Le voyageur du temps - Silvio Catanoso - E-Book

Le voyageur du temps E-Book

Silvio Catanoso

0,0
7,99 €

oder
-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

Dans un monde où la technologie de pointe est reine, monsieur Goldnisch a une obsession, faire un saut dans le passé pour se rendre au XVIIe siècle. À la suite de la lecture d’un roman oublié : Les trois mousquetaires, il a économisé toute sa vie pour réaliser son rêve. En entrant dans l’agence de voyages qui va exaucer son vœu, il ne se doute pas que son existence va en être bouleversée. Son périple va le mener de la Gascogne à Paris en passant par l’Italie et la Suisse. Croisant des personnages hauts en couleur, dans un monde qui lui est totalement inconnu, il sera confronté à de nombreux obstacles qui entraveront sa route. Dès son départ, le temps est contre lui. Le grand sablier s’est retourné et les grains de sable s’égrainent inexorablement.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Très jeune, Silvio Catanoso s’est constitué un univers littéraire à partir de ses nombreux voyages et des lectures de son enfance. Fasciné par le fantastique, il s’intéresse aux mythes et aux contes du monde entier. Ses auteurs favoris sont entre autres Jules Vernes, Stevenson, Fénimore Cooper, Jack London et plus récemment Wilbur Smith.

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Silvio Catanoso

Le voyageur du temps

Roman

© Lys Bleu Éditions – Silvio Catanoso

ISBN : 979-10-377-5133-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

I

Le temps est venu

 

 

 

L’homme se gara dans le souterrain principal de la sous-préfecture de la province de Galatée. Il rangea sa vieille voiture qui fonctionnait encore à l’hydrogène liquide. Il se dirigea vers la borne de paiement puis après avoir payé le parking pour la journée, il entra dans l’ascenseur. Les deux cent vingt-huit étages furent vite avalés pour atteindre le rez-de-chaussée. En sortant du bâtiment, il ouvrit son parapluie électronique. Les grosses gouttes d’eau qui tombaient du ciel glissaient sur le champ de protection magnétique, lui évitant d’être mouillé tout en gardant les deux mains dans ses poches. Il s’engagea sur l’un des tapis roulants que constituait le trottoir. Comme il n’était pas pressé, il se tint sur le plus lent. Il observa sur les trois autres, les passants qui le dépassaient en trois allures différentes. À cette heure de la matinée, la plupart se rendait à leur travail. C’était un moyen rapide de se déplacer, à comparer aux véhicules personnels. On évitait les nombreux bouchons qui se formaient sur cinq étages. Cela fit sourire le provincial comme il aimait à se considérer. En effet, il habitait à une demi-journée en voiture terrestre de la sous-préfecture. En véhicule volant il aurait mis 20 minutes pour atteindre la périphérie mais il fallait ensuite affronter les fous du volant qui klaxonnaient à tout bout de champ et qui s’énervaient que la file du dessus avançait plus vite que la leur. Monsieur Goldnisch, c’était son nom, ouvrit le plan de la ville pour vérifier qu’il était sur le bon chemin. En peu de temps, il trouva l’établissement pour lequel il avait quitté sa chère campagne. Un panneau lumineux attirait tout de suite le regard :

ChezMonsieur Orlano AGENCE DE VOYAGES.

— Enfin, j’y suis !

Il ouvrit la porte et entra. Une vingtaine de conseillers s’affairait devant une clientèle nombreuse et apparemment exigeante. C’est que l’établissement était reconnu comme étant sérieux. Comme personne ne semblait vouloir s’occuper de lui, il se rapprocha d’un comptoir derrière lequel un petit homme portant un costume un peu vieillot observait la grande salle avec anxiété. Il remarqua soudain le nouveau venu.

— Bonjour Monsieur ! Que puis-je faire pour vous satisfaire ? Nous sommes débordés aujourd’hui mais n’ayez crainte, je vais personnellement m’occuper de vous. Vous avez des envies de voyage ? Vous êtes au bon endroit.

