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"Soif d’existence, flâneries et digressions" explore un concept novateur, la sphère d’existence, à travers un ton original et des réflexions basées sur des expériences personnelles. Après une introduction sur le fonctionnement de l’être humain, chaque aspect de la sphère d’existence est exploré à la lumière de la philosophie et des neurosciences, incluant l’élan vital, le respect, l’harmonie, la fraternité, la liberté et l’imaginaire.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Christophe Henry, diplômé en neurosciences et psychologie clinique, explore les complexités des mécanismes psychologiques humains à travers ses écrits.
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Seitenzahl: 157
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Christophe Henry
Soif d’existence,
flâneries et digressions
Essai
© Lys Bleu Éditions – Christophe Henry
ISBN : 979-10-422-3938-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À Suzanne et à tous ceux que j’aime…
Je suis un homme de terre.
J’aime arpenter les vignes avec toi, la femme que j’aime.
Je me sens en harmonie avec les fruits de la nature et le travail des hommes.
J’aime quand les sols sont très pierreux, comme dans certains vignobles de Graves ou dans les Corbières ou encore dans le domaine du Château Les Crostes en Provence.
J’aime marcher entre les rangs de vigne et rocailler jusqu’au sommet des coteaux, entendre le bruit des pierres qui craquent et roulent sur nos pas.
J’aime l’odeur de craie qui s’exhale de la terre.
J’aime la lumière dorée du soir au moment des vendanges.
Je suis toujours étonné des ceps de vignes noueux, tortueux, torturés qui s’arrachent des cailloux pour porter vers le ciel l’abondance des feuilles et des fruits.
J’aime la lumière du soir lorsque la fraîcheur s’insinue délicatement et nous surprend dans la chaleur de la fin de journée.
J’aime, comme un voleur, aux lourdes grappes mûres, arracher quelques grains de raisin pour te les donner.
J’aime sentir la peau qui craque sous la dent et le jus sucré plein de promesses qui emplit la bouche et coule dans la gorge.
Elle relève la tête du manuscrit, enlève ses lunettes et me sourit : « Ton livre est vraiment incroyable ! » Elle plisse les yeux comme quand elle est amoureuse et ajoute avec un petit air malicieux : « En plus, il est économique. Il est parfois trop compliqué et il faut le lire 3 fois pour le comprendre. Pour le même prix, c’est comme si on avait acheté 3 livres… »
Si vous pensez que ce livre est un manuel pour apprendre à être heureux, passez votre chemin. Il y en a déjà beaucoup et ils n’évitent pas le malheur. Si vous pensez que le but de ce livre est de régler mes comptes avec les cons et les jaloux, passez aussi votre chemin. Vous serez déçu. Si vous aimez les discussions entre amis, confortablement installé au coin de la cheminée l’hiver, avec le feu qui crépite, ou sur la terrasse, dans une longue soirée de juin qui retient le jour, ce livre est fait pour vous. Pour moi, ce livre sera aussi celui des confidences à ma petite fille, quand elle sera adulte et moi tout sec, mais à vous, à toi, j’ai envie de te dire : « Viens te promener dans ma tête… »
Je ne suis pas un donneur de leçons. Je me sens plutôt un veilleur ou un poseur de questions.
J’ai un besoin de connaissance et de réflexion. Il est chevillé en moi. Mettre sur le papier ce que l’on pense, formuler par écrit la réflexion permet de mener une analyse dans une temporalité d’écriture qui est plus lente que la pensée, plus lente que la parole. Cette temporalité de limace ouvre le champ des réflexions et permet d’aller plus loin dans l’introspection, dans l’analyse des idées. Le livre se construit, se sculpte, se polit, au fur et à mesure qu’il s’écrit, puis il vit par lui-même. J’ai déjà vécu cette situation quand je me suis essayé à la peinture. J’ai fait quelques toiles, huile ou acrylique sur des paysages semi-imaginaires avec mes proches en personnages. Je construis le tableau par les lignes puis les aplats de peinture puis les détails. L’imaginaire prend forme, profondeur et vie. Parfois tout en peignant, il m’est arrivé de voir le tableau vivre et, pendant quelques instants, ne plus savoir si c’était moi qui peignais ou si c’était le tableau qui me guidait. J’ai retrouvé cette émotion dans l’écriture.
Besoin fondamental de comprendre, de connaître, d’analyser en profondeur et aussi besoin d’avoir une carte de lecture pour vivre. Je suis bien conscient que je ne suis pas le seul être humain à avoir ce besoin fondamental. Je pense que tous les êtres humains depuis la fin des temps ont ressenti profondément ce besoin de connaissance. Il est ancré au plus profond de nous. Je crois qu’il est simplement une nécessité vitale pour nous les humains, pour comprendre notre environnement afin de survivre.
