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Messire Guilbaud de la Fourche est le troisième fils d’une lignée de chevaliers émérites, venant de trois nationalités différentes. Il a parcouru l’Écosse, la France pour se retrouver à l’autre bout du monde, en Inde, afin de recouvrer ses racines. Plus tard, il quitte sa terre natale et se lance à la recherche de ses deux frères aînés partis au combat. Ce périple lui réserve bien de surprises qu’il est loin d’imaginer…
À PROPOS DE L'AUTEUR
Martial Alexandre Bossis aime lire depuis son enfance. Plus tard, l’écriture s’est révélée une thérapie et lui a permis de partager son vécu. Avec Les aventures rocambolesques de messire Guilbaud de la Fourche, il nous livre une histoire pleine de rebondissements.
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Martial Alexandre Bossis
Les aventures rocambolesques
de messire Guilbaud de la Fourche
Roman
© Lys Bleu Éditions – Martial Alexandre Bossis
ISBN : 979-10-377-8871-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Lorsque l’on se cogne la tête contre un pot et que cela sonne creux, ça n’est pas forcément le pot qui est vide.
Confucius
Voici les aventures rocambolesques de messire Guilbaud de la Fourche, le premier chevalier indien. Une aventure qui vous fera voyager au travers de lieux magnifiques et surtout historiques, avec un tas de personnages haut en couleur.
Voici donc tous les acteurs réels & irréels de cette grande et belle aventure rocambolesque de messire Guilbaud de la Fourche :
Guilbaud de la Fourche, 09/05/1498 ;
Raoul de Tanqueray, 14/08/1475 +27/07/1516 à 41 ans ;
Alisha Shaurya, 17/11/1475 ;
Philippe de Lars duc de Nièvre, 24/12/1474 ;
Philibert et Gontran, 02/10/1495
Bernadette Moor, 04/07/1478 ;
Reginald d’York – of the Rolling Stones, 10/12/1476 ;
Édouard IV, 28/04/1442 +09/04/1483 à 41 ans ;
Grégoire Laid Law, 08/08/1448 +21/12/1529 à 81 ans ;
Morgane Hopkins, 02/10/1453 +11/11/1530 à 77 ans ;
Charles brandon Duc de Suffolk, 1484 +24/08/1545 à 61 ans ;
Marie Tudor, 18/03/1496 +25/06/1533 à 37 ans ;
François 1er, 12/09/1494 +31/03/1547 à 53 ans ;
Anne de Bretagne, 25 ou 26/01/1477 +09/01/1514 à 36 ans ;
Léonardo di ser Piero da Vinci, 14/04/1452 +02/05/1519 à 67 ans ;
Mahima, 15/10/1457 +12/05/1533 à 76 ans ;
Rajiv, 17/08/1452 +23/03/1524 à 71 ans ;
Ashanti & Arya, 23/02/1487 ;
Imesh, 31/07/1478 & Naveen, 25/01/1479 ;
Darshan, 27/06/1482 & Dev, 13/07/1493 ;
Jane de Commonwealth, 17/11/1452 +14/08/1475 à 23 ans ;
Enguilbert Ier, 07/12/1448 +20/10/1475 à 27 ans ;
Frédégonde la Tourette, 24/12/1434 +03/06/1523 à 89 ans ;
Gilles II Tanqueray, 02/10/1414 +22/04/1459 à 45 ans ;
Sabine la Tourette, 18/12/1423 +22/10/1481 à 58 ans ;
Et ce n’est pas fini, car il y eut aussi :
Kani Rahajasandre, 04/07/1458 +03/04/1552 à 74 ans ;
Margrit Reilly, 30/09/1417 +26/01/1486 à 69 ans ;
Henri VII Tudor, 28/01/1457 +21/04/1509 à 52 ans ;
Alexandre VI Roderic Llançol i de Borja, 1/01/1431 +18/08/1503 à 72 ans ;
Charles VIII Mézières, 30/06/1470 +07/04/1498 à 28 ans ;
Jacques III, 1484 10/07/1451 +11/06/1488 à 37 ans ;
