Le Communisme ? C'est globalement négatif - Jean-Paul Kurtz - E-Book

Le Communisme ? C'est globalement négatif E-Book

Jean-Paul Kurtz

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Beschreibung

Ce livre consacré au communisme ne fait qu'effleurer ce vaste sujet. Une grande partie est consacrée aux années 1980 en France.

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Veröffentlichungsjahr: 2022

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TABLE DES MATIÈRES

Avant-Propos

Chapitre 1 Le Communisme

Chapitre 2 La ligne communiste

Chapitre 3 Comportement des communistes français avant la guerre 39/45

Chapitre 4 Comportement des communistes françaispendant la guerre, mais avant le début des hostilités entre soviétiques et Allemands

Chapitre 5 Comportement de l’Armée Rouge pendant la Deuxième Guerre mondiale

Chapitre 6 Le Parti communiste français à la Libération (en 1944/45)

Chapitre 7 La vie quotidienne en pays communiste

Chapitre 8 Comportement des soviétiques avec leurs alliés ou l’étranger

Chapitre 9 Le PCF dans les années 80

Sous-chapitre A

– Les communistes et les travailleurs émigrés

Sous-chapitre B

– L’affaire de Vitry

Sous-chapitre C

– L’affaire d’Ivry

Sous-chapitre D

– L’affaire de Montigny-les-Cormeilles

Sous-chapitre E

– Politique intérieure du PCF et relation avec ses adhérents

Sous-chapitre F

– Les adhérents et leur Parti

Sous-chapitre G

– Monsieur Georges Marchais

Chapitre 10 Relations PC-PS avant le 21 juin 1981

Chapitre 11 Attitude du PCF face à l’étranger

Chapitre 12 Comportement des élus communistes dans la gestion des communes et dans la vie quotidienne

Chapitre 13 Les communistes et le sport

Chapitre 14 Conclusion

AVANT-PROPOS

Certains chapitres décrivant le comportement de Staline et de l’armée Rouge avant et pendant la guerre décrivent avec une parfaite similitude ce qui se passe à l’heure actuelle en Ukraine ; il n’y a que les dates qui changent.

Il y a 40 ans quand j’ai rédigé la première version du manuscrit (que je n’ai jamais publié) j’avais écrit : « Il ne faudrait surtout pas croire que le pacifisme soit un facteur de paix, au contraire, il a surtout servi les desseins des nations les plus agressives, les plus guerrières. L'Histoire est pourtant là pour nous le rappeler, et pour ne citer qu'un exemple, c'est celui de la France et de l'Angleterre des années I936-38. Leur attitude pacifique face à la montée du nazisme mena tout droit à la 2ème Guerre mondiale. Est-ce cela que notre jeunesse désire ? On serait tenté de le croire. Ce relâchement des années 30 pourrait se renouveler si la vigilance des démocraties occidentales se relâchait1 ».

La guerre en Ukraine est là pour nous démontrer qu’une fois de plus nous sommes des lâches, car laisser Poutine commettre toutes ces atrocités est inadmissible, mais surtout inhumain. Poutine tout comme les soviétiques ne comprend que la force.

Le seul président à avoir fait reculer les soviétiques est J.F. Kennedy. En effet, en 1962, Nikita Khrouchtchev voulait installer des missiles nucléaires à Cuba; il s’en suivit un bras de fer remporté par les Etats- Unis.

Le bras de fer Nikita Khrouchtchev/J.F. Kennedy

Salle de réunion du PCF rue du Colonel Fabien à Paris

1 La preuve avec l’agression de l’Ukraine en 2022.

CHAPITRE 1

Le Communisme

« Le communisme est une variété de cancer de la démocratie qui ronge les entrailles de notre société et dont le seul remède connu à ce jour pour s'en guérir a été découvert par le docteur Guillotin ».

(Citation personnelle)

« Le capitalisme c’est l'exploitation de l'Homme par l'Homme, le communisme c'est le contraire ».

(Thierry le Luron)

« Le stalinisme n'est ni seulement ni essentiellement un rapport entre STALINE et ce qui n'est pas STALINE, il est la forme bureaucratique du pouvoir séparé poussée jusqu'aux ultimes conséquences de ses prémisses. En effet, la vérité officielle de la classe bureaucratique ("la classe invisible") étant l'affirmation perpétuelle de son inexistence, il faut que le terrorisme régnant de manière toujours inavouée sur la classe dominée s'étende aussi sur la classe dominante, pour prouver perpétuellement cette inexistence.

Quand le prolétariat des pays dits soviétiques prouvera réellement son existence en parvenant à sa conscience de soi comme prolétariat et comme négation du prolétariat, il saura organiser sa révolte pour redonner au sens initialement subversif au mot “SOVIETIQUE”, dont le contenu a été désamorcé dans le langage du pouvoir séparé ».

(Extrait de la revue « l'Assommoir » de Mars 1978)

Cet ouvrage consacré au communisme, n'a pas la prétention de narrer exhaustivement son histoire, mais tout au plus d'en analyser les aspects les plus marquants tant il est vrai que l'étude complète de ce vaste mouvement international nécessiterait la rédaction d'une volumineuse encyclopédie.

Tous les spécialistes de l'Histoire communiste s'accordent à dire qu'historiquement, le socialisme a de loin précédé le marxisme. Toutefois, il faut reconnaître que le marxisme a amplement contribué à lui communiquer ses lettres de noblesse et à lui suggérer une orientation nouvelle de loin beaucoup plus réaliste.

Contrairement à la caricature qu'on en fait souvent, le marxisme n'est pas une doctrine de terreur, mais bien au contraire, c'est une idéologie de libération. Malheureusement, ceux qui s'en réclame comme en étant les gardiens, non seulement l'interprète à leur manière, mais encore ils n'hésitent pas à l'imposer par la violence si besoin est.

Il est regrettable que nous ne puissions étudier le communisme sous un aspect positif, car dans les pays à régime politique se réclamant de cette doctrine, il n'existe pas de réalisations édifiées pour le bien-être et le bonheur du peuple; bien au contraire ! Le régime communiste dans sa forme actuelle est certainement le plus asservissant que notre monde connaisse.

Le communisme européen est issu d’un mouvement pacifiste révolutionnaire né au lendemain du carnage de la guerre 14/18 et de l’exemple de la révolution bolchevique en Russie.

Les premiers mouvements révolutionnaires importants de l’après-guerre de 14 eurent lieu en Allemagne ; la défaite ayant entraîné la naissance de mouvements tels que les spartakistes. En janvier 1919, à Berlin, les spartakistes provoquent des émeutes de type insurrectionnel qui seront réprimées dans le sang. Les chefs, dont Rosa Luxemburg, seront exécutés. Cette mini-révolution au pays de Goethe créera dans sa patrie une fracture idéologique entraînant des haines mortelles entre spartakistes et socialistes réformistes.

La guerre avait laissé les pays européens exsangues, même les vainqueurs. Le pouvoir d’achat des ouvriers était en régression et ces derniers entendaient bien avoir droit à une revalorisation de leurs revenus. Le terrain était donc propice aux idées marxistes-léninistes. Parmi les socialistes et les CGTistes de nombreuses voix demandèrent l’adhésion à la IIIe Internationale.

C’est lors du congrès du parti socialiste qui se déroula en 1920 à Tours que tout bascula.

En effet, au soir du 29 décembre, après cinq jours d'âpres discussions (et sous l’impulsion de Marcel Cachin), la scission était consommée entre les deux tendances (la communiste et la socialiste). Le mouvement dissident avait bien préparé son coup depuis plusieurs mois déjà et n'attendait que cette occasion pour passer dans la branche révolutionnaire du socialisme en donnant son adhésion à la IIIe Internationale.

