La rançon du bonheur - Philippe Jackart - E-Book

La rançon du bonheur E-Book

Philippe Jackart

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Beschreibung

"La rançon du bonheur" présente la suite de l’histoire de Géraldine et Jean-Loup. Après les tribulations de "Braquage posthume", notre jeune couple s’installe au Canada et découvre une nouvelle vie entre Montréal et le lac des Piles. Un avenir heureux et paisible semble leur ouvrir les bras jusqu’au jour où ils seront rattrapés par le passé…




Auteur de plusieurs ouvrages publiés, notamment "Braquage posthume" et "Après l’ombre une lueur" parus respectivement en 2022 et 2023 aux éditions Le Lys Bleu, Philippe Jackart récidive. "Dans La rançon du bonheur", il dévoile les réalités du monde contemporain.

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Couverture

Page de titre

Philippe Jackart

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La rançon du bonheur

Roman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Copyright

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Philippe Jackart

ISBN : 979-10-422-3608-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

La rançon du bonheur

 

 

 

 

 

Le vol Paris – Montréal avait décollé depuis maintenant une heure trente. Les hôtesses de l’air venaient de ramasser les plateaux-repas. Certains passagers commençaient à somnoler quand d’autres, plongés dans la lecture d’un roman ou encore, devant leur écran, regardaient un film. Les moteurs du Boeing ronronnaient et paraissaient bercer les premiers dormeurs. Tout était calme à bord, à part peut-être un passager, de première classe, dont c’était le baptême de l’air. Effectivement, il se sentait dans cet avion comme une sardine dans une boîte. Un peu crispé sur son siège, Jean-Loup n’avait qu’une hâte, c’était que ce fichu avion atterrisse enfin. À ses côtés, Géraldine s’était endormie aussitôt après avoir englouti son repas. Tout en regardant sa compagne dans les bras de Morphée, il se dit :

« Mais comment fait-elle, je ne pourrais jamais fermer l’œil dans un avion. Et puis, qui a eu l’idée aussi de voyager à des heures pareilles ! »

Il fallait qu’il s’occupe l’esprit, après avoir feuilleté une brochure sur le Québec, et quelques autres magazines, qu’il rangea bien vite, il se mit à songer aux événements de ces derniers mois. Il se disait que la vie lui avait fait une sacrée surprise. En regardant d’un regard amoureux la belle jeune femme qui se trouvait à ses côtés, il pensait à ce fameux coup de fil du notaire lyonnais, coup de fil qui avait changé sa vie. Il se revoyait prendre la route pour Lyon avec son corbillard, le rendez-vous avec Maître Lesbouts qui lui avait annoncé ce qu’il appelait aujourd’hui « la Baraka ».

Et puis Monsieur Borgniole, le directeur du funérarium où il avait récupéré la dépouille de son illustre bienfaiteur. Et encore et surtout cette rencontre inattendue au bord de la route avec celle qui était aujourd’hui sa compagne. Lui, le célibataire endurci qui ne voulait pas s’encombrer d’une femme comme il le disait souvent à qui voulait l’entendre. Cette jeune femme avait réussi par sa beauté, son caractère franc et sa douceur à faire fondre la couche de glace qui enrobait son cœur. Il ne pouvait s’empêcher de penser à leur première soirée dans cette petite auberge. Cette soirée qui s’était prolongée dans la chambre de Jean-Loup où des ébats fougueux avaient eu lieu. Et puis, cet instant où il avait pris congé de Géraldine d’une façon peu élégante. Quand il y repensait aujourd’hui, il se disait :

« Mais comment ai-je pu me comporter de la sorte. »

Et puis, il ne pouvait s’empêcher de se dire que pendant tout ce temps-là, les complices de Géraldine étaient en train de commettre leur funeste besogne. Même s’il avait pardonné à la jeune femme sa complicité dans cette triste histoire, il avait toujours ce film d’horreur en tête :

Ces deux hommes forçant la porte de son corbillard, sortant le cercueil de son papa puis l’ouvrant pour en extraire le corps afin de le remplacer par les sacs d’argent du transport de fond qu’ils venaient de braquer. Et puis, il s’imaginait les deux hommes jetant le corps dans ce trou creusé à la va-vite au milieu du bosquet juste derrière le parking de l’auberge.