Marguerite de Danemark, 1456 +14/07/1486 à 30 ans ;
João II le parfait, 03/05/1455 +25/10/1595 à 40 ans ;
Vasco de Gama, 1469 +24/12/1524 à 55 ans ;
Louise de Savoie, 11/09/1476 +22/09/1531 à 55 ans ;
Charles d’Orléans, 24/11/1394 +05/01/1465 à 71 ans ;
Marguerite de Valois d’Angoulême, 11/04/1492 +21/12/1549 à 57 ans ;
Anne de Graville, vers 1490 +1540 à 50 ans ;
Charles d’Orléans, 24/11/1394 +05/01/1465 à 71 ans ;
Manuel 1er, 31/05/1469 +13/12/1521 à 52 ans ;
Ambika Pillai, 25/01/1479 ;
Miguel Alfredo Torres, Oliveira do Assunção, 13/07/1498 ;
Louis XII, 27/06/1462 +01/01/1515 à 53 ans ;
Hugues Moor, 12/08/1453 +05/10/1485 à 32 ans ;
Ludwig von Karajan, 27/04/1484 ;
Catherine d’Aragon, 16/12/1485 +07/01/1536 à 50 ans ;
Antoine du Prat, 17/01/1463 +09/07/1535 à 72 ans :
Francesco Melzi, 1491 +1570 à 79 ans ;
Dame Oklaisse, 15/10/1491 ;
Denys le Tyran, 431 av. J.-C. +367 av. J.-C.
Et non, ce n’est encore fini, car il y eut aussi :
Damoclès & Amazone, 429 av. J.-C. +355 av. J.-C. +359 av. J.-C.
Olive Ramazotozzi, 11/08/1499 ;
Giancarlo Ramazotozzi, 21/12/1468 ;
Ambroise Paré, 07/12/1509 +20/12/1590 à 81 ans ;
Louise de France, 19/08/1515 +21/09/1518 à 3 ans ;
Charlotte de France, 23/10/1516 +18/09/1524 à 7 ans ;
François de France, 28/02/1518 +10/08/1536 à 18 ans ;
Henri II, 31/03/1519 +10/07/1519 à 40 ans ;
Madeleine de France, 01/12/144 +21/01/1495 à 51 ans ;
Charles de France, 22/01/1522 +09/09/1545 à 23 ans ;
Marguerite de France, 05/05/1523 +15/09/1574 à 51 ans ;
Nicolas d’Estouteville, 1545 +1567 à 22 ans.
Ainsi que :
Le capitaine de cette caravelle : Le point.com.
Le vieux loup de mer au port de Marseille.
Le tavernier à l’épaisse moustache.
Mais aussi tous ces braves fantassins et marins dont j’ignore totalement d’ailleurs quand ils sont nés ou décédés.
Et voilà, là nous avons bien notre compte, du moins je l’espère.
Cette histoire est imaginaire. Les personnes et les événements figurant dans cette aventure sont purement fictifs. Ta, Tam.
Et non ! Nous ne sommes pas dans une série américaine comme New York en unités spéciales. Mais bel et bien au moyen-âge, et bien que contrairement à tous les autres protagonistes de cette histoire qui eux ont bien été imaginés, seuls les personnages historiques, comme certaines dates et certains faits marquants concernant cette période, sont quant à eux bien réels. Bien que certains faits les concernant ont aussi été imaginés. Nous sommes évidemment bien en France ou plutôt en Europe. Avec un peu d’Italie, d’Espagne, de Portugal, et de Royaume-Uni. Bon d’accord, juste à part une longue traversée qui nous conduira dans l’océan Indien et plus précisément à Cochin et à Calicut, en Inde. Je n’ai qu’à vous souhaiter une excellente lecture où certains passages seront à prendre au premier degré, d’autres au second, puis, jusqu’au troisième degré où de force, enfin vous, vous prendrez celui qui vous conviendra le mieux… Sans humour, s’abstenir.
Voici mon histoire…
Je me nomme Guilbaud. Guilbaud de la Fourche et même si à la base mon nom de naissance est bien de Tanqueray, du nom de mon géniteur.