Après la scission, ces deux mouvements, les plus représentatifs de la classe ouvrière, vont s’entre-déchirer et entretenir entre eux des relations extrêmement tendues. La IIIe Internationale soufflait alternativement le chaud et le froid en incitant les P.C. européens tout d’abord à s’allier, puis à combattre les socialistes qualifiés de «sociaux-traîtres». Tout ce qui n’était pas communiste ou sympathisant était considéré comme fasciste. Devant un tel déferlement de haine, les socialistes se mirent à leur tour à combattre avec vigueur les idées venues de Moscou en constituant avec la droite bourgeoise un front républicain.

Le Front populaire de 1936 marquera une courte pause dans les querelles idéologiques qui opposent toujours les deux tendances. Comme l’a justement dit Maurice Thorez « on ne marie pas l’eau avec le feu ».

Ceci dit, nous allons maintenant aborder un plus en détail l'univers de ce parti hors du commun; mais avant cela, je voudrais quand même rappeler la définition du mot "communisme" telle qu'elle est définie dans de nombreux dictionnaires.

COMMUNISME : “doctrine tendant à la collectivisation des moyens de production, à la répartition des biens de consommation suivant les besoins de chacun et à la suppression des classes sociales.”

Beau programme en vérité... mais malheureusement utopique.

En effet, rien que l'idée de “répartition des biens de consommation suivant les besoins de chacun” constitue à elle seule tout un programme ! Il y a déjà un sens pervers qui donne à penser que l'égalité entre les citoyens n'est pas imaginable; en somme cela veut dire qu'en fonction du poste qu'il occupe dans la société, tel ou tel individu a des besoins autres que son alter ego. Mais comme cette définition émane du capitalisme, on l'ignore poliment.

L'application littérale de cette maxime signifierait inexorablement la disparition de l'Etat, et c'est déjà là que le bât blesse, car la société moderne ne peut se passer de dirigeants, de guides, et ces derniers ne pourront en aucun cas être l'alter ego des classes dirigées. La suppression des classes sociales n'engendrerait pas le communisme, mais l'anarchie. La doctrine marxiste prise au pied de la lettre est donc inapplicable à notre société, voire à notre civilisation judéo-chrétienne.

Ah! évidemment, le communisme tel que le rêvait les Marx et Engels serait peut-être la panacée, le nouvel Eden de l'Humanité, mais il ne faut pas être onirique, mais réaliste.

Sur le communisme, "l’Encyclopédia Universalis" nous donne une analyse du socialisme vu par Marx dont les grandes lignes résument parfaitement la philosophie des fondateurs du mouvement.

« ... . Enfin, du point de vue humain, le communisme n'est pas seulement la propriété commune des moyens de production, et la société sans classes, sans contraintes et sans Etat qui en est le corollaire. C'est une société dans laquelle l'épanouissement de l'homme intégral signifie l'aliénation du travail. Le travail, sous sa forme spécifiquement humaine (c'est-à-dire le travail précédé de la conscience de son but, le travail créateur) n'est plus un moyen, aliéné au propriétaire des moyens de production; il devient “le premier besoin vital”, l'expression de la libre création de l'homme par l'homme.

La société socialiste

Pour Marx, précisément parce qu'il n'est pas un utopiste, le communisme ne se réalise pas immédiatement après l'abolition de la propriété privée, de type capitaliste, des moyens de production. Une longue transition est nécessaire: celle de la société socialiste, première phase du communisme. “ Ce à quoi nous avons affaire ici, écrit Marx dans sa critique du programme de Gotha (1875), c'est à une société communiste, non pas telle qu'elle s'est développée sur les bases qui lui sont propres, mais au contraire telle qu'elle s'est développée sur les bases qui lui sont propres, mais au contraire telle qu'elle vient de sortir de la société capitaliste; une société, par conséquent, qui, sous tous les rapports, économique, moral, intellectuel, porte encore les stigmates de l'ancienne société des flancs de laquelle elle est issue.”

Tous les pays socialistes en sont encore à cette étape. Non seulement le communisme n'est réalisé en aucun pays, mais en aucun pays la phase du socialisme n'est pleinement achevée, même lorsque sont remplies certaines conditions économiques et culturelles du socialisme, et, parfois, un commencement de démocratie socialiste.

La diversité des “modèles” est grande. Elle découle de la diversité des structures économiques et sociales antérieures. La plupart des modèles actuellement existants sont marqués par le fait que le socialisme a été instauré d'abord dans des pays peu développés, si bien qu'il y a eu interférence constante entre les exigences de la construction du socialisme et les nécessités de la lutte pour surmonter le sousdéveloppement. Ces dernières ont, par exemple, conduit à une extrême concentration des ressources et du pouvoir et, par suite, à des limitations de la démocratie qui ne découlent nullement de la construction du socialisme et du communisme. Si bien que le modèle du socialisme propre à une société hautement développée (ce qui est le cas “classique” envisagé par Marx est encore à inventer, à construire et à réaliser).

Le communisme demeure donc à l'horizon d'une histoire que la deuxième révolution industrielle, celle de la cybernétique, rend de plus en plus vraisemblable et possible, avec les caractéristiques essentielles qu'en donnait Karl Marx : “Dans une phase supérieure de la société communiste, quand auront disparu l'asservissante subordination des individus à la division du travail, et, avec elle l'opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel; quand le travail ne sera pas seulement un moyen de vivre, mais deviendra lui-même le premier besoin vital; quand, avec le développement harmonieux des individus, les forces productives se seront accrues, elles aussi et que toutes les sources de richesse collective jailliront en abondance, alors seulement l'horizon du droit bourgeois pourra être définitivement dépassé, et la société pourra écrire sur ses drapeaux : de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ”.»

Pour Marx, le capitalisme doit mener inexorablement au communisme, car dans la société capitaliste, la bourgeoisie profite du travail de la classe exploitée : le prolétariat. Cette exploitation ne fait qu’enrichir honteusement la grande bourgeoisie au détriment des organes producteurs que sont les ouvriers. Cette situation est cautionnée par l’Etat, dont les dirigeants issus de cette détestable bourgeoisie, en tire les profits.

En effet, Marx échafaudait sa démarche sur le postulat suivant : si le capitalisme paie à leur juste prix les matières premières et le travail ouvrier, comment les marchandises produites peuvent-elles lui procurer un profit ? Question pertinente, s’il en est.

Il faut d’abord préciser que le travail est lui-même une marchandise (le prolétaire loue sa force de travail selon les lois du marché, ce qui le distingue de l’esclave); ensuite, qu’une marchandise se définit par son utilité sociale et sa capacité à être échangée, la mesure commune qui permet de fixer sa valeur d’échange et son prix étant la quantité de travail social cristallisé en elle.

Marx ne fait que de reprendre une grande idée d’Adam Smith qui fait le distinguo entre la valeur d’usage et la valeur d’échange : le diamant possède une grande valeur d’échange et une faible valeur d’usage, alors que c’est l’inverse dans le cas de l’eau.

La valeur d’une marchandise n’est donc pas dans son utilité concrète, mais dans la quantité de travail nécessaire à sa production. La valeur de la force de travail réside ainsi dans les biens nécessaires à sa formation : éducation, alimentation, logement, etc.

Marx considère que l’ouvrier travaille plus qu’il ne le devrait et que ce surplus conduit à augmenter les profits de la classe possédante puisque ce surplus n’est pas rémunéré. Marx prônait déjà la réduction du temps de travail, très à l’ordre du jour actuellement, mais pour d’autres raisons.

