De la vocalisation des tambours aux expressions dansées… - Doudou Ndiaye Rose Junior - E-Book

De la vocalisation des tambours aux expressions dansées… E-Book

Doudou Ndiaye Rose Junior

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Beschreibung

Fruit d’années de recherches intensives, cette œuvre plonge dans les racines ancestrales du griotisme et du sabar. À travers des anecdotes, elle révèle des aspects méconnus de ces traditions, offrant un regard particulier sur leur richesse et leur complexité. L’exploration romancée de l’art oral donne vie à un monde jusqu’ici préservé, ajoutant une dimension envoûtante à notre compréhension de cette culture fascinante.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Doudou Ndiaye Rose Junior est un artiste polyvalent, reconnu pour son talent dans la danse et la musique. Précurseur du sabar en France, il a collaboré avec de grands noms de la scène musicale internationale. Déjà auteur de "Sabar & Cultures – Kàddug Tëgg ak Jàdd. Feec : de la vocalisation des tambours aux expressions dansées", il explore cette fois les différentes facettes d’un concept culturel de légende.

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Doudou Ndiaye Rose Junior

De la vocalisation des tambours

aux expressions dansées…

L’essence du sabar

révélée dans tous ses états

Essai

© Lys Bleu Éditions – Doudou Ndiaye Rose Junior

ISBN : 979-10-422-3612-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Préface

Doudou Ndiaye Rose Junior : battez battez le tam-tam de lumière, le tam-tam de notre histoire

Ah, que nous regrettons notre « Sunugaal » méconnaissable baladé entre ces Sénégal – s… pro-français, Pro-arabe, pro-américain, pro-italien, « bientôt » pro chinois… Le sabar, l’art du tambour et de la danse au Sénégal, possède une histoire millénaire qui s’inscrit de manière belle dans notre patrimoine historique et culturel.

Cette pratique traditionnelle ancestrale est synonyme de symboles puissants du récit africain. C’est ce que nous fait redécouvrir Doudou Ndiaye Rose Junior dans son ouvrage intitulé SABAR : Kàddug Tëgg ak Jàdd fecc : Du langage des tambours aux expressions dansées, le Sabar dans tous ses états…

À travers l’histoire des groupes sociaux, de la tradition ancestrale et celle des langues africaines, Doudou Ndiaye Rose Junior, héritier du Sabar paternel, partage sa passion et ses connaissances dans un domaine qu’il maîtrise de tout son corps, de tout son cœur et de son esprit. Profondément artiste et enraciné dans le cercle ancestral de la transmission de cet héritage unique légué par une généalogie impressionnante, Doudou Ndiaye Rose Junior propose de rétablir la genèse du Sabar, véritable discipline artistique et culturelle, issue du rythme traditionnel africain et portant des valeurs et des symboles qui sont bien loin de l’imagerie du simple divertissement exotique souvent décrit par la société occidentale.

En effet, la pratique du Sabar appartient à des rites ancestraux qui avaient fonction d’éducation sociale et de transmission culturelle et patrimoniale. C’était également un rite fort de communication et d’échanges.

À travers le langage, le rythme, l’oralité, le corps et la danse, le Sabar est une expression artistique qui communique des symboles de l’histoire africaine. Quand on en saisit la complexité, on est émerveillé de cette combinaison transdisciplinaire qui va au-delà de la simple représentation. Le Sabar est histoire, le Sabar est rythme, le Sabar est langage, le Sabar est poésie, le Sabar est oralité, le Sabar est savoir, le Sabar est science. Et c’est cette alliance plurielle qui en fait sa beauté.

En effet, le Sabar s’inscrit dans un mouvement culturel de la société sénégalaise lors de nombreuses fêtes et cérémonies. Mais Doudou Ndiaye Rose Junior, en interprète savant, en fait un art majeur qu’il veut transmettre par son savoir, son savoir-faire et une pratique incroyable et multidimensionnelle.

Ainsi, il interroge les fonctions profondes du Sabar en nous plongeant dans son histoire qui s’attache à réveiller notre patrimoine social, culturel et artistique africain.

Ce livre est un trésor documentaire en la matière et je ne peux que saluer ce travail prodigieux qui, à travers notamment la richesse de nos langues nationales, décline toute l’expression combinatoire de cet art exceptionnel.

Le Sabar, cette danse traditionnelle alliée au tambour, instrument parlant et communiquant, est un tam-tam de lumière dans notre cosmogonie africaine. Il est pour moi incarnation, signification et poésie, car il transmet notre tissu mémoriel de manière intemporelle et universelle.

Doudou Ndiaye Rose Junior souligne que « jouer du tambour, c’est forger » et cette image métaphorique me parle infiniment. Il dit encore que, dans l’art du sabar, « le cerveau et le corps ne font qu’un » et je partage amplement cette idée. Il dit aussi que pour parvenir à l’exercice absolu de son art, « il faut devenir son instrument », magnifique parole qui me transporte dans des ciels de rêve, dans des ciels de créativité.

Ce sont aussi pour lui « les mots du tambour et l’esprit de la danse » qui l’habitent en permanence, cette histoire se conjugue à mon verbe épris de liberté et de poésie.

Cet ouvrage est un livre indispensable pour reformer notre récit culturel patrimonial et je suis captivé par cette œuvre minutieuse, précise et transversale dans la compréhension de notre univers cosmogonique, et qui tient compte des va-et-vient culturels et spatiotemporels.

En fin de volume, Doudou Ndiaye Rose Junior indique plusieurs techniques de la danse du Sabar et ce lexique artistique et technique est celui d’un créateur expert qui partage sa connaissance profonde et son savoir-faire. Cette démarche, à la fois artistique et pédagogique, est selon moi inédite dans ce domaine.

En lisant ces lignes appartenant à notre héritage culturel ancestral, je suis ému de voir combien le grand artiste qu’est Doudou Ndiaye Rose Junior, qui brille telle une étoile transnationale, contribue à inscrire notre récit renouvelé, magnifié et participant ainsi à notre renaissance culturelle.

Amadou Élimane Kane, écrivain poète, lauréat du Prix littéraire Fetkann ! Maryse Condé, 2016, catégorie poésie pour le caractère pédagogique de l’action poétique de l’ensemble de l’œuvre et Fondateur de l’Institut Culturel Panafricain et de recherche de Yene.

SABAR : Kàddug Tëgg ak Jàdd fecc : Du langage des tambours aux expressions dansées, le Sabar dans tous ses états… Doudou Ndiaye Rose, livre documentaire – Afrique – Culture – Danse – Langues nationales.

