Basta, j’ai 16 ans et demi ! - Pascal Viriot - E-Book

Basta, j’ai 16 ans et demi ! E-Book

Pascal Viriot

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Beschreibung

Une jeune femme consciente de son talent décide de quitter la maison familiale car, incomprise par ses parents, elle ne peut pas développer l’artiste qui est en elle. La vie, désormais, devient son seul soutien et lui réserve de bonnes et de mauvaises surprises.
Le talent résistera-t-il à toutes les épreuves auxquelles elle fait face ?
La vie enrichira-t-elle cette jeune femme fragile et passionnée ?
Le chemin de la liberté pour devenir heureux est-il toujours bien fléché ?
Le jeu en vaut-il la chandelle ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Autodidacte depuis l’âge de 16 ans, Pascal Viriot apprend la musique et choisit la guitare basse comme instrument. Parallèlement, il lit beaucoup de poésie et voyage avec la lecture. Ces deux passions, qui ont nourri sa vie et qui ne l’ont jamais quitté, sont parfaitement illustrées dans Basta, j’ai seize ans et demi !

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Pascal Viriot

Basta, j’ai 16 ans et demi !

Roman

© Lys Bleu Éditions – Pascal Viriot

ISBN : 979-10-377-2730-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

- Lise : Héroïne et narratrice
- Kathy : Amie du collège
- Mario : Producteur bas de gamme
- Yoan Serpon : Harmoniciste, complice et ami de Lise
- Richard : Producteur au cœur de lion
- Docteur Choï : Excellent médecin
- Julie ou Lio : Cuisinière
- Marcel : Le chapeau
- Suzanne : Propriétaire de la petite maison de Sivergues
- Oscar : Bassiste, contrebassiste
- Valentin : Batteur, percussionniste
- Charlotte : Violoniste et artiste mime
- Léo : Talentueux rappeur/slameur

*****

J’avais seize ans et demi lorsque je suis partie de la maison familiale pour ne plus y revenir. Mes parents ne voulaient pas m’entendre. J’étais toujours à réciter leur leçon. Ils ne voulaient rien savoir de mon attrait pour la musique.

Ils levaient les yeux en l’air lorsque je leur proposais ma poésie, mais aussi lorsque je leur parlais du métier d’actrice. Pire ! Ils ricanaient. Ils se moquaient et me parlaient comme à une enfant. Pourtant ma sensibilité de jeune femme me donnait des retours précis sur ce que je voyais, entendais, désirais. Mes sensations m’informaient sur ce monde. Lorsque je regardais autour de moi, je n’étais pas insensible à tout ce chaos assis qui forme notre monde moderne. La misère forme les gueux dans nos grandes villes et je retrouvais ces misérables aux coins des rues avec toutes leurs souffrances ! Elles ne me laissaient pas de glace. Ce déchirement, je le retrouvais en moi ma difficulté à exister me bousculait. Je ne savais pas quoi faire pour atténuer ces ondes douloureuses qui s’imposaient à moi du matin au soir et du soir au matin. Heureusement, j’avais ma guitare, mes cahiers, mes stylos et je passais des heures à grattouiller sur des accords mineurs afin de ne pas subir toutes ces contrariétés qui m’envahissaient. Tous ces accords mineurs calmaient ma mélancolie et ça fonctionnait ! À l’intérieur de cette bulle de musique et de poésie, j’arrivais à faire apparaître un peu de joie rafraîchissante dans mon désert brûlant d’adolescente. Je renouvelais ce mirage à chaque fois que je prenais ma guitare, un papier et un stylo. Ces moments hors du temps semblaient me montrer un chemin. J’étais fière de ces rendez-vous secrets où je me découvrais une nouvelle force. Chaque chanson, chaque poème, chaque dessin était une victoire sur ma détresse. Avec des notes et quelques mots bien choisis, je m’inventais des chemins de bien-être. Une feuille blanche et un crayon à papier devenaient les véhicules subtils pour un voyage au bout du monde.

J’en rapportais toujours une carte postale sur laquelle je gribouillais un témoignage de mes échappées. Je gardais des traces de mes envolées. Ainsi, il me restait quelque chose à partager. Par conséquent, je trouvais ma place parmi les hommes avec les fruits de ma solitude.