Tout démarra comme ceci :
Alors que je n’étais qu’un tout jeune enfant, voilà qu’un après-midi en sortant de la maison de mes parents, je me suis agrippé les deux pieds dans la lambourde attenante, la poutre centrale de cette demeure, faite entièrement de bois. Et là, ayant perdu mon équilibre, je suis parti en avant et en courant, pris par l’élan de mon acte franchement absurde. C’est comme ça que j’ai marché sur une fourche qui traînait dans la cour devant l’entrée de la casbah.
Et bim, bam et boum ! J’ai subi le retour du manche en plein visage. J’en ai même perdu connaissance pendant un bon quart d’heure, mais ceci ne représentait pas le pire.
Parce que j’en ai gardé au front une bosse durant toute mon enfance. En effet, c’est pour cela que l’on m’appela Guilbaud de la Fourche, et ce, jusqu’à aujourd’hui.
Bon, maintenant que vous savez qui je suis, commençons mon ascension de simple individu lambda à messire Guilbaud de la Fourche. En vous présentant au préalable ma famille.
Mon père se prénommait Sir Raoul de Tanqueray. Celui-ci était aussi le seigneur de Cochin qui est une toute petite province environnante de la ville de Calicut en Inde. Il fut un grand et noble chevalier qui était au service du roi de France, le grand François 1ᵉʳ, depuis plusieurs années déjà. Avant de succomber tout bêtement, dû à une chute de cheval, qui fut même totalement hors du commun et qui se passa hors des sentiers de la guerre ou après une journée qui fut pour lui vraiment harassante où il avait combattu l’ennemi sur cette plaine de Pô, proche de Turin. Il décida de rentrer chez lui pour y retrouver sa jolie femme Alisha et pouvoir s’y reposer. C’est alors que la nuit venait juste de tomber. Une nuit comme on n’en connut pas depuis 100 000 nuits. Une nuit de fer, une nuit de sang. Mais que lui prit-il ? Qu’elle mouche l’avait piqué ? Ou bien avait-il la tête ailleurs ? Ce que l’on ne saura jamais d’ailleurs. Parce que c’est en voulant tout bêtement sauter par-dessus une barrière remplie de pics qui se trouvait être sur son chemin qu’il prit en guise de raccourci, en pensant arriver chez lui en un rien de temps, que ce dernier connut le repos éternel.
Hé oui ! Puisque cette nuit-là, il chevauchait à vive allure et surtout sans casque sur ce chemin qui n’était point du tout éclairé en plus. Quand soudain son cheval, Arabesque, se cambra net devant la très haute barrière ! Bah, oui, il n’était pas suicidaire non plus le canasson. Voici comment messire Raoul fit la bascule et s’envola dans les airs, tel un ralenti lors d’un match de football. Ooooh ! Aaaaah… Puis, il s’en alla s’embrocher comme un con sur les pics. Chtonk. Aïe. Ouille, puis plus rien. Il venait de rendre l’âme le 23ᵉ jour du mois d’août de l’an 1516, à l’âge de 41 piges.
Voyez-vous, pour ce noble chevalier Raoul, qui revint ainsi victorieux à chacune de toutes ses innombrables batailles, toujours plus sanglantes au fil des ans. Finir seul dans un champ empalé comme une brochette humaine. Que rats et corbeau, mais également toute autre sorte d’animaux vivant dans la prairie accoururent pour se délecter de sa chair. Si bien que sept jours après, et ce, en raison d’une très forte pluie diluvienne qui venait de s’abattre dans la région, depuis une bonne quinzaine de jours, ils le retrouvèrent, du moins, une infime partie de ce qu’il en restait de son corps.
Puisqu’il y resta seulement sa splendide armure noire et or où ils découvrirent à l’intérieur quelques dizaines d’ossements, de même que quelques dents qui se baguenaudaient par-ci par-là avec néanmoins quelques mulots qui eux finissaient leurs repas à l’intérieur de celle-ci. Ce qui fut bien entendu une grande et heureuse faim pour les rongeurs, et une petite et triste fin pour lui Raoul de Tanqueray.
