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Dans les méandres d’un monde bouleversé par les tumultes de la pandémie, une histoire singulière s’illustre, tissée de fils autobiographiques teintés de l’encre vive de la fiction. Suivez le récit envoûtant d’une mère et de ses enfants, voguant entre la France et le Sénégal. Entre rires et larmes, espoirs et désillusions, Rêve de livre noir est un voyage initiatique empreint de bravoure et de résilience face à l’adversité. Dienaba Kakou Diawara, tel un guide bienveillant, distille savamment les informations cruciales de la Covid dans le monde. Pourtant novice, l’auteure entrelace avec maîtrise les éléments factuels et le tissu de son récit, créant ainsi une expérience de lecture riche et immersive. Chaque étape de cette traversée est l’occasion d’explorer les multiples facettes de cette crise sans précédent, tout en offrant une lueur d’espoir. Dans ce tourbillon d’émotions, l’essence même de la vie émerge, plus vibrante que jamais, comme un phénix renaissant de ses cendres. Car c’est dans les épreuves que se révèle la force de l’âme humaine. Ce récit, plus qu’une simple histoire, est un hymne à la vie, une ode à la beauté de l’existence, même sous la toile sombre de la Covid.
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Dienaba Kakou Diawara
Rêve de livre noir
© Lys Bleu Éditions – Dienaba Kakou Diawara
ISBN : 979-10-422-2222-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Le Coronavirus. Un jour, une histoire, L’Harmattan Sénégal, avril 2021
Ce récit est inspiré de faits existants.
Tous les événements, informations et dates qui relèvent de la pandémie de covid-19 sont exacts.
Pour tout le reste, cela dépend.
J’ai voulu partager ces expériences presque inédites durant la période de mon confinement avec le public et peut-être avec les enfants du futur. Qui sait ?
Je continue de rêver…
À mes enfants, puissiez-vous toujours croire en votre maman chérie ;
À mon soutien inconditionnel, mon ami et époux, Djime ;
À tous les professionnels de santé du monde entier qui ont collaboré de près ou de loin durant cette phase de covid-19, je vous témoigne tout mon respect et vous dis merci ;
Aux Leaders de ce siècle et surtout ceux de cette période sombre et historique qu’a vécue l’humanité ;
Au reste de la fratrie, pour réaffirmer mon estime malgré les occurrences.
À l’essor de ce phénomène de covid, il semblait que je détenais toutes les répliques à chaque éventualité, à chaque difficulté, à chaque procédé : les problèmes concrets, les réflexions controuvées, les ambiguïtés, les révélations adaptées et celles qui détiennent ne serait-ce qu’une once de vérité, et celles qui sont complètement erronées quand on gratte en profondeur. Tout se mélangeait dans mon esprit qui ne pouvait s’empêcher de surchauffer en permanence comme si mon activité cérébrale était en léthargie durant cette décennie et qu’elle s’est soudainement ressuscitée avec ces virus.
Des fois, je ne me reconnaissais plus et l’instant d’après, je me sentais tellement dans mon élément que j’étais presque sûre de pouvoir professer des instructions en médecine à Docteur Raoult ou des conseils stratégiques à Macky Sall, Emmanuel Macron, Joe Biden et Xi Jinping.
