Le deuxième combat - Rose Durand - E-Book

Le deuxième combat E-Book

Rose Durand

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Beschreibung

"Le deuxième combat" est un voyage intérieur fascinant qui vous emmène des racines épineuses des souffrances quotidiennes aux sommets lumineux des moments de joie. Rose doit maintenant affronter un second défi imposé par la vie. À travers ses pensées les plus sombres et ses éclats de bonheur, ce récit, riche en nuances et en contrastes, capture l’essence même de l’expérience humaine.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Rose Durand puise dans ses expériences personnelles pour écrire des œuvres profondément émouvantes. Dans Le deuxième combat, elle vous entraîne dans un récit captivant, dévoilant un événement qui a bouleversé sa vie.

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Rose Durand

Illustratrice : Inès.K

Le deuxième combat

© Lys Bleu Éditions – Rose Durand

ISBN : 979-10-422-4298-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Il n’y a pas de combat sans souffrance,

mais il y a la résilience.

J’ai encore dans mes tripes, cette envie d’écrire. Et ces mots qui se bousculent les uns après les autres.

Je ressens, j’écris et je partage, ce journal intime.

Mon combat perdu est terminé depuis longtemps. J’ai dû apprendre à me pardonner, faire un travail sur moi, pour accepter, ce que je ne pouvais pas changer, j’ai dû apprendre à ne jamais dire en face, ces choses à mon bourreau.

J’ai dû relativiser et réapprendre à rire.

Aujourd’hui, je vais mieux.

J’essaie.

Presque trois ans après mon drame, la vie continue et la créativité m’a sauvée.

Nous sommes l’année 2020, le virus « Covid19 » prend toute la place de l’actualité et moi j’écris. Mon année 2017 aura été la plus difficile à surmonter, la plus compliquée à digérer.

Les années qui ont suivi sont basées sur ma thérapie et le bien-être, et apprendre à vivre avec le deuil d’un enfant.

L’année 2020 facilite mes décisions pour mon avenir, j’ai le projet d’écrire.

Cette créativité m’aura donné l’envie d’aider, d’apporter la paix pour ceux qui souffrent en silence. Il y a ces personnes qui veulent raconter leur histoire, leur drame bien à eux, et l’une de mes sœurs aussi me confie souvent qu’elle aimerait écrire son livre, son drame à elle, son combat qu’elle a perdu, comme moi.

Oui, c’est ce que j’ai envie de faire maintenant, écrire des histoires vraies, des combats et des joies.

Jamais, ni mes proches ni moi n’aurions imaginé cela, la thérapie par l’écriture.

Cela m’apporte tellement, je désire transmettre et on me le demande déjà.

Je reçois des mots d’amis, ou de connaissances, les textes de leurs pensées les plus intimes, ils me demandent mon avis, ils ont envie que je les lise, que je partage mon expérience, ma dépression, ce cancer de l’esprit.

C’est mon deuxième livre, j’ai encore du mal à le dire.

J’écris depuis John, et maintenant j’écris tout le temps.

Des mots, des phrases, des ressentis, pas des livres. Le jour où tu m’as tuée,c’est ce cri des souffrances, cette simple lettre qui a fait plus de 100 pages.

Raconter mon histoire, écrire ma vérité de ce que nous avons partagé avec John.

J’ai posé des mots les uns après les autres comme je le fais pour celui-ci. Pas besoin de rechercher l’inspiration, je suis presque possédée et je ne peux pas m’arrêter.

Il était prémédité depuis longtemps, je voulais raconter la suite des aventures de Rose, surmontant son amour destructeur, son humiliation.

Je la voyais changer et j’ai eu raison d’y croire, vraiment.

Je n’ai rencontré personne depuis John.

Mon âme amoureuse a été marquée par le diable, aucune relation n’a été possible ou envisagée.

Mais pas pour John, et je le sais très bien.

J’ai été préservée, mes alliés m’ont prévenue de la situation par solidarité.

J’ai pensé à sa nouvelle muse et je le sais très bien aussi, elle aura son âme marquée, d’une manière ou d’une autre, gardez les enfants du diable pour que lui domine, le mal ne deviendra jamais bon.

Je rêve à nouveau de redécouvrir l’amour, partager avec quelqu’un quelque chose.

Quelqu’un qui m’aimera me comprendra.

Je n’attends plus rien ?

Par moment, je ressens cette solitude, mais pas tout le temps, pas dans ma vie de tous les jours.

La liberté n’a pas de prix, ma conscience non plus.

J’aime les hommes et ils sont bons, mais pas tous.

J’ai fait cette malheureuse expérience de vivre avec un fou, un monstre, j’ai été en réanimation, je suis sortie il n’y a pas si longtemps.

L’amour, j’y crois encore et j’en veux encore.

J’ai quelques étapes dans ma vie à régler, avant de pouvoir me libérer complètement, et être définitivement en paix, avec mon corps et avec mon esprit.

