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"Le Médecin malgré lui est une comédie classique écrite par le célèbre dramaturge français Molière. Publiée pour la première fois en 1666, cette pièce de théâtre est l'une des plus appréciées et des plus jouées de l'auteur.
L'histoire se déroule dans un village où un charlatan nommé Sganarelle se fait passer pour un médecin, bien qu'il n'ait aucune connaissance médicale. Un couple désespéré, Géronte et Martine, fait appel à lui pour guérir leur fille Lucinde, qui a perdu la parole. Sganarelle, qui ne souhaite qu'échapper à sa femme, accepte le défi en utilisant des méthodes farfelues et comiques pour soigner la jeune fille.
Au fur et à mesure que l'histoire se déroule, les quiproquos et les situations comiques s'enchaînent. Sganarelle se retrouve confronté à des personnages hauts en couleur tels que Valère, amoureux de Lucinde, et Léandre, le prétendant de la sœur de Lucinde. Les rebondissements et les malentendus se multiplient, créant ainsi une atmosphère hilarante.
Le Médecin malgré lui est une satire sociale qui se moque des médecins et de la crédulité des gens. Molière utilise l'humour pour critiquer les charlatans et dénoncer les pratiques médicales douteuses de l'époque. La pièce aborde également des thèmes universels tels que l'amour, le mariage et la manipulation.
Avec son style comique et ses dialogues savoureux, Le Médecin malgré lui est une pièce de théâtre incontournable du répertoire français. Elle offre une réflexion sur la société de l'époque tout en divertissant le public avec ses personnages loufoques et ses situations cocasses. Une lecture qui ne manquera pas de faire rire et réfléchir.
Extrait : ""SGANARELLE : Soit. Je te pardonne ces coups de bâton en faveur de la dignité où tu m'as élevé : mais prépare-toi désormais à vivre dans un grand respect avec un homme de ma conséquence, et songe que la colère d'un médecin est plus à craindre qu'on ne peut croire."""
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Seitenzahl: 44
Veröffentlichungsjahr: 2015
EAN : 9782335004229
©Ligaran 2015
SGANARELLE: mari de Martine.
MARTINE: femme de Sganarelle.
M. ROBERT: voisin de Sganarelle.
VALÈRE: domestique de Géronte.
LUCAS: mari de Jacqueline.
GÉRONTE: père de Lucinde.
JACQUELINE: nourrice chez Géronte et femme de Lucas.
LUCINDE: fille de Géronte.
LÉANDRE.
THIBAUT: père de Perrin, paysan.
PERRIN: paysan.
Sganarelle, Martine, paraissant sur le théâtre, en se querellant.
Non, je te dis que je n’en veux rien faire, et que c’est à moi de parler et d’être le maître.
Et je te dis, moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie, et que je ne me suis point mariée avec toi pour souffrir tes fredaines.
Oh! la grande fatigue que d’avoir une femme, et qu’Aristote a bien raison quand il dit qu’une femme est pire qu’un démon.
Voyez un peu l’habile homme, avec son benêt d’Aristote!
Oui, habile homme. Trouve-moi un faiseur de fagots qui sache, comme moi, raisonner des choses, qui ait servi six ans un fameux médecin, et qui ait su dans son jeune âge son rudiment par cœur.
Peste du fou fieffé!
Peste de la carogne!
Que maudit soit le jour où je m’avisai d’aller dire oui!
Que maudit soit le bec cornu de notaire qui me lit signer ma ruine!
C’est bien à toi, vraiment, à te plaindre de cette affaire! Devrais-tu être un seul moment sans rendre grâce au Ciel de m’avoir pour ta femme? et méritais-tu d’épouser une personne comme moi?
Baste! tu fus bien heureuse de me trouver.
Qu’appelles-tu bien heureuse de te trouver? Un homme qui me réduit à l’hôpital, un débauché, un traître, qui me mange tout ce que j’ai!…
Tu as menti! j’en bois une partie.
Qui me vend, pièce à pièce, tout ce qui est dans mon logis.
C’est vivre de ménage.
Qui m’a ôté jusqu’au lit que j’avais!…
Tu l’en lèveras plus malin.
Enfin qui ne laisse aucun meuble dans toute la maison!…
On en déménage plus aisément.
Et qui, du matin jusqu’au soir, ne fait que jouer et que boire.
C’est pour ne point m’ennuyer.
Et que veux-tu, pendant ce temps, que je fasse avec ma famille.
Tout ce qu’il te plaira.
J’ai quatre pauvres petits enfants sur les bras…
Mets-les à terre.
Qui me demandent à toute heure du pain.
Donne-leur le fouet; quand j’ai bien bu et bien mangé, je veux que tout le monde soit saoul dans ma maison.
Et tu prétends, ivrogne, que les choses aillent toujours de même?
Ma femme, allons tout doucement, s’il vous plaît.
Que j’endure éternellement les insolences et tes débauches?
Ne nous emportons point, ma femme.
Et que je ne sache pas trouver le moyen de te ranger à ton devoir?
Ma femme, vous savez que je n’ai pas l’âme endurcie et que j’ai le bras assez bon.
Je me moque de tes menaces!
Ma petite femme, ma mie, votre peau vous démange à votre ordinaire.
Je te montrerai bien que je ne te crains nullement.
Ma chère moitié, vous avez envie de me dérober quelque chose.
Crois-tu que je m’épouvante de tes paroles?
Doux objet de mes vœux, je vous frotterai les oreilles.
Ivrogne que tu es!
Je vous battrai.
Sac à vin!
Je vous rosserai.
Infâme!
Je vous étrillerai.
Traître! insolent! trompeur! lâche! coquin! pendard! gueux! belître! fripon! maraud! voleur!
Ah! vous en voulez donc?
(Sganarelle prend un bâton et lui en donne.)
Ah! ah! ah! ah!
Voilà le vrai moyen de vous apaiser.
M. Robert, Sganarelle, Martine.
Holà! holà! holà fi! Qu’est ceci? Quelle infamie! Peste soit le coquin de battre ainsi sa femme!
Et je veux qu’il me batte, moi!
Ah! j’y consens de tout mon cœur!
De quoi vous mêlez-vous?
J’ai tort.
Est-ce là votre affaire?
Vous avez raison.
Voyez un peu cet impertinent, qui veut empêcher les maris de battre leurs femmes!
Je me rétracte.
Qu’avez-vous à voir là-dessus?
Rien.
Est-ce à vous d’y mettre le nez?
Non.
Mêlez-vous de vos affaires!
Je ne dis plus mot.
Il me plaît d’être battue.
D’accord.
Ce n’est pas à vos dépens.
Il est vrai.
Et vous êtes un sot de venir vous fourrer où vous n’avez que faire.
(Il passe ensuite vers le mari qui, pareillement, lui parle toujours en le faisant reculer, le frappe avec le même bâton et le met en fuite. Il finit par dire.)
Compère, je vous demande pardon de tout mon cœur. Faites, rossez, battez comme il faut votre femme; je vous aiderai, si vous le voulez…
Il ne me plaît pas moi.
Ah! c’est une autre chose…