À l’école, je me chargeais des équations les plus ardues ; autrement dit, c’est cela qui me fascinait. De nature, je suis charmée par les corrélations les plus complexes et tout ce qui est commun, à la portée de tout le monde, ne m’inspire guère. La covid a réveillé ce côté de mon personnage qui affectionne les défis, les introspections, les expositions pour, au final, présenter des dénouements. Le souci c’est qu’il m’arrivait de ne pas m’attarder assez sur un sujet et je donne au final une repartie hâtive, une conclusion inauthentique parce que j’avais déjà une idée arrêtée là-dessus. Une impulsivité qui se révèle comme un gros défaut, mais, même en y prenant conscience, il m’était impossible de ne pas favoriser la voie de l’empressement comme si j’étais ardente, envoûtée ou possédée par une puissance surhumaine. Et l’issue défavorable est que je cumulais les erreurs, les niaiseries, en plus d’un manque de pratique. Ainsi, je vous laisse imaginer le résultat peu rutilant littérairement parlant de mon premier essai. J’ai eu l’aubaine que les critiques littéraires n’aient émis aucune opinion. Mais, moi qui rêvais d’écrire un ouvrage au moins une fois dans mon existence, quand j’ai constaté les bavures et les imperfections, c’était trop tard. Et, opiniâtre comme je suis, « tête de mule » (me disent la plupart des humains qui ont croisé mon chemin), je n’ai pas choisi de m’escamoter par la suite. Mais j’ai décidé de revenir dans l’arène, je crois fermement que j’ai encore beaucoup de choses à partager. Elles seront dans leurs vraies teintes, dans leurs réels contextes où elles seront conformes ou pas. Le récit sera à la hauteur, très loin de celui des experts de la littérature qu’on déchiffre en compagnie d’un dictionnaire Larousse ou Le Robert, parce que c’est si byzantin qu’on a l’impression que ces auteurs ont été les stagiaires de Léopold Sédar Senghor ou de Voltaire. Qu’on aille me déprécier, me faucher, me blâmer ou simplement m’ignorer, je ne me décramponnerai pas. Je ne suis pas de l’espèce qui se laisse troubler ou qui se fait choir par qui que ce soit, par quoi que ce soit. Je fais partie des humains qui se dégainent contre vents et marées afin d’accomplir leurs fantasmes, afin d’assouvir leur passion. Toute incohérence ou illusion notée, j’espère qu’elle sera absoute, étant donné que je suis loin d’être un chevronné dans ce domaine très fascinant et je ne cherche pas à dégringoler de son piédestal. Mais ce socle justement est un frein sur le détroit que j’ai emprunté pour parfaire mes rêveries. Je ne consentirai plus qu’il soit un barrage comme pour énormément de jeunes d’aujourd’hui et comme cela a été une entrave pour moi jadis. J’honorerai, sans être présomptueuse, de faire partie des labels pour la génération de ma catégorie. Du genre sans un doctorat ou une thèse en littérature, sans une réelle expérience professionnelle qui soit en rapport avec les grammaires traditionnelles et/ou la linguistique moderne, mais juste une passionnée d’écriture, qui adore partager ses expériences en les émettant avec plaisir et hardiesse sur une feuille de papier. Cela ne veut pas dire dénigrer les grands auteurs, les hauts authentifiés dans le métier, eux qui méritent nos révérences et qui demeureront nos références dans cet univers saisissant, ce monde exigeant, ce monde discipliné de l’écriture. Et il ne faut surtout pas que nos jeunes pensent que cela est facile de se proclamer écrivain, d’être écrivain, car c’est une des tâches les plus diligentes, les plus studieuses que j’ai assaillies dans ma destinée. Moi qui aime les défis et anicroches, qui essaie d’être artiste avec finesse, je suis en tracas perpétuels chaque fois que je me hasarde dans cette cour de grands inventeurs, dont Ousmane Sembène, Aimé Césaire, Chinua Achebe, Victor Hugo, Agatha Christie, etc., qui sont des repères encore aujourd’hui.
Les curieux, les audacieux, les euphoriques, les novices de ce métier, dont je fais partie, osez, persévérez, rêvez, et surtout, écrivez si cela vous démange, si c’est votre destin et que cela frappe à votre porte. Ne manquez surtout pas le coche, la cloche, mais travaillez d’une manière inébranlable pour vous aventurer, ne serait-ce qu’un laps de temps, dans cette sphère extraordinaire de l’écrivain. C’est dommage de passer à côté ou de rebrousser chemin sous prétexte que l’on ne fait pas le poids, par crainte d’être jugé ou d’être victime des préjugés qui subsistent, qui vont sûrement encore se présenter dans le temps et qui peuvent dissuader tout couard qui n’aura pas le cran de commencer, de continuer ses convoitises jusqu’au couronnement de sa création. En d’autres mots, il faut oser comparaître, oser rester original, y mettre toutes vos tripes, que cela passe ou casse. Cela risque de se fracasser le plus souvent. Cependant, il faut assumer avec une hauteur dégarnie d’arrogance et cela, quelle que soit la portée du coup, se hisser si vous vous cassez la gueule, si vous recevez une claque, un coup sur le fessier ou plus pénible encore, car c’est en étant prêt à braver le pire qu’on a l’aubaine de croiser le meilleur.
