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"Le Malade imaginaire, écrit par Molière, est une comédie en trois actes qui a été représentée pour la première fois en 1673. Cette pièce de théâtre est considérée comme l'une des plus célèbres et des plus abouties de l'auteur.L'histoire se déroule autour d'Argan, un homme hypocondriaque convaincu d'être gravement malade. Il est entouré d'une galerie de personnages hauts en couleur, tels que sa femme Béline, qui cherche à le manipuler pour hériter de sa fortune, et sa fille Angélique, amoureuse d'un jeune homme sans fortune.Le Malade imaginaire est une satire de la médecine de l'époque, mettant en lumière les excès et les abus des médecins et des apothicaires. Molière utilise l'humour et la dérision pour critiquer les pratiques médicales douteuses et les croyances superstitieuses liées à la santé.Cette pièce de théâtre est également une réflexion sur l'importance de la vérité et de la confiance dans les relations familiales. Argan, obsédé par sa santé, néglige les véritables problèmes de sa famille et se laisse manipuler par les autres personnages. C'est à travers une série de quiproquos et de rebondissements comiques que Molière nous invite à réfléchir sur les valeurs essentielles de la vie.Le Malade imaginaire est une comédie classique qui allie divertissement et réflexion. Molière y dénonce avec finesse les travers de la société de son époque, tout en nous offrant une galerie de personnages inoubliables. Cette pièce reste aujourd'hui encore une référence incontournable du théâtre français.Extrait : ""TOINET : Que diantre faites-vous de ce bras-là ? ARGAN : Comment ? TOINET : Voilà un bras que je me ferais couper tout à l'heure, si j'étais que de vous. ARGAN : Et pourquoi ? TOINET : Ne voyez-vous pas qu'il tire à soi toute la nourriture, et qu'il empêche ce côté-là de profiter ?"""
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Seitenzahl: 72
Veröffentlichungsjahr: 2015
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EAN : 9782335004267
©Ligaran 2015
ARGAN: malade imaginaire.
BÉLINE: seconde femme d’Argan.
ANGÉLIQUE: fille d’Argan.
LOUISON: petite-fille d’Argan et sœur d’Angélique.
BÉRALDE: frère d’Argan.
CLÉANTE.
M. DIAFOIRUS: médecin.
THOMAS DIAFOIRUS: fils de M. Diafoirus.
M. PURGON: médecin.
M. FLEURANT: apothicaire.
M. BONNEFOY: notaire.
TOINETTE: servante d’Argan.
La scène est à Paris.
Le théâtre représente la chambre d’Argan.
Trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt. Trois et deux font cinq. « Plus, du vingt-quatrième, un petit clystère insinuatif, préparatif et rémollient, pour amollir, humecter et rafraîchir les entrailles de Monsieur…» Ce qui me plaît de Monsieur Fleurant, mon apothicaire, c’est que ses parties sont toujours fort civiles: « les entrailles de Monsieur, trente sols». Oui; mais, Monsieur Fleurant, ce n’est pas tout que d’être civil, il faut être aussi raisonnable, et ne pas écorcher les malades. Trente sols un lavement! Je suis votre serviteur, je vous l’ai déjà dit. Vous ne me les avez mis, dans les autres parties qu’à vingt sols, et vingt sols, en langage d’apothicaire, c’est-à-dire dix sols. Les voilà, dix sols. « Plus, dudit jour, un bon clystère détersif, composé avec catholicon double, rhubarbe, miel rosat, et autres, suivant l’ordonnance, pour balayer, laver et nettoyer le bas-ventre de Monsieur, trente sols. » Avec votre permission, dix sols. « Plus, dudit jour, le soir, un julep hépatique, soporatif et somnifère, composé pour faire dormir Monsieur, trente-cinq sols. » Je ne me plains pas de celui-là, car il me fit bien dormir. Dix, quinze, seize et dix-sept sols, six deniers. « Plus, du vingt-cinquième, une bonne médecine purgative et corroborative, composée de casse récente avec séné levantin, et autres, suivant l’ordonnance de Monsieur Purgon, pour expulser et évacuer la bile de Monsieur, quatre livres. » Ah! Monsieur Fleurant! c’est se moquer; il faut vivre avec les malades. Monsieur Purgon ne vous a pas ordonné de mettre quatre francs. Mettez, mettez, mettez trois livres, s’il vous plaît. Vingt et trente sols. « Plus, dudit jour, une potion anodine et astringente pour faire reposer Monsieur, trente sols. » Bon, dix et quinze sols. « Plus, du vingt-sixième, un clystère carminatif, pour chasser les vents de Monsieur, trente sols. » Dix sols, Monsieur Fleurant. « Plus, le clystère de Monsieur, réitéré le soir, comme dessus, trente sols. » Monsieur Fleurant, dix sols. « Plus, du vingt-septième, une bonne médecine, composée pour hâter d’aller et chasser dehors les mauvaises humeurs de Monsieur, trois livres. » Bon, vingt et trente sols: je suis bien aise que vous soyez raisonnable. « Plus, du vingt-huitième, une prise de petit-lait clarifié et dulcoré, pour adoucir, lénifier, tempérer et rafraîchir le sang de Monsieur, vingt sols. » Bon, dix sols. « Plus, une potion cordiale et préservative, composée