrième Reich de Von der Lahyène, serait-ce la revanche de 14-18, 39-45 ?
Mais à qui la faute ?
Celle du peuple égocentrique dans son petit confort matériel qui se laisse endormir par les médias. Eux qui excluent l’essentiel de ce qui se passe, trame dans notre dos, indifférent à la catastrophique réalité galopante. La seule excuse des abstentionnistes, « Chat échaudé craint l’eau froide. » Quantité non négligeable qui devrait être prise en compte.
La cause ? Ben voyons, uniquement, de grands guignols politicards en démonstration constante de retournements de veste.
Où sont les vrais hommes ?
Exemplarité, solidarité, où êtes-vous passées ? Patriotisme où es-tu ? Qui est encore fier d’être Français ? Qui est fier d’être chrétien et contestataire éveillé ? Qui n’a pas honte d’être traité d’extrémiste ?
Fin de la diatribe d’un vieux de la vieille qui aura toujours refusé de se faire « Intoxiquer, endormir » par leur bourrage de crâne. Place à savourer son lot de consolation, ses dernières récréations basées sur l’érotisme à en concevoir par d’autres, des bandes dessinées, créer de savoureux épisodes pour séries charnellement visuelles réservées à un public averti. Quoique, avec ce qui se passe, ce qu’on voit, lit, on supporte bien pire !
Certains moribonds se replongeraient dans leurs lettres d’amour, à en pleurnicher. D’autres ressortiraient les photos de famille, cartes postales. Quelques-uns se noieraient dans l’alcool ou substances hallucinogènes. Lui, le condamné, refera son cinéma, seul, comme d’habitude. Nul besoin d’écran noir pour ses nuits blanches ; n’est pas cet auguste Nougaro qui veut.
Bernard, le plus souvent du temps affublé d’un jogging, tee-shirt et tennis, depuis le décès de son épouse, vivotait dans un petit appartement vétuste avec sa maigre retraite de magasinier manutentionnaire et la minuscule réversion de pension de sa compagne. Quelques effets personnels, cadeaux et souvenirs palpables d’une vie familiale bien remplie, d’un passé encore en vive mémoire, ravivaient, décoraient son monastique quotidien.
La bourse, malheureusement uniquement virtuelle, qui repose sur des rumeurs et vaseuses spéculations, avait eu raison de ses modestes économies. Cet impétueux indice yoyo qui durcit ou ramollit en fonction de la surexcitation et libido d’un trader, d’une info confidentielle. Il avait fait confiance à un soi-disant super pro du placement. L’argent ne va qu’aux riches. Il n’aurait jamais dû jouer dans la cour des grands, croire à la loyauté et vertus vantées du monde de la finance, présumer en un Dieu Crésus protecteur. Qui ne s’est pas fait avoir une fois dans sa vie ? Les arnaqueurs ont-ils un Dieu ?
De temps à autre, en bon vivant qu’il était, le presque froid s’autorisait encore, de temps à autre, une chope de Leffe, une ou deux rasades d’Aberlour pour oublier momentanément les soucis, déceptions, les manques de la vie courante. Se réchauffer le corps et l’esprit, se griser passagèrement pour se dégriser les neurones sans pour autant sombrer sous la ligne de flottaison. Savoir rester suffisamment lucide pour anticiper les attaques des profiteurs, démarcheurs, fripouilles en grand nombre. Son instinct et sa méfiance lui imposaient de rester toujours sain de corps et d’esprit !
Toujours en éveil, Bernard s’apercevait que les soixante-quinze centilitres étaient descendus à soixante-dix, sans qu’il ait débouché la bouteille ! Dentifrice et autres, idem ! Ah ! Ces généreux industriels et ceux de la grande distribution ! Arnaque, quand tu nous tiens au quotidien et je ne parle pas des composants décomposés !
« À la vôtre et Santé », « Rincette » ! Au final, c’est le brave consommateur qui trinque et casque ! Merci à UFC-Que Choisir.
Puisqu’il était sage dans son isolement, le vieil homme ne se privait pas de quelques visites sur sites spécialisés pour contempler les photos de femmes affranchies, aguicheuses à souhait. Lorgner sur d’émoustillantes fausses starlettes allumeuses dans leurs postures improvisées ou se délecter des photos volées à l’insu de ses demoiselles, dames de bonne compagnie.