Deux mois après le premier confinement et toujours en vie, je spécule que nous avons vécu cela comme la plupart des gens : bouffe, télé et presque pas de sorties comme beaucoup de peureux. Ali, mon cher époux passionné de cuisine, nous concocte des plats, un gâteau, des amuse-bouches à chaque fois qu’il veut chasser l’ennui. Nous avons tous fini par prendre des kilos à la date de la première phase de déconfinement, le 11 mai 2020. Ce matin-là, il reçut un courrier lui avisant que son salaire allait être réduit de 15 %, les 85 % du chômage partiel décrété par le gouvernement à l’annonce des mesures en mars 2020. Pourtant, il croyait être épargné parce qu’exerçant dans un grand hôtel de luxe, le patron avait promis d’honorer l’intégralité des rémunérations. Il a tenu cet engagement pendant les deux premiers mois. Au troisième, comme le secteur de l’hôtellerie n’avait toujours pas le droit d’exercer d’après les dernières déclarations du Premier ministre, son employeur ne voulait plus verser le reliquat et se dit obligé de placer tout le personnel au chômage partiel. Il s’est inquiété en recevant ce message. Il était ravi comme moi de profiter du repos imposé chez soi et de recevoir sa paie en totalité. Il s’est empressé de téléphoner à son supérieur qui lui expliqua qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter, c’était juste une simple formalité et que l’entreprise continuera de régler ses salariés sans déduction. Il m’informa du courrier et parla de la riposte du chef. Cela ne m’a guère rassurée et avec la comptabilité qui sommeille en moi, je n’ai pas pu m’empêcher de faire la déduction express dans ma tête afin d’évaluer dans quelles difficultés cela pourrait nous entraîner ou quel projet cela pourrait gâter ou retarder. Je redoute toute mauvaise surprise surtout en matière de finances. Mais j’ai convenu de garder mon calme depuis qu’on s’est retrouvés confinés à la maison afin de ne pas rendre l’atmosphère invivable et vivre cet isolement comme si on était en prison.
Un mois après, coup de théâtre : Emmanuel Macron et Gérard Philippe décrètent trois semaines avant la fermeture officielle des écoles pour les grandes vacances scolaires que tous les enfants doivent retourner à l’école. Nous ne savons pas exactement pourquoi une telle décision, car, à part les marchés hebdomadaires, les supermarchés, les supérettes, les boulangeries et autres structures qui ont un rapport avec l’alimentation, rien n’est réellement ouvert, même pas les organismes de l’État comme : la Sécurité sociale, certaines postes, la CAF, Pôle emploi, etc. Les bars, les restaurants, les hôtels, les boîtes de nuit, les cinémas et salles de spectacle sont aussi restés fermés. Mais on veut que l’on dépêche nos chers petits à l’école ? C’est comme dans une guerre : on nous ordonne d’envoyer nos enfants au front en première ligne et qu’ils nous apportent le danger sur un plateau d’argent, nous qui sommes tranquillement en train de bronzer ou nous ronger les ongles à la maison. Cela sert à quoi qu’on nous impose de rester chez nous dans ce cas ? « Il faut vraiment arrêter de nous prendre pour des jambons », pour être un peu polie, me suis-je dit sur le coup. Si vous comprenez quelque chose dans ce verdict, moi j’en suis restée stupide. La première idée que j’ai eue c’est qu’Emmanuel Macron n’a pas de descendant, donc ne peut sentir l’importance d’un enfant pour ses parents ; c’est pourquoi il nous ordonne une telle chose. Mais c’est son Premier ministre Gérard Philippe et la Première dame Brigitte Macron, ancienne professeur d’école, qui ont consenti à cette idée, présage qu’il y a un fait imminent pour qu’ils concordent tous, sans citer les autres membres du gouvernement, à une si étrange décision. Mais qu’est-ce qui a de plus important qu’un enfant, que nos enfants ? Si c’est pour l’économie ou pour rétablir les choses dans leur contexte, on s’en fiche de toute évolution, toute lésinerie qui engendre le risque de perdre nos enfants ou qu’ils nous filent le virus qu’ils ont contracté à l’école et finissent par nous perdre finalement. Si c’est pour qu’ils ne séjournent pas trop longtemps à la maison, ce qui peut les frustrer, les adultes savent bien cela et chacun doit savoir manœuvrer pour éviter cela. Si c’est pour secourir les parents qui n’ont pas l’habitude de rester à longueur de journée avec eux et qui se prennent la tête, je déclare simplement qu’ils ne devraient pas en avoir, car c’est cela être parent : c’est-à-dire savoir gérer ses enfants, pas quand on veut, mais quand cela se doit. J’ai beau chercher le pourquoi d’une telle sentence du côté du gouvernement français, je ne vois rien qui vaille la peine que nos gamins soient des porteurs, des transporteurs du virus SARS-CoV-2, même si cela ne les affecte que peu ou pas. Ce dernier point, est-ce la vérité ou pas ? Seul l’avenir nous le dira. Si la maladie touche leurs parents, c’est tout aussi dangereux que si le virus les infectait. Aucun enfant ne souhaite perdre son père, et/ou sa mère à cause de n’importe quel apprentissage. Donc si on est à la maison, beaucoup ont quitté leur travail pour réduire la chaîne de contamination, pourquoi les expédier à l’école ? Cette dernière est-elle plus importante que nos vies, à nous parents des élèves, celles des professeurs, celles de tous les auxiliaires de vie dans l’éducation nationale ?
