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À un moment donné, il arrive à l’être humain de se regarder dans un miroir et de ne pas se reconnaître, de se demander qui il est, d’essayer de se demander quel chemin l’a conduit là, et surtout s’il s’est perdu en route, par mégarde, victime de son destin. Après ces questionnements surviennent généralement les insécurités et incertitudes, l’espoir lointain du bonheur, de la reconnaissance et enfin d’une résilience.
Un p'tit bout de moi ! vous invite à suivre
Severine Gardoux sur les traces de la sienne.
À PROPOS DE L’AUTRICE
Severine Gardoux a grandi sans père. Souvent seule, elle utilise les mots pour retracer ses envies et désirs et surtout extérioriser les émotions meublant son cœur.
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Seitenzahl: 64
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Severine Gardoux
Un p’tit bout de moi !
© Lys Bleu Éditions – Severine Gardoux
ISBN : 979-10-422-0418-1
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Une partie de ma vie, comme je l’ai vécue et ressentie…
Je ne sais pas quand ni comment ce besoin de réflexion sur moi a commencé. Je ne sais pas ce qui a fait que j’en ai ressenti un tel besoin. Mais j’ai su à un moment que c’était nécessaire que je me pose des questions sur moi, ma vie, mes envies, ce que j’attends de l’avenir.
Comment savoir qui on est ?
Qu’est-ce qu’on veut ou attend de la vie ?
Est-ce qu’on pense se connaître très bien tout de suite ?
Combien de temps faut-il pour vraiment se connaître ?
Est-ce qu’on se voile la face pendant l’adolescence ?
Est-ce qu’on pense savoir qui on est par rapport à ce que les autres nous renvoient sur nous ?
Est-ce qu’on ne se pose des questions sur nous qu’une fois arrivés à l’âge adulte ?
Ou alors, on se pose des questions sur nous quand on passe par des épreuves difficiles.
Se connaître vraiment, savoir qui on est, ce n’est pas facile.
Mais si une fois qu’on se connaît bien, ça nous permet d’être heureux, épanouis, être en paix avec ses émotions et ses pensées, tout ça, ça vaut vraiment le coup.
C’est plus facile à dire qu’à faire, me diriez-vous !
Oui, c’est vrai. Mais il arrive un moment dans la vie où on se retrouve confronté à un trop-plein d’émotions, de sensations négatives ou de doutes. Et on se retrouve face à notre vrai nous, notre moi intérieur, notre moi qui nous dit : Eh toi, je suis là, écoute-moi, ressens-moi, aime-moi et tu pourras avancer.
J’ai mis beaucoup de temps à ne plus avoir peur de ce que je pense ou ressens. Parce que dans mon entourage il y a beaucoup de gens qui me disaient que j’étais trop méchante, trop franche, trop directe.
Qu’est-ce que j’ai pu perdre comme temps, à écouter les autres.
Que ce soient des amies ou membres de la famille, ils ont toujours un avis sur tout.
Comment tu pourrais t’habiller, te coiffer, avec quel genre d’homme tu devrais sortir, qu’est-ce que tu devrais acheter comme robot pour faire la cuisine, quel travail serait le mieux pour toi et subvenir à tes besoins et ceux de tes enfants, etc.
J’avoue, je me suis vite laissé aller à suivre leurs différents conseils, surtout en période de doutes, je me disais : Ouais, tiens pourquoi pas, après tout si ça marche pour lui ou elle, pourquoi ça ne marcherait pas pour moi. Et puis c’est plus facile de faire comme les autres que de se poser des questions sur ma vie et ce que je pourrais faire pour l’améliorer.
À écouter tout le monde, et à faire comme eux, j’ai oublié qui j’étais, ce que j’aimais vraiment, et ce qui faisait vraiment ce que je suis moi.
J’ai oublié que j’avais le droit de penser ce que je veux, d’être bornée sur certains sujets, j’ai le droit de ne pas changer d’avis et de ne pas me laisser influencer.