En pensant à tout cela, il ne pouvait s’empêcher de maugréer :

« Ces deux lascars, si je leur mets la main dessus un jour, ils passeront un sale quart d’heure. »

« Monsieur, tout va bien ? »

Jean-Loup leva la tête, un peu surpris. C’est comme si l’on venait de le réveiller. L’hôtesse de l’air devant lui poursuivit en souriant :

« Vous avez l’air tendu, je peux vous offrir quelque chose ? »

« Non, ne vous inquiétez pas, ce sont juste quelques petits soucis, et puis, c’est la première fois que je m’envoie en l’air de cette façon, vous comprenez je ne suis pas très à l’aise. »

L’hôtesse un peu décontenancée par cette réponse ne sut que répondre, puis après quelques secondes ayant compris la boutade de cet étrange passager, elle lui répondit en souriant :

« Si ce n’est que cela, rassurez-vous, vous allez très vite vous habituer. »

Comme l’hôtesse s’apprêtait à tourner les talons, Jean-Loup lui demanda :

« Si vous pouviez m’apporter un verre de cet excellent whisky que vous m’avez servi tout à l’heure, cela pourrait m’aider à me détendre. »

« Je vous apporte cela tout de suite, mais si je puis me permettre, n’en abusez pas trop sinon vous allez dormir en arrivant à Montréal. »

Jean-Loup était déjà replongé dans ses pensées quand l’hôtesse revint avec le verre. Il le prit machinalement, le porta à ses lèvres et en but une gorgée. Il ferma les yeux comme pour mieux apprécier le liquide qui coulait dans sa gorge, puis il reposa le verre sur sa tablette.

Ses pensées reprirent le dessus immédiatement. À nouveau, il revivait l’instant où il avait ouvert le cercueil après avoir constaté des marques suspectes sur le couvercle. Et puis la consternation, avec la découverte des sacs de billets à la place du défunt. Immédiatement, il avait fait le lien avec le braquage dont lui avait parlé l’aubergiste le matin même. Il ne put s’empêcher de sourire en pensant au sale tour qu’il avait alors joué à ces braqueurs amateurs. Pour lui, cela avait été un jeu d’enfant de récupérer l’argent qu’il avait alors placé dans différents établissements bancaires au Luxembourg. Puis il avait fait procéder à la crémation du cercueil comme si de rien n’était. Ni vu ni connu. Personne ne viendrait lui demander des comptes, et comme il venait de faire un héritage conséquent, un ou deux millions d’euros de plus n’éveilleraient aucun soupçon. C’était d’ailleurs le cas. Et puis, il y avait eu cette lettre, qui lui avait révélé toute l’histoire. Cette lettre qui l’avait bouleversé. Tous ces souvenirs récents remontaient à la surface. Jean-Loup se saisit alors du verre posé sur la tablette, et le vida d’un trait, il regarda autour de lui, tout le monde était endormi. Il se leva alors pour aller aux toilettes, ces quelques pas lui dégourdirent un peu les jambes. Il vint se rasseoir quelques instants plus tard, Géraldine était toujours endormie, il se dit :

« Essayons de faire comme elle. »

Il inclina alors son siège et ferma les yeux, mais rien à faire, pas moyen de s’endormir, il pensait à toutes ces nuits blanches qu’il avait passées à réfléchir sur la façon de retrouver le corps de son papa, et puis à cette attirance subite qu’il avait éprouvée pour Géraldine. C’est sans doute ce qui lui paraissait le plus étrange encore aujourd’hui. Certes, la jeune femme était le seul lien qui pouvait lui permettre de retrouver la dépouille de son père, mais au-delà de ça, il y avait cette chose bizarre au fond de lui, cette chose qu’il n’avait encore jamais ressentie au cours de sa vie. Cette chose que le commun des mortels appelle l’amour. Ce sentiment lui avait rongé le cœur pendant des jours et des nuits, jusqu’à cet instant où il s’était enfin décidé à contacter Géraldine, de façon anonyme en envoyant ce ténor du barreau parisien pour sa défense. Et puis, il y avait eu le procès et ces trois jours passés à Dijon, au désarroi de Géraldine comme au sien, à ces regards échangés dans la salle pendant l’audience. Et puis, le verdict qui avait remis la jeune femme en liberté. Enfin le soulagement quand elle avait accepté de le suivre. Il en était là de ses pensées quand le sommeil finit par l’envoyer tout droit au pays des rêves.

Nous allons donc profiter de ce moment pour reprendre l’histoire là où elle s’était arrêtée. C’est-à-dire devant la tombe de la maman de Jean-Loup où trônait l’urne qui avait suscité le fou rire monumental de Géraldine.

