Le voyageur - Ousmane Ballo - E-Book

Le voyageur E-Book

Ousmane Ballo

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Beschreibung

Le voyageur - L’énigme de Marsoville, la ville dite AT est l’histoire d’une ville de l’époque appelée Marsoville, la ville À Tous.
L’ingéniosité malveillante du Roi et du représentant dans le changement phonétique du nom de la ville à partir d’une moitié de la carte entraîne la décadence de la localité et de ses habitants. Elle est désormais appelée La ville AT (Athée). C’est alors que ses habitants, qui jadis vivaient une vie paisible et prospère, se retrouvent stigmatisés avec des conditions de vie difficiles, résultat des actions de ce Roi jaloux.
Heureusement, un jour, un étrange voyageur, chargé de belles surprises, fait son apparition dans ladite ville. À présent, tout doit changer...

À PROPOS DE L'AUTEUR

Portant un regard particulier sur les faits marquant son quotidien, Ousmane Ballo fait de la littérature romancière un moyen d’évasion et de culture à travers la rencontre entre un écrivain et l’imaginaire.

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Ousmane Ballo

Le voyageur

L’énigme de Marsoville, la ville dite AT

Roman

© Lys Bleu Éditions – Ousmane Ballo

ISBN : 979-10-377-3500-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Chapitre I

Le voyageur en chemin

pour la ville dite AT

Un homme à cheval quitte un comté au petit matin. Il traîne à l’arrière un âne qui porte des charges. L’homme est accompagné de quelques habitants de ce comté qui le suivent en chantant en cœur ce refrain :

La chanson du voyageur

Vois-tu la cime de cette lointaine montagne ?

Là passe ton chemin

Vois-tu l’étang qui s’étale à perte de vue ?

Là passe ton chemin

Quand il t’arrivera de ne savoir quoi faire

Passe ton chemin et laisse-toi guider !

Quand il t’arrivera de ne savoir où aller

Passe ton chemin et laisse-toi guider !

On te dira où aller et viendra le jour où tu diras où aller !

On te dira pourquoi y aller et viendra le jour où tu diras pourquoi y aller !

On te dira comment y aller et viendra le jour où tu diras comment y aller !

Passe ton chemin et laisse-toi guider.

La vingtaine d’habitants qui l’accompagnent chantent le refrain en boucle tout en faisant, les bras levés en sa direction, des signes d’au revoir.

L’homme fait quelques mètres et se retourne pour dire au revoir à son tour aux siens. L’homme continu désormais tout seul, les habitants qui l’accompagnaient, il y a un moment, s’arrêtent et le regardent s’en aller. On appelle comté un territoire autonome pas très grand où vivent des personnes ayant la même culture et parlant la même langue.

L’homme fait avancer son cheval au trot. Il continue sur la petite route qui descend vers le sud. Les habitants de son comté continuent de chanter le refrain en le regardant disparaître peu à peu entre les collines qui entourent le comté.

L’homme à cheval se trouve désormais dans une plaine. Il jette un coup d’œil à son âne à l’arrière et continue d’avancer.

Il contemple le paysage et n’hésite pas à effleurer de ses doigts les fines pointes des tiges d’épis qui se trouvent sur son chemin.

Après quelques heures de route, il décide de camper près de l’arbuste qui se trouve devant lui en contrebas d’une colline.

Il descend de cheval, retire sa selle. Il descend ses vivres de son âne et amène ces deux bêtes paître sur le côté.

La nuit vient de tomber et il fait froid. Il allume un petit feu pour se réchauffer et éloigner de son camp de fortune les animaux sauvages.

Il sort d’une sacoche un gros drap qu’il secoue vivement, l’étale et se couche par-dessus.

Il se penche et sort un morceau de pain d’une autre sacoche qu’il garde ensuite à portée de main. Il prend quelques bouchées du morceau de pain et le remet dans la sacoche. Il se recouche ensuite et s’endort.

Les bruits d’un carrosse qui passe sur la petite route le réveillent aux premières lueurs du jour. Il se redresse, prend sa gourde, se lave le visage à l’eau fraîche et donne à boire à ses bêtes.

Il attelle son cheval, pose ses vivres sur son âne et reprend son chemin. Il continue sur cette petite route un peu abrupte et escarpée par endroit avec des bosses dues aux roues de carrosse qui l’empruntent régulièrement.

De loin, il aperçoit un carrosse qui arrive à vive allure vers lui. Comme la plupart des routes de la région, celle-ci, non plus, n’est pas très grande. Il se met légèrement sur le côté pour lui laisser assez d’espace et faciliter son passage.

Une fois le carrosse passé, il continue son chemin tout en faisant avancer son cheval au trot.

Normalement, un comté ne devrait pas être très loin d’ici, se dit-il. En effet à la fin de la journée, il aperçoit l’entrée en forme de porte rectangulaire du comté. Cette entrée est faite d’herbes rampantes enroulées autour de bois secs. Ce petit comté est délimité de la route par un grand enclos. Il est très petit comparé à son comté et les habitants ici ont l’air d’être des paysans, se dit-il.

Il s’arrête à l’entrée du comté et interpelle un paysan à qui il demande la route la plus praticable pour aller au sud car c’est la période des pluies et les routes sont parfois impraticables pour les chevaux.