Quant à mon adorable mère, répondant au prénom d’Alisha qui veut tout bonnement dire protégé de Dieu, elle était originaire d’Inde et plus exactement de ce tout petit village de Cochin, qui appartenait à la localité de Calicut. Bien que contrairement à son défunt mari qui était, lui aussi, né la même année qu’elle, en l’an 1475, mais plutôt sur l’autre rive comme ils aimèrent se le rappeler. Enfin une rive, mais de plusieurs milliers de Kilomètres quand même, elle ici en Inde et lui là-bas en Écosse, et plus précisément dans les highlands. Elle, qui était l’aînée d’une grande fratrie qui comptait huit enfants, elle comprise. Une famille qui était très respectable et fort bien appréciée de tous. Puis, voilà qu’elle-même, qui le 21ᵉ jour du mois de décembre de l’an 1493, prit le premier navire en partance pour l’Europe, et plus exactement en Italie. Parce que c’est à Mordano, dans la région de l’Émilie-Romagne, soit un an après, où ils se rencontrèrent pour la toute première fois, lorsqu’ils eurent acquis tous les deux leurs 19 printemps. Cette rencontre qui aurait dû être des plus banales, en sommes, tout comme des millions de personnes à travers le monde.
Mais pas pour ces deux-là. Comme si la providence leur avait ouvert, toute grande, la voie de l’amour. Un destin qui fut tout bonnement hors du commun. Puisque Raoul de Tanqueray, qui aurait dû naître tout naturellement avec une cuillère en argent dans le clapet. Ce que je veux dire c’est que messire Raoul était issu d’une prestigieuse famille de nobles propriétaires et détenteurs de la très grande distillerie du gin Tanqueray. Du sceau véritable de son pauvre père Enguilbert 1ᵉʳ du nom, qui était situé précisément à Inverness tout près du Loch Ness. Parce que même s’il naquit dans ce verdoyant royaume d’Écosse, celui-ci n’en conservera que le patronyme de son illustre père. Tandis que pour Alisha, sa cuillère en argent à elle ! Celle-ci demeurait bel et bien en bois, et cela même depuis des générations tout entières. Puisque c’était purement et simplement dû au fait qu’elle n’en avait jamais vu. En revanche, elle y arborait joliment le nom de Shaurya qui, concrètement, semblait bien vouloir dire courage en hindouismes. Un nom qui lui était véritablement prédestiné. Alisha ne manqua ni de dévouement ni de persévérance, et ce durant toute sa vie.
Mais de toute évidence, avait-elle le choix ? Pour ma part, je n’y crois pas. Puisque Alisha y exerçait un rude et dur métier, où elle ne comptait plus les heures, durant tout ce temps dévoué aux autres. Comme d’ailleurs ces pauvres fermiers, laboureurs, cultivateur des environs ou encore tous ces jeunes soldats inexpérimentés. Ce métier était pour elle bien plus une passion qu’un simple emploi, même si celle-ci voyait cela comme un gagne-pain. Mais c’est bien cette profession qui, en l’an 1494, préserva la vie de quelques centaines de soldats, ou plutôt que celle-ci retarda leurs imminentes morts. Tout en rallongeant la vie de 2 ou 3 jours pour certains, peut-être même plus pour d’autres, tout dépendait bien entendu de leurs ardeurs aux combats et de leurs robustesses. Eh oui, tout simplement parce qu’elle y pratiqua le métier de rotulière, stoooop ! Oui, je sais ce que vous pensez à cet instant, mais non, je ne me suis point trompé de mots. Une roturière est bien une roturière. Cela, je vous l’accorde bien volontiers, mais celle-ci était véritablement bien une rotulière. Un don qui se transmettait uniquement de génération en génération, et plus exactement de femme à femme.