 

 

 

 

 

En sortant du cimetière, Géraldine riait encore, ce n’est qu’une fois dans la voiture qu’elle retrouva tout son sérieux, son visage prit même un air grave. Elle ne dit pas un mot durant le court trajet du retour. Ce n’est qu’une fois rentrée à la maison qu’elle avoua tout à Jean-Loup. Les circonstances, ainsi que le lieu où ses complices avaient enterré le pauvre défunt. Elle lui avoua même avoir crevé un pneu du corbillard. Pendant tout ce temps, Jean-Loup était resté silencieux, écoutant la confession de sa compagne. Il connaissait d’ailleurs les aboutissants de cette histoire, la seule chose qui l’intéressait, c’était de connaître l’endroit où se trouvait la dépouille de son pauvre père. Quand Géraldine se tut enfin, son joli visage était en larmes, elle ajouta entre deux sanglots :

« Je te demande pardon, mon chéri. »

Jean-Loup la prit alors dans ses bras et déposa sur son front puis sur ses lèvres quelques petits baisers, enfin il lui susurra :

« Je t’aime. »

Cette phrase redonna un rayon de soleil dans le regard de la jeune femme. Comme il l’avait espéré, cette confession constituait pour lui non seulement un gage d’honnêteté de la part de Géraldine, mais également une grande preuve d’amour. Cette fois, il en était vraiment sûr, il avait devant lui non seulement une belle personne, mais surtout la femme de sa vie. C’est avec elle qu’il fonderait une famille si toutefois Géraldine le désirait aussi. Voulant la rassurer encore plus, il ajouta :

« Je n’ai pas grand-chose à te pardonner. D’ailleurs, ce n’était pas ton idée, et puis ce n’est pas toi qui as commis cette funeste besogne. »

Il ajouta en riant :

« Par contre, le coup de la crevaison, je ne suis pas prêt à oublier. »

Géraldine esquissa alors un sourire malicieux avant de l’embrasser. Ils se retrouvèrent bien vite dans la chambre à coucher pour de nouveaux ébats fougueux. Lorsque leurs corps épuisés se séparèrent enfin, la jeune femme tomba dans un sommeil réparateur. Jean-Loup à ses côtés, les mains croisées sous sa tête, ne dormait pas encore, il réfléchissait à la façon de procéder pour pouvoir récupérer la dépouille de son papa et lui offrir des funérailles décentes. Il voulait bien sûr agir de façon légale. Il n’était d’ailleurs pas question de faire autrement, mais comment faire sans impliquer une fois de plus sa compagne. Elle avait été reconnue innocente dans cette affaire, et si aujourd’hui elle avouait connaître l’endroit où était enterré le corps, elle risquait d’avoir de nouveaux ennuis avec la justice. Bien que l’affaire soit déjà jugée. Il en était là de ses pensées quand Géraldine gémit en s’étirant. La jeune femme était maintenant réveillée, elle contemplait d’un œil amoureux ce bel homme qui venait de lui donner tant de plaisir.

« À quoi penses-tu, mon chéri ? »

Jean-Loup, songeur, ne répondit pas tout de suite. La jeune femme attendit patiemment une réponse. Enfin, il se tourna vers elle et demanda :

« Dis-moi, le troisième larron, comment il s’appelle déjà ? Tu peux me parler de lui ? »

Géraldine un peu étonnée de cette question répondit :

« Je croyais que tu ne voulais plus entendre parler de ces pauvres types. »

« Lui ce n’est pas pareil. Il n’est pas impliqué dans le coup du cercueil de mon père. Et puis, d’ailleurs, vous l’avez abandonné bien avant. »

« Tu sais bien que ce n’est pas moi qui l’ai abandonné. Si ça ne tenait qu’à moi, je ne l’aurais jamais laissé. »

« Je me suis mal exprimé, pardonne-moi. Je reformule, les deux autres l’ont abandonné contre ton gré. »

Géraldine en riant, répondit :

« J’aime mieux cette version, bon qu’est-ce que tu veux savoir sur Michel, et pourquoi subitement tu t’intéresses à lui ? »

« Je t’expliquerai après, dis-moi tout ce que tu sais sur lui. »

« C’est un pauvre gars, il n’est pas méchant du tout et pas très malin non plus, d’ailleurs il ne voulait même pas participer à ce braquage. Il n’a pas eu de chance dans sa vie, et les autres en ont profité. D’ailleurs, tout le monde profite de lui. Il se réfugie régulièrement dans l’alcool pour remédier à son manque de confiance. Le problème c’est qu’il ne sait pas s’arrêter. Et en plus parfois, il prend des tranquillisants. Tu imagines dans quels états il peut se mettre. »

« Oui si je comprends bien, c’est une épave ton Michel et la prison ne va pas l’arranger. »

« Malheureusement non, si seulement quelqu’un pouvait lui donner une chance de s’en sortir. »

« Et tu crois qu’il en vaut vraiment la peine, tu es sûre qu’à la première occasion, il ne va pas replonger ? »

« Je ne crois pas, il avait déjà fait de la prison une fois et ne voulait surtout pas y retourner. Il était d’ailleurs en réinsertion, et si les deux autres ne l’avaient pas influencé, il n’aurait jamais replongé. Tu sais, quand il est sobre, c’est quelqu’un de très gentil et serviable. Il suffirait qu’il soit soigné, débarrassé de ses addictions, et qu’il ait un travail en sortant de prison. Je suis certaine qu’il se tiendrait à carreau. »