Kaddùg-Tëgg ak Jàdd-fecc

Rëkk-dën Dëbb-gën Tëgg-ndënd

Sell-fecc Sett-fecc Jekk-fecc

Ci Tùrru ki sakk kepp lepp fepp

Afrique

Case-paille Berceau-calebasse Sunugaal

Feuille sablée d’où fut départ gratter le Xalima procréateur

Source des mers nourricières Abysse des profondeurs fertiles

Souffle des Cœurs et des Esprits rythmés de Valeurs chaudes

« Mèretronome » des Arts Périmètre premier des connaissances

Afrique des terres racines

Afrique des modèles inspirateurs

Afrique des sciences civilisatrices

Afrique des passés rassembleurs

Afrique des Buurs futurs

Peau de savane teintée de substances brunes par myriade de nuances

Tapie sous des cieux saupoudrés de pépites de soleil

Joue danse sur les rythmes tectoniques de l’écorce mère

N’est point sommaire

N’est point peau de baobab ridée

Ne se résume en une simple cartographie

Vêtue de sa ndoket peinte de motifs plusieurs

Telles des vagues d’histoires déferlantes sur ses pagnes sépia gamopétales

Terre d’Anta Mbow d’Aline-Sitoé Diata d’Ernestina Sila de Taytu Betul de Fumilayo Ramsu Kuti de Kimpa Vita de Yassine Boubou de Sarraounia Mangu de N’Zinga M’Bandé de Ndate Yalla Mbodj de Winnie Mandela de Nathalie Yamb de Angela Davis de Awa Keîta de Nyanga Yanga de Queen Nanny de Harriet Tubman de Assata Shakur de Rosa Parks de Claire Heureuse de Ella Baker de Madison WashingtondeCatherine Johnson des « Minos » dressées vertes jaunes rouges sur l’échine d’Afrique Leur NON tonnant…

Cette Afrique qui détient le cercle des vibrations ambiantes et le secret des arbres à palabres

Riche, chérie, fertile, précieuse, dessinée, sculptée, gravée, exhibée telle une bannière de guerre

(Terre wul yen doomam di galgal yeneeni doomam tër ñad door ba nu tëd sed guy… xalaas !

Sa descendance guillotine ses propres frères jusque sur lit de Guillotin… hélas…)

Se lamentant en songe-creux à genoux face contre autels et nattes de prière vides de réponses

Par quoi comment peut-elle plaire au Miséricordieux tant elle s’entre-déchire ?

Que soient dont sectionnés les bras de pitié qui incessamment la console afin qu’elle s’assume

Ainsi s’adoucirait le souffle gémissant qui grelotte sur sa joue flambée de câlins et de baffles

Enfin, alerter tout être qui tient à son salut, à sa souveraineté, à sa prospérité, à sa postérité

Qu’il soit humain – ami – ennemi – IA – esprit ou masque…

Car tous issus de son sein !

Cosaan xam xam gis gis Yëg yëg

Traditions Connaissances Visions Ressentis

Toute culture qui n’œuvre que pour son enracinement sans ouverture demeure tel le phœnix qui se consume au bûcher de la xénophobie sans aucune chance de renaître de ses cendres

Sabar !

Art cadeau d’averses séculaires

Nourri de mers mères genèses

Moulé d’argile sombrée

Façonné de bois jaillit de terre

Essaimé de messages vernaculaires

Brodé de patrimoines véhiculaires

Souvent imbu de ses tares

Souvent ivre de ses acquis

Souvent évanoui d’illusions

Si doté… souvent nu d’Afrique

Commenté complimenté peu documenté

La rencontre d’un instrument, d’une baguette, d’une peau d’animal et d’expressions plurielles orchestrée par le génie humain suscite tant de curiosité… qu’il aurait été impardonnable de se limiter qu’à un livre ; dès lors, la nécessité d’une encyclopédie s’imposa. Etonnant, intrigant, envoûtant, singulier, exemplaire, valeureux, spectaculaire… le Sabar ne laisse insensible l’âme du connaisseur et du curieux. Miles Davies, Stanley Clarke, Dizzy Gillespie, Joséphine Baker, Prince, France Gall, Nina Hagen, Jean Philippe Rykiel, les Rolling Stones, Randy Weston, Youcef Latif, David Murray, Allan Stivell, Bagad breton, artistes japonais et tant d’autres en ont fait l’expérience.

Phénoménal ce compagnon don divin (typiquement sénégalais), qu’il me tarde par mon héritage et mon modeste parcours de lui adresser un témoignage unique d’hommage et de reconnaissance. Pour mieux le donner à comprendre.

Langage emblématique et « soupape » du peuple sénégalais, expression sociologique, culturelle, éthique, cultuelle, artistique de mon pays. Plus que ça encore, nourriture tant tu portes de valeurs nobles et justes, soutenues par de puissantes forces issues du cœur de notre mère commune, l’Afrique ! Aujourd’hui et enfin, je tente d’écrire sur toi, art garni de surprises, et de révéler ton vrai visage. Car il me semble que c’est un travail de griot qui navigue entre tradition et modernité, qui sait aider à élaborer de toute urgence cette nécessité de faire connaître les codifications initiales du sabar : ses rythmes, ses danses, son histoire, sa philosophie, sa singularité. Ma jeune histoire, mon parcours, les sentiments, les découvertes et connaissances qui depuis l’enfance m’ont été offerts par la multitude d’influences à ma portée, toutes les informations et pratiques que j’ai pu observer, collecter auprès de véritables « savants » en la matière, tout me porte et m’exhorte à la révélation et au partage, à la transmission de ce patrimoine immémorial, et qui n’est nullement propriété que d’une seule nation. Je suis devant les miens, c’est-à-dire mes maîtres et les peuples du Sénégal à l’évidence, mais aussi ceux qui expriment lors des stages, des cours de danse, des rencontres artistiques et musicales, de colloques en conférences en Afrique, et dans le monde ; cet ardent besoin de découverte et de pratique sérieuse, et enfin, plus globalement, les êtres sensibles de l’humanité ! Rendre accessibles les outils les plus efficaces du sabar afin de vivre en richesse et en sérénité le pont qui lie notre avenir commun dans le domaine de l’art, précisément parce que celui-ci nous concerne tous ! À partir de cet élan, répondre à cette attente qui nous habite tous de progresser, une autre façon de mieux prévenir ou guérir les conséquences de l’inflation économique, culturelle et artistique. Il est grand temps pour nous de répondre à l’urgence de ce réel besoin quant à nos particularismes et nos propres modèles d’expression séculairement rassembleurs.

Plusieurs travaux ont été consacrés aux danses et musiques d’Afrique. Nous guettons depuis si longtemps un éclaircissement sur ces questions qui, jusqu’ici, nous ont été plutôt léguées par des missionnaires ou administrateurs de colonie, par des musicologues et ethnologues occidentaux. Leurs démarches, bien que généreuses et judicieuses pour une certaine conscience occidentale, n’ont jamais atténué pour nous les enfants légitimes de l’Afrique, cette terrible soif de connaissance et de reconnaissance de nous-mêmes. En un mot : reconstruire l’histoire !

En tant que griot et auteur de cet ouvrage, je considère que les rythmes et danses africains sont menacés par ces généreux tontons américains et occidentaux ; je pense par exemple à ceux qui pensent rendre service à l’Afrique ou à leur vision de l’Afrique ; Je pense à ceux et celles qui utilisent les termes « afro, danse africaine ou d’expression africaine… » ; également à ceux et celles qui s’autoproclament « africanistes ou spécialistes de l’Afrique », ce qui par méconnaissance fâcheuse résume l’Afrique telle une marmite où l’on peut tout cuisiner, comme si elle leur paraissait indifférenciée, et comme pour masquer qu’ils ne possèdent pas les sources pures de ces valeurs qu’ils empruntent et remaquillent à leur sauce.

