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Le "Tao Te King", texte fondateur du taoïsme attribué au sage Lao Tseu, constitue l'un des piliers de la pensée chinoise classique. À travers ses 81 courts chapitres, cette œuvre millénaire déploie une vision où le non-agir devient paradoxalement source de toute efficience. La sagesse taoïste s'y révèle dans son essence : l'art de vivre en harmonie avec le Tao, ce principe originel qui transcende toute définition et pourtant sous-tend l'ordre naturel de l'univers. Par son style concis, Lao Tseu invite à dépasser les oppositions pour accéder à une compréhension de l'unité fondamentale. Cette traduction respectueuse permet d'apprécier la spiritualité d'un texte qui inspire toujours la pensée contemporaine par son approche de l'équilibre et de la simplicité.
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Seitenzahl: 66
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Lao Tseu
Tao Te King
Le texte fondateur du taoïsme
Copyright © 2025 Éditions Novelaris
ISBN: 978-3-68931-232-9
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Cover
Table of Contents
Text
La doctrine que la parole peut formuler n’est pas la doctrine définitive.
Le nom qu’on vient à bout d’articuler n’est pas définitivement le Nom.
Le principe du Ciel et le principe de la Terre gardent l’anonymat.
À nommer le principe des choses mère des dix mille êtres voilà à quoi tout essai de nommer le principe des choses aboutit.
Voilà pourquoi la norme c’est le Non-désir de percer tout ce mystère. Voilà pourquoi la norme c’est d’aspirer à constater que l’on n’a des choses qu’une vision bornée.
Le mystère et les bornes de l’esprit ont fait leur apparition ensemble ; et depuis, unanimement, on n’a fait que proclamer difficile à connaître, de plus en plus difficile à connaître la porte par où l’on pourrait s’échapper du mystérieux.
Du jour où dans le monde on sut qu’il est beau de travailler dans le beau on vit le laid apparaître.
Du jour où dans le monde on sut exceller dans les agissements du bien et dans ses pratiques le mal fit son apparition.
Voilà pourquoi l’être et le non être sont produit l’un de l’autre. Voilà pourquoi le difficile fait le succès du facile et pourquoi du difficile le facile fait le succès. Voilà pourquoi le long et le court se doivent leur forme relative. Voilà pourquoi le haut et le bas se doivent leur position inverse. Voilà pourquoi les sons aigus et graves se doivent leur existence relative. Voilà pourquoi s’ensuivent l’un de l’autre ce qui est de première importance et ce qui pour l’importance ne semble venir qu’après.
Voilà pourquoi les saints s’en tiennent pour toute occupation au Non-agir. Voilà pourquoi les saints font consister toutes leurs instructions dans le silence. À l’heure où tous les hommes se lèvent, c’est l’heure du Non-agir qui commence pour les saints. Ils vivent et n’ont pas l’air de se douter qu’ils vivent. Ils ont une occupation et ne croient pas au mérite de ce qu’ils font. Ils sont bons à tout sans être autrement fixés sur quoi que ce soit. Ils ne sont que cela : des hommes nullement fixés sur quoi que ce soit.
Voilà pourquoi les saints ne quittent pour ainsi dire pas leur endroit .
En n’exaltant pas les sages, on prévient dans le peuple l’esprit d’émulation et de dispute.
En n’attachant aucun prix aux biens d’une acquisition difficile on prévient dans le peuple les agissements de la friponnerie.
En n’apercevant autour de soi rien qui puisse être l’objet d’un désir on prévient dans le peuple le vague à l’âme.
Voilà pourquoi, quand les saints gouvernent, le principe directeur de leur gouvernement c’est de faire des esprits vides et d’emplir des ventres, de détendre les volontés et de fortifier les os.
Voilà pourquoi ils tiennent la main à ce que le peuple ne sache rien et ne désire rien.
Voilà pourquoi ils tiennent la main à ce que ceux qui savent n’osent pas agir.