« Et tu crois que l’on peut lui faire confiance ? »

« Pourquoi me demandes-tu tout cela ? »

« Parce que j’ai un marché à lui proposer, mais avant, je dois être sûr de lui. »

« C’est quelque chose d’honnête au moins ? »

« Toujours plus honnête que le coup, que ses deux autres acolytes lui avaient proposé. »

« Je te l’ai dit mon chéri, quand il est à jeun, c’est quelqu’un de très serviable, et cela m’étonnerait fort qu’il picole en prison. De plus, si c’est moi qui lui demande, il ne refusera pas. Maintenant, dis-moi à quoi tu penses. »

« Bon voilà, désormais je sais où se trouve la dépouille de mon père, je vais bien sûr la récupérer. Mais il ne faut surtout pas que l’information vienne de toi. Sinon tu seras à nouveau impliquée, et tu risquerais d’avoir des ennuis. Alors voilà ce que j’ai pensé. Tu vas rendre visite à ton ami, et lui demander d’avouer l’endroit où ses complices ont enterré le corps. »

« Mais mon chéri, Michel n’est pas censé être au courant de cette histoire puisque nous l’avons laissé tomber bien avant que Thierry ait cette idée sordide, même Francis n’était pas d’accord pour commettre ce sinistre méfait. »

« Mais il pourra toujours prétendre avoir entendu les deux autres en parler à un moment où à un autre, sans donner plus de précisions sur l’endroit exact. Il lui suffira de dire qu’il croit savoir où a été enterré le butin. La police se mettra alors à fouiller la zone et retrouvera l’endroit où se trouve mon père. Ce sera à lui, par le biais de son avocat, de négocier une remise de peine. Dis-lui que si tout se passe bien, je l’aiderai à sa sortie de prison afin qu’il retrouve une vie normale. De plus, je lui offrirai une somme d’argent pour qu’il puisse repartir du bon pied. Que penses-tu de cette proposition ? »

« Sincèrement, je pense qu’il acceptera, car c’est la première fois que quelqu’un se propose de l’aider. »

« Cela dit, il y a deux conditions. La première c’est qu’il soit discret, cet arrangement ne doit être connu de personne, à part nous. Ce qui m’amène à la deuxième condition, il faut absolument qu’il ne fasse pas de vagues et qu’il arrête de boire. Il faut qu’il comprenne cela à tout prix, sinon tout tombe à l’eau. »

« Je comprends très bien et j’insisterai là-dessus, bon je vais le voir quand ? »

« Le plus tôt possible, nous devons d’abord savoir où il est détenu. Pour cela, je me renseignerai auprès de mon avocat. Il saura retrouver notre lascar et puis il nous donnera la marche à suivre pour lui rendre visite. »

Dès le lendemain, Jean-Loup appela le cabinet de son avocat, et expliqua l’objet de son appel. La secrétaire juridique au bout du fil ne put lui passer l’avocat en question qui se trouvait en audience, mais lui répondit :

« Ce sera un jeu d’enfant pour nous de trouver l’établissement pénitentiaire où est détenu cet individu. Il vous suffira de faire ensuite une demande de parloir au directeur de l’établissement. Je vous rappelle dans la journée. »

La secrétaire rappela Jean-Loup deux heures plus tard, et lui donna les informations demandées, ainsi que la marche à suivre. Après avoir raccroché, Jean-Loup afficha un large sourire, et dit à Géraldine qui se trouvait à ses côtés :

« C’est bon, nous l’avons retrouvé. Je vais immédiatement rédiger la demande de parloir à ton nom et la poster dans la foulée, avec les documents nécessaires. »

« Du coup, il est où Michel ? »

« Nous avons de la chance, il n’est pas bien loin. »

Effectivement, Michel était incarcéré à la prison d’Épinal à un peu plus d’une heure de route. Cela allait rendre les choses plus faciles, car Jean-Loup avait prévu plusieurs visites pour Géraldine. Même s’il était impatient de solder cette histoire, la situation exigeait beaucoup de tact et surtout pas de précipitation.