C’est aussi la « faute » de mes parents. Ce besoin de comprendre est aussi lié à mon éducation de fils d’instituteur. Mes deux parents, issus d’un milieu agricole et ouvrier, sont des enfants de l’école de la république. Pour eux, le savoir, le travail et la réussite sont les promesses d’une vie meilleure et du bonheur. Ils ont pris l’ascenseur social et infusé en moi ces valeurs. Cette soif de connaissance est aussi le fruit de mes études qui ont été scientifiques, et plutôt dans le domaine de la physiologie et dans la médecine. Comprendre la complexité du monde vivant est pour moi, une vraie découverte, un vrai challenge et un vrai plaisir. Quand je dis comprendre, c’est plutôt essayer de comprendre, essayer d’accéder à une vérité qui, je crois, par nature, nous est inaccessible.
Besoin de partage aussi. Probablement qu’avec l’âge apparaît aussi le besoin de partager l’expérience de vie. Non pas que ma vie soit exceptionnelle. Elle est banale, mais elle est mienne. J’ai le sentiment de pouvoir la livrer en toute vérité. Plus jeune, j’aurais aimé avoir cette expérience ou que l’on me partage une expérience de vie. Cela m’aurait certainement enrichi et, peut-être, permis plus de discernement et moins d’erreurs.
C’est un héritage, que je veux donner à cette petite fille, qui vient de nous être donné et à mes autres petits enfants.
Nous habitons dans le Périgord, aux sources de la vallée de la Couze. C’est une petite rivière affluente de la Dordogne. Cette vallée, comme d’autres vallées des rivières du Périgord, est un écrin qui a protégé la vie de l’humanité depuis le paléolithique. Nous nous sentons dans la filiation de cette l’histoire humaine. Je ressens cette petite fille comme le bourgeonnement de notre humanité future. Je crois beaucoup à la transmission des valeurs de notre humanité par les femmes. Je suis entouré de trois femmes : la grand-mère qui n’est que générosité, la mère si belle, si forte, si fragile, devenue une femme louve et cette petite fille si petite, mais si pleine de promesses. C’est pour elles que j’écris. Pour mes autres enfants et petits-enfants aussi, évidemment et pour tous ceux que j’aime. Peut-être la traduction d’un amour que je ne sais pas exprimer. Et le désir de protéger, le désir de donner avant de partir.
Cette petite enfant, si petite, si fragile. Si pleine de promesses, j’aimerais lui laisser en partage quelques éléments peut-être utiles pour sa vie future. Ou peut-être pas, elle prendra ou elle laissera, mais j’en ai envie.
Ce livre est aussi pour moi surtout la possibilité de mener des réflexions et analyses. Je le voudrais très ouvert à la réflexion des lecteurs. Il y a probablement dans ce livre des notions qui sont succinctes, triviales, peut-être erronées, peut-être partiales, mais toutes ces notions sont des portes ouvertes à la discussion. Il faut me contredire et argumenter. Il n’y a rien de plus plaisant que de discuter, de disputer, pour échanger sur les multiples facettes d’une vérité inaccessible.
Je vais beaucoup utiliser les exemples et les images et en particulier des exemples de ma vie personnelle. Ce sera un livre du moi et du je, et je l’assume. Non pas comme je le répète, que ma vie soit exceptionnelle, mais ce sont des exemples bien évidemment que je connais parfaitement parce que je les ai vécus dans l’intimité de mes perceptions, de mes émotions et de mes discernements. Tout au moins, j’ai essayé de le faire. Bien entendu, je sais que les exemples n’ont pas de valeur de preuve. Ils sont simplement donnés pour illustrer les idées. La preuve est une notion bien plus complexe. L’exemple c’est plutôt une facette de la vérité et, comme je le répète, une vérité multiface qui nous est à nous, êtres humains, probablement inaccessible, ou tout au moins inaccessible dans sa totalité et aussi dans sa singularité. La vérité ce n’est pas seulement comprendre le comment. La science en est un chemin. Mais c’est aussi comprendre le pourquoi. Notre imaginaire et nos croyances nous y aident, mais probablement nous égarent aussi. La vérité c’est aussi essayer d’accéder à l’essence. Même si nous sommes sur le chemin, accéder à l’essence nous est impossible. La vérité nous est inaccessible par la limitation de notre condition humaine : limitation de notre savoir et nos capacités même augmentées, de nos perceptions, de notre imaginaire… Je ne serai jamais cette bactérie, cet arbre, ce mollusque, ce cheval. Je ne serai jamais cet autre, je ne serai jamais toi lecteur, ni toi, petite fille. Ce que nous appelons la vérité n’est qu’un aspect, qu’une facette ce celle-ci, un point de vue. Elle est différente en fonction des référentiels et de l’histoire de chacun. La vérité de l’astrophysicien est différente de celle du sociologue, celle de l’enfant différente de celle de l’adulte, celle de ma femme différente de la mienne, celle du malade différente de celle du médecin, celle de la victime différente de celle du bourreau, celle de l’immigré différente de celle du gilet jaune, celle du palestinien différente de celle de l’israélien…
Je suis bien conscient que je ne peux vous montrer que ma vérité et qu’elle est par essence partielle et partiale. Ce sera plutôt une opinion induite et construite par les émotions, dans un référentiel choisi et choisi parce qu’il est le plus probable pour moi.