Réels stimulants, dopages inoffensifs, gratuites provocations visuelles pour revigorer la bête endormie. Derniers défauts d’un homme ayant abandonné la cigarette et le cigare bien trop tardivement. Il l’avait payé cher pour sa santé !
Le patriarche, à près de quatre-vingts piges, allait plus souvent chez le pharmacien qu’au cinéma, pour acheter des médicaments plutôt que des préservatifs ! Dura lex, sed lex, Naturum lex !
Il lui fallait bien compenser, meubler les trous béants de sa triste solitude et prochaine décadence ! En regardant toutes ces beautés, il avait l’impression d’être le photographe attitré, de réaliser son rêve, ses fantasmes grâce au virtuel. Le grand-père s’amusait comme il le pouvait, en fonction de ses faibles moyens financiers, physiques et intellectuels. D’autant que les programmes télé ne poussaient pas à s’asseoir devant cette petite ou grande lucarne malveillante où la Pub, plus que de raison, infestait, occupait, volait le temps du téléspectateur hypnotisé. Une pollution insidieuse, perverse et dirigée par un « wokisme » inacceptable.
Néanmoins, Bernard avait quelques dérivatifs avec le petit écran, le foot, le vélo, la vie des animaux et quelques séries au-dessus de la moyenne du genre « Engrenages », « Braquo », « Le bureau des légendes », « La Casa de Papel », « Marseille » notamment sur Canal +, ayant abandonné depuis longtemps les autres chaînes propagandistes.
Presque chaque matin, le vieux se réjouissait de voir apparaître son rayon de soleil, Alexandra, miss météo de CNEWS. Cette plantureuse brune aux longs cheveux parfois avec une grande frange sur la poitrine, l’autre par-dessus l’épaule. Au décolleté appétissant, formes généreuses, lèvres pulpeuses, sourire sympa. Elle lui mettait le baromètre au beau fixe pour toute la journée.
Pour le reste, sur CNEWS, la chaîne la plus libre, de 19 à 20 heures, c’était son feuilleton quotidien, il suivait les érudits, éclairés, courageux Mathieu Bock-Coté, Guillaume Bigot, Charlotte d’Ornella, Marc Menant, Dimitri Pavlenko sous la tutelle de la gracieuse Christine Kelly.
Le vendredi, Philippe de Villiers, avec de fortes émotions et réalisme, débattait, lui, aussi, des vrais problèmes de notre société.
Pourquoi les Français sont-ils passés à côté de cet homme sans le retenir ? Nous ne serions pas dans cette nauséabonde merde !
Bernard ne suivait plus les débats théâtralement politiques dirigés au cours desquels de tristes « Tartouillots-Démagogues journaleux » démolissaient sans honte mais avec une véritable violence verbale, attitudes hautaines, dédaigneuses, ceux qui contredisaient leur doxa. De temps à autre, il écoutait les actifs représentants de la démocratie souverainiste-républicaine M. Zemmour, Ciotti, Dupont-Aignan, De Villiers, Poisson, Morano, Marion Maréchal, Messiha, Philippot, Asselineau, Wauquiez, Bellamy… le général Pierre de Villiers. Ils étaient parmi les trop rares à pouvoir l’interpeller, eux, ces vrais Français de toute couleur, amoureux, respectueux et défenseur de la patrie en danger.
À quand une vraie union de droite ? « To Dare is to Do. »
Dans un autre registre, le subtil humour ravageur la belle Sandrine Sarroche l’amusait ainsi que celui de Bernard Mabille. Coluche, lui manquait.
Mais sa marotte était ces corps à peine dévoilés ou nudité offerte, ces mises en scène, pauses en mode intérieur ou au grand air pour le fun. Bernard aurait aimé être un bienheureux metteur en scène pour diriger, capter les charmes de sa femme avec ou sans fine lingerie. Sandrine avait toujours refusé ce dérivatif, enterré la libido du pauvre mari frustré, à qui tout n’était pas permis. Elle n’avait pas le goût du risque ni de la provocation sensuelle. Ah, cette éducation puritaine !
L’homme n’est pas un indompté ni une brute épaisse, lui, demeurerait toujours un vrai gentleman qui avait respecté son épouse ! La femme a droit et mérite le respect. Il faut parfois savoir ravaler sa salive, refréner ses ardeurs. L’animal est sauvage, l’homme possède, paraît-il, une conscience, un savoir-vivre ensemble.