Les premières personnes avec qui j’avais hâte de partager ? C’était mes parents, mais ce fut mon premier échec. Ma joie balancée d’un revers de main ! Un soufflet de mépris. Dommage…

Cette douleur difficilement guérissable, je la retrouvais chaque jour au sein de ma famille qui ne comprenait rien à mes aventures pittoresques. Cependant, je continuais à m’inventer des instants de beauté. Je les appelais « mes instants clandestins », illégaux, ils pouvaient être découverts. J’affabulais des applaudissements. Je collectionnais les rappels du public qui venait me voir chanter par milliers. Le miroir de l’armoire de ma chambre absorbait le monde et mon spectacle défilait devant lui. Devant ce miroir, je promettais à la foule d’écrire encore et encore afin de leur donner assez de feu pour consumer à tout jamais les souffrances que nous partagions. C’est sûr ! Un jour, nous nous rencontrerions et nous chanterions ensemble. Nous partagerions notre chaleur humaine dans une arène et mon spectacle serait notre champ de bataille pour une victoire commune contre l’ennui, et Patatrac ! Changement de programme ! C’était l’heure de manger et j’entendais au loin, dans un bruit fracassant, ma mère qui demandait ma présence pour le dîner. La messe ! Autour de la table bien mise, il ne fallait pas la manquer. Il me fallait être la meilleure dans ce nouveau rôle. Pour cela, il me suffisait de manger et être attentive à la suite des plats proposés. Tout était bien réglé. Il n’y avait aucune place pour l’improvisation, encore moins pour l’une de mes chansons. Ma poésie ne rentrait pas dans le menu. J’appris à mettre sous silence ma musique et ses doubles croches, car il fallait manger. Double jeu devant l’assiette pour un lendemain qui chante. J’avais mis mes petites histoires, mes chansons et mes solos de guitare bien à l’abri du bruit des coups de fourchette qui n’étaient pas accordés. J’évitais les représailles, car il y avait une incompatibilité, une incapacité à me comprendre et à m’entendre. Il me fallait protéger le fruit de mes recherches artistiques, la rançon de mes trouvailles dans la pénombre de ma chambre ne devait pas tourner au vinaigre. Rien de tout cela ne devait être mis en péril.

C’est à cette époque que revenait en boucle dans mon esprit une phrase, toujours la même, quelque chose comme :

« Basta, j’ai seize ans et demi ! »

Un je ne sais quoi en moi était prêt à grandir seul. Ces quelques mots me tenaient debout. Plus rien désormais ne devait mettre en danger l’encre de mon stylo et les cordes de ma guitare.

« Basta, j’ai seize ans et demi ! »

Fragile, je me sentais indestructible. Mes soirées privées devant le miroir de l’armoire de ma chambre commençaient à me manquer. Je rêvais de lumière. Je me tenais droite, devant mon micro imaginaire. Mes deux jambes bien ancrées au sol, j’étais prête à envoyer mes chansons, mais ce rêve ne tenait plus entre les quatre murs de ma piaule désormais surveillée.

J’avais le choix entre :

Rejoindre la chaleur des applaudissements volés au monde de l’impossible et de l’imaginaire ou manger ma soupe tranquille et sagement rythmée par le bruit hors tempo et le son toujours faux des coups de cuillères dans l’assiette.

Marcher sur la route de mon succès pas à pas et prendre un risque ou me laisser guider par la routine inépuisable de trois repas par jour, servis à heure fixe.

Éteindre la force qui montait en moi et noyer le feu de tous mes espoirs contre l’assurance tous risques d’une vie déjà écrite pour moi. Presque déjà terminée. Je n’avais plus qu’à signer ! Le papier était devant moi et je le voyais dans les yeux de mes parents. Je ne pouvais décider seule, c’était trop compliqué pour moi ! Pas assez vécu pour comparer ces deux mondes. Devrais-je arrêter mon cinéma et ne plus être à l’affiche ? Je n’avais pas la réponse. Ce soir devant mon miroir, aurais-je le courage d’annoncer ma dernière performance ? Ma vie devenait dramatique et compliquée. Pour la première fois, je suffoquais sous le poids de l’indécision. Mes larmes commençaient à dégouliner. Je me sentais bien seule. Je n’avais personne à qui me confier, personne ! Mes larmes coulèrent doucement sur mes joues et je ne cherchai pas à les retenir. Mon oreiller atténuait le bruit de mes sanglots.

Ce soir serait peut-être le dernier rendez-vous avec mon public imaginaire ? Toutefois, je me le promis cette soirée serait une performance.

Mes premiers adieux à la scène ? Peut-être ? Pour cette occasion, j’allais chaparder quelques maquillages indispensables dans la trousse de beauté de ma mère. Il me fallait être sexy, soit ! Je déchirais mon pantalon laissant entrevoir la blancheur de ma peau et je coupais le col d’un tee-shirt récemment acheté.

