Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Ancien cadre de la fonction publique territoriale,
Jack Roydman nous offre son premier roman,
La Révélation, inspiré d’une histoire vécue.
Il raconte les aventures d’un jeune caporal-chef, appelé sous les drapeaux, affecté à l’état-major puis au 2e bureau à Berlin en 1975. Avec une pointe d’humour, on retrouve dans cet ouvrage plusieurs péripéties relatives aux services de renseignement de l’époque, mais aussi aux activités du héros, ainsi que son engagement pour la défense du monde libre et celui de son pays, ses doutes, ses craintes et son questionnement en pleine guerre froide, sans oublier sa liaison sentimentale avec une jeune Anglaise. Le dénouement s’avère inattendu. Les personnages du livre sont pour la plupart anonymes ou désignés uniquement par l’initiale de leur patronyme.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 72
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Jack Roydman
La Révélation
Roman
© Lys Bleu Éditions – Jack Roydman
ISBN : 979-10-377-4956-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À la mémoire de mon frère Olivier, cultivé et brillant directeur financier, décédé prématurément.
J’adresse toute mon affection à son épouse et à ses deux filles.
En début d’année 1975, un convoi ferroviaire un peu particulier roule à une allure irrégulière pendant toute la nuit. Dehors, il fait froid. Malgré les ralentissements et les secousses du train, les voyageurs à bord essaient de dormir, mais quand on a une vingtaine d’années le sommeil arrive vite à bord d’un train et lorsqu’on n’a pas grand-chose à faire ; de plus, les wagons sont bien chauffés et les couchettes s’avèrent fort confortables. Le soir, vers un peu plus de 20 h, tandis que la neige commence à tomber, des boîtes de rations sont distribuées aux voyageurs ainsi qu’une boisson au choix : bière, vin ou jus d’orange, bref, repas gastronomique d’époque, mais dans le style militaire.
Il est près de 4 h du matin et cette fois, tout le monde est franchement réveillé par un arrêt et surtout par l’irruption d’un sergent en uniforme dans les compartiments : « À partir de maintenant, les rideaux doivent rester baissés, il vous est interdit de regarder par les fenêtres ainsi que de prendre des photos. Les portières sont bloquées de l’intérieur, interdiction formelle de les déverrouiller, quel que soit le prétexte… » Tout cela est signifié d’un ton ferme aux jeunes militaires présents, avec à la clef la menace de sanctions si les consignes ne sont pas respectées. Malgré quelques intrépides qui risquent un œil dans les coins de rideaux, tout le monde semble respecter les ordres.
Le train en question, qui expédie des appelés jusqu’à leur affectation et leur garnison, pénètre dans « le Couloir ». C’est la voie empruntée par les Forces Alliées pour aller de l’Allemagne de L’Ouest à Berlin. À un arrêt, dans la lumière blafarde apparaissent les silhouettes des premiers Russes sur le quai d’une gare d’aspect sinistre…
La neige tombe à présent à gros flocons et l’arrêt se prolonge un moment, enfin le TMFB (train militaire français de Berlin) repart.
Par moment, les passagers du train se risquent à jeter un regard furtif par la fenêtre et derrière l’embrasure du rideau : les rails sont bordés d’une clôture renforcée. Il est interdit de prendre des photos et il ne faut pas trop regarder par les fenêtres, mais les voyageurs peuvent parfois discerner de gigantesques et impressionnants parcs à tanks, où se trouvent des milliers de T64 ou T72 de fabrication soviétique, en colonnes et en rangs serrés, le long des voies et sous la lumière des projecteurs : spectacle impressionnant, qui exprime la force brutale et inspire une crainte indicible ! Mais mieux vaut être prévenu et savoir à l’avance avec qui, désormais, on aura affaire…
Les portières verrouillées dissuadent ainsi tout candidat de l’Est de s’enfuir en montant dans ce train militaire, et c’est bien ce que les Soviétiques craignent par-dessus tout ; si le cas se présentait, ils risqueraient de ne pas apprécier du tout et d’être très contrariés…
Au matin, vers 8 h, nouvel arrêt ; toujours par les coins de fenêtres, les jeunes gens voient quelques immeubles et surtout les premiers éléments du mur. À droite et derrière le no man’s land, côté Est, de vieux immeubles vétustes et décrépits, avec quelques personnes aux fenêtres qui, avec des mouchoirs, font des gestes de bienvenue ou d’appel au secours… Qui sait ? Plus tard, le convoi entre dans Berlin-Ouest, à partir de maintenant, lors des escapades à Berlin-Est ou dans la R.D.A., les voyageurs auront principalement affaire avec les Vopos, les soldats de l’Armée Est-allemande et bien sûr les Soviétiques, toujours omniprésents.
