Les mystérieux voyages d’Anan - Tome 1 - Christian Gouast - E-Book

Les mystérieux voyages d’Anan - Tome 1 E-Book

Christian Gouast

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Beschreibung

Anan, un enfant rêveur, suit un jour son amie la biche dans la forêt. Il est alors attaqué par un monstrueux cerbère envoyé par Shéda, le maître des enfers, pour l’empêcher de rejoindre un autre monde qui l’attend. Heureusement, Anan est défendu par le roi de la forêt, le Grand Chêne Boiroc, qui le protège sous ses racines. Vivez avec Anan des aventures palpitantes qui le mèneront dans une mystérieuse chapelle au cœur des Mondes…




À PROPOS DE L'AUTEUR

Christian Gouast, déjà reconnu pour son conte enchanteur "Ma famille coccinelle", publié en 2021 sous le pseudonyme de Christian Ryan, dévoile à présent le premier tome de son œuvre épique "Les mystérieux voyages d’Anan". Un conte fantastique, destiné à un public adulte, qui promet de transporter ses lecteurs dans un monde merveilleux et rempli de mystères.

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Christian Gouast

Les mystérieux voyages d’Anan

Tome I

La naissance du rêveur

Roman

© Lys Bleu Éditions – Christian Gouast

ISBN : 979-10-422-2632-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Refaire le monde quand on est enfant :

C’est transporter en soi, sans le savoir, l’amour de nos parents comme un secret livré aux yeux de tous !

C’est quitter aujourd’hui pour aller à demain…

C’est aller dans la vie avec l’idée inconsciente, que nous ne sommes pas seuls…

C’est s’endormir un sourire au coin des lèvres, en sachant que demain, nous retrouverons ce même sourire sur le visage de nos parents…

Christian Gouast

Sur son lit de paille l’enfant est couché, mais il ne dort pas encore, il est rêveur et peut-être, protégé par les fées.

Des bruits de voix qui proviennent de la pièce voisine percent la lourde porte de cèdre, qui le sépare de ses parents.

Anan tourne sa tête rousse en direction de la fenêtre…

Ses yeux clignent de sommeil. Dans l’obscurité, seul un rayon de lune éclaire encore la petite pièce qui lui sert de chambre…

Doucement, l’enfant se prépare pour le long voyage de ses rêves, comme les nuits précédentes, quand l’esprit de la biche l’avait attiré…

Éclairé du croissant de lune, paisiblement, l’enfant va maintenant prendre place en visiteur de ses songes.

Chaque nuit passée, Anan rêvait qu’il ouvrait la fenêtre de sa chambre, et qu’il enjambait le rebord qui le séparait encore de son aventure, celle où il rêvait qu’une biche était son amie.

Il voulait ce soir suivre le doux animal qui passait chaque soir le saluer en collant son museau aux carreaux de la fenêtre de sa chambre.

L’enfant, timide, se cachait alors souvent sous l’épaisse couverture de laine blanche qui le rassurait par sa douce chaleur… Puis, au bout d’un certain temps, il sortait doucement sa belle frimousse de la couverture, montrant lui aussi son bout de nez, il regardait par-dessus celle-ci, s’assurant ainsi que la biche était encore présente.

Cette fois, Anan s’était promis de trouver le courage de suivre son amie.

Alors, comme les autres soirs, il imagine qu’il se lève et va jusqu’à la fenêtre…

L’enfant regarde dehors !

Malgré le quartier de lune, la nuit reste profonde autour de la maison.

Dehors, l’obscurité inquiète l’enfant… De plus, une brise nocturne anime les branches des arbres sur le chemin devant la maison !

Il hésite un instant, il observe la biche qui s’est éloignée sur le chemin qui mène à la forêt. Tournant sa tête vers la maisonnette, elle le regarde à nouveau.

— Elle m’attend ! se dit Anan.

La lune, derrière la biche, la met en valeur.

Elle prend son temps et se met à brouter un instant quelques brins d’herbe sur le bord du chemin.

Elle est tellement jolie, pense-t-il en entendant son cœur battre si fort qu’il l’entend dans sa tête…

Enfin ! Anan se décide ! Ce soir, il affronte ses peurs…

Regroupant tout son courage, il enjambe le bord de la fenêtre, et part dans son sommeil suivre le bel animal sur le chemin tracé de ses rêves…

Mais, la biche n’est plus là ! Seules restent les ombres des arbres remuant sur le chemin.