J’avais aussi pris soin de masquer la lumière de ma chambre avec du papier de couleur bleu, violet, rouge, ça faisait mystique. Je ne croyais en rien, mais personne ne le savait. L’armoire changeait de couleur, foudroyée par les lightshow improvisés et je trouvais que les régisseurs avaient mis le paquet pour cette dernière représentation. Cette soirée s’annonçait exceptionnelle. Tout était prêt ! Il ne manquait plus que moi.

La guitare en bandoulière et mise de côté dans le dos, je me plantais devant le miroir et pour cette occasion, je faisais clignoter tous les spots en même temps. On y était ! Les yeux plissés, les deux bras en l’air, face au public. Il y avait du monde à perte de vue et je les entendais crier mon nom. Je commençais mon show avec mes plus belles chansons, celles dont j’avais le secret. Pas besoin de musiciens ! Je faisais tout, toute seule, et mon public aimait ma poésie, car il chantait mes chansons avec moi. Il les connaissait et ce partage de joie égayait mon visage. J’inventais des postures pour séduire et me faire applaudir. Je ne voulais pas décevoir. Je provoquais, un peu sexy, et je surfais sur les cris de cette foule imaginaire. La pénombre était parfaite et les spots m’aveuglaient. C’était ma dernière chanson avant le rappel. Je fis alors mon plus beau salut avec un pas de danse. À un moment, je trouvais que les applaudissements sonnaient comme de vrais claps de foule. J’eus un doute et je me retournai lentement. Papa et maman, devant la porte de la chambre, étaient en train d’applaudir vivement. L’heure avait tourné et ils m’attendaient pour dîner depuis un moment. Inquiets, ils étaient venus me chercher. Ils découvrirent pour la première fois une étrangère dans la peau de leur fille. Ce qu’ils venaient de voir n’était pas le résultat de tous leurs efforts pour me donner une éducation. Jamais ils ne m’avaient appris la transe barbouillée en gigotant devant la glace de l’armoire familiale.

J’étais sonnée, glacée, mon secret venait d’être découvert, sans mon autorisation. Deux fraudeurs qui n’avaient pas payé leur billet venaient d’assister à mon spectacle !

Papa prit la parole.

« Nous t’appelons depuis un moment déjà pour que tu viennes manger. Le repas va être froid ! Tu devrais allumer la lumière et aller te débarbouiller. Tu rangeras tout ce fourbi après avoir mangé. Dépêche-toi ! Tu as deux minutes ! »

Quatre phrases venaient de m’anéantir. Une assiette et un couteau jumelés, avec une fourchette étaient-ils plus importants que l’instant inoubliable que je venais de vivre en communion avec le meilleur de moi-même ? Même mon public avait fui devant ces deux intrus. Mes parents n’avaient rien trouvé de bon dans mes recherches de style musical, et ma poésie leur avait fait peur, ils l’avaient piétiné du regard.

Les retrouvailles avec mon public prenaient le nom de fourbi et j’avais deux minutes pour enlever mes habits de star avant de me laver les mains pour être à l’heure devant mon assiette et me taire. De plus, les consignes de sécurité venaient de m’être rappelées, au cas où ? Eh oui ! Parler en mangeant, c’est dangereux. Il y a risque de s’étouffer et on peut mourir à table. Silence ! Pas de discussions ! Fin de la chanson ! Je ne sais pas où était ma tête à ce moment précis, mais j’avais l’impression qu’elle était nulle part. Un bruit assourdissant résonna dans mes oreilles et m’enflamma la joue. Puissante, la première claque de maman venait de tomber ! Ce qui me faisait mal, ce n’était pas la chaleur que je sentais sur ma joue ni même les picotements qui suivirent de très près cette gifle. Ce qui me nouait le ventre, c’était l’absence de vision de l’artiste que j’étais. Ce qui me terrifiait c’était le mépris le coup de pied dans le ventre de mes chansons naissantes et si fragiles.

Ce qui me stupéfiait, c’était le manque d’oreilles, l’absence d’attention et de cerveau pour entendre ma poésie. Tout cela me fit penser à une infirmité, une sorte de réduction majeure des capacités du cœur. Simplement un moteur à piston, un cœur sec à deux temps qui ne servait qu’à maintenir en vie et envoyer l’énergie vitale pour travailler, manger, dormir.

C’est cette absence de curiosité qui me faisait pleurer.