Mais pour en revenir à Raoul, ou son père, qui ne pouvait pas s’occuper seul de ce nourrisson qui venait tout juste d’avoir deux mois depuis le 14ᵉ jour du mois d’août de l’an 1475, après que sa femme et mère de son fils, Jane de Commonwealth, mourut en couches en le mettant au monde. Il lui attribua le prénom de Raoul, en souvenir de cet aventurier normand parti en croisade. Ce dernier se nommait Raoul de Caen, qui de la Normandie à l’Italie et jusqu’à la Terre Sainte, représenta un héros aux yeux de sa défunte et tendre épouse. Ensuite, comme son père Enguilbert 1ᵉʳ, qui fut anéanti par le décès de sa dulcinée, ne voulut pas de cet enfant qu’il prit d’ailleurs pour l’unique responsable de la mort de sa bien-aimée. C’est comme ça qu’un soir, il saisit son enfant dans ses bras, et tout en le serrant très fortement contre son poitrail, pour que celui-ci n’attrape point froid. C’est ainsi qu’il s’en alla à la tombée de la nuit en direction du port le plus proche pour y accomplir ce qu’il jugeât le plus simple pour lui-même. Et parce que celui-ci représenta le meilleur moyen qui soit pour lui et pour son enfant. Ils firent ensemble la traversée de la manche, par une nuit d’été, sous un ciel ou de milliers d’étoiles scintillaient au-dessus de leurs têtes. Ou plutôt au-dessus de ce magnifique trois-mâts sur lequel ils firent cette traversée. Mais arrivés sur l’autre rive, c’est à Calais qu’il leur fallut emprunter de nouveau une carriole où le cocher de celle-ci semblait dormir d’un œil, c’était tout simplement qu’il n’avait plus d’autres choix, puisqu’il était borgne. Celui-ci attendait patiemment ses futurs clients pour pouvoir les déposer jusqu’à leur destination. Ainsi, il se mit en route en passant tout d’abord par Amiens, Compiègne et puis Reims, d’où à chacune de ces escales, l’enfant se mit à pleurer fortement et à réclamer ce à quoi il avait bien été habitué depuis sa naissance. Hé, oui ! ce fameux lait qui venait bien sûr de toutes les autres courtisanes qui étaient à leur service depuis pas mal d’années et qui faisaient véritablement office de mères nourricières pour l’enfant Raoul. Qui inopinément remplacèrent celle qui aurait dû lui donner le sein, si elle n’avait pas succombé d’un arrêt cardiaque en le mettant au monde. C’est pourquoi il lui fallut trouver, dans toutes les fermes avoisinantes, soit des pis de vache, ou bien en faisant du porte-à-porte dans l’espoir bien sûr de pouvoir y dénicher des femmes avec d’impressionnantes paires de loches, bon d’accord de mamelles si vous préférer, pour allaiter son propre fils.
Il continua donc son laborieux périple à travers différents villages et campagnes de l’est de la France. Et, toujours avec son bambin plaqué contre lui. Alors que celui-ci se sentît bien rassasié, oh que oui ! même plein comme un goret en quelque sorte. Puisqu’il s’endormit à poings fermés tout au long de son escapade. Bien loin de son pays de naissance.
Il ouvrit alors grand les yeux quand son père frappa à la porte de cette maison qui fut jadis l’ancien prieuré du Fion1, celui-ci appartenait maintenant au canton de Vanault-les-Dames. Une grande et robuste dame vint lui entrebâiller la porte, elle était couverte d’une robe chasuble et d’une cornette laissant paraître juste son visage. Bonjour, mon nom est Frédégonde la Tourette et je suis gardienne de ce lieu, lui dit-elle, tout en le fixant tranquillement du haut de ses 1,85 m, et qui plus est, je suis fille du seigneur Gilles II Tanqueray et de Sabine la Tourette.Ah enfin, c’est bien ici, pensa-t-il, puisqu’effectivement, il venait d’atteindre le but de sa destination. C’était apparemment bien là, dans ce prieuré de l’est de la France, dont il en avait entendu parler si souvent là-bas chez lui en Écosse. Grâce à sa mère, bien sûr, de même que de tous les autres membres de sa famille. Ou ceux-ci étaient d’ailleurs tous de dignes descendants des chevaliers de l’ordre du Temple.