J’écris ce livre en totale liberté. Je me défais de la nécessité d’apporter les preuves. Je me défais de la nécessité de vous convaincre. Je me défais du nécessaire de la structure. Je me permets flâneries et digressions. De même, emporté par mon enthousiasme, je passerai du vouvoiement au tutoiement, n’en prenez pas ombrage.
Je vous emmène sur un chemin dont je ne connais pas vraiment l’itinéraire. Ce sera parfois une autoroute ou une voie rapide, sans effort, avec le sentiment du déjà-vu. Parfois un chemin tortueux qui grimpe, une lecture plus aride. Parfois une voie sans issue, dans laquelle je me suis perdu. Parfois une route plus bucolique par des chemins de traverse.
J’attache une importance particulière à la sémantique. Pour que nous puissions converser, c’est à dire avant tout, partager les idées. Il est important que j’explique de la façon la plus précise possible quel est le sens que je mets dans les mots que j’emploie. J’insisterai parfois sur une définition, une notion, un concept. Soyez un peu indulgent pour mon ton, parfois un peu professoral…
Je me soustrais à la nécessité d’écrire à la fin de ce livre une bibliographie référencée. Non pas que les idées exprimées dans cet ouvrage soient totalement novatrices et issues de nulle part que de mon esprit. Au contraire. Tout a déjà été dit. Je copie et j’arrange. Ce livre, c’est comme ma recette de cassoulet. J’ai lu et regardé les différentes recettes. Elles ont nourri mon savoir, m’ont inspiré. Puis je suis passé à l’action et, en faisant, j’ai fait ma propre recette pour essayer de régaler ma famille et mes amis. Dans ce plat, il y a un peu de moi, mais il y a surtout tous ceux qui m’ont inspiré et ceux qui ont inspiré ceux qui m’ont inspiré. Une longue chaîne ou chaque maillon a son importance.
C’est exactement ce qui se passe pour ce livre. C’est un petit maillon d’une longue chaîne et je remercie tous ceux qui m’ont aidé et inspiré.
Revenons à ce livre.
Le propos de celui-ci est de vous parler du concept de sphère d’existence.
Pour expliquer cette sphère d’existence, je ferai tout d’abord deux prérequis. Le premier sera sur ma conception de l’Homme (être humain). Le deuxième sera sur le concept de niche écologique. Après avoir explicité et documenté avec quelques exemples la notion de sphère d’existence, je consacrerai six chapitres à plusieurs notions que j’ai eu du mal à définir : est-ce que ce sont des notions, des concepts, des caractéristiques, des principes, des lois, des moteurs ? Peut-être tout cela à la fois, ou peut-être simplement les énergies de cette sphère d’existence : L’élan vital, le respect, l’harmonie, la fraternité, la liberté et l’imaginaire.
Bon voyage…
Pour un cassoulet réussi, il faut :
L’avant-veille, c’est le trempage des haricots dans de l’eau (au moins 3 fois leur volume), pendant une nuit.
La veille, c’est la cuisson :
À retenir : Ne pas salez les haricots, ne pas faire bouillir l’eau, et, comme le dit ma fille : « Le cassoulet c’est comme le passé, il ne faut pas le remuer. » Par ailleurs, il convient d’être raisonnable et de ne pas rajouter de matières grasses…
Le jour même, c’est la préparation de la fête.
Vos amis apprécieront, comme les miens très certainement, un vin rouge de cahors, un corbières, un Bergerac, un Pessac Léognan, un Saint-Estèphe (et/ou)… Pour mes amis bretons, disciples de Bacchus et habitués aux libations, ce sera plutôt «et». Pour vous, novices, la prudence et la loi m’enjoignent à vous proposer plutôt «ou».
Fromage quasiment obligatoire. Brillat-Savarin, crémeux de Bourgogne ou brie truffé. Servi avec quelques gros grains de raisin et quelques cerneaux de noix. Un peu de salade pour les affamés.
En dessert, deux choix : duxelles d’ananas à la Marie Brizard, framboises et zestes de citron vert ou alors pommes au four, caramel au beurre salé et glace vanillée. N’hésitez pas aussi à proposer de délicieuses crêpes réalisées selon la recette de Raymond Oliver (Archives INA 1954)…