Voilà pourquoi eux-mêmes pratiquent le Non-agir et pourquoi dans l’État dès lors tout va bien.
La Doctrine c’est le vide ; et pourtant à la pratiquer je doute qu’elle soit jamais assez vide.
Pour être plus profondément vide je m’identifie aux types ancestraux de l’humanité, j’émousse toutes les pointes de mon esprit, je tache d’obtenir que rien ne me rattache plus à rien, je modère jusqu’à n’être plus qu’une faible lueur mes lumières, je m’identifie à la poussière.
Pour être plus profondément vide je ressemble à quelqu’un qui douterait s’il est encore en vie. Je ne sais plus de qui je suis le fils. Il me semble que j’existais déjà avant les légendaires empereurs.
Le point de vue du Ciel et de la Terre n’a rien du point de vue humain : tout leur semble avoir l’importance d’un roquet ou d’un fétu.
Le point de vue des saints n’a rien du point de vue humain : à leur estime, les cent familles ne sont ni au-dessus ni au-dessous d’un fétu ou d’un roquet.
Au milieu des mondes, les saints se font l’effet d’être un soufflet de forge, un soufflet vide et pourtant inépuisable dont le rendement s’accélère avec le mouvement.
Au milieu des mondes les saints ont l’impression de parler beaucoup, de vivre clairsemés dans la détresse d’esprit la plus grande ; au milieu des mondes les saints n’ont aucune idée de garder le juste milieu.
Le revenant de la vallée n’est pas près de mourir. Ces autres revenants qu’on a nommés la mystérieuse femelle et sa porte mystérieuse, ces autres revenants qu’on a nommés les fondements du Ciel et de la Terre font plutôt l’effet d’être permanents.
Et pourtant leurs agissements ne nécessitent ni application ni fatigue.
Le Ciel et la Terre ont la durée. Ce qui rend possible cette durée, c’est l’esprit d’impersonnalité et de Non-initiative de la Terre et du Ciel. Ainsi s’explique la possibilité d’une pareille durée.
Ainsi s’explique-t-on que la vie des saints, pourtant préférable à tant d’autres vies, soit la dernière chose dont ils aient cure. Ainsi s’explique-t-on que la vie des saints qui sont pourtant des hommes bien conservés puisse leur être quelque chose de si complètement étranger.
N’est-ce pas parce que les saints ne poursuivent aucun but particulier ? voilà pourquoi le succès est leur signe particulier.
L’idéal ce serait d’exceller à tout comme l’eau.
L’eau excelle à rendre d’innombrables services à tout ce qui existe sans y être stimulée par rien. La pensée que l’eau pourrait leur manquer est odieuse aux hommes. Aussi s’en faut-il de peu que l’eau ne mette les hommes sur la voie.
Sans y être stimulée par rien, à la maison l’eau excelle, à ses agissements souterrains l’eau excelle, à s’écouler en fontaines elle excelle, à exprimer la compassion elle excelle, à l’élaboration de la parole elle excelle, à témoigner de la lourdeur de l’impôt et de la corvée elle excelle, à des besognes de toutes sortes elle excelle, pas un moteur comme elle n’excelle. Voilà pourquoi dans son cas nul ne s’avise de trouver de l’extraordinaire et du merveilleux.
« L’application même parfaite ne vaut pas le détachement de tout » tel est l’enseignement de cette Doctrine du ciel.
« À enquêter sur les choses et à y être ardent ne pas persévérer longtemps » tel est l’enseignement de cette Doctrine du ciel.
« Être incapable de conserver une maison, d’or et de jade fût-elle pleine » tel est l’enseignement de cette Doctrine du ciel.
« Quand même la fortune aurait une origine honorable dont l’on puisse s’enorgueillir, de soi-même laisser cette calamité » tel est l’enseignement de cette Doctrine du ciel.
« Dès qu’on sent progresser son mérite et son génie, enrayer » tel est l’enseignement de cette Doctrine du ciel.