Il avait bien perçu que le gracieux animal se cachait au cœur de la forêt.

Le doute l’envahit soudain !

La crainte de l’inconnu, mais aussi de l’obscurité, tout cela l’empêche encore d’entrer dans le bois.

Il hésite à présent !

Une goutte perle sur sa joue, inconsciemment l’enfant se rend compte qu’il fait très sombre, et que la lune ne pourra éclairer son chemin dans la forêt. Il appréhende la solitude dans le noir, et son cœur s’accélère progressivement…

Où est-elle ? se demande-t-il…

Il sait que s’il ne retrouve pas son courage, il ne pourra pas poursuivre son voyage et ainsi retrouver cette biche si étrange, tellement étrange, qu’elle était venue coller son museau contre les carreaux de sa chambre.

Il se souvient qu’alors, étonné, il lui avait souri, elle était entrée dans son cœur et il avait ressenti de la joie et de l’amour pour elle !

Cette nuit, il avait décidé de dormir tôt, pour retrouver rapidement ce regard d’amitié qui s’était enfui au bout du chemin, là-bas dans la forêt où peut-être elle vivait avec sa famille…

Lui aussi a une famille, mais il fait froid dehors, l’hiver arrive bientôt, et Anan grelotte !

Il voudrait rentrer maintenant. Alors il se retourne vers la maisonnette qui l’a vu naître et grandir ! Il n’y a plus de lumière à l’intérieur de la maison de ses parents.

Même sa chambre n’est plus éclairée…

Dans son sommeil, une larme coule doucement le long de sa joue droite, elle passe sous l’arête de son nez d’enfant et vient mourir sur ses lèvres entrouvertes…

Elle a un goût amer et salé, saumâtre, un goût de solitude et de tristesse, Anan sent maintenant l’obscurité de l’abandon tout au fond de lui !

Seul un sanglot survient pour secourir son désespoir, alors qu’il ne peut retenir le berceau de ses pleurs les larmes océan coulent, coulent et coulent encore…

Faisant surgir un torrent impétueux et boueux, ses larmes l’emportent malgré lui dans la forêt profonde de ses rêves troublés.

Transporté inerte par le ru en colère, alors que la lune reste aveugle au-dessus des nuages complices, ballotté en tous sens, le petit garçon échoue dans une minuscule clairière au cœur de la forêt profonde.

Là ! Au pied d’un gigantesque chêne-liège plus que millénaire, retenu par de lourdes racines accrochées au cœur du rocher qui lui sert de trône ; l’enfant reste inanimé !

L’arbre géant roi des Sylvains ouvre alors les yeux. Voyant le jeune garçon inconscient, il décide de le ramener vers son tronc en s’aidant de ses branches basses.

Délicatement, il amasse ensuite sur l’enfant les feuilles tombées de son feuillage afin de le protéger du froid régnant, et de le dissimuler aux yeux des bêtes de la forêt.

Maiiiis ! Des animaux sauvages errent dans la nuit noire depuis longtemps à la recherche d’un bon repas, leur flair les a renseignés, dans l’obscurité, leurs yeux brillent de malice et de convoitise pour cette proie facile…

À l’abri des fourrés, les bêtes se rapprochent, épiant le moindre geste suspect, écoutant le moindre bruissement, elles scrutent la nuit profonde, attendant le moment propice pour surgir et dévorer l’enfant laissé sans défense…

Un hibou qui vit dans la couronne du vieux chêne a vu toute la scène !