Mais voilà que ce dernier, parlant surtout très mal notre jargon, leva les yeux et lui dit : Excuse me my sister, I trouvère this child seul sur la chemin. Comme n’ayant sans doute pas éprouvé cette audace de lui avouer toute la vérité, Enguilbert Iᵉʳ préféra lui mentir et lui expliqua qu’il venait tout juste d’apercevoir l’enfant. Confiez-le-moi, voulez-vous, lui répondit-elle, avec discernement, calme et lucidité. Car ainsi, notre seigneur et moi-même veillerons sur ce pauvre petit misérable, abandonné lâchement par la cruauté des êtres sans scrupules. Enguilbert Iᵉʳ de Tanqueray se sentit soudain totalement désarçonné par les propos de celle-ci, même s’il aurait désiré, malgré lui, pouvoir lui avouer qu’il en était le père légitime de ce petit Raoul. Comme il aurait bien volontiers souhaité se confesser de tous ses péchés, qui jusque-là étaient restés inavoués. Mais il se dit que peut-être bien qu’il y songera une autre fois, avant qu’il ne rende son âme à Dieu. C’est alors qu’il lui donna son enfant, avec un léger regret d’abandon, suivi quand même d’un sentiment de tristesse et mêlée de rancœur, il faut bien le dire. En lui demandant de prendre soin de ce nouveau-né.
Puis, il tourna les talons et il rebroussa chemin, soulagé et heureux, si l’on peut dire, pour son petit Raoul. Parce que Dame Frédégonde semblait être comme une demi-sœur pour Enguilbert 1ᵉʳ. Celui-ci grandira au sein de sa propre famille, ou du moins de sa demi-famille.
Toutefois, Alisha, comme Bernadette Moor sa demi-sœur, eh bien ! ces deux sœurs susnommées, qui étaient bien toutes deux très jolies, oui c’est vrai, mais qui, en plus, étaient surtout courageuses, car elles étaient respectablement bien des rotulières et non pas des roturières. C’est tout de même moi qui écris, non ? Un métier alors inconnu en l’an 1494, il faut bien l’admettre. Puisque quand bien même cette belle profession qui fut non reconnue dans le milieu très fermé de la médecine dite traditionnelle en Europe, surtout. Celle-ci qui ne sera pas non plus approuvée quelques siècles plus tard par le cercle des apothicaires disparus mais deviendra très réputée au XIXᵉ siècle sous le nom de rebouteux. Puis, vers la fin du XXᵉ et début du XXIᵉ siècle sous un nom qui fera gloire, celui d’ostéopathe. Jusqu’à ce que son adorable demi-sœur Bernadette ne succombe un après-midi du mois de mai en l’an 1506, à l’âge de 28 ans, d’une flèche reçue en plein cœur. Comme quoi elles eurent raison de continuer ce qu’elles avaient appris de leur mère, la très courageuse Mahima, lorsqu’elles étaient toutes deux adolescentes. Elles jouissaient effectivement de ce don vraiment exceptionnel qui était effectivement de pouvoir, si besoin est, remettre en place les rotules des humbles paysans. Mais aussi de tous ces soldats, jeunes ou vieux, qui se dévissaient les genoux dans tous les nids de poule qui envahissaient littéralement les champs de cette bataille historique. Parce que cela était dû notamment au boulet de canons envoyés au-devant des lignes ennemies comme d’ailleurs ceux tirés habilement par l’artillerie royale des positions adverses. Lorsque celles-ci y séjournaient librement en Europe au cours de la 1ʳᵉ guerre d’Italie, à toute petite distance de Pô.
C’est donc durant les dix premières années de sa vie que Raoul de Tanqueray suivit tout l’enseignement religieux, et ce depuis la création du christianisme que lui enseigna sa demi-tante dame Frédégonde, dans les règles de l’art, si je puis ainsi m’exprimer ! Ensuite, tout son enseignement religieux lui apporta la possibilité de croître spirituellement et moralement. Pour qu’alors il devienne explicitement une personne informée et surtout bienveillante. Puis ultérieurement, en lui accordant secrètement, bien sûr, des cours sur les Templiers. Ces moines soldats que l’on appela aussi les pauvres chevaliers du christ. Ou ceux-ci qui furent reconnus par l’Église catholique dans un tout premier temps pour être ensuite rechassés par celle-ci. Il y avait une règle d’or, devenir riches en gérant tous les biens des pèlerins qui partaient en Terre Sainte. Bien que Raoul appréciât tous ces cours, donnés en cachette, par celle-ci. Cela était même devenu une véritable passion pour ce jeune gamin qui semblait véritablement avide de connaissance, et pour qui le savoir fera de lui un grand homme, voire un grand chevalier.