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Au cœur de Munich, au printemps 1942, un groupe d’étudiants courageux, mené par leur professeur, se lève contre la tyrannie nazie. Parmi eux, Sophie Scholl, symbole de la résistance au sein du mouvement nommé la Rose Blanche. Explorez, à travers le temps, l’histoire poignante de ces héros qui ont osé défier le nazisme, illustrant ainsi que la voix de l’opposition était bien présente même au sein de l’Allemagne hitlérienne.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Laurent Jeannas, dont la plume a enchanté le public avec des ouvrages tels que Il aimait tellement la vie et Improbable rencontre au partage des eaux, nous offre maintenant son dernier chef-d’œuvre, "La rose blanche – Dans les pas de Sophie Scholl". Cette histoire, empreinte de délicatesse et d’intensité, promet de toucher chaque lecteur au plus profond de son âme.
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Seitenzahl: 88
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Laurent Jeannas
La rose blanche
Dans les pas de Sophie Scholl
Roman
© Lys Bleu Éditions – Laurent Jeannas
ISBN : 979-10-422-3368-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Braver toutes les forces contraires.
Johann Wolfgang Von Goethe
Quand on est jeune, on se construit petit à petit, jour après jour.
On se cherche, et on explore différents centres d’intérêt pour, au final, en écarter certains, mais aussi, et surtout, trouver ceux qui deviendront réellement une passion, un sujet qui rythmera immanquablement chaque journée de notre vie.
Quand je me suis rendu pour la première fois en Allemagne, alors que je n’étais encore que collégien, j’ai tout de suite ressenti cette attraction, cet irrésistible sentiment d’être chez moi dans ce pays, et de devoir vivre, d’une certaine façon, à travers ce même pays qui, pourtant, n’est pas le mien.
Ce premier séjour, il a eu lieu au mois de mai 1984, à Cologne, une ville magnifique, avec sa cathédrale gothique pour emblème, qui m’a fait littéralement tomber amoureux de l’Allemagne.
Par la suite, j’ai fait bien d’autres séjours là-bas, que ce soit à Cologne, bien sûr, mais aussi à Aachen (Aix-la-Chapelle, pour les francophones), Monschau ou Düsseldorf, des destinations finalement pas très surprenantes pour l’habitant des Hauts-de-France que je suis, vu qu’elles ne sont toutes qu’à trois heures de route environ.
Un peu plus tard, j’ai eu l’occasion d’aller bien plus loin, à Munich, mais aussi à Regen, en Bavière.
Le sentiment d’être chez moi est revenu chaque fois, et il a même été à son apogée lors de mon séjour à Düsseldorf, quand je me suis véritablement orienté dans la vieille ville comme si je la connaissais depuis très longtemps, alors que j’y mettais les pieds pour la première fois.
Mon histoire d’amour avec l’Allemagne ne s’est pas limitée à des voyages, il y a aussi eu des correspondances, parfois assez longues, avec des Allemandes – au moins trois – qui m’ont permis de découvrir la mentalité allemande, un mélange d’esprit collectif, de cette idée que ce n’est qu’ensemble qu’on peut avancer, mais en même temps avec cette rigueur et cette discipline si caractéristiques de ce pays.
Le souci, c’est que vu de France, vu l’histoire récente qui a opposé nos deux pays, il est plutôt mal vu de se dire germanophile.
Je ne compte plus le nombre de personnes qui m’ont dit : « Tu aimes l’Allemagne ! Quelle drôle d’idée ! Pourquoi tu n’aimes pas l’Angleterre ou les États-Unis, comme tout le monde ? »
Désolé, mais ça ne s’explique pas, et je l’assume parfaitement !
En revanche, si je comprends très bien que quelqu’un n’ait pas forcément d’atomes crochus avec l’Allemagne, et la civilisation germanique en général, il y a vraiment quelque chose qui me hérisse au plus haut point.
En effet, combien de fois ai-je entendu nos aînés traiter nos voisins de « boches » ? Combien de fois les ai-je entendus considérer que tous les Allemands, de tout temps, ne pouvaient forcément être que des nazis ?
Ces remarques, je peux les entendre, bien évidemment, de la bouche de nos grands-parents, de ceux qui ont vécu la Seconde Guerre mondiale, et toute l’horreur de l’Occupation.
Je les comprends d’autant plus aisément que ma propre famille comprenait un certain nombre de résistants. L’un d’entre eux, mon grand-oncle, a même été déporté en camp de concentration, à Buchenwald, pour n’en revenir que bien après la fin de la guerre, complètement démoli.
Par contre, il m’est plus difficile d’entendre ces mêmes remarques, de nos jours, lorsqu’elles proviennent de la bouche de personnes qui n’ont pas vécu cette guerre.
J’ai même été outré, très récemment, à l’occasion d’un Salon du livre auquel je participais, d’entendre de la bouche d’un de nos vénérables aînés, je cite, que : « Tous les Allemands étaient à la botte d’Hitler, et c’est faux de dire qu’il y avait des résistants en Allemagne, c’est une invention des boches pour se faire pardonner ».
Face à une telle résistance à l’Histoire, à ce qu’elle a été réellement, j’ai eu la volonté, la détermination même, d’écrire une histoire autour de la grande Histoire, celle de la Rose blanche1, le mouvement de résistance le plus emblématique de la lutte contre le nazisme en Allemagne, et de son personnage central, Sophie Scholl.
