Cueillette de fruits (traduit) - Rabindranath Tagore - E-Book

Cueillette de fruits (traduit) E-Book

Rabindranath Tagore

0,0
3,99 €

oder
-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

- Cette édition est unique;
- La traduction est entièrement originale et a été réalisée pour l'Ale. Mar. SAS;
- Tous droits réservés.

Fruit-Gathering est un poème de Rabindranath Tagore, publié pour la première fois en 1916.

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Cueillette de fruits

RABINDRANATH TAGORE

1916

Cueillette de fruits

 

I

Ordonne-moi et je cueillerai mes fruits pour les apporter dans des paniers pleins dans ta cour, bien que certains soient perdus et d'autres pas mûrs.

Car la saison s'alourdit de sa plénitude, et on entend dans l'ombre le son plaintif de la flûte du berger.

Offrez-moi et je mettrai le cap sur le fleuve.

Le vent de mars est capricieux, faisant murmurer les vagues languissantes.

Le jardin a tout donné, et à l'heure fatigante du soir, l'appel vient de votre maison sur la rive, au coucher du soleil.

II

Ma vie quand j'étais jeune était comme une fleur - une fleur qui perd un ou deux pétales de son abondance et ne ressent jamais la perte quand la brise du printemps vient mendier à sa porte.

Maintenant, à la fin de la jeunesse, ma vie est comme un fruit, n'ayant rien à perdre, et attendant de s'offrir complètement avec toute sa charge de douceur.

III

La fête de l'été est-elle réservée aux fleurs fraîches et ne concerne-t-elle pas aussi les feuilles fanées et les fleurs fanées ?

Le chant de la mer ne s'accorde-t-il qu'avec les vagues qui se lèvent ?

Ne chante-t-il pas aussi avec les vagues qui tombent ?

Des joyaux sont tissés dans le tapis où se tient mon roi, mais il y a des mottes patientes qui attendent d'être touchées par ses pieds.

Peu nombreux sont les sages et les grands qui s'assoient auprès de mon Maître, mais il a pris dans ses bras les insensés et a fait de moi son serviteur pour toujours.

IV

Je me suis réveillé et j'ai trouvé sa lettre avec le matin.

Je ne sais pas ce qu'elle dit, car je ne sais pas lire.

Je laisserai le sage seul avec ses livres, je ne le dérangerai pas, car qui sait s'il pourra lire ce que dit la lettre.

Laissez-moi le tenir sur mon front et le presser contre mon cœur.

Lorsque la nuit sera calme et que les étoiles apparaîtront une à une, je l'étalerai sur mes genoux et je resterai silencieux.

Le bruissement des feuilles me le lira à haute voix, le ruisseau le chantera, et les sept étoiles sages me le chanteront du ciel.

Je ne trouve pas ce que je cherche, je ne comprends pas ce que je voudrais apprendre ; mais cette lettre non lue a allégé mes fardeaux et transformé mes pensées en chansons.

V

Une poignée de poussière pouvait cacher votre signal quand je ne connaissais pas sa signification.

Maintenant que je suis plus sage, je le lis dans tout ce qui le cachait auparavant.

Elle est peinte dans les pétales des fleurs ; les vagues l'éclairent de leur écume ; les collines la portent haut sur leurs sommets.

J'avais le visage tourné vers toi, c'est pourquoi j'ai mal lu les lettres et n'en connaissais pas le sens.

VI

Là où les routes sont faites, je perds mon chemin.

Dans l'eau large, dans le ciel bleu, il n'y a pas de ligne de piste.

Le chemin est caché par les ailes des oiseaux, par les feux des étoiles, par les fleurs des saisons qui passent.

Et je demande à mon coeur si son sang porte la sagesse de la voie invisible.

VII

Hélas, je ne peux pas rester dans la maison, et la maison n'est plus une maison pour moi, car l'éternel Étranger appelle, il va sur la route.

Le bruit de ses pas me frappe la poitrine, il me fait mal !

Le vent se lève, la mer gémit. Je laisse tous mes soucis et mes doutes pour suivre la marée sans abri, car l'Étranger m'appelle, il va sur la route.

VIII

Sois prêt à t'élancer, mon cœur ! et laisse s'attarder ceux qui le doivent.

Car ton nom a été appelé dans le ciel du matin.

N'attendez pas !

Le désir du bourgeon est celui de la nuit et de la rosée, mais la fleur éclose réclame la liberté de la lumière.

Brise ta gaine, mon cœur, et sors !

IX

Lorsque je m'attardais parmi mes trésors amassés, je me sentais comme un ver qui se nourrit dans l'obscurité du fruit où il est né.

Je quitte cette prison de pourriture.

Je ne me soucie pas de hanter l'immobilité moisie, car je vais à la recherche de la jeunesse éternelle ; je jette tout ce qui n'est pas uni à ma vie ni aussi léger que mon rire.

Je cours à travers le temps et, ô mon cœur, dans ton char danse le poète qui chante en vagabondant.

X

Vous m'avez pris la main et attiré à vos côtés, vous m'avez fait asseoir sur un siège élevé devant tous les hommes, jusqu'à ce que je devienne timide, incapable de bouger et de suivre mon propre chemin ; doutant et discutant à chaque pas de peur de marcher sur une épine de leur défaveur.

Je suis enfin libéré !