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"L’Aficionado" vous propose une série de nouvelles abordant des thèmes variés tels que la violence urbaine, la gestion des déchets au quotidien et les difficultés rencontrées par les enfants scolarisés atteints de TDAH. Plongez dans des souvenirs d’interviews des célébrités et suivez l’errance d’un artiste confronté aux spectres du système éducatif et professionnel.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Olivier Roustan est un écrivain qui explore différents genres littéraires, de la poésie aux paroles de chansons et aux scénarios. Dans "L’Aficionado", l’auteur vous offre une représentation de la vie sociale. Il est également auteur de "Fenêtres ouvertes sur l’océan", de "Le voyageur de septembre" publiés en 2019 par Éditions Edilivre et "L’enfant de Samarie – Dans le grand espace de nos vies" publié en 2022 par Le Lys Bleu Éditions.
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Seitenzahl: 51
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Olivier Roustan
L’Aficionado
Nouvelles
© Lys Bleu Éditions – Olivier Roustan
ISBN : 979-10-422-3342-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Mais, comment ne pas synthétiser de brillantes anecdotes en une nouvelle pleine de charme.
En 1995, en tant que reporter et correspondant pour le sud de la France, je signais un contrat d’auteur avec un groupe de presse normand basé à Bernay, afin de faire des interviews dans le monde culturel et artistique. J’allais interviewer des célébrités. Plus de 20 ans après, je me souviens de faits marquants et 5 anecdotes me reviennent à l’esprit avec éclats et pimentées d’un peu d’humour aussi.
Lors de l’été 95, je rencontrais une vedette des années 70 pour une interview au bord du Rhône, quelques heures avant son récital. L’interview achevée, il restait à faire la photo. Je lui demandais alors de se placer devant le fleuve, afin que celui-ci, en arrière-plan, apporte une touche de poésie. Pas satisfait de sa position, je le pris par le bras et le déplaçais à ma guise. Un peu à droite, non ! Un peu à gauche, un peu en avant, non ! un peu en arrière. Il souriait tout en se laissant guider. Il ne disait rien, sa bonhomie était manifeste, et sa gentillesse aussi. Ce fut un instant des plus amusants et inoubliables.
À l’automne 97, j’avais rendez-vous avec un cinéaste, réalisateur français bien connu, aux alentours de 23 heures, dans une pizzéria pour une interview. Il y avait tellement de monde à l’intérieur qu’un des organisateurs me proposa de revenir après sa prestation. Je revenais ainsi à minuit passé. Au même moment, mon gentilhomme sortit de la pizzéria tout en nage, dégoulinant, sa chemise blanche collant à la peau, le costume trempé, le visage rubicond, mouillé de transpiration. Il m’avoua, tout en riant, qu’on l’avait placé à côté du four à pizza. Il m’invita à réaliser l’interview à son hôtel, après une bonne douche, ce que j’acceptais évidemment. Il était presque 3 heures du matin quand dans le salon endormi de l’hôtel, je lui posais la première question.
Cette même année, mais au cœur de l’été, c’est à Sablet dans le Vaucluse que je rencontrais un célèbre écrivain et historien. Sablet où tout un sérail de l’univers littéraire se donnait rendez-vous pour partager quelques mots, quelques livres et surtout quelques verres. Il était presque midi et il allait regagner son hôtel où l’attendait sa bien-aimée, style mannequin, une ravissante blonde. Les bras chargés de livres, et acceptant l’interview que je lui proposais, il se leva de sa chaise et tout en quittant son stand, il me dit promptement :
— Pourriez-vous m’aider en portant cette pile de livres et m’accompagner jusqu’à ma voiture ?
Entendu, lui répondis-je.
Il ouvrit le coffre de son véhicule et à ma grande stupéfaction, le coffre était déjà rempli de bouquins.
— Vous pouvez les déposer à l’intérieur !
Ce que je fis et lui également.
— Pour l’interview, rejoignez-moi à mon hôtel à Gigondas, me dit-il.
À mon arrivée, un garçon de salle me dit de l’attendre au bord de la piscine. Aurais-je mon interview ? Je me serais bien envoyé un Ricard, sans compter que je bavais presque en observant un homme corpulent seul à une table, nappe blanche et couverts en argent, dévorer une de ces entrecôtes qui vous font oublier tous vos soucis, et de surcroît lorsqu’elles sont accompagnées d’un Gigondas. Dans cette longue attente que faisait mon écrivain ? Je n’osais l’imaginer. Soudain, il apparut au bord de la piscine, suivi de sa princesse, vêtu d’un costume de lin blanc, le sourire aux lèvres.
— Alors ! On y va pour cette interview, me dit-il ?
— On y va ! répondis-je. Ouf.
En juillet 98, j’eus l’occasion d’interviewer une star du disco dans la Drôme. Après son spectacle, je le rejoignais dans sa caravane aménagée pour recevoir la presse. J’évoquais son parcours et ses chansons peu connues du grand public, de si jolies mélodies dont lui seul en avait le secret de composition.
En 1999, je participais à des cafés littéraires, et ce matin-là, je m’offrais en interview un écrivain spécialiste de la Russie, qui présentait son dernier livre. Assis à une petite table, on lui servit un café, tasse et soucoupe, sucre et en verticale contre la tasse, un beau carré de chocolat noir, qui arborait avec grandiloquence sa belle couleur, épais, à l’air délicieux, mais dont personne ne fut en mesure de le dire, en l’occurrence l’auteur concerné. Je commence l’interview. À la deuxième question.
— Excusez-moi, monsieur, le café à l’air d’être très chaud et votre carré de chocolat va fondre.
Nous continuons puis :
— Monsieur, votre carré de chocolat est mal en point !
Il n’avait pas encore bu une seule gorgée de café, nous continuons puis :
— Monsieur, je crois que votre carré de chocolat a fondu.
Il but alors d’un trait son café, le chocolat coula sur sa main et sur sa chemise blanche.
— Dommage, monsieur, lui dis-je, spectateur de ce petit désastre. Merci beaucoup de m’avoir accordé cette interview.