avec douze grains de bézoard, sirops de limon et grenade, et autres, suivant l’ordonnance, cinq livres. » Ah! Monsieur Fleurant, tout doux, s’il vous plaît; si vous en usez comme cela, on ne voudra plus être malade: contentez-vous de quatre francs. Vingt et quarante sols. Trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt. Soixante et trois livres quatre sols six deniers. Si bien donc que de ce mois j’ai pris une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit médecines; et un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze et douze lavements; et l’autre mois il y avait douze médecines, et vingt lavements. Je ne m’étonne pas si je ne me porte pas si bien ce mois-ci que l’autre. Je le dirai à Monsieur Purgon, afin qu’il mette ordre à cela. Allons, qu’on m’ôte tout ceci. (Voyant que personne ne vient et qu’il n’y a aucun de ses gens dans sa chambre.) Il n’y a personne? J’ai beau dire, on me laisse toujours seul; il n’y a pas moyen de les arrêter ici. (Après avoir sonné une sonnette qui est sur la table.) ils n’entendent point, et ma sonnette ne fait pas assez de bruit. Drelin, drelin, drelin. (Après avoir sonné pour la deuxième fois.) Point d’affaire. Drelin, drelin, drelin. (Après avoir sonné encore.) Ils sont sourds. Toinette! Drelin, drelin, drelin. (Après avoir fait le plus de bruit qu’il peut avec sa sonnette.) Tout comme si je ne sonnais point. Chienne! coquine! Drelin, drelin, drelin. (Voyant qu’il sonne encore inutilement.) J’enrage. (Il ne sonne plus, mais il crie:) Drelin, drelin, drelin. Carogne, à tous les diables! Est-il possible qu’on laisse comme cela un pauvre malade tout seul? Drelin, drelin, drelin. Voilà qui est pitoyable! Drelin, drelin, drelin. Ah! mon Dieu! Ils me laisseront ici mourir. Drelin, drelin, drelin.
Argan, Toinette.
On y va.
Ah! chienne! Ah! carogne!…
Diantre soit fait de votre impatience! vous pressez si fort les personnes que je me suis donné un grand coup de la tête contre la carne d’un volet.
Ah! traîtresse.
Ha!
Il y a…
Ha!
Il y a une heure…
Ha!
Tu m’as laissé…
Ha!
Tais-toi donc, coquine, que je te querelle.
Çamon, ma foi! j’en suis d’avis, après ce que je me suis fait.
Tu m’as fait égosiller, carogne.
Et vous m’avez fait, vous, casser la tête. L’un vaut bien l’autre; quitte à quitte, si vous voulez.
Quoi? coquine…
Si vous querellez, je pleurerai.
Me laisser, traîtresse!
Ha!
Chienne, tu veux…
Ha!
Quoi! il faudra encore que je n’aie pas le plaisir de la quereller!
Querellez tout votre soûl, je le veux bien.
Tu m’en empêches, chienne, en m’interrompant à tous coups.
Si vous avez le plaisir de quereller, il faut bien que, de mon côté, j’aie le plaisir de pleurer: chacun le sien, ce n’est pas trop. Ha!
Allons, il faut en passer par là. Ôte-moi ceci, coquine, ôte-moi ceci.
Ce Monsieur Fleurant là et ce Monsieur Purgon s’égayent bien sur votre corps: ils ont en vous une bonne vache à lait; et je voudrais bien leur demander quel mal vous avez pour vous faire tant de remèdes.
Taisez-vous, ignorante; ce n’est pas à vous à contrôler les ordonnances de la médecine. Qu’on me fasse venir ma fille Angélique, j’ai à lui dire quelque chose.
La voici qui vient d’elle-même: elle a deviné votre pensée.
Argan, Angélique, Toinette.
Approchez, Angélique; vous venez à propos, je voulais vous parler.
Me voilà prête à vous ouïr.
Attendez. Donnez-moi mon bâton. Je vais revenir tout à l’heure.
Allez vite, monsieur allez. Monsieur Fleurant nous donne des affaires.
Angélique, Toinette.
Toinette!
Quoi?
Regarde-moi un peu.
Eh bien! je vous regarde.
Toinette!
Eh bien, quoi, Toinette?
Ne devines-tu point de quoi je veux parler?
Je m’en doute assez: de notre jeune amant; car c’est sur lui depuis six jours que roulent tous nos entretiens; et vous n’êtes point bien, si vous n’en parlez à toute heure.
Puisque tu connais cela, que n’es-tu donc la première à m’en entretenir? Et que ne m’épargnes-tu la peine de te jeter sur ce discours?
Vous ne m’en donnez pas le temps; et vous avez des soins là-dessus qu’il est difficile de prévenir.
Je t’avoue que je ne saurais me lasser de te parler de lui, et que mon cœur profite avec chaleur de tous les moments de s’ouvrir à toi. Mais, dis-moi, condamnes-tu, Toinette, les sentiments que j’ai pour lui?
Je n’ai garde.
Ai-je tort de m’abandonner à ces douces impressions?
Je ne dis pas cela.
Et voudrais-tu que je fusse insensible aux tendres protestations de cette passion ardente qu’il témoigne pour moi?
À Dieu ne plaise!
Dis-moi un peu: ne trouves-tu pas, comme moi, quelque chose du ciel, quelque effet du destin, dans l’aventure inopinée de notre connaissance?
Oui.
Ne trouves-tu pas que cette action d’embrasser ma défense, sans me connaître, est tout à fait d’un honnête homme?
Oui.
Que l’on ne peut pas en user plus généreusement?
D’accord.
Et qu’il fit tout cela de la meilleure grâce du monde?
Oh! oui.
Ne trouves-tu pas, Toinette, qu’il est bien fait de sa personne?