Il faut éradiquer ces images clichées dont usent certains profitards incompétents. Les enseignants africains eux-mêmes devraient être conscients du manque de sens de ces termes. Le continent mère, ne courbe-t-il pas l’échine depuis si longtemps ? Ce serait mieux enfin pour tous de comprendre que : l’Afrique n’est plus à prendre, mais à apprendre ! La pirogue continentale et patrimoniale ne peut demeurer peinte aux codifications classiques occidentales… ni être pagayé par des mains inexpertes !

Pourtant leur démarche part souvent de la meilleure volonté du monde et d’un sentiment d’attirance et d’intérêt fort. Or en Europe, probablement dans tout l’Occident, un individu qui ne maîtrise pas les accords de la guitare ou d’un quelconque instrument de musique est tout simplement considéré inapte à l’enseigner, même s’il arrive à en faire entendre quelques morceaux issus de son propre délire. Sera bienvenue une académie du sabar : un campus, un pôle des sciences musicales et socioculturelles pour permettre un enseignement rigoureux et respectueux de nos arts musicaux et dansés…

En Europe et ailleurs, poussé par un besoin économique impérieux et compréhensible, il est facile d’enseigner les danses ou les musiques africaines sans transmettre avec véracité. Les élèves occidentaux tant qu’ils ne sont pas instruits de ce que ça contient peuvent se contenter dans leur enthousiasme – et dans un premier temps – de pseudo-enseignements, où il ne leur est pas expliqué le sens de ce qu’ils font ou essayent d’apprendre pire, ils ne sont pas repris dans leurs mouvements ou dans leur jeu, le professeur se contentant d’un apprentissage approximatif : solo et défoulement… sans vérifier la rigueur et la pureté du geste, du pas, ou la justesse du tempo ou de la frappe.

Si ces élèves veulent aller plus loin, il leur faut « épouiller » du tas les enseignants acrobatiques et faiseurs d’ambiance voire inexpérimentés ou démunis de vocabulaire culturel et technique pour rechercher les pédagogues, patients, généreux, munis d’un bagage solide, qui veulent bien les faire entrer ndank ndank dans une connaissance intime, approfondie, plus authentique. Ce ne sera que de cette façon que nous arriverons à faire voguer notre sacrée et chère pirogue, sans qu’aucun voyageur ne chavire d’illusion.

Une majeure partie du monde noir se retrouve assimilée à un amalgame d’individualités déphasées qui ont délaissé leurs propres références à leur passé, leur pays, leur spécificité même, donc à manipuler. Nous devons assurément travailler en amont à l’intérieur de nos valeurs sur les rails de notre propre passé pour transmettre en aval à l’extérieur, nos idées et nos visions qui nous permettront de penser et vivre le monde à notre considérable niveau, pour pouvoir plus efficacement y contribuer avec nos propres codes quitte à ce que nous passions pour des utopistes avertis.

Espérant que les informations, les éléments, les anecdotes et les récits qui vont accompagner notre voyage dans l’univers du sabar rassurent, qu’au fond, se reporter à l’héritage du passé n’est pas une dégradation, il nous permet de présenter d’autres architectures sur un fondement collectif d’avenir étanche et solide. Repasser par le passé sans pour autant le reproduire aveuglément, car la contemporanéité, la modernité et l’actualité proviennent du passé ; poursuivre vers l’avenir sans nous détacher des fondements d’où ces valeurs ont émergé. La génération actuelle ne saurait s’épanouir dans un monde dont elle ignore le passé et les traditions.

Pour exemple, j’ai l’information lors d’une émission télévisée sur les superstructures que : « c’est à partir de matériaux médiévaux et dépassés tels l’arbalète, la crémaillère et le système de nœud et de cordage et de la logique de montage de la roue que l’arche du stade de Wembley a été conçue ». Puiser donc dans le passé n’est en rien dégressif. Bien au contraire !

Il est alors à mon sens souhaitable de suivre l’exemple des grands griots, des acteurs d’arts et des scientifiques quels qu’ils soient, qui partagent avec nous leur voyage depuis l’aube du monde et de ceux qui leur sont contemporains. Je pense avoir compris que de nos jours griot rime avec artiste, mais parfois dans un sens très éloigné de sa véritable essence. Il m’a alors semblé urgent de traduire au travers d’anecdotes et d’histoires vécues ou racontées, dans une vision quasiment romancée, attrayante, mais aussi « chantante », tout ce qui a trait au sabar et aux expressions culturelles environnantes qui ont pu l’inventer et lui octroyer les richesses, l’originalité et la perfection qu’on lui connaît.

Pour cela, tout en menant mon travail de danseur et de musicien, j’ai consacré une grande énergie qui par ailleurs m’a profondément comblé tant l’intérêt de ces recherches et réflexions est grand. J’ai tenu à élaborer (songeant à allier Tradition orale et dimension picturale du rythme et des expressions dansées), deux méthodes que je nomme Kaddùg-Tëgg : rëkk-dënn, tapoter sur sa poitrine/dëbb-gënn, jouer avec le mortier/tëgg-ndënd, jouer sur le tambour et Jàdd-fecc : sell-fecc, danser décemment/sett-fecc, danser proprement/jekk-fecc, danser gracieusement). Elles réunissent les clés basiques et authentiques de cet art phénoménal, et c’est le moins qu’on puisse faire pour l’inscrire dans la mémoire collective.

Ces méthodes peuvent être considérées comme des partitions de musique et de gestuelle transcrites à déchiffrer et s’imprégner des codifications, permettant ainsi de découvrir du sabar (wolof) son alphabet, ses clés, ses notes, ses temps, ses sons, ses gestes, ses instruments, ses sentiments, ses rythmes, ses danses et ses « supports ustensiles » qui ont contribué à son façonnage présentant une autre façon plus ludique et approfondie de l’apprendre. Cela donne tirer de la réalité de la musique africaine, un solfège ou disons, un véritable langage regroupant des symboles codifiés aimant s’inspirer des onomatopées wolofs et de l’héritage des ancêtres Kamites – Éthiopiens – Nubiens – Bantus – Soudanais – Égyptiens. Le concept est appliqué tant à la percussion qu’à la danse.

J’écris ce livre pour rompre avec ces habitudes qui font hélas représenter dans les clips qui dénaturent ou simplifient outrageusement, dans certaines boîtes de nuit mercantiles et indécentes des images dégradantes de nos valeurs dans un but bien éloigné de la justesse, de la noblesse et du message attendu. À ceci se joint un désir profond de veiller à ce que le sabar ne soit plus apparenté à un rudimentaire allié de réjouissance, jouissive et festive… bien qu’il en soit indissociable.

Afin que cet immense plaisir de savourer l’agréable nourriture qui mijote et que nous partageons, permette à toute personne désireuse de découvrir qu’elle soit une femme, un homme, un enfant, peu importe son origine ou sa culture… de déceler la différence entre nos authentiques offres et celles du marché de clichés qui déshonore cette précieuse culture.