Dans les branches de l’arbre, il veille chaque nuit sur toute la forêt pour son ami Boiroc, le vieux chêne…

L’oiseau nocturne pousse soudainement un hululement en signe d’avertissement, puis, il s’envole laissant derrière lui une nuit vide sombre et sans bruit…

Soudain, des bruissements de feuilles mortes que l’on piétine se font entendre: une lourde masse se déplace quelque part dans les bois en friche…

Un hurlement effroyabledéchire alors le silence, HAAOOOUUUUU…

Il n’en finit plus et rend la nuit encore plus froide et glaciale. Il se fait entendre par trois fois sous la lune découverte, créant à nouveau un long silence lourd, épais…

Ce long moment d’écoute et d’observation dans les ténèbres qui sentait la peur fit soudainement place à un violent et brusque chaos :

Des bruits de fuites rapides et désordonnées se firent entendre de-ci de-là, ils laissèrent l’affolement gagner toute la clairière, et, à nouveau, un silence encore plus froid, empreint de néant, comme un trou dans le temps, s’installa…

Puis, ce fut ensuite le tour de grognements hideux de percer la nuit ; ils revenaient accompagnés par une respiration bruyante comme celle d’une soufrière prête à érupter…

Dans cette nuit une masse en mouvement se rapprochait bruyamment, Elle lâchait sur son passage une odeur de soufre qui se répandait dans une brume suffocante annonciatrice de la fin de toute chose.

Jamais… La forêt n’avait ressenti pareille frayeur…

Même la lune avait changé de couleur pour devenir rouge sang…

À quelques pas, un grondement rejoignit l’odeur qui envahissait l’atmosphère.

Écartant les broussailles et les ronces, l’énorme silhouette posa son ombre dans l’espace de la clairière.

Ressemblant à une hyène géante, la bête se dressa comme un ours sur ses pattes arrière. De ses deux gueules sortaient des crocs prêts à broyer tout ce qui se présenterait à leurs portées.

Lentement l’animal humait l’espace de ses quatre naseaux fumants. De ses babines coulait un liquide mousseux et ses yeux remplis de rage recherchaient dans l’ombre l’odeur qui avait attiré le monstre en ce lieu…

Il savait…

Ses bruits de langues, ses grognements patients, disaient sa détermination à retrouver la proie qu’il avait flairée…

Voyant le monstre immense, grand comme le plus grand des grizzlis, Boiroc, l’arbre millénaire, lança dans son langage ancestral un appel à tous ses frères de la forêt :

— Yooooooo air cnàmhan mac beathach Cerberus a theich à ifrinn! Dìon an leanabh luachmhor agus is dòcha gur e an ìobairt againn uaigh a ’bheathaich mhallaichte !1

En réponse, les branches des géants s’animèrent et telles des épées et des lances combattirent les infâmes crocs, ils firent ainsi obstacle à l’animal maudit.

Enragé, le monstre broyait tout sur son passage, rien ne pouvait résister au fléau des immenses gueules du monstre à deux têtes sorti tout droit des profondeurs pour accomplir sa sombre besogne.

Ses crocs énormes arrachaient les branches et les feuilles qui le fouettaient, ses griffes acérées déchiraient les troncs qui faisaient obstacle entre lui et l’enfant.

Enfin, de ses gueules sortirent des flammes infernales, qui profanèrent le lieu sacré, d’un incendie sans nom…

Malgré le courage des Sylvains, la bête immonde parvint à agripper le pied de l’enfant. Boiroc repoussa à temps l’ignoble animal, protégeant l’enfant, mais le fils de Cerbère attiré par l’odeur du sang revint à la charge de toute sa fureur.

Dans le combat ses gueules crachèrent des flammes si brûlantes que la forêt fut livrée à un incendie d’une violence inouïe ! Un incendie si violent qu’il la ravagea dans une lutte inégale…

Alors l’immense chêne, seigneur de la forêt entrelaça Anan dans ses racines, et par la magie héritée de ses ancêtres le fit passer en terre sous le Roc qui lui servait de trône…

— N’aie de crainte mon enfant dit-il, dans le langage ancien !

— Thuirt e, is tusa an tè a tha saoghal eile a ’feitheamh…

Ann an doimhneachd na talmhainn seo thèid do bhreith a-rithist gus na fàisneachdan aca a choileanadh. Rach! Agus till air ais aon latha gus na coilltean mu dheireadh a dhìon thu a dhìon !2

Cependant que la forêt était en feu, que la fumée à l’odeur de soufre se répandait, et que tout noircissait sous l’attaque des flammes, les arbres vaillamment continuaient de combattre pour sauver l’enfant que l’esprit de la biche avait choisi…

Ainsi, dans ce chaos infernal, plusieurs des arbres courageux se sacrifièrent.