En conclusion à ce qui vient d'être dit, et notamment en ce qui concerne les citations empruntées à Marx, on s'aperçoit aisément que les pays se réclamant actuellement du communisme marxiste sont très éloignés de sa philosophie et de ses aspirations originelles; ils sont même tout à fait à l'opposé des onirismes de ce philosophe. Pour arriver à un communisme idéal et à visage humain l'ordre logique du processus doit être : capitalisme - socialisme - communisme; cet ordre n'étant pas respecté, l'institution d'une dictature par la nouvelle classe dirigeante est inévitable du fait de la brutale transition.

Après ce petit aparté et le but de cet ouvrage n'étant pas de philosopher sur cette doctrine, voyons le monde communiste tel qu'il se présentait dans la deuxième moitié du XXe siècle ; après tout c'est celui-ci qui présentement nous intéresse.

Nous allons brièvement remonter le cours de l'Histoire jusqu'à l'année 1939, veille du conflit qui embrasa le Monde et ébranla les bases mêmes de notre civilisation.

Lors de l'établissement du pacte germano-soviétique, les deux parties en présence décidèrent d'un commun accord de rayer de la carte du Monde la Pologne en se la partageant.

Ce pacte prévoyait le partage de l’Europe en "zones d’influences" soviétiques et allemandes. Le protocole permettait à Hitler d’envahir la Pologne occidentale, puis d’avoir les mains libres pour se tourner vers les Pays-Bas et la France. En même temps, il autorisait Staline à s’emparer des pays baltes, de la Finlande, de la Bessarabie (actuelle Moldavie) puis de la Bucovine du nord (dans l’actuelle Ukraine). L’Allemagne obtenait ainsi son Lebensraum (espace vital) tandis que l’Union soviétique regagnait les territoires que l’Empire russe avait perdus durant la Première Guerre mondiale.

En fait, dans l'esprit des deux dictateurs, en l'occurrence Staline et Hitler, l'anéantissement de la Pologne ne devait constituer que la première étape dans le partage et la domination de la planète entre les deux blocs; seulement, il y avait un hic, Hitler abhorrait le régime communiste.

C'est Staline qui à cette époque détenait les atouts, car des cellules communistes il en existait un peu partout dans le monde, mais Hitler, habile tacticien sut manœuvrer afin de mettre provisoirement sur la touche les soviétiques pendant qu'il réglait le sort des pays de l'Europe de l'Ouest.

Lors de l'attaque combinée de l'Allemagne et de l'URSS contre la Pologne, notre alliance avec ce dernier pays ne joua que dans un seul sens et on peut se demander pourquoi la France et l'Angleterre n'ont, contrairement au traité qui stipulait que l'assistance jouerait quel que soit l'agresseur, déclaré uniquement la guerre à l'Allemagne ?

Bien avant le début de l'agression contre l'Etat polonais, les militants communistes français avaient reçu l'ordre de Moscou de saboter notre effort de guerre par tous les moyens (psychologiquement par la propagande, matériellement dans les usines d'armement).

Cette affirmation n'est pas gratuite, c'est un fait historique maintenant parfaitement établi et il temps que le Monde prenne conscience et sache de quoi est capable un tel régime pour réaliser sa domination sur les peuples.

La présentation de l'ouvrage est maintenant chose faite, nous allons voir dans les chapitres qui suivent quelques faits et témoignages significatifs à cet égard.

CHAPITRE 2

La ligne communiste

« Le communisme est une formidable machine destinée à broyer les aspirations personnelles, à annihiler tout esprit velléitaire et à rendre l’individu asservi à une poignée de dictateurs assoiffés de pouvoir absolu ».

(Citation personnelle)

« Un mort c’est un drame ; un million de morts c’est une statistique ».

(Joseph Staline)

« Tenants d’un dogme terrorisant - le réalisme socialiste - qu’ils entendent imposer partout et apologistes de la « poésie de circonstance » (Eluard), les pseudopenseurs du parti se dépensent sans compter, dès la fin de la guerre, pour l’abêtissement des masses. Les petits salariés de « la nouvelle critique », des « cahiers du communisme » et d’ailleurs entament l’antienne de la dégénérescence monstrueuse qui affecte tous ceux qui répugnent à l’encensement servile du vieux phoque galonné : bien avant Mao, juste après Pétain, il faut que soit omniprésente la trogne moustachue du génial camarade pour qui le « viol des foules par la propagande politique » n’a plus de secrets depuis longtemps. Avec Thorez, ils exhument n’importe quelle charogne dans la fosse commune du crétinisme national, qui leur sera un trésor inépuisable ».

(Extrait de la revue " L’Assommoir " de mars 1978)

Pour adhérer à la IIIe Internationale, le parti communiste russe imposa au futur P.C. français le respect et l’assujettissement sans restrictions aux 21 conditions de cette organisation terroriste internationale. Le parti communiste français devenait ainsi une simple courroie de transmission de l’appareil que commençaient à mettre en place les soviétiques à travers les différents pays du monde. C’est ainsi que pour la première fois de notre Histoire, un parti politique se livrait volontairement pieds et poings liés à une puissance étrangère.

C’est ainsi que le P.C.F. devint l’un des nombreux "valets de l’impérialisme soviétique".

En adhérant à cette fameuse IIIe Internationale, le P.C.F. y perdit son âme et son identité, mais surtout sa liberté d’action et d’expression.

Parmi les 21 conditions de la charte imposées par Lénine on peut citer :

- Point 1 : Les journaux du parti doivent être rédigés par des communistes sûrs;

- Point 2 : La direction du Parti doit être confiée à des communistes éprouvés;

- Point 4 : L’expression des idées communistes doit toucher non seulement les ouvriers, mais aussi les paysans et les soldats;

- Point 11 : Les journalistes et parlementaires doivent obéir au parti et non l’inverse;

- Point 13 : Les éléments intéressés et petits-bourgeois doivent être écartés du Parti, notamment de la direction.

A la lecture du point 1) on conçoit facilement avec quelles difficultés les journalistes travaillant pour des revues communistes, tels ceux de “l’Humanité”, étaient obligés d’opérer; ce ne sont pas assurément les conditions normales pour un journaliste digne de ce nom. Bien évidemment, dans toutes ces revues la notion d’objectivité était un vain mot, l’important était de ne pas dévier de la ligne tracée par le P.C. mais surtout de servir ses intérêts. La démagogie était la principale arme de ces journaux, avec la délation bien entendu. Tout journaliste qui avait l’indélicatesse de dévier de la ligne de conduite générale était démissionné, car en bon parti ouvrier, il n’y avait pas de licenciement à l’Humanité ou à la Pravda; il faut dire que ce serait un comble s’il en était ainsi. A la rédaction de l’Humanité, les journalistes sont surveillés2 sans relâche, suspectés qu’ils sont de se laisser aller à des états d’âme déviationniste. Dans ces mêmes rédactions, la censure règne implacablement et tout article est soumis à l’approbation du censeur délégué par les dirigeants du Parti. En somme, un journaliste au service d’un organe de presse communiste n’est en fait qu’un copiste, une sorte de “ magnétophone à deux pattes” à la solde d’une poignée d’exaltés démagogues. Dans les pays communistes, tous les journaux dépendent du Parti, tout comme les machines à ronéotyper, et les photocopieuses. Pour reproduire le moindre document, il faut passer par les services officiels; obligation qui en dit long sur la confiance des dirigeants à l’égard des masses populaires, pour reprendre une expression chère à monsieur Marchais3.