Ah, ces poses lascives, suggestives face à l’objectif pour le plaisir du compagnon.
Ces épouses, maîtresses, amies qui attisent, satisfont les démons de l’esprit et de la chair devant un objectif inquisiteur.
Orchestrations de préliminaires amoureux, de passe-temps érotiques d’un couple lambda. Commémorationsà revoir librement selon les humeurs badines, évocations d’une vivace et illustre mémoire sur papier glacé.
Alors pour Bernard, il fallait bien se nourrir encore de quelques substances indispensables au bon équilibre du mâle, satisfaire quelques inclinations libidineuses, entretenir la flamme vacillante du soldat méconnu, ancien combattant de son sommier défoncé. Le vétéran fatigué, épuisé moralement, esquinté et rafistolé à l’intérieur, était trop vieux, trop moche, trop aigri pour batifoler et espérer, maintenant faire l’amour, étreindre, comme… un malade. Il ne lui restait que le virtuel ! Pour se rafraîchir de ses idées folâtres, il prenait sa douche en compagnie de… Radio France.
Bernard, né en 1945, fut baptisé lors d’un opulent festin, le 15 août, année de la libération. Enfin, la joie de vivre, la victoire, l’écrasement de l’Allemagne et du nazisme, l’espérance de ne plus jamais subir le joug d’occupants indésirables. L’Europe martyrisée mais enfin libre grâce à la solidarité mondiale, aux sacrifices de jeunes qui se sont enrôlés à l’appel du mot Liberté, chèrement, durement, mortellement acquise.
Viendra, malheureusement, la guerre froide puis bien plus tard, le triste temps de la sournoise rivalité économique planétaire qui laissera sur le carreau des millions de serfs exploités ou affamés au nom du dieu Crésus, dit le Capitalisme à outrance. Dans leur royaume doré, les riches ne se tuent pas entre eux, tant qu’ils règnent avec leur profit exacerbé. Mais la roue tourne pour tout le monde ! La faim justifiera les moyens, le nombre les mangeront, dévoreront, les peuples se révolteront.
Ci-dessous, quelques lignes plus bas, le menu d’antan, retrouvé au fond d’une valise… en carton. Repas digne des 2 décembre 1804, le sacre, et 1805, la bataille des Trois Empereurs, sublime victoire impériale sous le soleil glacé d’Austerlitz.
C’était le révolutionnaire « Chant du départ » qui accompagnait les soldats au combat. Il avait remplacé « La Marseillaise » dès l’an 1804 sous l’ère Napoléon, l’empereur universellement connu, celui qui fit la grandeur et la renommée de la France. Napo ! Reviens !
Dieu que les choses avaient changé en un demi-siècle, constatait-il, en se remémorant le bon vieux temps. Le vrai Bio était déjà sur toutes les tables. La pollution pas encore à l’ordre du jour, les écolos n’étaient probablement pas tous nés mais leur déconno-écologie commençait à montrer le bout de son nez.
La gauche « Pleureuse » commençait son œuvre de destruction, notamment à l’Éducation nationale. À l’époque l’enseignement et la discipline étaient encore de mise, le sexe ne faisait pas partie des programmes.
Les étrangers, les minorités n’imposaient pas leurs mœurs, ni leur philosophie de pacotille, ni leur religion et leur très mauvais art de vivre.
On ne parlait pas encore de soumission à en frôler les murs pour rentrer chez soi. On n’envisageait pas encore les émeutes à brûler, détruire, voler et saccager églises, mairies, écoles, commerces…
Hélas, les hordes barbares, ces envahisseurs d’un autre genre allaient revenir en force pour essayer de nous asservir.
La vengeance des anciennes générations colonisées s’installait avec la complicité de collabos et traitres à la patrie en danger de mort !
Au cours de son existence, Bernard eut, parfois, l’envie de partir dans l’au-delà, lorsque son moral était au plus bas !
Qui n’a jamais été confronté à la tentation d’abréger sa vie trop merdique, tuer ses maux. En finir avec cette détresse solitaire quand personne ne nous prête l’oreille ou ne nous comprend. Lorsque, l’on n’a plus personne pour nous entendre gémir, nous voir errer comme un chien hurlant à la mort ou silencieusement dans son coin. Seul avec les séquelles d’une adolescence désastreuse. Quelque chose de surnaturel, un ange gardien l’avait-il empêché, retenu ? Une bonne étoile ?