Que cet ouvrage respecte leur désir, comble leur satisfaction, désaltère leur soif d’apprendre et de découverte, les fassent accéder au cercle du « Nirvana » technique culturel socioculturel sacré qu’offrent les danses et rythmes africains ne serait-ce que par la philosophie qui les porte. Dieu merci, l’Afrique regorge de richesses aussi d’arts et de cultures encore méconnus : (les bases techniques sérieuses construites et transmises oralement et par l’exemple, avec rigueur, persévérance, passion, travail, pendant des générations et des générations), encore faut-il saisir le moment propice, avant que les outils nouveaux, l’internationalisation culturelle n’en réduisent les arts à des gimmicks agréables bien cotés sur les différents « marchés » certes, mais fort éloignés des balises originelles.

Cet ouvrage est également offert aux africains nés hors du continent, à toute la Diaspora, à celles et ceux qui sont à la recherche de fondements solides pour aborder l’Afrique dans la plus grande des patiences, afin qu’elle leur offre ce qu’elle a de meilleur hérité des temps reculés. Cette démarche, cette marche peut-on dire au sens le plus large du terme, ne peut être fondée que sur un réel esprit de recherche, d’enracinement et d’ouverture.

Pour tout ce qu’ils m’ont appris, pour tout ce que nous partageons, pour tout ce que nous avons vécu, les maîtres griots, toutes les familles griottes d’Afrique et surtout ceux qui m’attendent ! Sont humblement invités à métaphoriser cette théorie du Kaddùg Tëgg et du Jàdd fecc (fruit de mon inspiration et de mon imagination !) tel le formatage d’une CASE commune que nous nous devons d’aménager aussi intérieurement qu’extérieurement : Il s’agit de réaliser l’édifice porteur de nos valeurs ancestrales et d’à venir, conjuguer nos capacités et nos efforts modelés par nos bases et sur la voie de la modernité. Ce tout, croyons-le, rétablira notre souci de respect, de reconnaissance, de considération, de subsistance économique et identitaire.

Cet homme, mon père

Doudou Ndiaye Coumba Rose

Grand tambour major

Je ne peux me permettre d’aborder cet ouvrage sans parler de mon père, celui sans qui je n’aurai aucune clé pour transmettre sur le sabar. C’est aussi en considération et reconnaissance de son art incommensurable et surtout de sa grandissime œuvre dont l’unique but a été d’ouvrir le sabar au monde que j’éprouve le besoin d’écrire ce livre.

C’est lui qui m’amène à avoir aujourd’hui cette exigence d’écriture pour collecter, rassembler, mettre au monde à l’attention des passionnés d’arts et des profanes ce qui leur permettra d’entrer en connaissance avec cet art du Sabar ineffable.

J’ai toujours eu envie de parler du travail de mon père. Lorsque pendant une tournée mondiale nous sommes allés en Guyane sur les rives du fleuve Maroni à St-Laurent, nous avons rencontré une peuplade noire qui, disait-on, pour fuir l’esclavage s’était cachée et ne s’était jamais mélangée à d’autres peuples jusqu’à cette époque. Après avoir visité l’ancien bagne français, nous avons été présentés à une peuplade noire dont le chef s’appelle Manjou, curieux… ce nom qui nous rappelle le légendaire air « Manjou » du grand monsieur Salif Keïta, dédié à la famille du président guinéen Sékou Touré. Lors de cette rencontre, je me suis permis d’écrire toute la scène en « concurrence » avec un journaliste de « Libé » quotidien français, tout ce qui s’est déroulé en termes d’échange et de communication. Manjou parlait une langue qui semble proche des langues casamançaises, mais que nous ne comprenions pas. Mon père a alors demandé par signes à Manjou si à tout hasard il possédait un tambour, le chef a fait apporter un très vieux tambour à l’apparence rudimentaire comparé aux nôtres, mon père fit de même envoya Boy Ndar son plus fidèle disciple chercher vite son gorong-mbabàs à la soute de notre bus de tournée. Pendant quelques minutes, ils se sont cherchés par les notes, tout un coup ils se sont jetés dans les bras l’un de l’autre : ils s’étaient compris, mon père lui avait raconté un certain nombre de choses que le chef avait entendues, et celui-ci lui avait répondu. Ce pur moment d’éducation culturelle ce jour-là parmi tant d’autres m’a fait comprendre que ce n’est pas seulement le Sénégal qui lui doit hommage, c’est le monde entier qui doit respect à cet exemplaire chef de famille, à cet artiste et immense chef d’orchestre hors du commun qui mérite à bien des égards son titre de tambour major.

Il a fait ses études primaires à l’école Pinet Laprade de Dakar, a pratiqué le football avec le club « Foyer France Sénégal » fût même président d’un club de football nommé « Sfax » à la Médina, savait si bien lutter qu’on le surnomma « Fallang » un lutteur légendaire sénégalais. Sans doute ce qui lui attribua ce côté félin qu’il dégageait à chaque fois qu’il lui était donné de se produire. Peu regardant sur le cachet. Il a toujours été avant-gardiste sur son temps, animé d’une telle curiosité, d’une telle ouverture à l’autre. Passionné de cinéma, il découvre dans les années 50 les films de Tino Rossi, l’orchestre symphonique, les cinquante violons et violoncelles accompagnant le chanteur lui prodigue tant d’inspirations. Joséphine Baker lui prédit une excellente carrière de batteur », le président Senghor l’invite à s’associer à ses recherches d’inspiration hebdomadaires au palais présidentiel ; de ces riches expériences, Il porte en 1960, 110 batteurs au grand stade de Dakar devant le Président. Il a enseigné à l’École des Arts de Dakar, joué avec des musiciens de tous bords (dans le milieu griot on n’y pensait pas à l’époque tant le clivage était grand entre cette caste de griots et les pratiques musicales modernes).

Prêt à faire le « bœuf » avec n’importe quel artiste de quelque instrument qu’il jouât et d’où qu’il vienne ; nous l’avons vu accompagner avec enthousiasme et des larmes dans les yeux un ami de la famille qui avait de grands problèmes psychiques, mais qui était un tel chanteur.