— En effet, je souhaite partir pour Trente et une révolutions astrales et je sais exactement où je veux me rendre !

— Trente et une révolutions astrales et en plus vous avez déjà choisi votre lieu de villégiature ! Comme c’est intéressant. Suivez-moi nous allons vous arranger ça. Mon agence a la réputation de satisfaire toutes les demandes à des prix attractifs. Venez vous assoir, installez-vous et parlez-moi de tout ça.

Le petit homme attira son client dans une pièce attenante et parla dans son transpondeur vocal :

— Madame Orlano, apportez-nous deux boissons chaudes, je vous prie !

— Quelques instants plus tard, une dame tout en rondeur apporta sur un plateau deux tasses fumantes et deux petites assiettes à dessert contenant une part de gâteau.

— Je viens de le sortir du four. Vous m’en direz des nouvelles !

Monsieur Orlano congédia sa femme en lui demandant de ne pas les déranger.

— Buvez pendant que c’est encore chaud Monsieur…

— Monsieur Goldnisch.

— Buvez, buvez, Monsieur Goldnisch !

Le visiteur but une gorgée, trouvant le breuvage à sa convenance. Il s’apprêtait à goûter à la pâtisserie lorsque le petit homme intervint :

— N’y touchez pas malheureux ! Vous risqueriez d’être malade. Ma femme a la passion des gâteaux, elle en fait un par jour mais à mon grand désespoir elle les rate tous. Ils sont affreux ! Laissez-moi faire.

Le maître des lieux jeta le contenu des assiettes dans la poubelle. Avant même d’arriver au fond, tout n’était que poussière.

— Et maintenant, dites-moi donc où vous voulez vous rendre.

— Je veux faire un voyage dans le temps.

— Bien évidemment, c’est notre spécialité mais à quelle date exactement ? En l’an 30010000 ? Ou bien en l’an 20582400 qui fut exceptionnel, vous en conviendrez, ou alors encore plus loin vers 1067543400 ? N’hésitez pas : demandez, Monsieur, je vous l’ai dit :

— Je suis là pour vous donner satisfaction.

— Je veux me rendre au XVIIe !

— Vous m’en direz tant ! Pour un voyage, c’est un voyage. Je crois bien que c’est la première fois qu’on me fait une telle demande mais je vous rassure tout de suite et je vous le répète, vous ne serez pas déçu. Cependant, vous aiguisez ma curiosité. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’un tel saut en arrière ?

— Un livre Monsieur Orlano : Les trois mousquetaires.

— Je n’en ai jamais entendu parler.

— Quand j’étais enfant et que j’étais alité pour une maladie infantile, mon robot factotum m’a lu cet ouvrage d’un autre temps. Je me suis alors fait la promesse qu’un jour je m’y rendrai. Cela fait bien des années que j’économise pour réaliser ce rêve et me voilà.

— Eh bien, Monsieur Goldnisch, vous avez frappé à la bonne porte. Si vous avez une course à faire en ville ou si vous voulez profiter d’un bon restaurant, je n’en ai que pour quelques heures pour établir un devis et vous faire une proposition

— Pourriez-vous m’indiquer une agence immobilière ?

— Voulez-vous acheter un bien Monsieur Goldnisch ?

— Loin de moi cette intention. Non je viens d’hériter d’un terrain et je voudrais le mettre en vente.

— Ah, je vois et où se trouve-t-il ?

— Dans la zone C.

— Dans la zone C ? Mais c’est un désert de pierres et si ma mémoire est exacte, cela fait à peine une dizaine de milliers de révolutions astrales que cet endroit a été dénucléarisé.

— En effet et c’est bien la raison pour laquelle je veux m’en débarrasser.

— Hum, je ne suis pas sûr que cela intéresse grand monde. Enfin, je vais vous donner une adresse ou deux et vous verrez bien.