Tenir quelques jours et Bernard aura ce singulier avantage de ne pas connaître, ne pas supporter l’EHPAD. L’indépendant loup, exclu de la meute, ne se voyait pas en fausse colonie de vacances.
Maison de retraite ou EHPAD, de toute façon, il n’avait pas les moyens d’y accéder et encore moins la volonté d’endurer les ordres :
« Allez, tout le monde à la cantine. Tout le monde au lit. Tout le monde devant la télé. »
Devant l’écran, de se voir proposer certains programmes calamiteux, la vulgarité remplaçant et massacrant la culture et la langue française, les rediffusions et pubs en streaming qui assassinent les tympans. Il en avait marre des médias manipulateurs propagandistes, de ces faiseurs de rois, cireurs de pompes insupportables, de tous ces indigestes suppositoires administrés au gentil peuple pour mieux l’endormir et aux petits vieux pour mieux les anesthésier. Marre, comme beaucoup, d’une information aseptisée, téléguidée, l’essentiel étant volontairement escamoté.
Marre de ces nombreuses infos anxiogènes qui nous conditionnent trompeusement, nous font broyer que du noir ou du gris. Inlassablement à nous ingurgiter des actualités aux sombres couleurs devenues « À la mode, chez nous. » En fait, imperceptiblement, ce sont d’obscurs et ténébreux nuages, violents orages qui se profilent à l’horizon. Le climat, l’environnement, les mentalités, la planète, tout change, mais trop vite.
Où est passé le bleu d’azur, La vie en rose, l’espoir, le positif, le bon temps de la vraie vie à la française acquise depuis plus de mille cinq cents ans mais savamment déconstruite en une quarantaine d’années !
Marre de cette fausse assimilation vendue, de ce mélange des races perfidement imposé et de faire porter le chapeau au petit peuple en colère quand les racailles et autres fêlés d’Allah tueurs en série, profitent impunément de notre aveugle hospitalité pour nous insulter, renier, vandaliser, piller, voler, violer, assassiner… ! À qui profite le crime, à qui profitent ces attentats et meurtres devenus du domaine du quotidien sans que les médias ne s’en offusquent pas plus ! Qui sponsorise tous ces meurtres prémédités ? Drôle d’époque !
Même, un confrère de Mitterrand ose, en qualité d’avocat, nous parler de sentiment d’insécurité et personne ne bouge ! Sinistre ministre ?
Les jeunes peuvent-ils encore avoir foi en leur avenir, eux qui se laissent emmener dans des combats, idées utopistes.
Les couples ont-ils encore envie de faire des enfants pour lesquels, leur seul horizon, ligne de flottaison, est la « noircitude » absolue ?
Conclusion politique personnelle, avec l’expérience et la sagesse d’un vétéran, il estimait que la gauche « Pleureuse » n’avait pas de patrie, la droite pas de couille. Il détestait la plupart des Cumulards-Profiteurs-Opportunistes de la politique caviar. Les privilèges de la royauté conservés par la « ripoublique. » Fais ce que je te dis mais ne fais pas ce que je fais !
Reflet de notre époque : La dictature c’est « ferme ta gueule » ; la démocratie c’est « cause toujours ». Coluche
Quelques dizaines d’années plus tôt, en 1968 ou la perte des fondamentaux. L’avilissante révolution culturelle avait ouvert les portes aux chamboulements, désordres et décadences à venir pour une nouvelle façon de vivre, mœurs, consommation, perte des racines, valeurs, idéaux… en mode « No Limit. » La politesse, l’apprentissage du civisme, la discipline, surtout à l’école, allaient disparaître. Ne parlons même pas du respect du drapeau et de la Marseillaise, du père, de la mère !
Merci, qui ?
Qui pourrait sauver la France du marasme, du désordre ambiant, de la misère, de cette chienlit comme le rappelait le Général de Gaulle. Lequel pourrait mater les petits et grands caïds impunis, qui le jour, font leur loi dans les cages d’escalier, la nuit pétaradent acrobatiquement sur leur rutilante volée « Rossinante », à deux roues ? Ces dealers sans foi ni loi qui règnent en maître absolu au nez et à la barbe des FDO. L’armée et la légion unie pour la pacification, la force contre la force, pour unique solution.