Les belles pensées

J’ai eu l’idée de partager avec ma fille un tour de France comme en 2016, lorsque j’essayais de fuir, lorsque j’en avais la force.

Nous l’avons fait, nous avons parcouru des kilomètres en train, en voiture, nous avons partagé des repas avec les amis, la famille, ça m’a inspirée de nouveau.

J’ai eu envie de profiter du temps avec elle, et peut-être même, lui faire prendre une année sabbatique, pour avoir notre libre arbitre.

Le virus participe activement à mon changement de cap de bonne espérance, cela ne m’effraie pas du tout au contraire, ça m’apaise de prendre des décisions, de savoir ce que je veux faire de ma vie, ou du moins, un début de route à suivre, mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, je dois encore prendre une nouvelle route imposée, parce que ma mère est malade, elle quittera bientôt ce monde, c’est ça qui m’a fait retrouver ma plume et mon envie d’écrire plus qu’un mot, plus qu’une phrase, plus qu’une pensée.

Ces deux dernières années, j’ai été à l’écoute des gens, de la société, j’ai appris à devenir forte, à devenir une guerrière.

J’ai dû apprendre à me modérer, entre être une féministe et même une révolutionnaire, et puis maintenant, en même temps que j’écris ces lignes, je suis en paix et libérée.

Libre d’être heureuse comme je le souhaite et à ma manière.

Libre d’être loin de cette société.

J’ai mon armée qui m’a vu me transformer, d’une personne brisée à une révoltée et aujourd’hui, une femme apaisée, presque.

La bienveillance, je l’apprends à ma fille et elle me l’apprend aussi.

Je lui parle du bien et du mal, des humains.

En 2018, je me suis engagée pour créer un collectif contre la violence, je l’alimente encore.

Je partage des témoignages de victimes, je confie ma colère et ma déception contre cette justice obsolète, qui n’est plus dans sa justesse. Moi, mon livre a été ma justice, j’ai fait tomber le masque sur les cas comme John, sur le cas des diables.

J’apprends à les reconnaître à les fuir.

J’apprends encore avec mon livre, mon parcours, on se force à se relever, à se soigner, à remonter cette « Putain de pente ».

Mon bourreau aura essayé de m’achever par son ignorance, sa perversité, mais finalement, mes ailes se sont déployées, et j’ai pu me libérer du diable.

Je suis une survivante, j’ai des projets plein la tête et toujours en paix.

Le flou, je ne le supporte plus, la pression, l’oppression.

J’ai eu plusieurs vies en sept longues années et quel bonheur de ne plus avoir mal, de ne plus souffrir de folie, de ne plus être « baisée » par John.

J’ai encore ces souvenirs glauques, je me sens mal dans mon corps et l’envie de vomir me prend. Il faut vite que j’oublie John.

Respire

Ce que je traverse aujourd’hui est incomparable et ça me paraît encore insurmontable.

Perdre ma mère.

Elle, qui a tout géré dans sa vie et dans la mienne.

Elle, qui nous a forcées à nous relever et à chacune de nos étapes, chacun de nos drames, et il y en a eu dans nos vies.

Il y a des larmes et le silence suffit.

Ma mère m’a soutenue comme elle a pu, sa douleur était bien présente, son impuissance.

Elle était dépassée par le comportement de John, de mon bourreau, mais il n’a jamais eu notre haine.

Thérapie par l’écriture, des auteurs inconnus…

Je me souviens très bien de cette lettre ouverte, vous n’aurez pas ma haine, c’est ce père de famille, qui pour apaiser son âme, son drame, a écrit.

Il a écrit cette lettre comme je l’ai fait.

Il a écrit à ceux qui ont transmis cette souffrance, la mort, ce silence.

Il a écrit pour son fils, ce courrier poignant et contre ces terroristes, ces « âmes mortes ».

Un attentat avait eu lieu à Paris, sa femme faisait partie des victimes, il a vécu cet arrachement violent et incompréhensible et il a écrit nous sommes plus fort que toutes les armées du monde.

C’est pour ça que j’ai écrit, pour refuser de conserver cet attachement, surmonter pour préserver ma fille et ma famille, être heureuse.

Et puis, la vie nous remet sur un autre combat, ma mère est très malade et elle va partir.

Je vais, avec ce livre, lui écrire tout mon amour, tout mon merci d’avoir été une si bonne maman, une combattante aussi.

Elle a toujours été dure avec nous.

Ma mère a beaucoup de pudeur, et aussi beaucoup d’amour pour nous.

Ma mère est une femme forte et belle.

Elle résiste à la souffrance, elle la surmonte dans le silence.

Elle ne partage pas son mal, elle ne demande rien.

Elle va partir, ma sœur et moi on va l’accompagner pour son dernier voyage.

C’est horrible.

Horrible, car lorsqu’elle ne sera plus là, je vais perdre ma confidente, perdre mon bâton de berger.