La réponse arriva une semaine plus tard, et la première visite de Géraldine eut lieu trois jours après avoir reçu l’autorisation. Pendant ce temps, Jean-Loup avait passé un coup de fil à James, qui attendait toujours sa venue. Cette fois, il avait expliqué les raisons pour lesquelles il avait tant de retard. James au bout du fil avait écouté patiemment la fin du récit, avant de répliquer avec son accent québécois :

« Ça n’a pas d’allure c’t’histoire, si vous voulez, j’peux v’nir vous aider à solutionner ces bibites. »

« Qu’est-ce que c’est que ces histoires de bestioles. Je vous parle des problèmes qui nous retiennent ici pour l’instant, et puis ce n’est pas la peine de venir, on va très bien s’en sortir, attendez-nous patiemment. »

« C’est point c’que j’voulais dire, chez nous, avoir des bibites c’est comme avoir des problèmes. J’ai bien compris votre situation délicate, vous pouvez attendre que le curé se mouche. »

« Mais bon Dieu, qu’est-ce que le curé vient foutre là-dedans ? »

« C’est une autre expression de chez nous qui veut dire “prenez votre temps” vous verrez quand vous serez au Québec vous vous habituerez, et tout sera Tigidou. »

« Nous reparlerons de tout cela plus tard, pour l’instant, je ne comprends pas grand-chose à ce que vous me dites entre les bestioles, le curé, et le piège à clou, il n’y a rien de clair. À bientôt et bonne journée. »

Jean-Loup raccrocha sans même attendre de réponse, Géraldine à ses côtés lui demanda ce qui se passait.

« Je n’ai rien compris à ce qu’il m’a dit, il est bizarre ce type, j’espère au moins qu’ils ne sont pas tous comme ça là-bas. »

« Ne t’inquiète pas pour ça, mon chéri. Pour l’instant, il y a plus grave à résoudre. »

« Oui tu as raison, à quelle heure tu as rendez-vous demain avec ton Michel ? »

« À quatorze heures. »

« Tu te rappelleras bien ce qu’il faut lui dire. »

« Ne t’inquiète pas, j’ai tout compris. »

 

 

 

 

 

Géraldine se présenta à la maison d’arrêt spinalienne, à l’heure convenue. Après avoir fourni les documents nécessaires, on la fit passer sous un portique de détection. Comme ledit portique s’était mis à sonner, elle dut se soumettre à une fouille en règle, lors de laquelle on lui demanda d’ôter ses bijoux. Elle refit alors un deuxième passage sous le portique, et comme tout était à présent en règle, on lui donna un badge réservé aux visiteurs. Ensuite, un gardien la conduisit au parloir.

À peine installée, elle vit arriver de l’autre côté de la vitre un Michel amaigri accompagné d’un gardien. À la vue de Géraldine, son visage s’éclaira d’un sourire, puis il vint rapidement s’asseoir en face d’elle.

« Gégé comme je suis content de te voir. Mais que fais-tu ici, et puis où habites-tu maintenant et que fais-tu ? »

Michel n’attendait pas les réponses, tant il assaillait Géraldine de questions.

« Moi aussi, je suis contente de te voir Michel, mais c’est plutôt à toi de me dire comment tu vas. »

« Je vais un peu mieux qu’au début. Mes premiers temps ici ont été très durs. Je ne connaissais personne. Et puis tu sais, ils m’ont carrément sevré de l’alcool. J’ai dû prendre des médicaments, et je vois le médecin toutes les semaines. Et puis tu sais dans mon malheur, j’ai de la chance, les gardiens sont assez sympas pour le peu que l’on se tienne à carreau. Et cette fois-ci, je suis tombé avec des codétenus qui sont corrects avec moi, ce sont de vrais durs, mais ils m’ont à la bonne. Alors pour l’instant, je dirais que ça ne va pas trop mal. Et toi que deviens-tu ? »

Géraldine était agréablement surprise de voir que Michel était désormais sobre, elle se dit même que la prison pour une fois avait des effets bénéfiques sur quelqu’un, et que les conditions requises pour le marché qu’elle avait à lui proposer étaient déjà presque réunies. Cela dit, elle poursuivit :

« Ne t’inquiète pas pour moi, je vais très bien, j’ai rencontré un homme, c’est lui qui m’a sortie de cette galère, mais dis-moi plutôt comment se fait-il que ces gros durs t’aient pris à la bonne ? »

En effet, Géraldine était intriguée par ce détail.

« Ben c’est-à-dire, quand ils m’ont demandé pourquoi j’étais arrivé là, j’ai répondu que j’avais fait un gros cambriolage et que j’avais planqué le fric en lieu sûr. Tu vois bien quoi, je n’allais pas leur dire la vérité. »

« Et pourquoi pas ? En tout cas, tu aurais pu trouver autre chose. »

« Ben oui, mais en attendant ils me laissent tranquille. »

« As-tu pensé aux conséquences que ça peut avoir ? »

Michel ne disait plus rien, il paraissait réfléchir, ce qui soit dit en passant n’arrivait pas souvent, d’ailleurs Géraldine le regarda avec un air surpris. Puis tout à coup, il déclara :

« Bon Gégé, si t’es venue pour m’engueuler t’aurais pu rester chez toi. »

« Mais non abruti, je suis venue pour t’aider, alors écoute-moi bien, à partir d’aujourd’hui, tu ne parles plus de ton butin imaginaire, et cela à personne tu m’entends, à personne. Et ensuite, tu vas faire exactement ce que je vais te dire. »

À mesure que Géraldine parlait, Michel écarquillait les yeux comme pour mieux se concentrer. Au bout de quelques minutes, Géraldine se tut enfin. Michel paraissait complètement largué.