Je reste ouverte d’esprit, mais je garde mon libre arbitre et mes opinions. Je suis douée pour faire plusieurs choses au niveau professionnel, et j’ai perdu mon temps à me cloisonner dans tel ou tel domaine parce que pour les gens de mon entourage c’était impossible d’être capable de faire du bon travail si on pense qu’on peut faire autre chose.
Oui, ça m’a coûté un certain nombre d’amis, presque tous d’ailleurs, mais je me dis que s’ils n’ont pas supporté que je ne suive pas leurs conseils, c’est qu’ils sont fermés d’esprits et ne respectent pas mon opinion.
Se connaître au plus profond, ça demande du temps, de la patience, et de dépasser ses peurs.
Peurs de découvrir les choses qui font que nous sommes nous. Peurs de découvrir ses faiblesses et d’où elles viennent. Peurs de ne pas pouvoir les supporter et se laisser submerger par la honte, par nos émotions. Mais pleurer, ça fait du bien.
Personnellement, je suis remontée à mes plus anciens souvenirs. Ce n’est pas facile de se concentrer sur des souvenirs bons ou mauvais. De savoir s’ils ne sont pas erronés, enjolivés ou surfaits avec le temps. Certains de mes souvenirs ne sont pas tout à fait complets, certaines situations auxquelles j’ai repensé me semblent incohérentes ou peut-être mal interprétées par mon subconscient.
On m’a souvent dit que plus on vieillit et moins on a de souvenirs d’enfance.
Ça dépend peut-être de l’enfance qu’on a eue.
Concernant mon enfance, c’est vrai que j’en garde très peu de souvenirs, et en plus ce sont des souvenirs pas très joyeux.
Il me semble que c’est à partir de 4 ou 5 ans qu’on garde en mémoire ses souvenirs. Ça fait jeune, et je ne suis pas sûre qu’on garde réellement de souvenirs à cet âge. Peut-être qu’on commence à garder des situations marquantes, je ne sais pas.
Je suis née en octobre 1980, à cette époque, les gens prenaient beaucoup de photos de famille, photos de vacances, etc. pour pouvoir les regarder de temps en temps et en garder des souvenirs dans de gros albums photos.
J’ai des photos de moi petite, mais même en les regardant je n’arrive pas à savoir si j’étais heureuse ou non, si j’aimais les gens avec moi sur les photos, il y en a même sur lesquelles je ne sais pas qui sont les gens avec moi, ni où ont été prises les photos.
J’ai une photo en particulier qui ne m’évoque rien du tout quand je la regarde. Je suis debout sur les genoux de mon père. Il y a deux autres personnes sur cette photo mais je ne les connais pas. On est devant une baie vitrée, j’ai une salopette rouge. Il est assis à table, c’est la fin du repas, ils en sont au café et les bouteilles de vin sont vides. La nappe est rouge avec des petits motifs blanc, jaune et vert.
Cette photo sert juste à me prouver que je l’ai connu. Qu’il a passé un peu de temps avec moi. Je ne connais pas l’année de la prise de cette photo. Derrière la photo, il y a juste marqué papa et Séverine.
J’ai d’autres photos de moi, enfant. Mais bizarrement, elles ne m’évoquent pas plus de souvenirs.
Il y en a une où je fais une grimace une banane à la main.
Je ne sais pas chez qui je suis ni quel âge j’ai.
Une où je suis avec ma mère et ma grand-mère paternelle, une où je suis à côté d’un bonhomme de neige, une où je fais du karting à pédales sur notre terrasse…
Sur certaines d’entre elles, j’ai un sourire, mais est-ce que je suis vraiment heureuse ou est-ce que je souris juste pour la photo ?
Mon père nous a quittés quand j’avais 4 ou 5 ans.
Quand je pense à ma famille proche, ma mère et mes deux sœurs, je ne vois pas de souvenirs vraiment heureux. Aucun moment de franche rigolade.
Je ne me souviens pas de moments de complicité en particulier.
J’ai plus en mémoire des moments pas très agréables comme les reproches, les réflexions, les jugements.