Le point 2) quant à lui, n’appelle pas de commentaires particuliers, si ce n’est le simple fait que les dirigeants des différents P.C. doivent être de braves moutons aux ordres de Moscou, les pions d’un échiquier dont le Kremlin est le meneur de jeu, le tireur de ficelle. Mais peut-on reprocher à des moutons d’être soumis aux caprices d’un berger ? La réponse appartient aux différents P.C. disséminés de par le monde.

Le point 4) me semble l’un des plus graves, car si la doctrine communiste s’infiltre dans les rangs de l’armée d’un pays non communiste, il s’agit là de subversion qui se transformera immanquablement en coup d’Etat à plus ou moins longue échéance.

A ma connaissance en France, l’armée ne fût pas atteinte par le fléau, mais en revanche, la police elle, a été dans les années 70, pratiquement aux mains et aux ordres du parti communiste. Cette infiltration cancérigène avait été très inquiétante pour notre démocratie déjà chancelante à cette époque. Cette affirmation n’est pas gratuite, car il ne faut pas oublier que le principal syndicat policier était celui de la “Fédération autonome des syndicats de Police” dont les dirigeants étaient proches, même très proches de la direction du P.C.F.. Cette infiltration n’était pas spécifique de la police; elle était réelle dans tous les domaines de notre société. Même dans les associations de parents d’élèves, le cancer communiste s’incrustait et détruisait petit à petit notre société libérale, certes imparfaite, mais encore démocratique.

Il était indéniable que la police française était noyautée par l’étranger et le comble était que personne n’y trouvait à redire !

Heureusement qu’à l’heure actuelle le PCF n’est plus qu’un parti folklorique qui a perdu toute influence sur les populations.

Il faut dire que dans les pays occidentaux l’instruction et les moyens de communication modernes ont contribué à la disparition quasi totale de cette détestable idéologie.

A la lecture du point 11), on s’aperçoit que les députés communistes n’ont pas le choix de l’alternative; ils doivent obéir aveuglément aux ordres du Parti qui n’a d’ailleurs que faire de leurs aspirations personnelles, preuve s’il en est de l’esclavage intellectuel auquel sont soumis les membres du Parti. On peut supposer que ces députés sont conscients de ce fait lorsqu’ils acceptent ces fonctions sinon, quelle amère déception après l’élection!

Je me suis souvent posé la question de savoir ce qui pouvait motiver l’adhésion des militants communistes à ce parti autoritaire. Je dois avouer humblement que jusqu’à ce jour je n’ai pas trouvé de réponses satisfaisantes à ma question.

Peut-être que pour les uns cette adhésion leur donne l’occasion de bouffer du bourgeois pour se venger de leur échec professionnel, pour les autres, les plus intelligents, une manière de s’affirmer dans la vie en pouvant accéder à des postes importants dans la vie politique.

Le point 13) ne semble pas très respecté par les principaux membres des P.C. car certains dirigeants mènent un train de vie qui n’a rien à envier à certains de ces “cochons de capitalistes” tant vilipendés, à l’Est comme à l’Ouest.

En U.R.S.S. c’était les datchas somptueuses, les voitures de luxe avec chauffeur, les magasins réservés. En Chine, le citoyen-ouvrier bénéficie pour se loger de 15 m2 en moyenne pour trois habitants alors que les cadres du parti bénéficient de 100 m2 par personne ! Voilà une singulière application de la doctrine marxiste.

En France, les cadres du P.C. ne sont jamais arrivés à un tel embourgeoisement, mais il y a quelques personnages qui ont un train de vie plutôt singulier pour “d’ardents” défenseurs de la classe ouvrière. Je me limiterai à deux exemples.

Le premier est le cas de monsieur Doumeng (maintenant décédé). Ce militant actif du P.C. était devenu milliardaire grâce à ses ventes de produits agricoles aux pays de l’Est. Ce monsieur menait un train de vie fastueux et allait même jusqu’à se vanter d’être le communiste le plus riche du monde.

Le deuxième cas est celui du camarade Georges Marchais, ancien secrétaire général du Parti et candidat à l’élection présidentielle de 1981.

Le secrétaire général était “locataire” à Champigny-sur-Marne d’un pavillon dont le P.C. était propriétaire.

Monsieur Marchais aurait été rémunéré au tarif d’un simple ouvrier et avec ce simple revenu avait pu s’offrir une datcha dans l’Yonne et l’autre dans le Vaucluse.

J’aimerais bien connaître sa recette, car je ne connais pas beaucoup d’ouvriers qui avec un tel revenu, soient en mesure de s’offrir deux maisons de campagne. Ce n’est certes pas avec son indemnité de député qu’il a pu se les offrir puisque théoriquement celle-ci est reversée intégralement dans les caisses du Parti, ce qui reste toutefois à démontrer. Dans les pays communistes, tout le monde sait que le pluralisme des partis n’existe pas, qu’il est même interdit. De ce fait, l’opposition légale ne peut exister, le syndicalisme libre non plus. Pour illustrer mon propos, je citerai le cas des élections qui se déroulées en 1971 en Tchécoslovaquie.

Il faut dire que ce genre de consultation n’a des élections, telles que nous les connaissons, que le nom, car la parodie à laquelle se livrent les communistes n’est pas digne de porter le nom de « démocratique ».

Lors de ces fameuses élections tchécoslovaques, les électeurs ne passaient même pas par les isoloirs ! Les membres du Parti étaient présents dans la salle pour surveiller les opérations et surtout repérer les électeurs qui auraient la malencontreuse idée de rayer un nom de la liste proposée, façon de procéder formellement interdite dans les démocraties populaires de l’Est.

Après le dépouillement du scrutin, le porte-parole du Parti n’eut aucun scrupule (ni peur du ridicule) d’annoncer que tous les membres du Parti présentés avaient été élus à une forte majorité !

Dans les situations qui leur sont défavorables, les communistes font preuve d’une mauvaise telle foi qu’ils enlèveraient haut la main la médaille d’or aux olympiades des plus grands menteurs du globe.

En effet, je me souviens que lors d’une émission radiophonique concernant l’intervention de l’armée soviétique à Budapest en 1956, le représentant du P.C.F. répondit froidement et sans sourciller : « Les avezvous vus de vos propres yeux vous, les chars ? ». Son interlocuteur interloqué devant un tel culot n’insista pas. Il faut faire preuve d’un bel aplomb pour répondre pareillement. Pour un peu ils tenteraient de nous faire croire à une agression américaine dont les soldats auraient revêtu l’uniforme soviétique afin de culpabiliser ces derniers ! Quel cynisme !

Encore aujourd’hui, au moment de la guerre en Ukraine, le général T. sur un plateau de télévision nous expliquait qu’il avait récemment déjeuné avec deux Russes qui vivent en France depuis 10 ans. Au cours du déjeuner le général T. évoqua l’agression des troupes soviétiques contre des manifestants, notamment en 1953 à Berlin-Est, l’invasion de la Hongrie en 1956 et de la Tchécoslovaquie en 1968. A sa grande surprise, ses deux interlocuteurs nièrent farouchement ces 3 évènements historiques en prétendant que tout cela relevait de propagande impérialiste américaine ! Manifestement, ces deux personnages sont d’indécrottables sombres idiots !

Dans les années 70/80, dans les pays de l’Est, les opposants au régime, encore appelés « dissidents », ainsi que les religieux des diverses confessions étaient journellement persécutés puis envoyés pourrir dans des camps de concentration ou encore des asiles psychiatriques.