Quelques dizaines de minutes plus tard, voilà la gare de Tegel, au nord de la ville, située en secteur français de Berlin où des camions de l’armée se trouvent stationnés : destination le quartier Napoléon. Un nouvel épisode débute alors avec la découverte du casernement, de la ville de Berlin et d’un nouveau cadre de vie…
Il flottait comme un parfum de liberté malgré le fait que les forces occidentales (bien symboliques), stationnées à Berlin-Ouest, étaient entièrement ceinturées par les dizaines de divisions blindées soviétiques et allemandes de l’Est, prêtes à fondre sur les habitants et les défenseurs de Berlin-Ouest, les prendre dans une formidable tenaille et les écraser impitoyablement.
En cas de conflit armé, les trois garnisons (une française, une anglaise et une américaine) devaient être éliminées dans les secteurs occidentaux de Berlin. Il était prévu de ne pas s’embarrasser de prisonniers ; c’est en tous cas ce qui a été révélé plus tard dans les archives de l’ex-U.R.S.S., pendant un très court laps de temps durant le règne de Gorbatchev.
Reconnaissons au passage que ce dernier fut le plus humain et le plus sincère, assurément le plus réaliste de tous les dirigeants de l’URSS qui se sont succédé depuis 1917. La seule faute de ce chef d’État fut à notre connaissance d’avoir limité vers 1990 la consommation de Vodka aux officiers russes. Lors des cocktails commémoratifs dans les ambassades de l’Ouest, les buffets étaient désormais devenus bien tristes et dépourvus de tout intérêt, du fait de l’abstinence forcée de nos invités russes et, dès lors, de leur fort méchante humeur… N’y voyez-là aucune relation directe de cause à effet, mais le changement d’ambiance a bel et bien été constaté.
À chaque problème majeur entre les USA et l’OTAN d’une part, et les forces du Pacte de Varsovie appuyées par l’URSS d’autre part, la crispation se ressentait immédiatement entre les deux secteurs de Berlin. Ceux qui s’y trouvaient s’en souviendront à jamais : le secteur occidental, unifié ou presque, malgré quelques différences de culture et d’appréciation, et le secteur soviétique. Si l’affrontement se durcissait, les armées étaient placées en alerte permanente jusqu’à ce que la tension retombe ; il fallait faire preuve à la fois de courage et de motivation ; sur place, les uns et les autres, militaires de carrière et conscrits étaient prêts à défendre jusqu’au bout la République Fédérale Allemande auprès de nos alliés à l’Ouest, et surtout le monde libre contre le communisme, et ce, au mépris de la mort. Compte tenu du déséquilibre des forces en présence, les régiments sur place étaient condamnés d’avance en cas de conflit, mais tous le savaient, ils étaient volontaires, déterminés à défendre Berlin jusqu’à la dernière cartouche. Il fallait être sacrément gonflé ou totalement inconscient car cette ville était une poche (« Kessel ») : les quelques Français, Anglais et Américains, totalement encerclés par les Communistes, ont tenu jusqu’au bout, jusqu’à la chute du mur et la déliquescence des régimes communistes en 1989, 1990 et 1991. Chaque combattant, qu’il soit membre de l’infanterie, de la cavalerie ou de l’armée de l’air, devait faire front en cas d’attaque massive contre le réduit berlinois. Pour les forces du monde libre, il n’était pas question d’attaquer l’adversaire, mais seulement de résister à toute agression. De leur côté, les fonctionnaires de l’Ambassade de France, tous les agents civils ou militaires des services secrets et du contre-espionnage protégeaient nos ressortissants nationaux sur place. Ces gens ont fait leur possible pour anticiper les noirs desseins de l’ennemi, investiguant et réagissant quand ils en avaient l’opportunité pour contrer toute action hostile éventuellement menée contre nos troupes et nos alliés. Les Anglo-Américains n’étaient toutefois pas considérés en tant que véritables partenaires de confiance ; sans être nos adversaires déclarés et encore moins nos ennemis, ils se présentaient plus comme des concurrents ou des compétiteurs plus ou moins loyaux, sur lesquels il ne fallait pas trop se fier.