Le reste n’est que du pipeau, mots sans fond, discours creux ; un puits, les Danaïdes !
Les discours cela suffit, maintenant des actes !
Cordiales pensées pour les banlieusards lâchement abandonnés par l’État. Serait-ce les nouveaux Ghettos à la mexicaine, Mayotte ?
Where is the karcher ? Slogan, pétard mouillé de peur du petit prétentieux de descendance étrangère.
Qui pour sauver ? Il cherchait en vain le futur Chevalier Bayard ou la Jeanne, brandissant l’étendard. Qui va oser ?
Allons enfants de la Patrie
Le jour de gloire est arrivé
Contre nous de la tyrannie
L’étendard sanglant est levé
L’étendard sanglant est levé
Entendez-vous dans les campagnes…
Un vrai chef de classe mondiale, tel un monsieur Poutine protecteur des valeurs occidentales, aimant et s’identifiant son peuple, fier d’être ce qu’il est. Citoyen cultivé, capable de jouer du piano ou de la Balalaïka. Un homme charismatique, rigoureux, sans rictus pervers. Un ours qui n’hiberne jamais.
Pourquoi pas un Directoire formé de gens compétents, responsables, issus de tout bord ayant l’amour de la France, sa culture et ses mots, pour une nation libre et souveraine ?
Après cette parenthèse, car besoin de se défouler avant de mourir, reprenons l’écho sur le vieillissement en collectivité qui effrayait le retraité en perdition.
« Allez, mettez-vous autour de la table, c’est l’heure des jeux de société. Échappée belle, Bernard n’aimait aucun jeu, pas même les cartes. Sauf le 421 pour un strip-poker. Impensable en pareille circonstance pour les pensionnaires ayant perdu leurs lunettes, loupes ou jumelles ou malheureusement en fauteuil roulant car handicapé ou fourbu de tant d’années de lourds labeurs.
Il était très loin, le Allez, roulez jeunesse.Tournez manège !
Obligés, les petits vieux, tous en chœur de chanter et mimer Ainsi font, font, font les petites marionnettes. Polichinelles que nombreux avaient été dans leur moutonneuse existence et pour certains cela continuait, même à la retraite, la confiscation de leur personnalité. Jusqu’au purgatoire moral, l’abattoir, l’abattage final ?
Le retraité ne se voyait pas déambuler dans les couloirs, faire des rodéos nocturnes, ce qui était formellement interdit aux pensionnaires sous peine, séance tenante, de sanctions et d’amendes. Là, il n’existait pas de zone de non-droit ! De plus, il aurait dû faire face à l’intervention musclée de la PM, BAC ou GIGN appelée en renfort. Humour décalé !
Pour le solitaire, mieux valait un petit chez soi qu’un grand chez les autres. Mourir seul plutôt que mal accompagné, clamait-il !
Sa devise : Ne pas subir. En fait, ne plus subir, à cause de la bêtise, ignorance, cupidité, vanité de certains !
Soutien, pensées affectueuses aux personnes âgées, cloîtrées ou pas. La vieillesse est triste, douloureuse quand la solitude, l’irrespect remplacent la solidarité intergénérationnelle. Quelquefois et surtout lorsque la maltraitance s’impose et bouleverse la tendresse tant attendue pendant que d’autres les méprisent, les poussent à s’éclipser, à disparaître pour toujours jusqu’à raccourcir leur vie ?
Que de projets morbides sont en gestation, telle IVG à la grossesse et la mort programmée pour la fin de vie. Tout vous sera présenté comme des cadeaux de Noël.
Le MAL vaincra-t-il ?
Ô vieillesse, ô vieillesse ennemie.
Probablement né sous une mauvaise étoile, Bernard avait tellement accumulé d’obsessionnels mauvais souvenirs que ce furent les premiers flashs à rejaillir. Comme un volcan éteint, qui, soudainement, se met en irruption, crache sa lave brûlante et dévastatrice. Terre brûlée où plus rien ne pousse. Tout part en fumée.
Le plus fréquent de ces inoubliables rappels était avec son père tourmenteur. Celui de l’horreur de ses propres sentiments quand le Frère supérieur lui annonça trop confusément la mort de son géniteur.