Et pourtant, mon père n’était pas destiné à jouer de la musique de par son père bien que le demi-frère de son papa, Medoune Yassine Ndiaye de Dakar et son arrière-grand-père Fara Madjiguène Daaly Niang de Dagana étaient bàcc gewël. Djëmb Niang son grand-père maternel était à la fois entrepreneur en bâtiment et moxadeem tijaan, un dignitaire de la confrérie tidjaniya, et Khoudia Diack Niang, sa grand-mère maternelle était fondatrice et directrice d’une compagnie de taxi (navette de calèche) à Dakar. Tous ses frères et sœurs exerçaient des professions libérales ou étaient cadres supérieurs de l’administration sénégalaise. Son propre père Iba Ndiaye Codou Yoro était expert-comptable dans l’armée française en même temps proche et scribe du khalife Abdoul Aziz Sy Dabaax de la confrérie des tidjanes sénégalais ; parce que depuis plusieurs générations ses ascendants avaient délaissé le tambour et les fonctions de griot sous la pression implicite de l’administration coloniale, de certaines confréries religieuses locales également de certaines cours princières africaines qui considéraient qu’exercer cet art était un reste rétrograde de paganisme, de surcroît un pacte risqué sur les chemins qui mènent à Satan. Il est issu d’une famille de buur gewël, rois griots, qui ne jouait plus forcément dans les occasions traditionnelles. À l’instar de Salif Keita dont je salue le courage et l’immense talent, il a en quelque sorte « dérogé ». Il a repris le tambour et s’en est allé apprendre d’une autre famille griotte, auprès du grand Maître tambour, l’élégant, l’intellectuel, le talentueux El hadj Mada Seck qui exerçait en même temps le métier d’expert-comptable.

Persuadé qu’une musique meurt si elle ne se mélange, il a joué et rencontré tant d’artistes, tant de musiques différentes – Joséphine Baker, Peter Gabriel, Dizzy Gillespie, Nina Hagen, James Brown, Jacques Higelin, Miles Davis, Prince, Randy Weston, Bernard Lavilliers, Stanley Clarke, Stephan Goodchild, Allan Stivell, France Gall… tout autant qu’avec des musiciens japonais, bretons… Entame sa première tournée mondiale à l’issue d’un succès retentissant lors du festival de Nancy Jazz Pulsations en 1986 orchestrant une centaine de batteurs, collabore à la bande son de la Dernière Tentation du Christ de Martin Scorsese, revisite le cinéma en 2000 et compose la musique du film Karmen Geï du cinéaste Joseph Gaï Ramaka. Musulman fervent, il a fait des tournées parfois en mois de ramadan dans les églises d’Europe avec Julien Jouga, le fondateur de la Chorale St Joseph de la Médina à Dakar. Lorsque le président Senghor lui a proposé d’africaniser les majorettes du lycée Kennedy de Dakar, et qu’il leur a fait quitter le képi et la tenue ad hoc pour les remplacer par les tresses et le foulard de tête, les vêtements en wax avec la complicité chorégraphique majestueuse de Germaine Acogny, il a remporté un tel succès, généré une telle fierté hexagonale et continentale que lui inspira l’idée d’inviter ses filles, ses belles-filles, ses nièces, des amies du quartier et les filles d’autres familles griottes à jouer avec lui. Initiative révolutionnaire que des femmes jouent du tambour étant alors quasiment de l’ordre du tabou. Ce fut l’origine du groupe des « Rosettes ». Pendant une vingtaine d’années ou plus, l’indicatif du journal télévisé qu’il a composé a résonné partout au Sénégal, et chaque sénégalais, chaque sénégalaise peut le vocaliser de mémoire. Mathématicien et grand maître des tambours, il a réellement donné une dimension encyclopédique à la musique sénégalaise, la décortiquant pour la donner à comprendre, capable d’inviter en une séance des musiciens d’orchestre classique à intervenir à ses côtés sur scène.

Justement, s’il m’était imposé à retenir une seule qualité dans ce qui me fait respecter mon père en tant que musicien et en tant qu’homme, ce serait la fierté non d’être le fils d’un homme célèbre, mais plutôt d’un homme d’un abord facile pour quiconque, et pour qui le partage est une des valeurs les plus humaines y compris donc le partage de sa culture musicale. Les Sénégalais que je croise me parlent de lui en ces termes : « j’aurais aimé être l’enfant de ton père », ou bien « ton père m’a reconnu, il m’a vu, il m’a parlé ». Un jour, pendant que nous étions en tournée mondiale, mon père me fait une confidence profondément touchante et indicatrice de sa simplicité que j’aimerais vous partager.

À la sortie d’un concert d’où il était scandé comme meilleur que tous, il me dit : « ne crois pas que je dépasse techniquement les autres batteurs du pays, ils maîtrisent parfaitement tous le sabar.

Lorsque je joue le taggu mbaar, le ardinn, le farwujàr, le ceebujën ou le mbabàs… tous les bàcc-gewël du Sénégal sont totalement qualifiés pour faire tout cela et le font aussi bien que moi. Seulement, j’ai ressenti que plus tard le sabar serait influencé par d’autres apports, qu’il allait changer. J’ai compris qu’il était temps de s’ouvrir aux autres cultures ». De fait, historiquement, le sabar est déjà multiculturel.

Lors de sessions de jeu très longues (une semaine pour des funérailles, etc.), il avait progressivement appris les rythmes traditionnels sérères. Par toutes sortes d’anecdotes de ce style contées au fil du temps, en toute occasion, cet homme profondément humble et modeste m’a fait comprendre la vraie signification du donner et du recevoir, de l’enracinement et de l’ouverture. Il est distingué Chevalier des Arts et des Lettres en France – Maracas d’or à Bordeaux – Clé de la ville d’Angoulême – Ordre national du Lion et du mérite au Sénégal, classé « Trésor vivant de l’humanité par l’Unesco » – 146e Ordre du Soleil levant au Japon sans doute pour avoir ouvert l’art du Sabar à cet Archipel si éloigné de sa terre natale, pour ne citer que ces distinctions. Il fut convoqué à l’autre monde le 18 août 2015.

Léopold Sédar Senghor, Joséphine Baker, Prosper Niang et tous les membres du groupe Xalam 1er et 2e formation, Béatrice Soulé, Yorrick Benoist, Éric Serra et tant d’autres ont senti son talent, réuni les moyens humains et professionnels de grande dimension pour promouvoir les œuvres de ce grand artiste planétaire.

Cet homme, mon père, a exercé le métier de plombier pendant quarante années qu’il coordonna à son talent de journaliste aux côtés de Pape Beskay Diop dans leurs émissions de radio hebdomadaires impatientées par le Sénégal tout entier. Il a réalisé un vrai travail de transmission des valeurs culturelles et c’est lui qui m’inspire dans ce livre que j’espère être une amorce pour la collecte, la recherche, la préservation, la pérennité de tout ce qui constitue l’art du sabar.

Discret secret sacré

Musicien & danseur

Guide de nombres

Commandeur de batteries

Chef d’orchestre hors de pair

Père de famille exemplaire

Forgeron de l’éthique sociale

Trait d’union de quartiers

Ambassadeur socioculturel

Conseil et lien générationnels

Ouïe des voisins et des nécessiteux

Médiateur de contact interreligieux

Patriarche Patriote Homme de foi

Paix, bénédictions et lumières à ton âme

Ndiaye Taala Bakar Codou Ndiaye

Mama Ndiaye Penda Joojo ma ca jumaay Cëriñ

Suivant la baguette du grand homme dans l’océan des histoires de l’Histoire je désire partager ces valeurs.

Labourées de ma mère – récoltées de mon père – partagées à mes pairs – tais par les tiers.

Me suis tant senti dans les pas du danseur qui voltige dans les airs d’expressions tel un turban berbère libéré de l’arbre du Ténéré exposé aux regards juges fascinés.