Sous cet ordre, nous avons envoyé nos petits à l’école tout en ayant la peur au ventre tous les matins en les abandonnant devant l’établissement scolaire et tous les soirs en les recevant à nouveau à la maison. J’avais un rituel : les envoyer directement aux toilettes pour se laver les mains dès qu’ils intègrent le domicile, avant de déposer leurs affaires de l’école, avant de toucher quelque chose à la maison ou de donner un bisou aux parents, à leur petit frère Moussa qui ne part pas encore à la maternelle. Une manière de me réconforter sans les isoler ou m’isoler et esquiver ce virus que l’on ne maîtrise toujours pas. Le gouvernement ne nous a pas laissé le choix au final. Pourtant au début, le président de la République et son Premier ministre ont tenté de jouer la carte de la finesse, évoquant que chaque famille fait ce qu’elle veut en quelque sorte : c’est-à-dire, nous prenons nous-mêmes la responsabilité de les envoyer à l’école ou pas. Mais comme ils ont constaté d’après les sondages que la majorité des parents d’élèves n’ont pas l’intention de laisser leurs gamins y retourner, que beaucoup d’établissements scolaires n’ouvriront pas leurs portes pour les recevoir parce qu’ils estiment comme nous que c’est beaucoup trop risqué pour les parents, pour les enfants, et le personnel des écoles pour pas grand-chose, pour ne pas dire pour rien comme l’a insinué un directeur d’école dans l’Hérault interrogé sur le journal de TF1 : « C’est prendre trop de risques pour rien, car les faire regagner l’école que pour deux semaines, qu’est-ce qu’on va leur inculquer vraiment en deux semaines » ? La vérité est que l’exécutif a voulu forcer et marquer cette réouverture des classes, mais tous les parents peuvent attester qu’ils n’ont rien appris pendant ces deux semaines de reprise. Les miens étaient contents de retrouver leurs camarades de classe, les professeurs ont procédé à une fermeture des écoles en bonne et due forme : les enfants ont vidé leurs casiers, récupéré leurs affaires et dit au revoir à leurs camarades, les dames de la cantine, les professeurs. Ils ont eu l’impression d’avoir repris une vie normale, ce qui leur a fait beaucoup de bien, il faut l’admettre. Ce dernier point reste le seul côté positif de cette reprise que l’on a remarqué sur le moment. Cependant, c’est avéré que des écoles n’ont pas pu aller jusqu’au bout de ce raccommodage parce que les directeurs ou les mairies ont refusé d’accueillir les petits à cause de protocoles et de restrictions trop compliquées à gérer. Ils ne pouvaient pas garantir et respecter toutes les exigences grevées par l’État pour assurer la sécurité des enfants ou la leur. Au bout de quelques jours, certains des établissements qui ont démarré ont dû fermer à cause du coronavirus qui a été signalé dans les lieux. Les deux semaines sont passées sans que cela porte énormément de préjudices comme on le craignait pour le bonheur de tous. Les dirigeants se félicitent d’avoir réussi à déconfiner l’école avant la fermeture officielle. Avec cet éloge, le Président accélère le pas dans ce qu’il appelle « Première phase de déconfinement » et ordonne la réouverture des plages, des restaurants, des bars, des parcs, des magasins hors secteurs alimentaires durant l’été. Les professionnels concernés se sont hâtés à encourager cet élan afin de sauvegarder leurs entreprises. L’État ne peut assister à la déliquescence de l’économie au quotidien, à l’interruption irrévocable de plusieurs institutions dans ces domaines. Cela serait fatal à la population, mais au détriment de quoi ? De subir une deuxième vague, que l’on compte encore 300 ou 800 morts par 24 heures comme ces dernières semaines pendant que le gouvernement et les médias tentent de nous faire négliger en nous montrant des plages, des restaurants, des hôtels, des centres de