Cette défaillance du palpitant qui fait de vous une personne absente, un peu zombie. Quelqu’un qui ne vit pas vraiment et qui rétrécit son existence à coup de :

« C’est impossible ! Tu perds ton temps ! Y’en a qui ont essayé dans les métiers du spectacle et ils se sont cassé le nez ! Ne cherche pas dans cette voie, il n’y a rien à trouver. Pense à faire quelque chose de ta vie. Mange ta soupe et tais-toi. Tu remercieras le ciel de nous avoir écoutés plus tard quand tu seras plus âgée, mariée avec des enfants, alors nous en reparlerons. »

Justement cette soupe, je n’arrivais plus à l’avaler. J’en avais peur, car elle me détruisait de l’intérieur. Je l’avalais de travers, doucement, très doucement afin, pensais-je, de la neutraliser. J’appelais mon corps à me défendre contre ce fumet banal qui m’était servi bien chaud dans l’assiette. J’aimais la star qui illuminait mon ciel obscur et me montrait un autre chemin. J’aimais cette lueur dans le ciel noir de mes seize ans et cette petite étoile naissante était en danger. Désormais, la terreur commençait à s’installer dans mon cœur d’adolescente.

Petit à petit, une nuit obscure commençait à envahir mon âme et les couleurs s’estompaient comme dans un crépuscule. La destruction de mon théâtre imaginaire faisait de moi une personne ordinaire, craintive, soumise, absente. Que ferais-je maintenant de cette créature au cœur pur qui chantait et dansait en essayant de trouver du bonheur devant son théâtre imaginaire ? Comment et où désormais trouverais-je ces petits moments ensoleillés où tout était possible ? Tous mes grands instants de dépressions arides, ces moments trop secs où rien ne poussait ne me serviraient plus de terreau pour écrire mes chansons. Désormais, ils ne seraient plus qu’une nature sauvage et angoissante je ne pourrais plus les transformer en chansons. J’étais en détresse. Le ver n’était pas encore dans le fruit, mais la peur que j’éprouvais l’annonçait. Désormais, une partie de moi se sentait étrangère dans cette maison. La peur était à mes côtés. À la maison, les rondes seraient fréquentes et je savais mes parents capables d’arracher cette pousse naissante qu’ils considéraient comme une mauvaise herbe. Ma musique était en danger. Mes rêves aussi. Combien de temps pourrais-je tenir à brider toutes mes chansons et camoufler tous ces désirs qui m’emmenaient loin ? Cette oppression quotidienne finirait-elle par m’abîmer un jour ou l’autre ?

Pourrais-je indéfiniment contraindre ma révolte à se transformer en politesse ? Je ne savais pas si le temps était de mon côté, j’avais peur d’une explosion. De longues semaines puis de longs mois passèrent. Mon rôle de jeune fille obéissante était devenu un pont indispensable entre mes parents et moi. En dehors de cette passerelle de formalité régnait l’incompréhension. L’artiste qui aime l’encre, la lumière, le son et la plume se cachait, tremblait. Démoralisée, j’étouffais et je me demandais si la mort ressemblait à ce que j’étais en train de vivre. Enfermée entre quatre planches ou deux parents autoritaires, où était la différence ? Je crois que j’hésitais.

Heureusement, il y a l’école. L’école, c’est la liberté surveillée, car tout remonte aux oreilles des parents, mais c’est la liberté tout de même ! Les copains et les copines forment un courant nouveau et dans ce bain d’eau fraîche, tout est possible. Chaque rencontre est instructive. L’école, c’est fait pour ça. On se parle, on se sourit, on se confie, on se touche, on se découvre, on s’admire, on se dispute, on se hait en liberté. On apprend beaucoup, loin des parents. J’aimais l’école, car je pouvais faire mon show pendant la récréation. Tous les ingrédients d’un bon apprentissage se trouvaient à l’école. Le public varié était à captiver. Sans cesse en mouvement, il allait et venait et les professeurs me servaient d’atout lorsqu’ils me trouvaient du talent. J’avoue que je trouvais du plaisir à tout remettre en jeu et changer mes façons de chanter pour ne pas lasser ceux qui s’arrêtaient pour me prêter un peu d’attention. J’étais fière de les voir se mettre en retard emportés par mes chansons. Les êtres humains à mes côtés remplaçaient le miroir de ma chambre. Je pouvais en toucher certains et voir dans leurs yeux si j’étais bonne ou mauvaise. La petite fille sage et qui ne faisait pas de vagues avec ses parents avait une belle maison enviable en société. Cependant, la rebelle qui grandissait en moi, dissimulée derrière de longues nattes noires. Celle qui cherchait les mots qui dansent sur quatre accords. Celle qui aimait les défis et qui dansait pour en trouver. Cette jeune fille blanche que j’étais perdait de sa couleur, car elle était traquée et mise à l’épreuve dans le désert bien rangé de sa maison. L’aguicheuse aux doubles croches qui m’habitait allait de plus en plus mal, car elle était traquée