Tant aimé jouer tel le musicien vit de musique aimant la porter aux seuils des pénombres sentimentales ensommeillées d’attentes et de silences.

Tant désiré paraître tel l’ethnologue - raccorder les valeurs resserrer les liens distendus désaccordés du temps souverain de l’un et du commun.

Tant rêver emboîter le pas du sociologue - brasser les espaces sociaux annoncer informer inspirer apaiser transmettre, partager, apprendre étancher la soif des quêteurs de nourritures socioculturelles pour vaille que vaille progresser…

Tant rêver me positionner tel le généalogiste non embauché, mais attendu - rappeler aux générations présentes et futures les multiples visages des aïeux que l’on ne perçoit de nos jours que dans la conversation des « Arbres » qui content les histoires d’antan.

Conter tel le conteur touille la marmite d’histoire partager des messages diffuser des épopées savoureuses aussi agréables que les senteurs champêtres.

Essayer tel l’essayiste habite mon esprit mes états incertains vitaux aventuriers ngewële romanesques.

Tel Njamy Sitson panse les cœurs tendres au travers les chants zoulous, pygmées, bassas, bamengas, les marinant aux émotions qui se confondent aux amères et aux agréables.

Tant songé n’être vendeur de rêve mythomane orateur non éclairé afin que les consciences ne soient plus figées devant les écrans dissonants de sens de sciences de consciences de consonances.

Tant transpiré la transe des peintres imitateurs que les masses acclament… Tous émerveillés devant l’Omnipotent Xalima ô Supra-Suprême-Supérieur-Artiste… La divine Main Sus-Sous-jacente « Cachée » Humble Magique Pléthorique Inimitable…

Tant espérer réhabiliter le griot-soldat qui secourt le peuple même en temps de paix.

En somme, au-delà des aspirations intimes modestes sacrées… je me considère simplement gewël, griot, ce mot qui sonne musical et de mille et un sens, lequel je pense correspondre.

Arbres phares enseignants

Animé d’un esprit de justice historique et fidèle au poste de descendant serviteur, j’aimerais attirer l’attention de ceux qui me lisent sur les noms d’illustres arbres-phares-enseignants ; les inoubliables gardiens de l’essentiel patrimoine culturel, cultuel, sociétal et artistique de toutes les Afriques. Car il manquerait sans doute d’espace suffisant dans cet ouvrage pour conter leurs remarquables signatures.

Pour simplement dire que c’est comme une prière, comme un cimetière, comme un lieu sacré que je vous invite à fouler non forcément avec sacralité ni dans une posture de funérailles ; juste parce que certains de ces dignitaires ne sont plus de ce monde et pour eux, c’est un témoignage de reconnaissance. D’autres sont heureusement vivants et pour eux, c’est un vœu de toute notre âme à nous accompagner encore longtemps. Pour vous donner une idée de la popularité de ces Arbres-Phares-Enseignants, je les rapproche dans une certaine mesure des grandes personnalités des mondes artistiques d’autres continents.

Selon un grand nombre d’anciens, d’experts et d’historiens, et ceux et celles qui veulent bien admettre que le Soleil et la Lune sont deux astres, mais totalement différents en dimension, en rôle et en substances, qu’il a bel et bien existé des royaumes et empires aussi grands et vraisemblablement beaucoup plus anciens que ceux connus et reconnus d’autres continents.

Peu importe que l’on soit classé premier, dernier ou en milieu de course ! Parce que justement il ne s’agit pas que de compétition, mais de libérer un continent qui n’en supporte plus d’être : spolié – désinformé – abusé – barricadé – déstabilisé – abêti – aliéné – complexé – catégorisé – moqué – dérouté – injurié – chosifié, néantisé, vendu – assassiné (…). Il est important que chacun de nous [ose] frapper à sa propre porte pour tant soit peu se dire, se raconter, se retrouver, atterrir sur ses propres pas pour ne plus se tromper de pas.

Nos Arbres-Phares-Enseignants sont comme des balises sous nos pieds ; ont été chanté, hurlé, peint, écrit, sculpté, admiré, commenté, célébré hier et aujourd’hui ; donnant leur sueur, leur sang et leur âme, car incessamment interpellés par les valeurs et les richesses du continent.

Nos Honorables qui jadis opéraient sous l’incommensurable Trône du Grand Chef d’orchestre divin dès l’instant où Il accorda à notre planète les toutes premières ondes scientifiques, en les faisant rayonner d’Afrique, leur berceau. Terre cadeau du Créateur !

Ignorées, pas au goût du jour, elles étaient accessoirement tronquées pour satisfaire les attentes digestives, voire distractives : les seins nus des danseuses « belles gazelles noires » exposées au bon consentement de nos gouvernants, nos peintres, nos sculpteurs, nos dessinateurs et chefs de ballets dans les cirques, restaurants, hôtels et théâtres locaux et occidentaux. On en revient à croiser la Vénus Hottentote en filigrane. Choix… qui surclassent nos fabuleux (arts et cultures ancestraux : danses, musiques, littératures, dramaturgies, styles vestimentaires, etc.). Pourtant, les signatures de nos éminents immortels phares enseignants ainsi que leurs homologues éclaireurs « étrangers » sont restées cramponnées au bide de la douce mère, toujours indéracinable ; ils aident beaucoup sur ce point : sont artistes, écrivains, politologues, défenseurs de la paix et de la liberté, ceux qui nous ont relevé le front et montré le chemin, « Siguil ! » Relève la tête ! Ceux et celles aux côtés de qui je tente humblement de brandir le fanion de notre véritable histoire. J’en nomme avec émotion quelques-uns à cœur battant.