— Je vous remercie, Monsieur Orlano. Je vous laisse… je reviens en fin d’après-midi.

— Avant d’ouvrir la porte qui donnait sur la rue, Madame Orlano l’interpella :

— Alors ce gâteau, comment l’avez-vous trouvé ?

— Délicieux, vous êtes une excellente pâtissière.

Ce tournant vers son mari, il lui fit un clin d’œil complice et en sortant, il se réjouit du large sourire dessiné sur le visage de Madame Orlano.

 

***

 

Monsieur Goldnisch terminait son repas, attablé au fond d’une salle d’un petit restaurant de quartier. Ses visites dans diverses agences immobilières ne lui avaient pas donné satisfaction. Aucune n’était intéressée par son terrain. Il repoussait machinalement des morceaux d’aliment douteux vers le bord de son assiette. Quelle importance, après tout, il était trop occupé par son voyage pour s’en soucier. C’était le rêve d’une vie. Il avait mis de côté une belle somme de crédit argent. Il avait fait de nombreux sacrifices. Sa petite paie d’instituteur n’aurait sans doute permis à aucun autre que lui de se permettre une telle folie. Pendant de nombreuses années, il avait mis sur un compte à rendement faible ce qui était maintenant devenu son trésor. Il y a quelques mois, l’administration dont il dépendait lui avait versé une prime pour son départ en retraite et ses collègues s’étaient cotisés pour l’aider à faire son voyage. Il leur en parlait depuis si longtemps. Le serveur déposa dans une petite soucoupe la note. Monsieur Goldnisch régla puis sortit. Il passa le reste de l’après-midi à déambuler dans les grands magasins. Il était tellement habitué à ne pas dépenser que rien ne le tentait. Il regardait les articles proposés avec un certain détachement. Les commerçants devaient le sentir car aucun ne l’importuna. Finalement, le reste de la journée s’étira normalement et vint le moment de retourner à l’agence. Quand il entra, il y avait beaucoup moins d’activité qu’en matinée. Monsieur Orlano leva la tête et lui dit :

— Avez-vous passé une bonne journée, Monsieur Goldnisch ?

— Pour ne rien vous cacher, j’étais impatient de revenir vous voir. En avez-vous terminé avec mon dossier ?

— Mais bien entendu ; même si ça n’a pas été facile de trouver le temps pour tout le monde. Cependant, votre projet de voyage est si excitant que je n’aurais laissé personne d’autre que moi pour le monter. Il lui tendit un petit cube.

— Tenez ! Tout y est, prenez !

— Vous permettez que je m’installe à cette table pour y jeter un coup d’œil avant d’en regarder les détails chez moi ?

— Mais bien sûr. Cependant, ne vous attardez pas trop car je dois emmener mon épouse à un cours de cuisine. Je ne peux malheureusement pas me défausser.

— Je n’en ai que pour quelques instants. »

Il s’assit et déposa le petit cube sur la table. En exerçant une pression sur l’une des facettes, des images en trois dimensions se formèrent sous ses yeux. Des châteaux, des villages, des forêts, des vignobles apparurent. D’un doigt, il fit défiler des lieux oubliés de tous. Il était subjugué, littéralement hypnotisé.

— C’est beau, n’est-ce pas Monsieur Goldnisch !

— C’est comme dans le roman. C’est magnifique !

— Je ne vous presse pas mais vous aurez tout le temps de regarder tout ça plus tard.

— Je jette un œil au devis et je vous laisse. »

Il exerça une nouvelle pression et les images disparurent. Il ouvrit le devis, grâce à une autre facette du cube. Son visage se figea.

Le petit homme qui l’observait prit la parole :

— Il y a un problème, Monsieur Goldnisch ?

— C’est que je ne m’attendais pas à une telle somme.