L’ecclésiastique n’était pas habitué à ce genre de devoir à accomplir. Le Frère directeur priait et parlait plus aisément au bon Dieu que d’annoncer un décès, en face à face, à un gamin déjà perturbé, puis soudainement, complètement déstabilisé. Ce fut un grand moment de trouble, ne sachant, en fait, qui, de son père ou de sa mère, était réellement décédé. La crainte ou le soulagement ?
Lorsque le gamin de quatorze ans comprit la situation, il considéra cette annonce comme une bienheureuse délivrance. La vierge l’avait, enfin, exaucé. En internat à Saint Jean Baptiste de la Salle à Rouen, pendant les offices religieux, il avait tellement prié avec ferveur pour être délivré du mal.
Réminiscence honteuse pour celui devenu homme à son tour.
Était-il le diable en personne pour avoir tant imploré la mort de son procréateur ? Il se posait la question, pourquoi, m’a-t-on laissé tout seul ? Mais, à qui aurait-il pu se confier chez les Frères ?
Il ne m’a jamais, pas une seule fois, tenu d’une main protectrice pour faire quelques pas ensemble. Que je puisse grandir, accompagné, soutenu, me sentir aimé comme n’importe lequel de ses enfants. Pas une seule fois, il aura fredonné : Le petit garçonde Serge Reggiani.
Le fils maudit, le souffre-douleur, était définitivement libéré du joug paternel, soulagé de cette pesante souffrance qui pesait sur ses petites épaules, de cette peur obsessionnelle qui pourrissait continuellement sa sombre existence. Bernard avait la hantise de se retrouver seul avec son père.
Né en 1914, à Aarsele en Belgique, son bourreau, suicidé ou assassiné, avait subitement quitté l’univers le dix-huit février mille neuf cent cinquante-neuf à treize heures trente, allongé sur la table des ultra-sons, ultra-violets, de son cabinet médical. À la fin de sa vie, l’homme était devenu une bête dangereuse et féroce. Le pistolet récupéré près du corps côté droit alors que Joseph était un pur gaucher. Une énigme jamais résolue ou probablement classée rapidement sans suite.
Quelques jours plus tard, Bernard, le refoulé, allait accompagner son tyran de père à sa dernière demeure. Le gamin se retrouvait dans la salle d’attente du cabinet médical au 20 rue Claude Groulard à Dieppe. Seuls, les membres de la famille du côté paternel, agriculteur, marchand de lin attendaient le signal de départ du cortège funéraire, dernière procession sans la croix. Il manquait un frère, Odile et sa tribu.
Bernard était chez lui mais presque en territoire ennemi car il avait choisi son camp depuis longtemps. Celui de sa mère qui n’avait pas trop l’instinct maternel et sa grand-mère dite mamie qui l’avait pour deux, cet immense amour protecteur. Toutes les deux vivaient séparément à Étretat et se battaient inlassablement pour récupérer la garde définitive. L’aîné représentait ses sœurs, Marie José, Claudie et le petit dernier Francis, tous trop jeunes pour assister à la cérémonie civile.
Le gamin ne porta aucune attention à la seconde femme de son père. Il exécrait cette belle étrangère, ancienne patiente effrontée devenue épouse d’un riche généraliste divorcé.
Il n’exprima aucun sentiment. À cette époque, Bernard c’était les Trois Petits Singes à la fois. Plus tard, avec le temps, métamorphosé, il deviendra un King Kong déterminé, évadé de sa cage, face et luttant contre l’injustice des hommes.
Son caractère révolté s’affirmera pendant son adolescence jusqu’à son dernier souffle. Adulte, brut de décoffrage avec son franc-parler, son investissement total à prendre les choses sérieusement sans qu’il se prenne au sérieux lui jouera de vilains tours. Une vraie tête de cochon à la Flamande avec ses hauts et ses bas ! La marque du destin !
Dans cette salle d’attente, deux ou trois étaient de drôles de « clients » à vouloir se disputer ou rapiner un quelconque héritage. Joseph avait construit sa fortune en travaillant comme un forcené ; chapeau, toubib. Un exemple à suivre pour les générations futures. Tous, famille, patients, antagonistes, reconnaissaient la réussite et l’excellente renommée professionnelle du praticien issu d’une famille belge de huit garçons et trois filles.