Ils s’entendent des mains et des baguettes sonnantes des musiciens d’Afrique jusqu’aux Diasporas. Prosper Niang, Alberto Pablos, Moustapha Cissé, Famoudou Konate, Daouda Faye, Noumody Keïta, Seydou Cissokho, Maurice Justand, Adama Dramé, Maïssa Thioub, Mamady Keïta, Ameth Kounta s’approprient des cerveaux éclairés Kocc Barma Fall, Sëñ Ibou Sakho, Cheikh Momar Diagne, Sidy Lamine Niasse des Mains-Araignée d’ousmane Sow, Abdou Sané des pupilles fumantes d’inspiration Jibril Diop Mambety, Sygney Poitier, Jo Wakam, Moussa Sène Absa, Charles Chaplin, Pape Mbaye Sène, Alex Haley, Joseph Zobel, Momar Thiam des plumes conteuses Sembene Ousmane, Birago Diop, Bernard Dadje, David Diop, Ousmane Socé, Camara Laye, Cheikh Amidou Kane des masques théâtraux Issa Niang, Marie Madeleine, Douta Seck, Richard Pryor, Aladji Mor Mbaye, Harry Belafonte, Makhourédia Gueye, Eddy Murphy, Golbert Diagne, Baye Peul, Bill Cosby, Abou Camara, Serigne Ndiaye Gonzalez, Loulou Diop, Babou Faye, Ibou Laye Diop, Jim Carrey, Lamine Ndiaye, Mansour Seck, Baye Ily Diop des verbes lampadaires qui ne se lassent d’arts, de philosophies, de littérature, de libertés, de sciences politiques et sociales Maryse Conde,Aminata Dramane Traoré, Jacqueline Lemoine, Fatou Diome, Toni Morrisson, Mariama Bâ, Wangari Muta, Aminata Sow Fall, Linda Larbaoui, Caroline Galacteros, Christiane Yandé Diop,Safia Enjoylife, Amadou Hampathé Bâ, Marcus Garver, Sylvanus Olympio, William Dubois, Nelson Mandela, Martin Luther King, Agosthino Neto, Frédérick Douglass, Mohammed Ali, Edouard Blayden, Samuel Sharpe, Stokely Carmichael, Tuvalu Uenu, Tidiane Ndiaye, Edgar Morin, Kwamé Nkruma, Che Guevara, Diallo Diop, Dutty Boukman, Abbé Pierre, Barthélémy Boganda, Malcom X, Juan Branco, Patrice Lumumba, Jean-Jacques Dessaline, Mamadou Dia, Teubissi Noutsa Joël, Ruben Um Nyobe, Joseph Antonin Firmin, Franklin Nyamsi, L’aimé Cesaire, Chaka Zulu, Huey Newton, Soundiata Keïta, Félix Eboué, Tarik Ramadan, Steve Biko, Djibo Bacari, Daouda Ndiaye, Sékou Touré, Kéba Mbaye, Assane Marokhaya Samb, Ngarta Tombalbaye, Cheikh Anta Diop, Théophile Obenga, Pascal Blanchard, Amadou Elimane Kane, Frantz Fanon, Léopold Sédar Senghor, Michel Collon, Mongo Beti, Abou Fall, Amadou Lamine Sall, Joseph Ki-Zerbo, Nasaara Kalala Omotundé, Modibo Keïta, Léon Gontran Damas, Déthié Bä, Edmard Lama, Dame Mbodj, Mouammar Kadhafi, Abbé Pierre, Thomas Sankara, Clédor Sène, Danny Glover, Desmond Tutu, Amilcar Cabral, Pape Alé Niang, Spike Lee, Alioune Diop, Laurent Gbagbo, Sech Coovi Rechmire Gomez, Iba Der Thiam, Wole Soyinka, Nicolas Agbohou, Elikia Mbokolo, Gerry Rawlings, Djibril Tamsir Niane, Mamadou Coulibaly, Sidwayan Thomas, Julius Malema, Makhtar Diouf, Boubacar Jo Ndiaye, Kemi Seba, Dieudonné Mbala-Mbala, Guy Marius Sagna, Nate Parker, Moustapha Diop, Théophile Kouamouo, Aboubacry Moussa Laam, Yaadikoone. Ces sommités que je ne peux manquer de mentionner : Banda Kani, Parfait Ndom, Yamb Ntimba, Bertrand Tatsinda, Janvier Momo, Professeur Mbelek, Benjamin Batenguené, Paul Ella.

… Résonnent d’historiens, de Gewël-E-S de la danse et de la voix Myriam Makéba, Aretha Franklin, Khar Mbaye Madiaga, Sister Rosetta Tharpe, Yandé Codou Sène, Billie Holiday, Ma Hawa Kouyaté, Nina Simone, Soda Mama Fall, Diana Ross, Sharon Lewis, Aïcha Koné, Zaida Reyta, Aminata Fall, Whitney Houston, Cézéria Evora, Ella Fitgerald, Mirta Gonzales, Astou Ndiegene Gningue, Anita Baker, Daaro Mbaye, Tina Turner, Kiné Laam, Candi Staton, Nayanka Bell, Sarah Vaughan, Sade, Tracy Chapman, Tshala Muana, Lauryn Hill, Sona Jobarthe, Oumou Sangharé, Jocelyne Beroard, Coumba Gaolo Seck, Angélique Kidjo, Fatoumata Diawara, Verckys Kiamuangana, Mbaye Gueye Sill, Salif Keïta, Ady Wade, Joseph Shabalala, Modou Seye, Fela Kutti, Alla Seck, Otis Redding, Ma Ngoné Ndiaye, Lionel Richie, Laye Mboup, Samy Davis Junior, Saalum Dieng, Michael Jackson, Ndiaga Mbaye, Chuck Berry,Sory Kandia Kouyate, El hadj Fodé Diouf, Louis Amstrong, Balla Fasséké, Sam Myers, Alejandro Almenares, Pépé Kallé, Bobby Womack, Miguel Del Morales, Màd Fall, Ma Diop Seck, Bb King, Neville Brothers, Lalo Kéba Dramé, Ray Charles, Sombeel Diouf, Sam Cooke, Ouzin Ndiaye, Paisan Mallet, Ndiouga Dieng, Wyclef Jean, Boubacar Demba Camara, Badara Mbaye Kaba, Mory Kanté, Barry White, Kassé Mady, Georges Benson, Johnny Clegg, Anibal Avila, Ëmëd Ndiaye Samb, Ben E King, Franco, Ablaye Nar Samb, Ndiaye Samb Mboup, Candido Fabre, Tabu Ley Rochereau, Touré Kunda, Chuck Berry, Samba Diabaré Samb, John Lee Hooker, Pierre Akendengué, Mansour Mbaye, Cab Calloway, Pacceco, Mor Dior Seck, Zao, Mbissaan Ngom, Wasis Diop, Papa Wemba, El Hadj Ndiaye, Lokua Kanza, Pape Djiby Bâ, Mbaye Fall, Frères Guissé, Aladji Faye des maîtres de danses Cathérine Dunham, Germaine Acogny, Martha Graham, Christiane de Rougemont, Bouly Sonko, Nicolaïs, Ndiaye Doos, Bill Bailey, Maurice Béjart, Doudou Mbaye, Nicolas Brothers, Abdou Mama Diouf, Jo Koly, James Brown, Baroso, Frankie Manning, Souleymane Cissé, Alvin Haley, Cheikh Joox, Berry Brothers, John W. Sublett des vibreurs De Cordes sensibles Jimmy Hendrix, Soundioulou Cissokho, Ali Farka Touré, Richard Bona, Bob Sène, Etienne Mbappé, Kabou Gueye, Yaxya Fall, Dembel, Famille Faye de l’inimitable humoriste ethno-sociologue Saanokho des rastas de sir Bob Marley aux Wailers et ailleurs d’ailleurs.