« Tu as compris ? »

« Oui et non. »

« Comment ça, oui et non ? »

« Il y a deux minutes, tu me dis de ne plus parler de mon butin, et là tu inventes un truc qui n’a ni cul ni tête. »

« Mais bon sang, essaie de comprendre, ce que je te propose peut te faire sortir d’ici plus vite. »

« Alors dans ce cas-là, je marche, même si je ne comprends pas tout. »

« Fais-moi confiance Michel et surtout tu n’en parles à personne. »

« Je te promets Gégé. »

« Bon, alors je reviens te voir bientôt, et on en reparle Au revoir Michel. »

« Reviens vite. »

Géraldine s’était à peine levée que le gardien en faction un peu plus loin venait pour raccompagner Michel en cellule. Avant de sortir de la salle, elle se retourna et lui sourit comme pour le rassurer, puis s’en alla comme elle était venue.

« Comment ça s’est passé ? »

Jean-Loup avait attendu patiemment dans la voiture en feuilletant un numéro du chasseur français.

« Pas trop mal, à présent, il est sobre, donc c’est déjà un point positif. Par contre, il est toujours aussi con, et ça ne risque pas de changer. Bon cela dit, il fera ce que je lui demanderai. Comme prévu, je reviens le voir la semaine prochaine et on fait comme on a dit. »

« Tu es vraiment sûr de lui ? »

« Oui, ne t’inquiète pas mon chéri, si je lui dis de tenir sa langue, il le fera, tu peux me faire confiance. Par contre toi… »

Elle n’en dit pas plus qu’elle embrassa Jean-Loup d’un baiser passionné.

 

 

 

 

 

La semaine suivante comme prévu, Géraldine reprit le chemin de la maison d’arrêt d’Épinal, toujours accompagnée de Jean-Loup. Avant qu’elle ne descende de la voiture, celui-ci lui fit les dernières recommandations, avant d’ajouter :

« Si tu as le moindre doute sur sa fiabilité, on arrête tout. »

« Ne t’inquiète pas, ça va marcher. »

Elle déposa sur ses lèvres un petit baiser avant de descendre de voiture. Jean-Loup la regarda s’éloigner avec une pointe d’inquiétude. Tant au début, son idée lui paraissait bonne, autant aujourd’hui il n’était plus aussi confiant. Il avait ressassé tout cela depuis une semaine, et plus il y pensait, plus il avait des doutes. Mais bon, il ne voyait pas d’autres solutions. « Alors tant pis, se dit-il, les dés sont jetés. »

Géraldine venait de franchir la porte de la prison. Comme la semaine précédente, elle dut se soumettre au même rituel, avant d’accéder au parloir.

Michel arriva presque aussitôt, d’une démarche décidée, avec un sourire aux lèvres. Il s’assit en face de Géraldine.

« Bonjour Gégé, comme je suis content de te revoir, tu as tenu parole. »

« Bonjour Michel, tu sais bien que je tiens toujours mes promesses. Bon as-tu réfléchi à ce que je t’ai proposé la semaine dernière ? »

« Oui, mais c’est un peu vague dans ma tête, tu m’as demandé de faire certaines révélations, sans m’en dire plus alors… »

« Je vais tout t’expliquer, mais avant dis-moi comment tu te sens, et comment ça se passe avec tes codétenus. »

« Je vais bien mieux depuis que tu es venue me voir. Quant à mes camarades de cellule, ils me fichent la paix. Et puis, j’ai fait comme tu m’as-dit, je n’ai plus parlé de ce butin, et ils ont l’air d’avoir oublié. »

« Bien alors voilà ce que j’ai à te proposer exactement. Tu vas contacter ton avocat, et lui dire que tu as des révélations à faire au sujet du butin qui n’a toujours pas été retrouvé. »

« Mais je ne sais pas où il est ce fric. »

« Laisse-moi parler et ouvre bien tes oreilles. Tu vas dire que tu as entendu Francis et Thierry parler d’un endroit où ils auraient enterré quelque chose. Tu n’en sais pas plus, tu as juste surpris quelques mots par hasard lors du procès. Ton avocat fera le nécessaire. Il pourra même demander une réduction de peine, voir un aménagement. Tu as bien tout compris ? »

« Oui c’est capté, mais dis-moi de quel endroit s’agit-il ? »

« Je vais te le dire, mais promets moi de n’en parler qu’à ton avocat. »

Michel prit alors un air grave, que même Géraldine ne lui connaissait pas, puis il leva la main comme pour prêter serment, et il prononça ces mots :

« Juré craché. »

Sur ce, il envoya un jet de salive sur la vitre qui le séparait de Géraldine.