La fratrie élevée par une veuve fermière s’expatriant de Belgique en 1919, Les Trente Orphelines, Joseph était l’avant-dernier. Infirme très tôt, une jambe raide et genou en miette à cause d’un coup de sabot de cheval qui le fit souffrir toute sa vie. Il trouva le remède, l’apaisement à la douleur dans les piqûres qu’il s’administrait à toute heure, en tout lieu, même à travers son pantalon tout en conduisant. Malgré son handicap physique, homme rigoureux et exclusif, papa aimant énormément ses autres enfants, il effectua un remarquable parcours terrestre hors norme, mais au funeste destin.
Bernard le malade, avant de partir et peut-être le rejoindre, Dieu seul le sait, voulait lui rendre un ultime hommage officiel, au père, à l’humain, au professionnel toujours disponible, parfois désintéressé, toujours respectueux de son sacerdoce et de son vœu non galvaudé. Médecin qui n’avait pas d’heure, aucun répit, toujours aux bons soins de ses patients, tôt le matin jusque tard dans la nuit. Il rentrait avec des billets plein les poches, avec des œufs, poulets, lapins, canards, pots de confiture…
Les temps ont bien changé dans certains cabinets médicaux ! À dix-huit heures, on ferme ! Mais peut-on critiquer lorsque l’on sait qu’une visite chez le toubib coûte vingt-cinq euros ? En comparaison, d’une coupe homme chez le coiffeur qui est à environ vingt-six !
Quand on pense qu’un lambda qui n’a même pas un C.A.P de cuisinier peut ouvrir un restaurant, cela fait peur pour la santé ! Cela peut en énerver, défriser certains en rapport aux études consacrées et responsabilités à assumer.
Bernard, marié, responsable à son tour, admirera rétrospectivement son père en tant qu’homme qui se sera toujours battu contre vents et marées, aura résisté aux tempêtes et séismes. Il souhaitait rendre hommage à titre posthume au papa excessivement porté vers la réussite de sa progéniture, même si… et, malgré les incompréhensions indéfinissables pour le fiston.
Mais, Joseph, avait-il épousé la bonne personne ? Celle qu’on lui avait mise dans les bras ne devait pas, probablement, être à la hauteur de la tâche. Ils ne jouaient pas la même partition, ni dans le même orchestre ni dans la même division. L’eau et le feu !
Le rancunier Bernard, l’ex-petit bâtard, désirait remettre les choses au point, rendre justice et honneur à celui qui fut l’objet d’une éhontée cabale, fomentée par des confrères jaloux, véritables collabos pendant la Seconde Guerre mondiale, de bien tristes personnages. Francs-maçons !
Un homme qui aura souffert toute sa vie, physiquement, moralement. Ce disciple du serment d’Hippocrate sous les feux d’innombrables hypocrites, haineux et craintifs confrères. Souvenirs douloureux, comportements délétères à ne jamais oublier ni pardonner face à de telles perfides bassesses.
Quelques années plus tard, Bernard reçut d’une tante côté paternel, un mensuel local dénonçant cette scandaleuse mais véridique inquisition, cette honteuse chasse à l’être humain.
Que la réalité et la vérité sortent enfin du puits. Haro sur ceux qui se sont tus, sur tous ceux qui se taisent encore de nos jours de peur de…
Rendons à César…
Rendons honneur et miséricorde à Joseph, mon père !
Notons la prescription de l’ordonnance de l’époque, le Business is business n’était pas encore dans la consommation tous azimuts de la folie médicamenteuse infiltrée par les puissants labos !
Retour sur ce jour mémorable, marquant pour le rejeton de quatorze ans. Bernard se plaça, seul en première ligne, derrière le cercueil de son « rigide » paternel dorénavant inoffensif.
Quel trouble, quel sentiment indescriptible de se retrouver derrière le convoi mortuaire pour accompagner celui qui l’avait tant détesté au grand jour, fait souffrir, traumatisé parfois physiquement ! Celui que le fils aîné de la famille espérait voir disparaître à tout jamais. Les cellules psychologiques n’existaient pas. Chacun se devait d’affronter ses tourments et difficultés avec ses propres armes. Subir, se taire, sécher ses pleurs, essayer de comprendre, appréhender l’irrationnel. Aller, marcher presque seul, mais vers quel destin ?