Cèdres, jeunes, chênes-lièges, robiniers, boulots, mélèzes, tous tombés comme s’ils tombaient du ciel pour s’abattre de tout le poids de leur bois brûlant, sur l’animal déchaîné qui crachait ses feux !

Le sol trembla à maintes reprises sous les chocs successifs…

Enfin, un cri rauque de douleur sortit des gueules de l’animal, écrasé sur le sol rocailleux par le poids des arbres sacrifiés au pied du géant de la forêt.

Fulminant, le monstre grondait encore des colères sorties de ses entrailles, ses naseaux fumaient, mais son regard rouge de haine finit par s’éteindre dans un dernier soubresaut rageur…

Le jour suivant ne se leva pas sur toute la région où avait vécu le jeune Anan…

Un épais brouillard fumant, sentant le soufre, régnait sur la forêt consumée et recouverte de braises et de cendres brûlantes.

De courtes flammes erraient tels des feux-follets dans un cimetière sur l’ancienne clairière où avait foisonné la vie pendant des millénaires.

Le vieux sage et sa garde des Sylvains restèrent longtemps endeuillés dans les ténèbres des fumées des arbres noircies par les flammes.

Ils avaient emporté dans leur sacrifice commun la bête ignoble qui lentement se consumait en dégageant une odeur âcre.

Boiroc et quelques survivants de ce funeste combat, qui avaient vu tant de compagnons tomber, se mirent à pleurer…

Lentement tels de vaillants chevaliers, les arbres survivants se rassemblèrent autour du rocher sacré, leurs branches le long du tronc, ils s’agenouillèrent.

Ainsi, laissant leur peine s'exprimer, des larmes et des larmes de résines s’écoulèrent le long de leur tronc, et bientôt, elles les recouvrirent entièrement les soudant ainsi ensemble dans une nouvelle éternité.

Voyage au cœur de la terre

Sous le rocher Anan glissa lentement dans l’obscurité de la glaise froide…

Là, les racines qui l’avaient transmis en ce lieu le tenaient maintenant en vie.

Bientôt dans le sol, la boue emplit sa bouche qui cherchait encore de l’air.

Suffoquant, Anan plongea dans un long sommeil végétatif, maintenu vivant par une volonté mystérieuse aidée de la force vive des arbres protecteurs…

Le corps d’Anan tourna sur lui-même neuf fois, puis il se contorsionna et se recroquevilla dans ce monde sans lumière extérieure…

Son esprit empreint de songes s’endormit dans la terre et doucement lentement le temps s’écoula pendant un millénaire…

Dans ce temps, la magie de l’argile isola l’enfant rêveur de toute autre dimension, de tout autre temps, elle protégea en son ventre et le fit grandir en même temps qu’elle le réchauffa ; elle soigna et reconstitua son pied blessé, et par-dessus tout elle protégea l’âme pure de l’enfant, innocente relique d’un autre monde…

Seules quatre traces cicatrisées laissèrent la preuve du terrible combat qui avait eu lieu dans ce monde au-dessus !

Ces jours anciens créèrent dans ce monde abandonné la légende d’un lieu mystique, où des événements extraordinaires et terribles s’étaient passés.

Puis !

Le temps qui se promenait de monde en monde fit son œuvre au sein de Gaia pendant 999 années et enfin Anan se sentit aspiré dans les profondeurs de la terre, où le corps refaçonné du garçon aux longs cheveux roux fut amené par la boue.

Endormi, il eut l’impression de passer, de voyager dans un très long boyau qui le compressait et le poussait vers un autre univers…

Enfin, dans les tréfonds de la terre, les racines qui le transportaient toujours et le maintenaient en vie se redressèrent, et frappèrent trois fois l’argile durcie qui avait moulé le corps tel un sarcophage…

Alors seulement cédant à la force qui transportait la vie, une porte de grés blanc s’ouvrit par le bas.

C’est alors que l’enfant endormi fût livré par les éléments de la terre dans un espace circulaire résonnant d’un son caverneux. L’air s’engouffrait subitement attiré dans la galerie creusée par les racines. Alors poussé par la contraction, Anan glissa doucement dans un bassin où coulait une eau pure remontant d’une source profonde qui jaillissait de la Roche-Mère.