« T’es cinglé Michel, ce n’est pas le moment d’attirer l’attention, et en plus c’est dégueulasse. »

« Je te demande pardon, Gégé, je me suis laissé emporter, c’est juste pour te prouver que tu peux me faire confiance. »

« Je te fais confiance, tu n’as pas besoin de cracher aux quatre vents. Bon alors, tu diras à ton avocat que tes complices ont enterré un truc dans le petit bosquet qui est juste derrière le parking de la Mulardière à Chalgny. Tu as bien compris ? »

« J’ai bien compris, je demanderai à mon avocat de passer me voir le plus vite possible. »

« C’est parfait, bon je te laisse, je reviens te voir bientôt, surtout tu ne parles à personne de tout cela. »

Michel commençait à lever la main pour jurer, mais craignant un nouveau jet de salive intempestif, Géraldine l’arrêta d’un geste net.

« Au revoir Michel. »

Michel eut à peine le temps de la saluer, qu’elle avait déjà tourné les talons.

 

 

 

 

 

Maître Auffrays était un jeune avocat du barreau de Dijon, et ses affaires n’étaient guères florissantes. Dans ce milieu souvent cruel, il faut jouer des coudes pour se faire un nom. Son petit cabinet suffisait à peine à le faire vivre. Il ne s’occupait que de petites affaires et défendait assez souvent des accusés n’ayant pas de moyens et dont il était commis d’office. De ce fait, il s’était occupé de la défense de Michel, et vu les circonstances, ne s’était pas trop mal débrouillé. Son client n’avait écopé que de cinq années de prison, comparé à ses deux complices, qui en avaient pris huit. Il n’avait jamais revu Michel depuis le procès, et ne pensait jamais le revoir. Il avait fait son travail et pour lui l’affaire était close. Alors quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il reçut le coup de fil de ce client lui demandant de passer le voir au plus vite, car il avait des révélations à faire concernant son affaire. Dans un premier temps, l’avocat parut surpris, et lui demanda la nature de ces révélations :

« Maître, je ne peux rien vous dire par téléphone, je dois vous parler en tête à tête, ce que j’ai à vous dire est de la plus haute importance, et pourrait changer pas mal de choses pour moi. »

L’avocat réfléchit un instant, il se dit que financièrement il n’y avait peut-être pas grand-chose à gagner, mais, d’autre part s’il y avait un gros rebondissement dans cette affaire. Il allait se retrouver en première ligne. Cela pourrait faire les gros titres dans la presse et qu’ainsi il pourrait y avoir des retombées positives pour son cabinet. De plus, comme son emploi du temps actuel n’était pas très chargé, il décida donc de faire la route pour Épinal.

« C’est d’accord, je m’occupe de notre entretien, à bientôt. »

En raccrochant, le jeune avocat resta un instant perplexe, ce client lui paraissait complètement ignare, mais il décelait également en lui une sorte d’honnêteté. C’est aussi sans doute ce qui le décida définitivement. Il appela donc la maison d’arrêt spinalienne afin d’organiser un entretien.

Deux jours plus tard, Maître Auffrays franchissait le portique de sécurité de la prison d’Épinal.

 

 

 

 

 

« Bonjour, Monsieur, qu’avez-vous de si important à me révéler ? »

Le ton était assez sec, et ce n’était pas fait pour rassurer un Michel mal à l’aise par ce qu’il avait à dire. L’avocat s’en rendit compte et lui dit de façon plus douce :

« Ne craignez rien, je suis ici pour vous aider, vous m’avez demandé de venir vous voir, alors qu’avez-vous de si important à me révéler, et qui pourrait peut-être changer les choses pour vous ? »

« Voilà, j’ai entendu Thierry et Francis parler d’un endroit où ils auraient enterré quelque chose. Mais je ne sais pas quoi. »

« Mais pourquoi n’en avez-vous pas parlé plus tôt ? Vous savez que le butin n’a toujours pas été retrouvé. Si vous aviez fait cette révélation au procès, cela aurait pu alléger votre peine. »

« Je sais, mais à ce moment-là je ne savais pas, j’ai surpris ces quelques mots pendant que les juges délibéraient. Un court instant, on s’est retrouvé à proximité l’un de l’autre et comme je m’étais assoupi ils ont cru que je n’entendais rien, mais moi j’ai tout entendu. »

« Et qu’avez-vous entendu ? »

« Thierry a dit à Francis qu’il ne s’inquiète pas pour le paquet qu’ils ont enterré, il a dit comme ça, on ne le retrouvera jamais. »