La liberté dans les pays communistes ? Question idiote, car ça n’existe pas ! Il y a bien longtemps que le mot « liberté » a été banni du langage communiste, tout au moins dans le sens où nous l’entendons.

Une chose m’a toujours frappée et qui ma foi est paradoxale, c’est le fait que la doctrine marxiste déclina là où l’on gouverne en son nom. En Europe de l’Est, la philosophie marxiste est stérilisée, et il est extrêmement difficile d’y rencontrer des marxistes convaincus. En revanche, ils prolifèrent en Europe de l’Ouest, en Afrique et en Amérique du Sud. Dans notre univers quotidien, ainsi que dans nos universités, il se répand un marxisme de bas étage, qui est un instrument commode de démystification et de contestation. Cette approche du marxisme permet de tout juger à partir d’une «position de classe», d’autant plus péremptoire qu’elle émane généralement de jeunes petits bourgeois en mal de contestation et vivant dans l’opulence qui de plus, sont atteints d’une forme latente de crétinisme incurable.

Il ne faut toutefois pas oublier et l’expérience est là pour nous le rappeler que le marxisme se porte très bien dans l’opposition, mais alors mal, même très mal dans l’exercice du pouvoir.

Contrairement à la philosophie développée par les Marx et Engels et tout comme dans les pays dits « capitalistes », la corruption existe; non seulement elle existe, mais elle est de loin supérieure à ce que nous connaissons. Un bel exemple a été celui de la Pologne.

En effet, le syndicaliste le plus célèbre d’Europe, Lech Walesa4 dont les revendications (pourtant limitées !) ont eu pour effet d’ébranler le régime communiste polonais, s’était vu offrir par les dirigeants de son pays de l’argent, des voitures, une maison, etc., afin que ce dernier modère ses appétits revendicatifs.

Monsieur Walesa étant un syndicaliste honnête, refusa purement et simplement les offres, ce qui est tout à son honneur.

Maintenant, imaginons un instant qu’en France, lors de négociations tendant à régler les problèmes d’une grève quelconque, le gouvernement français fasse de telles propositions au secrétaire général de la C.G.T. ou tout autre négociateur. Vous imaginez facilement le scandale qui suivrait de telles propositions, le P.C.F. s’en donnerait à cœur joie ! mais que cela soit la réalité en Pologne, n’est pas scandaleux, c’est même tout à fait normal pour les Marchais et toute sa clique.

Avant de mettre un terme à ce chapitre, je voudrais simplement citer trois exemples qui en disent long sur la débilité des propos tenus par des représentants du régime communiste lorsque ceux-ci sont à bout d’arguments.

Le premier remonte au lendemain du deuxième conflit mondial, en 1948.

Cet événement a été rapporté par monsieur Raymond Rose, ancien Administrateur attaché à l’Elément français du Conseil de Contrôle et rapporté dans la revue Historama de septembre 1977.

Au lendemain de la défaite des armées allemandes, la ville de Berlin fut partagée et contrôlée par les quatre vainqueurs (France, Etats-Unis, URSS, Angleterre). Périodiquement, les quatre commandants du Grand Berlin se réunissaient. La réunion du 23 avril 1948 fût très orageuse, notamment au fait du début du blocus de Berlin de la part des soviétiques. Voici un extrait du compte-rendu.

« Cette réunion des quatre commandants du Grand Berlin a été marquée par une offensive du représentant soviétique. Le général Kotikov accusa son collègue Howley - de faire intervenir “illégalement” la police allemande dans le secteur américain et d’avoir grossi celle-ci d’anciens SS, ainsi que de nazis “activistes”.

Le commandant américain ayant demandé aux autorités soviétiques des renseignements sur le destin de maints Berlinois arrêtés par les autorités russes et disparus sans laisser de traces, le général Kotikov lui réplique en affirmant que, jusqu’à ce jour, il avait été procédé à plus de 40000 arrestations (sic) dans les secteurs occidentaux, et qu’en particulier “le secteur américain s’était transformé en un dépotoir de criminels, ainsi qu’en un lieu d’asile pour les organisations d’espionnage et de trahison” ».

« Au cours de ce réquisitoire de près de quatre heures, le commandant soviétique accusa également les soldats américains “d’avoir mordu des Berlinoises d’un certain âge”, ce, qui ne manqua pas, note Der Tag, de provoquer le rire retentissant des représentants des trois puissances occidentales. .... ».

Sans commentaire !

Le deuxième exemple est beaucoup plus récent, car il date de 1980. Il s’agit d’un article paru dans la Pravda du 26 mai 1980 et dont la revue Science et Vie d’octobre 1980 en a commenté le contenu.

Selon le quotidien soviétique, les américains auraient réussi à mettre au point une “bombe ethnique”; rien que ça !

Quelle est donc cette nouvelle arme ? Selon la Pravda, cette bombe serait une arme biologique qui n’atteindrait sélectivement qu’une certaine catégorie de la population. Si par exemple cette fameuse bombe était larguée sur New-York, elle ne tuerait que la population noire, ou encore sur la France, elle ne toucherait que les maghrébins par exemple. Et les métis alors ?

Mais d’où vient donc cette fumeuse information et surtout sur quels critères les rédacteurs «scientifiques» de ce journal se basent-ils ? Et bien sur le simple fait qu’un noir américain qui travaillait comme garde dans une installation navale américaine, aurait contracté un cancer de la gorge. En réalité, il s’agirait d’un cas de fièvre dit de Rift Valley, et non de recherches sur une utopique « bombe ethnique », et comme le souligne le rédacteur de l’article de « Science et Vie », les vulgarisateurs scientifiques de la “Pravda” semblent avoir besoin d’un recyclage ». Mais comme les soviétiques n’en sont pas à une ânerie près, tout récemment encore ils ont trouvé les raisons du mauvais temps qui a régné sur une grande partie de l’Europe au cours de l’été 1980.

En effet, selon les météorologues soviétiques, ce mauvais temps était dû aux « pirates américains d’ouragans », qui détournent le beau temps à l’intention des millionnaires passant leurs vacances en Floride. On ne l’invente pas ça, monsieur ! et tous commentaires seraient superflus.

Voilà les trois « morceaux choisis » parmi la multitude de cas recensés pouvant être cités et qui illustrent parfaitement la mentalité dégénérée des dirigeants et des services d’information des pays communistes. On est quand même en droit de se demander comment la grande majorité d’un peuple peut avaler de telles sornettes sans sourciller ?

Mais il vaut mieux ne pas s’attarder sur de telles futilités, voyons maintenant d’autres aspects de la vie politique qui se déroulaient au-delà du rideau de fer.

En pays communiste, les dirigeants, même ceux arrivés au sommet de la hiérarchie, n’étaient pas à l’abri de la destitution ou de la dépersonnalisation après leur disparition; le plus bel exemple étant celui de Staline.

Après sa mort, survenue le 5 (ou le 6)5 mars 1953, Staline fût déifié par l’ensemble du monde communiste. Tous les quotidiens, hebdomadaires, mensuels, etc. de l’époque (notamment ceux de l’Est) consacrèrent de nombreuses colonnes à la gloire de ce personnage, qui, il faut bien le reconnaître, a singulièrement marqué son époque.

Le 7 mars 1953, tous ces journaux (l’Humanité compris) présentèrent une première page encadrée de noir avec à droite un portrait de Staline, à gauche le texte. Quelle similitude dans la présentation ! Il ne peut y avoir aucun doute, toute l’opération était orchestrée par Moscou. A Paris, la façade du journal « l’Humanité » était barrée d’une immense crêpe noire sur lequel trônait un gigantesque portrait du défunt.

