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Par cet ouvrage, Daniel Labadie retrace deux vies qui se sont succédées et ont fini par se confondre. C’est un témoignage de sa volonté de faire à nouveau partie du monde des vivants après un terrible accident. Scientifique de formation, il a toujours aimé mettre des mots sur son existence et plus encore depuis ce tragique événement. Mes vies est une sorte de thérapie, la dernière étape de sa reconstruction physique et psychologique…
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Seitenzahl: 78
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Daniel Labadie
Mes vies
© Lys Bleu Éditions – Daniel Labadie
ISBN : 979-10-377-9015-6
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Les chats ont selon les sources de sept à neuf vies ! Daniel serait-il un de ces félins si attachants et indépendants à la fois ? Son caractère et son mode de vie semblent le prouver, mais ses vies qui sont à la fois distinctes et englobées ainsi que l’étaient les patates simulant les ensembles qui ont baigné nos connaissances mathématiques seraient donc à déterminer ! N’oublions pas que Daniel a su apporter ces connaissances lors de sa vie de prof de maths…
Il a su conduire ces vies et même après ce terrible accident, il a su faire remonter dans sa mémoire défaillante, les étapes essentielles de leur constitution. Sur les conseils du rédacteur en chef du journal de motos dans lequel sont publiés ses reportages, il a mis en mots sa reconstruction mois après mois durant six ans afin de montrer aux personnes atteintes par ce type de drame et à leur famille que rien n’est jamais perdu et que le plus important est le moral que l’on met à vivre…
Manu se retrouva couché dans le petit sentier qui prolongeait la route sur laquelle il circulait et qui lui avait servi d’échappatoire. Il avait besoin de souffler un peu et de retrouver ses esprits après cette nouvelle alerte…
Il lui semblait pour la première fois qu’on ne peut pas impunément braver le danger…
(Pourtant cela lui arrivera d’autres fois dans ses vies futures et le dernier exemple est dans sa troisième vie lorsque, avec son petit cyclo de poche, il a doublé sans visibilité deux tracteurs avec remorques dans une courbe fermée avec ligne blanche…)
Il leva la main pour indiquer à l’automobiliste qui avait failli le couper en deux, et qui s’était arrêté sur le bas-côté que tout allait bien !
Retour sur les événements précédents. Manu utilise au mieux les avantages que procurent le vélo et en particulier le vélo à assistance électrique. Pas de plaque, on roule incognito en se moquant des interdictions et des « flics » chargés de les faire appliquer… Il ne comptait plus les sens interdits, les stops, les balises franchis sous le nez des autres usagers énervés par ces pratiques, mais n’osant pas les réaliser eux-mêmes… Carcassonne avait été le lieu privilégié de ces délires et il comptait rejoindre Feuilla, petite commune de l’Aude où il possède une petite maison qu’il avait restaurée dans sa première vie !
Il roulait donc sur une route qu’il devait quitter au croisement situé devant lui en prenant sur la gauche la route départementale importante de cette région. La route montait un peu et l’assistance était bienvenue dans ces conditions. Même avec l’assistance, il faut éviter de faire tomber le rythme et les conducteurs de 2CV ou de véhicules poussifs le savent bien ; il devait remplacer sa vision parfois défaillante… Il aurait dû se rendre compte que les oreilles vieillissent comme nos yeux et il n’avait absolument rien entendu de la voiture approchant. Il avait appuyé plus fort sur les pédales déployant ainsi une assistance encore plus élevée. Grande fut donc sa surprise quand, arrivant au sommet de la côte et sur l’embranchement, il vit une voiture arriver sur le croisement aux 80 km/h autorisés, mais diablement vite pour lui ! Dans une fraction de seconde, il fallait prendre LA décision qui s’imposait. Freiner, il ne pouvait pas s’arrêter pile et il allait se faire couper en deux, maintenir sa vitesse tout en tournant à gauche comme prévu, ça n’allait pas passer non plus. Il vit ce petit sentier en face qui pouvait servir d’échappatoire et décida de tenter le coup en forçant encore la pression sur les pédales, mais en imaginant que la voiture allait le renverser ou du moins accrocher sa roue arrière. Il n’en fut heureusement rien et la démarche tentée se révéla la bonne. Le conducteur dut soit freiner, soit donner le bon coup de volant, mais il n’y eut pas de contact sur le vélo ! Certes, l’automobiliste avait dû avoir la peur de sa vie lui aussi et il dut être bien rassuré par le geste de la main que lui fit Manu avant de passer un bon quart d’heure couché sur ce chemin salvateur aux côtés de son vélo miraculeusement intact… Il lui fallait ce temps pour récupérer et décider qu’à l’avenir il serait plus prudent, pas forcément sur les interdictions, car il aime trop ne pas être en règle, mais dans ce genre de pratiques à l’aveugle.
Encore une fois, il avait pu vivre ce qui pour lui est une évidence et qui n’est pas commun aux mortels… Oser est une sorte de ligne de vie pour lui et ses trois vies en sont la preuve ! Il est certain que cette prise rapide d’informations suivie d’une aussi rapide prise de décision avait rendu la situation « vivable » et bien peu de personnes auraient osé faire ce qu’il avait choisi de faire. C’est la peur qui amène les gens à hésiter et donc paradoxalement à provoquer des accidents ou au moins subir des désagréments ! Ses devises à lui, à savoir : « jamais peur » ; « sans foi ni loi » ; « oser » auront conduit sa ou ses existences.
Lors de cet arrêt, il lui revint à l’esprit ce qu’on lui avait « raconté » de son accident à moto contre un tracteur qui avait été pour lui la fin de sa première vie et la « gestation » de sa seconde vie ! Le 14 mars 2016 vers 18 h, il roulait à moto sur une petite route reliant Lourdes à Bagnères-de-Bigorre. Tout ce qui va être écrit désormais est de l’ordre du récit de ce qu’ont pu raconter les témoins, les gendarmes et les sauveteurs…
Le tracteur était devant lui, suivi par deux voitures. Je pense que Manu n’a pas vu son clignotant caché peut-être par les voitures et le gyrophare, et que voyant le passage possible et même autorisé par les indications routières, il se mit à dépasser l’ensemble. Il lui reste seulement ce point en tête : c’était possible… Concrètement, les trois jours précédents et le mois de coma qui suivit furent un immense trou noir !