Mon but est de faire connaître, en France, ce mouvement et ce personnage célébré partout en Allemagne, au point que de nombreuses écoles portent le nom de Sophie Scholl.
Si j’ai essayé d’être le plus rigoureux possible sur les faits historiques, sur la chronologie et le contenu des actions de « la Rose blanche », j’ai voulu surtout donner vie aux personnages, en leur prêtant des propos qu’ils n’ont pas forcément tenus ou des actions qu’ils n’ont pas forcément vécues, afin, bien évidemment, d’aboutir à un roman historique, en espérant cependant que la part de fiction ne fera pas perdre en crédibilité vis-à-vis de l’Histoire elle-même.
Je souhaite que le résultat soit à la hauteur de mes espérances, qu’il plaise aux lecteurs et que Sophie Scholl, avec la Rose blanche, puisse avoir un jour, en France, la même notoriété qu’en Allemagne !
Laurent Jeannas
En ce matin brumeux du mois de janvier de l’année 2023, le temps était à l’image de mon état d’esprit.
Au terme d’une nuit agitée et perturbée, j’étais clairement dans un brouillard très épais, du genre de ceux où votre chemin est très difficile à trouver.
Sans qu’il y ait d’explication, ou de motif particulier à cela, je venais de sortir d’une nuit marquée par un rêve très bizarre, de ceux qui vous marquent et vous font vous demander si vous n’étiez pas dans la réalité ou, du moins, dans une réalité parallèle à celle que vous vivez, jour après jour, dans votre quotidien.
La veille, après être tombé rapidement dans les bras de Morphée, terrassé par une fatigue assommante, mon esprit vagabond m’avait transporté bien loin de chez moi, en Allemagne, et plus précisément du côté de Munich, en Bavière.
Même si je connais un peu ce pays qu’est l’Allemagne, et cette ville qu’est Munich, en particulier, voilà un environnement bien loin de mon quotidien, bien loin de mes préoccupations, et auquel je ne pense pas forcément de façon courante, dans ma vie de tous les jours.
Malgré cela, m’y voilà transporté bien malgré moi avec, face à moi, une jeune fille d’une vingtaine d’années, que je ne connaissais pas personnellement, mais que je ne tardai pas à identifier.
Cette jeune fille, qui s’adressait à moi en allemand, c’était Sophie Scholl, la figure emblématique du mouvement de résistance allemand dénommé « la Rose blanche », mouvement qui s’était opposé au nazisme à compter du printemps 1942.
Pourquoi s’est-elle invitée dans mes songes d’une nuit d’hiver, je n’en sais absolument rien, mais le message qu’elle m’adressa, cette nuit-là, fut le suivant :
« Du mußt zu mir nach München kommen und den Franzosen die weiße Rose zeigen. »
Germanophile depuis ma plus tendre enfance, et rompu aux subtilités de la langue de Goethe, même si je ne la pratique pas très souvent, je n’ai eu aucun problème à décrypter le sens de ce qu’elle voulait me dire, et que l’on peut traduire de la manière suivante :
« Tu dois venir me voir à Munich, et faire connaître la Rose blanche aux Français. »
Par contre, bien que décrypté, je restai un peu songeur sur le sens de cette « apparition », sur son but réel… s’il y en avait un.
Aussi, en cette matinée brumeuse, profitant du fait que nous étions le week-end, et que j’avais du temps devant moi, j’entamai des recherches sur Sophie Scholl et sur la Rose blanche.
Même si je connaissais ce fait historique, je n’avais, en effet, jamais eu l’occasion de me pencher précisément sur le sujet, et je me rendis rapidement compte que, finalement, je ne connaissais que très peu de choses sur ce mouvement.
Au fil de mes recherches, je m’aperçus qu’en cette année 2023, nous fêtions un anniversaire : les 80 ans de la Rose blanche.
À partir de là, je commençai à cerner le sens réel du « message » reçu de Sophie, de cette démarche de mon esprit vis-à-vis d’elle : en cette année anniversaire, ce qu’elle « souhaitait », à demi-mot, c’était que je me rende à Munich.
Elle « voulait » que je me mette, dès que possible, dans les pas de la Rose blanche, et que je recueille tous les éléments d’informations nécessaires pour, en 2023, faire connaître les actions qui furent les leurs en 1942-1943, à tous les Français ou, du moins, à ceux qui seraient amenés à lire ce que je pourrais écrire sur le sujet.
Il est clair que, vu de France, depuis les événements tragiques de la Seconde Guerre mondiale, il est très difficile de nourrir de la sympathie pour nos voisins germaniques.
Même de nos jours, près de quatre-vingts ans après la guerre, il n’est pas rare d’entendre parler de « boches » quand on parle des Allemands, voire de s’entendre dire que tous les Allemands sont des nazis.
Il n’est pas non plus compliqué d’entendre les eurosceptiques pourfendre la supposée volonté hégémonique des Allemands concernant la question du fonctionnement des institutions européennes.
La réalité est beaucoup plus contrastée, et la mission que je me suis donnée, après avoir réceptionné ce « message », c’est de tenter d’apporter les éléments d’informations permettant au Français lambda de se convaincre que, non, les Allemands n’étaient pas tous des nazis, loin de là… tout comme tous les Français, quant à eux, n’étaient pas forcément en accord avec les décisions prises à Vichy, par Pétain et son gouvernement.
Investi de cette « mission », je devais prendre le temps de m’organiser, et de prévoir ce fameux voyage « dans les pas de Sophie Scholl ».