— J’ai fait pour le mieux vous savez, mais c’est un séjour fort long et qui n’est pas banal. Non vraiment, je ne sais pas comment j’aurais pu être moins cher.

Les épaules de Monsieur Goldnisch s’affaissèrent d’un coup. C’était le rêve d’une vie qui s’éloignait à tout jamais. Un silence pesant s’installa. Le directeur de l’agence vit son client se recroqueviller au fond de son fauteuil. Il faisait peine à voir. Monsieur Orlano réfléchit puis s’approchant de son client, il lui dit :

— Vous m’attristez, Monsieur Goldnisch… et voyez-vous, je suis un homme sensible. Nous allons trouver une solution.

Aussitôt, son client releva la tête. Le petit homme relut le devis et dit :

« Peut-être pouvons-nous faire baisser la facture… voyons, voilà ce que je cherchai. Le télé transporteur, cela vous permet de vous projeter d’un lieu à un autre ou d’une date à une autre.

— Retirez-le, Monsieur Orlano ! Une seule époque me satisfera et je prendrais les transports en commun. Ce sera plus authentique.

— Vous avez l’âme d’un aventurier Monsieur Goldnisch, cependant restons prudents, je vous ai mis une assurance rapatriement en cas de souci de santé, d’accident nécessitant une hospitalisation ou dans un cas extrême de danger immédiat.

— Vous avez raison, Monsieur Orlano, mais je vois là une autre assurance dont je pourrais me passer.

— Oui, elle vous permet de rentrer à tout moment de votre séjour pour raison personnelle, par exemple si l’époque choisie ne vous plait pas.

— Elle me plait, supprimez-la !

— Voilà, c’est fait. Je ne vois plus grand-chose à retirer. »

Pointant du doigt un rectangle au bas du devis, le directeur de l’agence indiqua le nouveau total à son client.

« Le montant a bien baissé mais l’argent que j’ai mis de côté n’y suffira pas. J’ai bien encore un petit compte mais je ne peux toucher à cette somme car c’est tout ce qu’il me reste. Je suis désespéré.

— Ne vous découragez pas ! Il reste encore une solution. L’agence de crédit avec laquelle je travaille depuis longtemps peut vous proposer un crédit à un taux avantageux.

— Cela risque de prendre du temps et j’ai peur qu’elle refuse, car, voyez-vous, j’ai une malformation cardiaque de naissance qui rebute un peu les établissements de crédit.

— En effet, c’est ennuyeux. »

L’instituteur à la retraite se prit la tête entre les mains.

« Tout est fichu, le monde autour de moi est en train de s’écrouler. » Une larme se mit à couler sur son visage.

« Allons, allons, Monsieur Goldnisch, ne vous mettez pas dans cet état, vous me faites mal au cœur. Attendez, je peux peut-être vous faire une autre proposition. La somme restante n’est pas si grande après tout. Je vais personnellement vous faire un prêt, à un taux un peu supérieur au marché mais je ne peux faire autrement.

— Vous feriez ça ? Mais… nous nous connaissons à peine !

— Je vous l’ai dit, je suis un homme sensible et puis, contrairement à vous, je ne suis pas un aventurier. J’ai une grande admiration pour les hommes comme vous.

— Je vous rembourserai la totalité dans les plus brefs délais. Sur mon honneur !

— Je n’ai aucun doute là-dessus, Monsieur Goldnisch. Bien entendu, il me faut une garantie. Que pourriez-vous me proposer ?

— J’ai hérité, en même temps que le terrain dont je vous ai parlé, de quelques bijoux que j’ai mis dans un coffre. Cela pourrait-il vous convenir ?

— Cela ira très bien. Je préparerai les papiers demain et je vous les envoie pour signature.

— Vous me sauvez, Monsieur Orlano !

— À la bonne heure. Puisque nous sommes d’accord, nous allons maintenant prendre vos mensurations.

— Mes mensurations dites-vous ?