loisirs qui se sont accommodés afin d’accueillir à nouveau les vacanciers et les clients. Il y a à peine quelques jours encore c’était : « Il faut rester chez vous. » Le slogan se divulguait partout. Maintenant, c’est plutôt : « Il faut que ces entreprises se redressent sinon l’État ne sera pas en mesure de sauver toutes ces firmes ou rétribuer éternellement les salariés qui sont au chômage partiel. » Donc il faut nous dire clairement : « Sortez, prenez des risques, et tant pis pour ceux qui vont y rester dans les semaines, les mois à venir ; ils ne seront que des charges de moins pour le pays. » Et tout le monde a moins peur du virus du moment qu’on a compris qu’il tue en majorité les personnes âgées et ceux qui ont des maladies longue durée comme le diabète, l’hypertension, etc., et que cela affecte moins les enfants. Mais ce dernier sujet est au cœur du débat. L’enfant de 9 ans décédé à Marseille pendant cette période a suscité beaucoup d’interrogations, de confusions et de frayeurs. Le personnel hospitalier et les journalistes nous ont parlé de la maladie de Kawasaki : « La maladie commence par une fièvre généralement supérieure à 39 °C qui augmente et baisse sur une période de 1 à 3 semaines. La température de l’enfant ne revient à la normale que si des médicaments qui diminuent la fièvre (comme le paracétamol et l’ibuprofène) sont administrés. »(Santé publique France)
Curieusement, elle se présente presque identiquement que le virus en cours. Et si c’était réellement le coronavirus et non cette autre maladie ? L’hôpital de Marseille qui s’est battu éminemment dans ce combat contre la maladie de covid comme énormément d’autres en France, ne peut-il pas assumer que l’enfant est mort à cause du virus SARS-CoV-2 comme ceux qui souffrent de maladies graves, des ALD ou de rien du tout qui happent le virus et qui décèdent ? Pourquoi vouloir tenter de contourner ce qui est presque flagrant ? Mais cette révélation n’arrange guère ceux qui prônent que le virus ne touche pas les petits ou s’ils sont atteints, les effets seront moindres. Pourquoi cette hypocrisie française se dévoile-t-elle dans tous les secteurs ? Dans tous les domaines, on retrouve des acteurs qui essaient de nous berner tout en œuvrant pour que l’on ne saisisse pas qu’on est biaisé. La maladie de Kawasaki, c’est presque drôle dans ce contexte, car il a fallu que la covid arrive pour que des incultes la découvrent… Enfin, c’est ce que je me suis dit sur le moment.
Et pour ce qui est des bons vivants, les pères, les mères de famille qui auront la malchance de mourir pendant cette période, c’est triste de noter que dans d’autres pays européens ou dans le reste du monde, c’est plus funeste. En d’autres termes, on doit continuer de vivre, préserver la vie de ceux qui auront la chance d’être sauvés sans pour autant oublier les opérations essentielles, les institutions et autres activités. Ce qui veut dire qu’il faut aussi tenter de prémunir les entreprises qui peuvent tenir et celles qui essaient de se relever avec ce chamboulement. Je ne dirais pas que les administrations qui veulent coûte que coûte sauver les institutions tout en hasardant de protéger leurs compatriotes s’en fichent à l’heure actuelle des conséquences de leurs ukases. Parce qu’elles persévèrent malgré les polémiques sur leur cohérence en espérant prochainement une issue pour cette perturbation tout en ne sachant pas qu’elles feront peut-être aussi partie des victimes. Croisons tous les doigts pour que l’on ne nous compte pas sur la liste des disparus jusqu’à la fin, ou que nous ne serons pas dans le lot de ceux qui contempleront les proches (amis, voisins, collègues), les choses (entreprises, investissements, etc.) auxquelles nous tenons énormément, quand ils vont disparaître les uns après les autres à cause de toutes ces ordonnances.