Entre parenthèses, je voudrais quand même préciser que les communistes français n’ont jamais fait une telle mise en scène à la mort d’un Président ou d’un héros français. Alors quand on dit : « Communiste pas français », on n’est pas loin de la vérité, je crois.

Voici quelques extraits de journaux de l’époque dont la lecture vaut son pesant d’or, surtout lorsque l’on connaît la suite des événements (les commentaires personnels sont en italique gras rouge).

Rude Pravo (journal tchèque) : « Le père aimable, le bon maître, le meilleur, le plus fidèle ami de notre peuple est parti.... ».

« C’est lui qui leur a créé l’enfance heureuse des gais camps (de concentration ? le goulag ?) près des mers bleues et dans les montagnes vertes. »

« Architecte des écoles et des salles du métro,

Des mers aux vagues furieuses, des rivières ombrageuses,

Des barrages de feuillage contre le vent,

Architecte des idées nouvelles,

................ »

Même Goebbels au temps de sa splendeur oratoire n’en a pas dit la moitié à propos de son bien-aimé führer !

« Staline fut la lumière de notre nuit

Qu’adviendra-t-il de nous s’il s’éteint ? (S’il s’éteint ? Mais vous verrez enfin clair !)

Et que ferons-nous sans “les étoiles de ses yeux ?”

« Son nom rayonnait pour nous comme une étoile dans la nuit de la misère ... »

« Toute l’humanité progressiste est en deuil et le monde est inondé de

torrents de larmes brûlantes ». (On n’avait pas vu cela depuis le déluge !).

« Vendredi matin, après la mort de Staline, les gens allaient au travail, silencieux, renfermés. A l’arrêt de l’autobus Kladno-Slany, deux femmes parlaient à voix basse; l’une d’elle disait : “Ma fille avait tellement peur pour lui (peur pour lui ou peur de lui, peur qu’il survive ?). Et vers le matin, elle a mis au monde un petit garçon. Ils voulaient l’appeler Jaroslav, comme son père. Mais ce sera Josef, comme Staline....” ».

Nowa Kultura (journal polonais) : « Il laisse deux milliards d’orphelins ». (Par ces crimes ?)

« Staline n’est pas comme le montre les photos. Il est comme le montre les tableaux. Il est beau....».

Magyar Nemzet (journal hongrois) : « En ces dures journées, toute l’humanité progressiste éprise de paix ressemble à une immense famille sanglotante et désespérée autour du chevet du Père, le meilleur et donc le plus aimé (bandes d’hypocrites !). Car le grand Staline n’était pas que le Père aimant, le sage maître et le dirigeant sûr des peuples d’un empire, il était aussi le Père de tous les travailleurs du monde (j’aime autant être orphelin que d’avoir un père comme ça !), des peuples languissant après leur liberté et épris de leur indépendance nationale (quel culot, il fallait quand même oser l’écrire !). Jamais encore dans l’histoire du monde, il n’était arrivé que, d’un amour, d’une confiance et d’un enthousiasme unanime (?), des centaines de millions de travailleurs eussent appelés un homme “le Père des peuples”. Staline était le père des peuples (ou le fossoyeur), et c’est pourquoi tous les peuples le pleurent (faut pas exagérer !).

Naïa presse : « Si nous pouvons chérir nos enfants, nous le devons à notre ami le plus sincère, au sauveur, au protecteur des masses juives, au grand Staline ! ».

Il protégeait tellement bien le peuple juif, qu’à la manière des nazis, le

« petit Père des peuples» les enfermait dans des camps. Comme ça, il était sûr que ses amis juifs étaient à l’abri de toute agression.

« Staline restera à jamais le symbole du bien face au mal (ne serait-ce pas plutôt l’inverse ?) de l’intelligence et de la lucidité.... Staline, le géant de l’Histoire, ne cessera jamais d’être un phare pour l’humanité dans sa marche vers l’avenir... ».

« Quand le camarade Staline parle, étincelle de soleil

L’herbe pousse dans les déserts de Karakoum,

Des fleurs lointaines échangent des baisers,

Poussent les villes en marbre, en verre.

Dans ses yeux se reflète le bonheur

Et la peine joyeuse multiplie le pain

Et notre jeunesse revit,

Lorsque le camarade Staline parle. »

« Nous avons saisi en cachette les messages,

Entendu de loin son ordre de victoire

Et son nom fut proche comme le nom d’un père.

Chaque nuit les étoiles illuminent le Kremlin

Eclairent les victoires de ses puissantes armées

Victoire qu’on entend comme jadis le sohfar de Moïse !

Des soldats....

Russes, Ukrainiens, Juifs, Coréens....

En avant, les pilotes, les chevaliers,

Fantassins, tankistes, chasseurs,

Sous la conduite du tout-puissant premier

De l’Armée Rouge ! ».

La Pravda : « Tous les domaines des sciences, tant humaines que physiques, se sont inspirés et s’inspireront de la doctrine et des travaux du camarade Staline... Il a personnellement découvert une série d’importantes lois biologiques ».

« Staline a été le plus grand humaniste que le monde ait connu (ça aussi, il ne fallait pas avoir peur de le dire, surtout quand on sait que ce grand humaniste à quelques trente millions de cadavres sur la conscience !). Pendant trente ans, il a surveillé l’évolution de notre littérature, il lui fournit l’inspiration et les mots d’ordre, il l’inspira en éduquant et critiquant ses cadres littéraires ».

Pour une fois, involontairement, un journal reconnaît implicitement la censure et la ligne imposée par le Parti dans tous les domaines qui régissent la vie du citoyen soviétique. Toutefois, on peut se demander si ce déferlement de flatteries d’une bassesse innommable n’était pas à double sens et que sous cette forme, le rédacteur pouvait se permettre sans grand risque de ridiculiser et se moquer avec délectation de ce personnage falot et ignare.

« Le camarade Staline marchait à la tête de l’Armée Rouge à travers les steppes enneigées...(c’était certainement lors des retraites de l’armée) ». Szabad Nep (journal hongrois) : « C’est à lui que nous devons de vivre... Nous lui devons la chaleur des foyers familiaux, l’insouciance des jeunes, le sourire des enfants. A lui nous devons que c’est maintenant pour nous que le soleil brille, que le blé mûrit, (il faudrait que les dirigeants russes actuels le fassent revenir, car depuis quelques années les récoltes sont médiocres, un tel “rayon de soleil” serait certainement le bienvenu !) que les machines travaillent...».

Dans toutes ces litanies, cet extraordinaire délire collectif, il ne faut surtout pas oublier de mentionner l’organe central et déversoir de mensonges du Parti Communiste Français, j’ai cité : L’HUMANITÉ ! car eux aussi se sont surpassés dans les dithyrambes.

« Le nom de Staline illumine de ses resplendissantes clartés les chemins à suivre pour réaliser le plus beau rêve de l’Humanité : le communisme.» « Staline, c’est pour la classe ouvrière l’homme qui a bâti de son puissant cerveau la société socialiste et qui a tracé les chemins à suivre pour arriver à la société communiste (et Marx & Engels ? déjà oubliés!), faisant ainsi une réalité toute proche du rêve de nos pères. »;

« Nous nous efforcerons, suivant la trace du meilleur stalinien français, Maurice Thorez, d’être dignes, nous aussi, du beau titre de Stalinien ».

« Quelle pure rivière serait née des larmes versées dans tout l’univers en ces jours pénibles par des centaines de millions d’hommes ».

Les communistes seraient-ils devenus des poètes ? Je n’arrive pas à l’imaginer.