Le Sanctuaire des anciens dieux

Au fond de la grotte une pierre bleue luisait sur un autel de marbre blanc, elle éclairait la caverne secrète de sa faible intensité, un peu comme si elle attendait patiente depuis des temps immémoriaux la venue d’un être choisi il y a très longtemps !

Les parois de la grotte étaient d’un blanc cristallin reflétant légèrement le bleu de la pierre, et ils arboraient des reliefs pailletés d’or et d’argent purs, formant par endroits des signes mystérieux…

Le sol rocheux, formé dans un granit de couleur sombre et claire, semblait tracer un chemin entre les hautes colonnes que d’étranges formes et concrétions embellissaient.

Le plafond plus sombre, d’un bleu nuit, était parsemé de petits reflets naturellement dorés et lumineux qui semblaient obéir à un ordre secret.

Au pied de l’autel, un livre épais de couleur cinabre était fermé et posé sur une roche aux reflets de glace.

Sur sa couverture, une chouette dorée et une biche rousse se faisaient face, mais leurs regards se portaient vers l’extérieur ! Elles étaient gravées en relief à l’intérieur d’un cercle barré de douze encoches.

Au centre du cercle, une fleur de vie était incrustée d’une Émeraude et prenait place entre les animaux !

Sur l’autel, la pierre lumineuse intensifia soudainement sa luminosité et la caverne se mit à réagir à la puissante énergie, un peu comme si elle se mettait à respirer après un long sommeil (…)

L’eau du bassin issu de la mère Gaia frémit, et prit une teinte bleutée qui nettoya l’enfant issu de la gangue.

Puis, comme sortie de la pierre sur l’autel, l’image d’une jeune femme rousse à la peau laiteuse, aux yeux et au regard fascinant, apparut, nimbée de lumière…

Vêtue et recouverte d’un voile au reflet couleur de ciel, elle illumina soudain tout l’espace de sa beauté limpide…

De sa bouche sortit un chant harmonieux…

Comme le chant de la lyre que l’on perçoit de loin, et qui soudain, trouve la clé ailée qui ouvre et anime les cœurs de ceux qui l’écoutent…

Le chant de la fée résonna sous la voûte qui étincela de ses milliers d’étoiles.

Le bruit de l’eau qui coulait dans le bassin prit soudain un sens, et devint ruissellement apaisant, rassurant et joyeux.

L’air transportant les sons mélodieux dans tous les recoins du lieu consacré devint brise légère et support de la paix.

Une harmonie nouvelle venait de naître !

Des treize symboles dorés sur les parois du temple sacré, douze se mirent à briller puis à sortir de leur cachette de pierre. Ils se transformèrent en formes humaines de chevaliers en armures, de prophètes, de shamans, de druides, de marcheurs, de guides et enfin de questionneurs…

Tous en dehors de habits de leur époque avaient une ou plusieurs qualités qui les différenciaient et les rendaient uniques. Tous dans leur monde, avaient affronté la bête et l’avaient vaincue avec leurs propres dons et pouvoirs hérités de la nature qui se trouvait en eux et dans chaque monde.

La jeune femme aux cheveux couleur de feu tourna son doux regard en direction de chacun des membres apparus. Leurs yeux s’ouvrirent soudain ! Alors, leur regard croisa intimement celui de la fée gardienne éternelle du temple sacré.

Sans qu’elle n’eût à prononcer aucun son, elle parla à tous par la pensée !

— Avancez-vous élus, la Force d’Amour des Dieux vous a convoqués au Cœur des mondes, dit-elle.

La voix que les élus percevaient était pour chacun comme la douceur du miel, comme une brise matinale qui insufflerait un air pur, comme le ruissellement d’une eau pure qui tomberait du ciel.

Une force irrépressible anima soudainement leur être et leur Cœur, le miracle de la Vie se manifesta en chacun d’entre eux avec ravissement…

Tous firent trois pas et se placèrent à intervalle égal autour de la vasque où l’enfant dormait immergé dans l’eau cristalline du bassin !

La Fée leur dit :

— Placez vos mains droites sur la vasque à l’emplacement qui vous est destiné et l’autre sur l’épaule de l’élu que vous précédez !