La boîte aux lettres magique de Herrlisheim - David Schneewélé - E-Book

La boîte aux lettres magique de Herrlisheim E-Book

David Schneewélé

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Beschreibung

Ayant un quotidien tout à fait banal, Théo considère qu’il n’est pas chanceux, entre sa dyslexie et sa maladresse. Un jour, une enveloppe est glissée par mégarde dans la boîte aux lettres de sa maison, dans un village alsacien, et marque le début d’une aventure extraordinaire et insolite à la veille de Noël.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Toujours plongé dans le monde imaginaire, David Schneewélé est auteur de plusieurs livres dont À la découverte des Danterriens, Arthur le chat baroudeur et Louisa et Louison. Il est également humoriste et vous pouvez le retrouver sur les réseaux sociaux sous le nom de Tendance David.

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David Schneewélé

La boîte aux lettres magiques

de Herrlisheim

© Lys Bleu Éditions – David Schneewélé

ISBN : 979-10-377-4285-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À nos chances et à la magie de Noël

Une boîte aux lettres bien ordinaire

En plein hiver, à 13 heures de l’après-midi, le soleil peine à montrer le bout de son nez, au-dessus du charmant village alsacien de Herrlisheim, au nord de Strasbourg.

Ce jour-là, il est déconseillé de rester dehors pour les gens frileux. Théo a l’habitude de ce climat. C’est son village natal.

Bien au chaud dans sa chambre, le jeune garçon est posté devant sa fenêtre. Il regarde dehors par ennui et attend sagement la rentrée des classes de l’après-midi pendant que ses parents, commerçants, terminent leur sieste. Étant fils unique, il n’a pas de frère ni de sœur à taquiner.

Théo fait partie d’une famille très ordinaire. Il est apprécié dans la vie et a de nombreux amis. À l’école, il se débrouille comme il peut malgré sa dyslexie. Souvent, il considère qu’il n’a pas de chance. Il est également très gauche, autant dans ses attitudes que ses gestes, non pas par habitude ou brusquerie mais davantage par infortune1. Comparé aux autres, s’il doit faire un choix, il estime souvent faire le mauvais. Enfin, ses souhaits ne se réalisent pas régulièrement.

Probablement à cause de ses mésaventures et son absence de croyance en sa bonne étoile, Théo est souvent triste et même jaloux des autres. Ainsi, il est devenu très terre à terre2, ne croyant plus depuis très longtemps au hasard, à la chance, au père Noël, aux petits lutins et autres créatures magiques. Le garçon n’est pas satisfait de sa situation et sombre déjà dans le pessimisme sur son avenir alors qu’il est encore si jeune. Il pense qu’il est né comme cela et le restera jusqu’à la fin de ses jours.

Dans la vie d’une personne, il existe des moments clés qui la font changer du tout au tout. Parfois, c’est un simple geste. Regarder par la fenêtre va ainsi avoir des répercussions qui affecteront toute la vie de Théo. Une transformation qu’il ne pourrait s’imaginer.

De sa chambre, le jeune garçon regarde les corbeaux et les pies s’agiter autour de la boîte aux lettres de la maison donnant sur la rue de l’école du village.

Tout à coup, grâce à ses bons yeux, Théo aperçoit une petite fille. Elle est habillée tout en vert de la tête aux pieds et mesure à peine une dizaine de centimètres. Il la voit grimper sur la barrière du jardin et glisser avec ses petites mains un objet dans la fente de la boîte.

Espérant qu’elle sera encore présente, Théo sort précipitamment de sa chambre pour la rejoindre. Malheureusement, la drôle de créature est déjà partie. Aurait-il rêvé ? se demande-t-il devant le coffret postal extérieur de sa maison.

Le garçon s’élance dans la rue pour voir si elle ne serait pas cachée derrière un mur. Il ne voit personne. Déçu, il se précipite à la boîte aux lettres pour voir ce que la petite créature y a mis. Une enveloppe est déposée à l’intérieur et confirme ce qu’il a aperçu. Le jeune la prend et la pèse avec ses mains avant de l’ouvrir. C’est comme si c’était Noël quelques semaines avant l’heure, tant il est excité de voir son contenu. D’ailleurs, il n’y a rien d’écrit ni dessus ni dessous et aucun timbre n’y est apposé. C’est une lettre toute blanche dont Théo est loin de s’imaginer le contenu.

À l’intérieur du pli3, il découvre une poudre assez épaisse, composée de toutes minuscules graines noires, qui tranche avec la neige à l’extérieur. Le garçon est déçu mais garde quand même l’enveloppe dans sa chambre. Sait-on jamais, elle peut servir à quelque chose. Comme la substance ressemble beaucoup à de la poudre à canon, peut-être qu’il pourra l’utiliser pour jouer avec ses amis. Pensant que ses parents ne vont pas le croire, Théo prend la décision de ne pas leur en parler. La journée passe.

Le lendemain, cette histoire est complètement oubliée. À la même heure que la veille, le garçon se penche à nouveau à la fenêtre. Voilà que le petit être réapparaît. Comme le jour précédent, il remet une nouvelle lettre dans la boîte. Sûr d’arriver avant son départ, Théo se précipite en bas. Cependant, la fillette est encore partie trop vite. Le garçon ouvre la nouvelle lettre et y voit la même mixture noire que le jour précédent. Dépité, il remonte dans sa chambre et range le nouveau pli à côté de l’autre. Il se dit : « pff, c’est de ma faute, j’aurais dû rester dehors à attendre. Par contre, demain je l’aurai ! ».

Le jour suivant, Théo ne se tient pas au rebord de la fenêtre mais reste caché derrière un poteau du jardin, non loin de la boîte aux lettres de la maison.

À 13 heures pile, la créature réapparaît avec une lettre à la main. Elle est sortie de la plaque d’égout du trottoir devant la maison. Théo peut enfin la voir en détail. Hormis la tenue verte, la petite fille a aussi de longs cheveux d’or tressés sous son bonnet, un nez fin, des joues roses, des yeux verts en amande. Elle est tellement belle et parfaite, qu’il serait possible de la comparer à une poupée pour enfants. Théo sort de sa cachette et l’interpelle :

— Bonjour, qui es-tu ?

La fillette miniature est en état de choc. Elle est si perturbée qu’elle en fait tomber son pli sur le macadam du trottoir recouvert de poudreuse. Puis, en une demi-seconde, bien plus rapidement que ne le ferait une personne normale, elle s’enfuit dans la canalisation.

Le garçon réalise qu’elle ressemble à un lutin comme dans les contes pour enfants. « Alors, ils existent ! » se dit-il. Théo va voir le trou d’égout de plus près et essaie de s’y insérer. Au moment où il commence à entrer à l’intérieur, sa mère sort de la maison. N’ayant pas école cet après-midi-là, elle cherche son fils pour l’emmener chez le dentiste :

— Qu’est-ce que tu fais Théo ? Ça ne va pas ? Rassure-moi, tu ne veux pas aller là-dedans quand même ? demande la maman en colère car son enfant doit rester propre et présentable.

— Euh ! non, j’ai fait tomber un bouton, répond le garçon qui ne tient pas à ce que sa mère le réprimande.

— Il est perdu maintenant, ce n’est pas grave ! Tu ne le retrouveras pas dans cette bouche d’égout et c’est sale ! rétorque sa mère.

Théo range discrètement la lettre dans sa poche. Sa mère ne voit rien et l’emmène faire soigner ses dents.

La mystérieuse poudre