La reprise des activités des plages, des parcs et jardins, les campings de vacances, les hôtels, on ne l’a pas répété aux Français deux fois. Se séquestrer deux mois chez soi, se sentant emprisonné sans être en prison, beaucoup n’ont pas attendu qu’on les supplie ou qu’on les contraigne comme pour le retour à l’école des enfants pour se jeter à l’eau. Pendant ce moment où chaque citoyen est censé rester dans son territoire, que chaque pays, chaque continent gère le problème à sa manière, se préoccupe de ses propres malheurs. Le sud de la France qui est réputé être l’endroit rêvé pour les vacances a assisté à la ruée de la population vers les plages. Beaucoup se sont jetés sur l’invitation, l’incitation, avec la complicité des médias pour s’aérer, pour se libérer de leur maison, pour revoir du monde, pour reprendre les simples petits gestes de la vie : se bronzer sur la plage, regarder ses enfants se baigner, s’amuser, emmener les gamins à nouveau aux parcs et jardins, aux restaurants, etc. Nous avons tous sauté sur l’occasion, il ne faut pas se mentir et cela nous a fait du bien, beaucoup de bien. Pour l’État, c’était cela ou collaborer à une explosion de couples qui se séparent parce qu’ils n’arrivent plus à se supporter du fait qu’ils se retrouvent claustrés 24 heures sur 24 et ce, durant plusieurs semaines, plusieurs mois dans le domicile conjugal. Ou bien à devoir gérer des disputes incessantes dans les logements, d’époux qui finissent par assassiner leurs conjoints parce qu’ils ont pété les plombs. Au départ, j’étais sceptique, me disant que c’était un piège et une stratégie pour nous voir continuer de mourir afin de réduire la population comme on nous l’a dit dans les réseaux sociaux au départ de l’épidémie, donc hors de question de tomber dans la brèche et partir à la mer ou dans les lieux publics que l’État compte rouvrir ou a déjà ouvert alors que la maladie n’est pas occise. Mais j’avoue que je faisais partie des premiers candidats à aller s’installer sur la plage catalane, la plage Prophète, celle de Cassis dans les Calanques de Marseille dès que l’ouverture a été effective. On n’en a eu tous marre des logements et il ne fallait pas s’éterniser à jouer les difficiles, les sournois, au détriment de notre équilibre, de notre bonheur d’être encore en vie et être capables d’en profiter. De plus, il y a toujours le virus qui plane sur nos têtes et on ne sait pas si on va faire partie de celles ou ceux qui vont tomber avant la fin de cet incident. Donc vaut mieux jouir avec ses proches tant qu’il est encore temps et arrêter de chercher des noises aux exécutifs, aux professionnels de santé et aux responsables de l’autorité sanitaire qui commençaient à être débordés. Et surtout arrêter d’amplifier cette chose qui est déjà dramatique et vivre tant qu’on peut, comme on peut parce qu’on ne sait pas si on est en train de consommer nos dernières heures sur terre.
On remercie le Tout-Puissant de ne pas faire partie de ceux qui ont passé leur confinement à se chamailler entre époux, à ronchonner contre leurs enfants qu’ils n’arrivaient plus à canaliser, à ceux qui se morfondaient parce qu’ils se sentaient encellulés. Et on se félicite de se retrouver cinq mois après dans le camp de ceux qui ont exploité ce moment en famille presque rare et qui ont troqué l’ennui que l’on a considéré comme une chance de se reposer en passant du bon temps en famille, en dégustant de bons petits plats, des canapés et des pâtisseries, et qui ont fini par ne plus rentrer dans leurs pantalons taille 38 ou dans leur camisole à la mode. Ainsi, nous avons continué à prendre des risques en partant au moins une fois par semaine à la plage et une sortie au moins pour les enfants quotidiennement au parc avec seule arme : les masques en tissu blanc un peu épais que nous venons de retirer à la mairie pour tous les membres de la famille qui sont contraints d’en porter, Ali, Rani, Aïcha et moi.
Les vacanciers se sont empressés sur nos côtes en risquant d’amplifier le virus dans ces zones qui sont jusque-là très épargnées par la maladie, mais ils risquent aussi de le diffuser après la saison dans la France entière. Les lieux de culte sont autorisés à rouvrir leurs portes aux fidèles. La fête de la musique a décidément été arrosée comme elle se doit. Une deuxième vague de contamination ne serait un étonnement pour personne, à part les fourbes ou ceux qui veulent nous prendre pour des hébétés, vu cette affluence, ce lyrisme, presque partout dans le pays. Les décideurs ont fait leur choix d’exposer la population pour sauver ce qui peut être encore sauvé. Les professionnels des secteurs apprécient. La population est aux anges, à la fête. La vie continue et paix aux âmes de ceux qui y ont laissé leurs vies. On compatit, on encourage, on félicite le personnel hospitalier qui se démène encore pour sauver des vies, leurs vies dans cet événement presque trouble que l’on trimbale et que l’on va charrier on ne sait encore jusqu’à quand.