Jeune, homme, vieux, il ne sût jamais dire « Je t’aime » ou « Mon amour » à qui que ce soit, tant l’expression vivante de tels sentiments de réelle passion lui était inconnue, trop profondément enfouie, peut-être instinctivement refoulée. Ou simplement par peur ou par pudeur.
Retour sur l’inhumation du défunt Jeff. Le cortège se mit en route. Il y avait du monde le long des trottoirs. Certains curieux se signaient, d’autres devaient probablement compatir à la solitude, détresse du garçon ou simplement commenter le récent fait divers.
L’imposante demeure paternelle se situait en plein centre-ville, tout en bas de la côte de Rouen. Très longue, raide et rectiligne pente interminable à gravir. Ironie du sort, le père, le fils et toute la cohorte passaient devant la résidence de celui, par qui, bien involontairement, un bordel monstre était arrivé dans la famille.
Bernard rejeté à cause d’une ressemblance à la naissance avec un des frères de Joseph. Celui qui avait dit « Comme, il ressemble à Odile, c’est son portrait tout craché » aurait mieux fait de se taire, comme le Petit singe qui ne parle pas. L’habit ne fait pas le moine mais le physique en ce jour maudit créa son malheur.
Ah, si l’ADN avait existé, le gamin aurait été vraisemblablement un enfant heureux.
Du haut de ses quatorze années, il jeta un regard vers la bâtisse. C’étaient les seuls, oncle, tante, cousins et cousine avec lesquels il entretenait une relation familiale. Les seuls à compatir, à garder le contact avec lui. Avec eux, « l’Étranger » se sentait à l’aise.
Arrivé sur la falaise, à Janval, il fallait encore marcher plusieurs centaines de mètres avant de franchir le portail du cimetière. Là où se situe la nécropole des Canadiens. Le 19 août 1942 Opération Jubilee, débarquement et raid sur Dieppe, huit mille soldats engagés contre le « Festung Europa », ce fut un cuisant échec. Lourd bilan, mille huit cents morts. Sanglante déroute. Cette entreprise et les sacrifices humains permirent la réussite de la décisive opération Overlord, du débarquement en Normandie le 6 juin 1944. La liberté, à quel prix ! Se souvenir des guerres à cause d’idées rebutantes pendant que certains s’enrichissent avec la mort des combattants de toutes les couleurs, de toutes les religions.
Le père, le frère passèrent devant la tombe des deux très jeunes enfants décédés prématurément. Nicole, à sept mois. Michel, le jour de sa naissance. Sur la même allée centrale, Joseph devait trouver le repos éternel. Bernard méditait sur le désespoir de son père médecin, impuissant, ne pouvant sauver sa propre progéniture.
Une fois la dalle calée, les couronnes présentées, un dernier signe de croix, sans mot dire, tel le Petit Singe qui ne parle pas, comme un petit homme, à pied, il prit les raccourcis et le train pour le retour au pensionnat. Seul comme un grand pour un aller-retour expéditif. Toujours seul !
Pendant longtemps, il ne parlera, ni écoutera, ni ne verra cette famille, qui, à l’époque, lui semblait antagoniste. Beaucoup plus tard, il effectuera un naturel retour aux sources sanguines en présentant à chacun sa propre petite famille. Le naturel revient au galop !
L’Église avait refusé le pardon et les sacrements au fautif qui avait pourtant sauvé des vies. Joseph n’avait tué personne. Lui, peut-être ? Sa jalousie contagieuse avait démoli la destinée de son fils aîné et fait exploser la famille. Les surdoses de drogue et ses souffrances avaient eu raison du malheureux. Joseph, ne pouvait-il pas obtenir les circonstances atténuantes, le pardon de Dieu ? Méritait-il l’excommunication, lui, le catholique fervent pratiquant ? Qui peut condamner à l’enfer éternel ceux qui l’ont vécu continuellement sur terre ?
Quelques années plus tard, quelques allées plus loin, Mamie Achard y sera enterrée. Clin d’œil de la vie, coïncidence de la mort, le gendre et l’ex-belle-mère, pourtant complices au début du mariage puis en conflit ouvert au divorce, reposaient en paix à quelques pas l’un de l’autre. Guerre et Paix.