Lors des obsèques à Moscou du « petit père des peuples », des scènes d’hystérie collective eurent lieu provoquant la mort de dizaines (voire de centaines selon certaines sources) de personnes qui périrent ainsi piétinés ou étouffés.

Même mort ce despote continuait à semer la mort sur son passage !

Après cette cascade de litanies et de louanges plus ou moins hypocrites, une nouvelle ère n’allait pas tarder à se manifester, avec comme chef de file, le nouveau premier secrétaire du Parti, j’ai nommé Nikita Krouchtchev.

Le corps du dictateur n’était pas encore froid que déjà la lutte pour la succession s’instaura entre Béria (Chef de la police et ministre) et Nikita Krouchtchev.

Nikita Krouchtchev l’emporta. En juin 1953 Béria fut arrêté et aussitôt exécuté.

Après avoir avalé toutes les couleuvres sur « le bienfaiteur du communisme », la déstalinisation pouvait commencer.

En effet, lors du XXe congrès du P.C.U.S. en 1956, monsieur K. démythifia Staline, ce qui à l’époque fit l’effet d’une véritable bombe. Trois ans après la déification, la déstalinisation commençait. A cette occasion monsieur Krouchtchev n’y alla pas par quatre chemins, il n’hésita pas dénoncer tous les abus et tous les crimes commis au nom de son prédécesseur, qui en proie à de violentes crises de folie, voyait des espions anglais partout.

Ainsi prenait fin le culte de la personnalité (provisoirement) en U.R.S.S.. Les villes, places, rues portant le nom de Staline furent débaptisées; les gigantesques statues du « Petit Père des Peuples » furent abattues et brisées avec rage en « mille morceaux». « L’étoile la plus brillante du firmament » s’éteignait dans la haine et la rancoeur. En France, le vent de folie de la déstalinisation frappa les villes gérées par les communistes, telle la ville de Champigny-sur-Marne (94), fief de l’ancien secrétaire général du P.C.F. Georges Marchais.

En effet, lorsque cette municipalité tomba aux mains des Rouges, la place du marché devint « Place Lénine ». Un beau jour cette place fut rebaptisée « Place Staline », cela afin de vénérer ce sanguinaire dictateur.

Puis vint la déstalinisation, la place fût à nouveau débaptisée, elle redevint place Lénine. Il faut dire qu’à Champigny-sur-Marne, la municipalité ne s’embarrassait pas de principes; elle n’hésitait pas à glorifier un déserteur en lui attribuant une rue : la rue Maurice Thorez. Il paraît impensable qu’un pays comme la France ait pu accepter un tel fait, qui constitue à mon avis, une insulte aux anciens combattants morts pour la liberté de notre patrie.

Il est bien rare qu’un pays (et ses satellites) voue aux gémonies l’un de ses plus « glorieux » dirigeant; même les Allemands firent moins de « bruit » avec Hitler. En fait; la dénazification fut moins intense que la déstalinisation, car plus de 25 ans après sa disparition, le processus continuait.

En effet, au chapitre II) « La voie démocratique au socialisme pour la France », paragraphe 3 « Notre attitude envers les pays socialistes » du préambule au XXIIIe congrès du P.C.F., monsieur Marchais s’en prit encore à Staline !

« (.... ) Pendant la période où elle était dirigée par Staline, l’Union soviétique a connu les répressions massives, la direction autoritaire et personnelle dans le parti et l’Etat, le développement du dogmatisme de la pensée, de graves erreurs aussi bien dans les méthodes d’édification du socialisme que dans la mise en oeuvre des règles qui doivent régir les rapports entre partis communistes. Ces erreurs et ces crises, le Parti communiste de l’Union soviétique entreprit d’y mettre fin dès la mort de Staline et les dénonça, en 1956, à son XXe congrès. Dans ce passé il subsiste néanmoins aujourd’hui des pratiques et des défauts ».

Fini le temps du « créateur de l’enfance heureuse » et du « fidèle ami du peuple ». Malheur au vaincu ! (par la mort). Haro sur le cadavre !

Quel singulier parti que le parti communiste qui honore ses chefs vivants et les déshonore une fois morts !

La rancoeurest tenace au parti communiste ! A moins que cette attitude velléitaire envers l’ex-dieu ne soit qu’une simple tentative de déculpabilisation et de justification des attitudes ambiguës du passé. Une fois de plus, un tel comportement démontre si besoin est qu’aucun sentiment humanitaire ne trouve sa place dans cette organisation.

Les communistes français oublient un peu vite le temps où ils encensaient le « Petit Père des Peuples, bienfaiteur de l’humanité » en des termes acidulés, voire mielleux.

Parmi la multitude de ces épîtres selon Thorez, en voici un illustrant parfaitement le pitoyable esprit asservi des dirigeants du P.C.F.

« Cher camarade Staline,

Au nom du Parti Communiste Français et sûr de traduire les sentiments de tous les Français et de toutes les Françaises qui veulent sauvegarder l’indépendance nationale, la liberté et la paix, nous vous adressons nos meilleurs voeux de bonne santé et nos souhaits de longue vie, à l’occasion de votre 69e anniversaire.

A l’heure où les impérialistes fauteurs de guerre s’emploient à fomenter un nouveau massacre, le peuple de France n’oublie pas que l’écrasement militaire du fascisme fut obtenu surtout grâce à l’héroïsme et aux sacrifices de la glorieuse armée et des peuples de l’Union soviétique que vous avez conduits à la victoire.

Nous vous assurons, cher camarade Staline, de nos profonds sentiments d’affection et nous formons l’espoir de vous voir pendant de longues années à la tête de forces de démocratie et de paix ».

.......

« Les travailleurs, les démocrates, les partisans de la paix, en France et à travers le monde, vont célébrer dans l’enthousiasme, le 21 décembre prochain, le soixante-dixième anniversaire de notre cher et grand camarade Staline. Tous ceux qui souffrent, tous ceux qui espèrent, tous ceux qui luttent se tournent dans un vif élan d’affection et de gratitude, vers leur ami, leur éducateur, leur chef. Des millions de Français et de Françaises prononcent avec amour le nom qui était sur toutes les lèvres de nos héros, de nos martyrs lorsqu’ils marchaient à la mort d’un pas assuré et en ayant au cœur la certitude de la victoire.

Les femmes, les mères ont fait aimer à leurs enfants le nom de Staline, l’homme au grand cœur et à l’énergie extraordinaire, qui commanda la bataille gigantesque des héroïques combattants soviétiques, vainqueurs des hordes hitlériennes, et qui ramena, en Europe et dans le monde, la paix et la joie de vivre....».

......

« Au camarade Staline, l’homme de la victoire, l’homme de la paix, l’homme dont l’oeuvre gigantesque de construction socialiste domine l’époque contemporaine, l’homme dont le nom soulève d’amour, d’enthousiasme et d’espérance les travailleurs et les opprimés de tous les pays, le Comité Central du Parti communiste français affirme qu’il s’efforcera par son travail assidu, par ses efforts persévérants, par ses luttes incessantes, de faire méditer par tous les membres du pari communiste français le beau titre de Stalinien6.... ».

Lorsque l’on relit ce fatras de niaiseries quelques années après les événements, et que l’on connaît leur suite, on comprend un peu mieux l’esprit mesquin, voire machiavélique qui forme la pierre angulaire sur laquelle reposent les fondements de ce régime totalitaire.

Moralité : en dictature communiste un jour vous êtes un dieu adulé et si le vent tourne, le lendemain vous êtes tout juste bon à balayer les trottoirs ou à servir de cobaye dans un asile psychiatrique.