Je vais perdre mes repères et mon équilibre sentimental, je vais perdre ma mère et c’est un drame.

Je sais que cet énorme changement affectera ma vie, nos vies.

Je vais me sentir seule, me sentir paumée, je vais devoir me relever et sans elle.

Je ne peux pas l’imaginer.

On me demande de me préparer, mais je ne peux pas apaiser cette souffrance, cette douleur.

Ce manque qui te prend aux tripes.

Son combat est perdu contre sa maladie, mais pas avec la terre.

Elle fait encore partie des vivantes et elle se bat pour plus de temps, plus d’amour, et de partage avec nous.

Pour cet instant « magique » avec elle, nous ne serons qu’avec ma sœur, celle avec qui je partage notre maman à nous, et ce vide qui se rapproche de nous, ce bouleversement, cet arrachement.

Ma mère, c’est tout pour nous et elle va nous manquer, elle va terriblement nous manquer.

Je suis gonflée au niveau de ma gorge, je suis nostalgique et tristement émotive.

Je ressens une forte douleur, celle de ma mère, ça se mélange, je suis en elle.

Je suis prise dans tout mon corps et il réagit mal.

Je t’aime trop, maman chérie.

La crise

Je vais quitter mon travail bientôt, je sens que c’est la fin.

J’ai aimé mes responsabilités et ça m’a permis de penser à autre chose, de me lever aussi, d’apporter un changement, mais c’est fini.

J’ai besoin d’écrire maintenant, je le ressens.

Je ne supporte plus la société.

J’ai besoin de changer d’air et de mode de vie.

J’ai prévu d’accompagner ma mère et ensuite, partir.

Je vais réaliser ce tour de France, je suis prête. J’ai retrouvé mes couleurs et ma joie de vivre, cette niaque qui te fait avancer, pas celle de ma jeunesse non, celle de l’expérience, du vécu.

J’ai partagé avec des hommes de belles pensées, nos peurs aussi.

Nous nous sommes livrés sur nos ruptures, nos besoins, nos échecs, nous en rigolions souvent, et puis parfois, « on pleure ».

Certains de mes beaux éphémères ont voulu de moi, ce que je ne pouvais plus offrir.

Je me suis découverte en femme désir, femme qui séduit.

J’ai aussi pleuré pour certains.

C’est mon destin, ma rencontre pourrie qui a créé cela.

Une fréquentation diabolique qui vous fait détourner de vos projets, vos ambitions.

Vous partez pour des combats que vous n’aviez pas prévus, pas imaginés.

Il faut surmonter cette épreuve, que vous gagniez ou pas.

Vous vous le devez.

C’est vrai, il y a des défaites plus difficilement surmontables, mais elles le sont, c’est vrai aussi.

Un genou qui se relève, une tête qui se redresse, toute une étape, un comportement.

Trouver sa force cachée, il faut faire ressortir « ça », ce qui est en nous.

Pour gagner ce combat, pour apaiser ce sentiment de rage, d’injustice.

Il faut trouver un moyen d’évacuer, de se CALMER.

Moi, je me suis soignée avec d’autres victimes à un moment de ma désintox, avec ces femmes qui vécurent tout comme moi, ou pire.

Une malédiction, un partage d’âmes, ça te déboussole d’un parcours tracé, de ton équilibre.

Ces femmes qui se sont confiées sur ce sentiment d’une vie gâchée, heureusement pas entière.

J’ai quand même des nuits compliquées, depuis tout ça.

Ces belles rencontres renforcent ma créativité.

J’ai découvert des âmes farfelues qui m’apportent un grain de folie et me font croire en mes rêves, mes objectifs, au but ultime.

Vivre de mon inspiration.

Ces belles âmes participent à mon envol.

Je vais peut-être demander à mon illustratrice de m’accompagner encore pour ce voyage, il n’est pas rémunérateur, il est libérateur.

J’écris mon vœu sur papier même si je n’ai pas encore discuté avec elle.

Je n’ai pas beaucoup échangé dernièrement.

Elle aussi a ses combats, elle ne communique pas beaucoup non plus.

Elle dessine, elle colorie des formes qui deviennent des personnages, parfois beaux, sexy, déjantés.

Ils sont, ce qu’elle a besoin de transmettre, de l’envie, du dégoût parfois.

J’ai aimé nos illustrations, j’ai aimé nos échanges de secrets, qu’ils soient noirs ou pas.

Nous avons parcouru chaque ligne, chaque signification.

Elle a lu dans mon cœur, elle a dessiné ma souffrance.

Elle a animé chaque paragraphe, mais depuis, c’est le silence.

Je pense à ses coups de pastels, ses coups de crayons magiques, je peux encore les suivre.

Je vais bientôt la retrouver peut-être ?

Entre les lignes, elle y mettra les couleurs.

Dans notre premier, il y a avait ce fil rouge, dans celui-ci, il y aura un arc-en-ciel, pour les lignes de ma vie et c’est grâce à elle.