… Salivent des rires d’enfants des Afriques Nations ;

Sont les ailes effilées d’oiseaux des airs fluides d’Afrique ;

Sont propagés des élégances et de l’éloquence des griottes d’Afrique ;

Sont scarifiés sur la tempe des temples de toute l’Afrique ;

Sont les muscles sculptés sur les majestueux et puissants Lions d’Afrique ;

Sont les mosaïques peintes sur les sabadoors des lestes Guépards volants ;

Sont les daaminas tissées sur les marinières des Zèbres de Niokolokoba ;

Sont la sève de chaque branche d’où se prélassent décors de Léopards d’Afrique ;

Sont les nez gommés des statues vivantes de Kama repeintes égyptiennes ;

Sont incisés sur l’écorce ridée des « baobabosaures » gorgés de sève brune ;

Sont prolongés en foulard aux cous des diryankees et gorobinees du Soudan démembré ;

Tapotent sous les sauts verticaux des jambaars-massaïs dedans le sol et les racines tressées d’Amboseli ;

Jaillissent des bonds d’impalas qui flip-flap dans la savane ocre du Serengheti ;

Transpirent des vertus cardinales Foulbés du Nil bleu au fleuve Sénégal ;

Hérissonnent avec les poils de l’hyène qui répugne même ses propres congénères ;

Visibles des toits de toutes cases demeurent invisibles sur aucun parpaing ;

Apercevables des cieux de chaque matin de chaque crépuscule ne sont identifiés d’aucun satellite ;

Résonnent des tripes et fibres génétiques des Afriques diverses ;

Dissimulées dans les sourires et larmes des voix noires qui scandent le yeela, le xawaare, le tuus, le taasu, le kassàk, le lamb, la rumba, le kebetu, le dàbi, le taara, le njuup, le bùkùt, le jazz, le scat, le blues, le doo-wop, le reggae, la salsa, la soul, le boogie, le gospel et la RNB…

Resteront tel un puits dont nul ne peut épuiser l’eau des réalités scientifiques ancestrales.

***

Ces mémorables épopées peu de gens les savent parce que beaucoup les taisent hormis quelques savants et une poignée d’irréductibles intellectuels et universitaires ! Elles échappent à monsieur et madame « toulemonde », au jeune « lejardin », à la jeune « lacour ».

Il est donc urgent de réactiver d’ici, de là, de là-bas, la nécessité de les réintégrer dans la conscience et la reconnaissance collectives et par la même, les faire revisiter afin de les réhabiliter aux yeux de celles et ceux qui ont choisi de les éviter pour s’inscrire sur des modems étrangers d’entrée valables, mais tellement réducteurs, puisque qu’ils se renient eux-mêmes au bout du compte.

Nous devons, nous nous le devons, de les redéfinir devant les jugements qui œuvrent depuis longtemps pour leur réfutation afin que leur regard, notre-regard-nous-mêmes se rectifient sur nos propres valeurs qui sont on ne peut plus contester, des plus solides piliers des fondations de notre planète.

Mise en bouche

Aux lecteurs occidentaux ! Mon style d’écriture est « ngewële », c’est-à-dire « griotté », autant dire magnifiant. Je ne me censure pas sur mon style. Je garde volontairement ce qui me vient de la langue natale et de l’expression orale africaine, plus est : l’emphase du griot qui reprend la parole des dignitaires et des éminents en l’amplifiant, plus que du plaisir, quelque chose de typiquement africain, cet amour de prendre tout ce qui passe et de l’intégrer dans ce que nous vivons – valable en art de manière générale. Il y a une autre notion, celle de répétition : reraconter n’est pas redonder inutilement, c’est comme faire et refaire un pas de danse ou un rythme jusqu’à ressentir le sentiment ou l’impression de fouler de nouveaux espaces, c’est revenir en arrière sur ce qu’on a déjà dit pour le voir d’une façon autre, s’en imprégner et le revalider dans la mémoire collective. {La langue française est une langue de littérature, porteuse d’odes, de prose, de poésie, élégante à écrire, à parler, cependant je la partage ici avec les outils riches de ma culture respectant ses lettres de noblesse}.

Je vous invite donc à accepter d’entrer dans la danse et le rythme de mes mots, de comprendre que le style véhicule de la culture, que c’est ainsi que vous pourrez vous « intégrer » ndank-ndank (petit à petit) dans ce qui est pour chaque sénégalais de l’ordre du profondément intime et implicite. Hélas, il paraît plus (silwisé, civilisé) dans un des plus emblématiques pays d’Afrique de magnifier les langues étrangères se passant de celles de nos Illustres aïeux. Certains mots, noms, lieux, etc., sont exposés pour rappeler à quoi ils faisaient allusion, leur apport en tant que codes de conduite, d’échanges et de communication à l’époque des glorieux empires africains, et ce, probablement des millénaires avant la civilisation égyptienne. Par exemple, des mots - des termes et des noms encore usités sont mentionnés pour faire ainsi entendre leurs sublimes consonances, leurs symbolismes, leurs richesses, leurs apports et leurs influences sur le quotidien sénégalais. Ils permettront simplement dans l’esprit d’un dictionnaire, de donner un aperçu quant à l’exactitude des prononciations indispensables de quelques mots dans cet ouvrage.

La problématique de prononciation de certains mots wolofs oblige nécessairement à porter une réelle attention à la question du parler et du prononcer. Dans un esprit d’essai et d’authenticité, cet ouvrage utilise des mots et des noms (traduits ensuite entre parenthèses), afin de donner au lecteur les bonnes clés, de l’aider à placer les mots sur les choses (ou sur les concepts), et de lui faire comprendre ce qu’est la force d’échange et de communication des langues, de manière générale en Afrique et plus particulièrement chez les wolofs, les sérères et les mandingues : peuples façonneurs des formes et expressions du sabar. J’aborderai plus copieusement la culture wolof dans les sujets globaux, l’objet principal de cet ouvrage.

En termes linguistiques, certains phonèmes sont similaires à ceux que l’on peut trouver dans les langues européennes. En revanche, d’autres restent propres et typiques à l’esprit et au rythme de la nation précitée.

Cet ouvrage ne se veut pas être une référence sur le plan linguistique et phonétique, j’en suis incapable et ce n’est pas le but. Je me garde de m’aventurer dans des polémiques d’ordre idéologique, théologique, scientifique ou ethnologique. Je veux seulement être honnête face à l’histoire et à ce qui me parle dans ce canal spirituel d’enfant qui m’habite encore et je l’espère, m’accompagnera toujours.

Mais il faut donner quelques bases au lecteur afin qu’il puisse, lorsqu’il n’est pas wolofisant « mâchonner » un tant soit peu les mots et de se les mettre en bouche.

Première étape dans la compréhension réciproque.

J’aime autant préciser qu’il n’y a pas de danse, de rythme ou d’expression sans technique de langage, pensant donc utile et nourrissant devoir vous inviter à traverser le terreau de l’oralité, le véhicule qui me paraît le mieux adapté.

La décortication de quelques lettres de l’alphabet wolof correspond aux mots exposés dans cet ouvrage. La graphie de la langue wolof a été définie au Sénégal par décret, et on peut se rapporter utilement à quelques ouvrages facilement accessibles en librairie. Nous nous limiterons ici aux consonnes et voyelles qui, suivant cette graphie officielle, diffèrent du français dans leur prononciation.

Les mots ou lettres employés dans cet ouvrage doivent se prononcer ; elles ont le même son qu’en français, sauf les remarques suivantes : dh et th ont un son qui approche du z ; dhia se prononce à peu près comme zia ; v a le même son qu’en français, mais plus doux.

Exercice de compréhension mutuelle qui peut paraître scolaire un peu, et à certains inutiles sans doute. Au fait ! Au fait ! Assez de parlotes !