Staline n’est d’ailleurs pas le seul exemple, d’autres chefs d’Etats socialistes ont connu la même disgrâce. Dubcek et Gierek ont connu cette triste infortune. Personnellement je ne suis pas opposé au principe d’évincer du pouvoir une personne incompétente à la gestion de la nation, bien au contraire. Il s’agit là certainement de l’un des seuls aspects positifs de ce genre de gouvernement, mais il ne faut toutefois pas croire que cette éviction soit due à la démocratisation du régime.

Avant de conclure ce chapitre, il m’apparaît nécessaire de faire un bref historique de la carrière de Staline. Ce dernier a quand même pendant vingt-cinq longues années dirigé d’une main de fer cette grande nation qu’est la défunte U.R.S.S.. On ne peut pas évoquer le communisme et passer sous silence la période despotique stalinienne; les deux étant liés d’une manière indissociable.

C’est Joseph Staline qui a le plus marqué l’histoire contemporaine de cette nation et son nom y est associé pour l’Histoire. Son règne, le plus long de l’histoire de l’U.R.S.S., a été beaucoup plus médiatique que celui de Lénine.

1922 : Staline est nommé secrétaire général du parti.

21 janvier 1924 : mort de Lénine, deux ans seulement après avoir créé l’U.R.S.S..

A cette époque, les rivalités intestines au sein du parti prennent une ampleur inquiétante quant à l’avenir du mouvement; Staline s’oppose violemment et radicalement à Trotski.

C’est finalement la ligne imposée par Staline qui prend le pas et ce dernier s’empare alors du pouvoir, cela à l’issue du XVe Congrès du parti en décembre 1927. Sans le savoir, le Congrès venait de porter au pouvoir le futur Tsar Rouge de toutes les Russies.

La situation économique de l’empire soviétique était catastrophique. Staline profite de cet état de fait pour réaliser son rêve : la collectivisation agraire et industrielle planifiée.

Après avoir décrété la mise en place de ce nouveau système économique, Staline, profitant de cela, décida d’éliminer ses adversaires politiques (anciens ou nouveaux) sous prétexte que ces derniers entravaient le développement du pays. Une vague de terreur s’abattit alors sur l’ensemble du territoire et visa les « saboteurs de l’économie » et les « déviationnistes »; cette déferlante atteignit toutes les couches sociales de la société soviétique.

La répression fut terrible non seulement contre les fauteurs cités cidessus, mais également contre les croyants qu’il accusa de tous les maux.

Sur sa lancée, Staline décida de purger également la classe dirigeante; aucune opposition ne fût tolérée. L’ordre stalinien s’instaura dans le sang et les larmes.

Les purges avaient pris une telle ampleur entre 1936 et 1938, qu’aucun citoyen ne se sentait à l’abri; c’était vraiment la terreur au sens propre du terme. Ce fut le printemps des goulags ! Staline était le maître absolu; la paranoïa dirigea alors l’un des plus grands états de la planète.

1 décembre 1934 : le dauphin présumé de Staline, Kirov7 est assassiné. Staline trouve là le prétexte idéal pour éliminer physiquement pratiquement tous les membres de la vieille garde bolchevique, anciens compagnons de lutte de Lénine.

La répression qui suivit en 1935, notamment à Leningrad, fut terrible; puis une période de relative accalmie suivit cet épisode sanglant.

Mais Staline avait une obsession maladive : à ses yeux tout son entourage complotait contre lui. Il fallait reprendre les purges.

Staline nomma procureur un arriviste sadique du nom de Vichinsky. Des personnages célèbres comme Kamenev, proche compagnon de Lénine, Zinoniev, ancien président de la IIIe Internationale, puis Radek, ancien dirigeant du Komintern, durent s’accuser de crimes invraisemblables et signèrent sous la contrainte des aveux complets afin d’éviter à leur famille des représailles. Tous les accusés avouaient tout ce que Vichinsky désirait entendre aux séances publiques et se qualifiaient eux-mêmes de « monstres » et de « traîtres méritant la mort ».

Au procès des accusés Kamenev et Zinoniev, Vichinsky à la fin de son réquisitoire s’écria : « J’exige que ces chiens enragés soient fusillés, tous sans exception ». Son vœu fut exaucé.

La folie meurtrière de Staline n’avait plus de bornes. Pendant cette longue période de répression, chaque citoyen soviétique devait en arrivant sur son lieu de travail, participer à une réunion au cours de laquelle on dénonçait les traîtres, les « chiens enragés » et les « vipères lubriques » et ils applaudissaient à leur châtiment.

Ces purges firent des millions de morts et aucun dirigeant de pays occidental ne protesta contre cet incroyable et terrible génocide.

Puis ce fut la guerre contre l’Allemagne.

Staline fait appel au patriotisme et au sens civique de ses concitoyens afin de libérer le pays du joug germanique. Le peuple suit aveuglément son guide, de toute façon il n’a pas le choix.

Le 8 mai 1945, c’est la fin des hostilités8.

Le peuple soviétique avait chèrement payé la note : vingt millions de morts !

En 1946, une nouvelle « remise au pas » était instaurée; elle était dirigée par le fidèle lieutenant de Staline : Jdanov.

Cette fois-ci, la répression fut principalement dirigée contre les intellectuels et les juifs; ces derniers étant accusés de « cosmopolitisme ». Même les héros de la Seconde Guerre mondiale qui ont eu des contacts avec les Occidentaux étaient poursuivis de crainte qu’ils ne révèlent au peuple que la vie est plus agréable en pays capitaliste.

Je vais maintenant clore ce chapitre en citant deux lettres parues dans le quotidien « Le Figaro » des 03/10/1980 et 01/07/1981. La première émane d’un lecteur de ce journal, la seconde d’un éditorialiste attitré au journal. Ces deux citations serviront de conclusion à ce chapitre.

« Je suis un réfugié vietnamien nouvellement venu en France. Après plus de vingt ans de lutte contre les communistes au Vietnam et après deux ans de détention dans un camp communiste, je m’étonne de ce que la plupart des Européens et des Américains ne sachent pas exactement ce que sont les communistes et croient plus ou moins à leur vocabulaire. Je ne trouve personne qui puisse argumenter avec les Rouges. Car ils comprennent les communistes d’après les livres et leurs discours rassurants.

La question la plus récente est la Pologne par exemple. Presque tout le monde attribue la retenue moscovite à la volonté russe de la détente, à Helsinki. Je crois pour ma part que cette retenue est due à la crainte des Russes de voir Reagan gagner aux Etats-Unis et surtout Strauss gagner en R.F.A. ».

Je ne partage pas le point de vue de ce lecteur quant aux motifs de retenue des soviétiques envers la Pologne, mais dans l’ensemble cette lettre conforte mon opinion sur les « démocraties » communistes.

Voici maintenant un extrait de l’éditorial de monsieur Alain Besançon.

« La nature criminelle du régime communiste, qui est un de Hanoï à La Havane, en passant par Kaboul, est désormais prouvée, publique, notoire. On ne peut faire comme si ces innombrables témoins n’avaient pas existé. On pouvait créditer les communistes français de leur participation à la Résistance. Mais, depuis 1947 au moins, leur conduite a été entièrement gouvernée par l’idéologie communiste et par les intérêts du mouvement communiste international et de l’U.R.S.S.. Ils se sont associés ouvertement à l’écrasement de la Hongrie. Ils ne se sont pas dissociés de l’écrasement de la Tchécoslovaquie. Ils ont couvert l’étouffement de toutes les libertés dans le camp socialiste, le Goulag soviétique, le génocide du Cambodge, du Vietnam, de l’Ethiopie et de l’Afghanistan.