« Et c’est quoi ce paquet d’après vous ? »

« Je n’en sais rien, mais comme l’argent n’a pas été retrouvé ça pourrait être ça. »

« C’est possible oui, et vous savez où est enterré le paquet en question ? »

« Thierry a dit dans un petit bosquet derrière le parking de la Murardière ou Mulardière, je ne sais plus exactement le nom. »

« Vous auriez dû m’en parler plus tôt, mais dites-moi ce qui motive aujourd’hui votre décision d’en parler ? »

« J’ai cette chose sur la conscience, vous savez, comme je vous l’ai toujours dit je ne voulais pas faire ce coup-là, ce sont eux qui m’ont entraîné dans cette histoire.et puis maintenant je me retrouve à nouveau en prison, alors… Heureusement, Gégé est venue me voir, et quand je lui ai parlé de ce secret, c’est elle qui m’a convaincu de tout vous avouer. »

« Cette personne est de bons conseils et vous avez bien fait de les suivre. Bon je vais faire une requête auprès du procureur de la république pour faits nouveaux, et avec un peu de chance, si les éléments que nous allons fournir nous donnent raison vous devriez pouvoir bénéficier d’une remise de peine. De combien je ne sais pas encore, ou d’un aménagement c’est le juge qui décidera. »

Michel avait subitement retrouvé le sourire pour un peu, il aurait embrassé le jeune avocat.

« Merci, merci, merci beaucoup Maître. »

« Ne vous emballez pas, les choses risquent de prendre un peu de temps. D’ici là, ne parlez à personne de tout cela. Je m’occupe de tout. »

L’avocat se leva et serra la main de son client.

« À bientôt, je vous tiendrai informé des événements, d’ici là ne perdez pas espoir. »

« Au revoir Maître. »

C’est un Michel ragaillardi qui rejoignit sa cellule, l’horizon allait peut-être enfin s’éclaircir pour lui. Lui qui n’avait jamais eu de chance.

 

 

 

 

 

Il était sept heures ce matin-là quand plusieurs véhicules de gendarmerie arrivèrent sur le parking de la Mulardière. Pendant que le major Pichet donnait les ordres à ses hommes, le capitaine Devain commandant l’opération se dirigea vers l’auberge. Le patron alerté par ce remue-ménage inhabituel à cette heure matinale sorti au même moment.

« Que se passe-t-il ? »

« Capitaine Devain, gendarmerie nationale, je vais vous expliquer, mais j’ai également des questions à vous poser, et pour cela nous serons mieux à l’intérieur. » Comme ils rentraient dans l’auberge, une Tractopelle escortée par un nouveau véhicule de gendarmerie arrivait également sur le parking.

« Mais enfin qu’est-ce que vient foutre ici cet engin vous n’allez quand même pas faire des trous sur mon parking ? »

« Calmez-vous, je vais vous expliquer. »

« Bon alors, venez, nous serons mieux dans mon bureau. »

Le capitaine s’assit derrière le bureau et sortit quelques documents de sa sacoche. En regardant l’aubergiste éberlué, il lui dit en souriant :

« Asseyez-vous, faites comme chez vous. »

« Il ne manquerait plus que ça ! Non de Dieu qu’est ce qui se passe ? »

« Il se passe cher Monsieur, que votre auberge ou tout du moins votre parking a été le théâtre de certains méfaits qui ont suivi le braquage d’un fourgon de la “Brinks” le week-end de Pâques l’année dernière. Vous vous souvenez peut-être ? »

« Oui je me souviens très bien, je me souviens même en avoir parlé au gars du corbillard, quand il a retrouvé son pneu crevé. Et il se serait passé quoi sur mon parking ? »

« Les braqueurs étaient aux abois, il y avait des barrages de gendarmerie sur toutes les routes, d’ailleurs ils ont été arrêtés dès le lendemain. Par contre, nous n’avons toujours pas retrouvé le butin. Ils l’ont caché quelque part. Dernièrement, un complice vient de nous avouer l’endroit exact où il aurait été enterré. Et il se trouve cher Monsieur, que cet endroit est situé juste derrière votre parking, dans le petit bosquet. »

« Ah ben merde alors, si j’avais pu me douter qu’un truc pareil puisse se produire ici, en pleine campagne. »

« Avez-vous des souvenirs de cette soirée ? Y a-t-il des choses qui vous reviennent à l’esprit ? Des faits troublants ou certains détails ? »

« Vous avez dit à quelle date exactement ? »

« Le 30 mars, c’était un samedi, veille de Pâques. »

« Vous savez si c’était un samedi, l’auberge était bondée et mes chambres affichaient sûrement complet, je n’ai pas eu le temps de remarquer quoi que ce soit, mais bon je vais vérifier sur mon registre. »