Il suit ensuite le chemin indiqué et traverse un petit étang. Il traverse ensuite une prairie. Sur la route dégagée qu’il emprunte, quelques oiseaux s’envolent à son passage. Il jette un regard au ciel et aperçoit une colonie d’oiseaux qui volent vers l’ouest. Il est persuadé alors que des habitations ne sont pas loin. Il sait en effet que les oiseaux volent généralement d’un point fixe à un autre point fixe. Étant donné que ceux-ci ne peuvent pas rester longtemps dans le ciel et que l’endroit où il se trouve est très dégagé, il ne devrait pas être très loin d’une habitation.

Au bout d’un moment, de son cheval, il aperçoit une vieille cabane d’où sort une longue et fine fumée noire. Il avance au trot car il a faim. Il s’agit d’une auberge, se dit-il.

Il commence à la distinguer clairement en se rapprochant.

Le voyageur sait que dans ces auberges en bordure de route on peut parfois faire de mauvaises rencontres.

Il descend de son cheval et tire celui-ci calmement en marchant. L’âne suit à l’arrière. Il observe qu’il n’y a pas de chevaux à l’entrée de l’auberge donc certainement pas beaucoup de monde à l’intérieur.

C’est bon signe car plus il y a de monde dans une auberge en bordure de route plus les mauvaises rencontres sont courantes, se dit-il.

Il se rapproche de l’entrée de l’auberge et toc à la porte. Une dame d’une petite taille, tablier autour de la taille, lui ouvre la porte.

— Suis-je bien à l’auberge ? demande-t-il à la dame.

— Oui ! Vous êtes le bienvenu ! lui répond la dame qui semble être la tenancière.

Il attache son cheval et son âne à l’arrière de l’auberge par prudence et entre s’installer à une table à l’intérieur.

— Qu’avez-vous à manger pour un voyageur qui a très faim et qui est de passage ? demande le voyageur.
— Une soupe ou un bouillon de bœuf ? lui répond la dame en tendant une casserole à l’homme qui semble être son mari, le tenancier.
— Une soupe, je voudrais ! répond le voyageur.

Le tenancier salue à son tour le voyageur d’un hochement de tête pour lui souhaiter la bienvenue.

La dame lui rapporte sa soupe dans un grand bol avec une cuillère en bois qu’elle pose sur sa table. Le voyageur déguste la soupe qu’on vient de lui rapporter et engage la conversation avec le tenancier.

— C’est très appétissant ! C’est vous qui faites la cuisine ? demande le voyageur.
— Oui ! lui répond le tenancier.

Avec un léger sourire suivi d’un regard complice à sa femme, il ajoute :

« Je le fais aussi bien que ma femme, sinon mieux. »

Sa femme réagit à cette blague de son mari par un hochement de tête malicieux.

— Vous devez voir du monde passer par ici ! dit le voyageur à l’endroit du couple.
— Oh oui ! C’est vrai ! On voit toutes sortes de personnes allant du commerçant, du voyageur aux personnes peu recommandables de la région, répond le tenancier.

Il rajoute :

« Vous êtes notre premier visiteur du jour ! »

— Des personnes peu recommandables ? interpelle le voyageur.
— Oui des brigands si vous voulez ! répond le tenancier.

Et s’adressant ensuite à sa femme, il dit :

« Tiens ! dis-lui toi ! »

Sa femme raconte au voyageur la scène de la veille.

En effet, une bande de cinq cavaliers très affamés avaient débarqué à l’auberge au petit matin de la veille. Par de grands cris répétés, ils ont réveillé la tenancière et son mari.

Malgré la présence de la pancarte à l’entrée indiquant que l’auberge est fermée, les cavaliers ont insisté pour avoir à manger tout en proférant des menaces à leur endroit.

Le tenancier et la tenancière ont été contraints à faire à manger à ces cavaliers qui avaient tous l’air pas trop nets de par leurs conversations.

Ils donnaient l’impression au premier regard d’être des déserteurs de Roi-ville.

Mais des scènes pareilles, ils en ont l’habitude vu que c’est la seule auberge du coin en dehors d’un comté.

Ils ont appris à ne jamais poser de questions à tous ceux qui passent par leur auberge.

Une fois son repas terminé, le voyageur demande alors au tenancier la direction pour se rendre à la ville AT.

— La ville AT ? lui redemande le tenancier comme touché de sympathie pour le voyageur car d’habitude il se contente d’indiquer la direction quand on lui pose la question.
— Oui, la ville dite AT ! lui répond le voyageur.
— Mais qu’allez-vous y faire ? C’est une ville à ne pas fréquenter. Cette ville à mauvaise réputation. D’ailleurs, personne n’y va ! lui lance le tenancier étonné.
— Justement ! c’est pour cela que j’y vais. J’aimerais savoir pourquoi elle a cette réputation, répond le voyageur.
— Cette ville a très mauvaise réputation ! insiste le tenancier.
— Je sais ! vous me l’avez dit, rétorque le voyageur un peu agacé.
— C’est au sud en passant par le sentier qui longe l’auberge. Prenez ensuite à gauche à hauteur des plaines. Vous en aurez pour quelques jours de route ! répond le tenancier.

Son repas terminé, il tend une pièce à la tenancière et demande un endroit où il pourrait passer la nuit. Il descend sa scelle de son cheval et transporte ses vivres jusqu’à la grange qui lui a été indiquée. Le tenancier conduit les deux bêtes du voyageur à la petite écurie à l’arrière.

Le voyageur se réjouit de ne pas dormir cette nuit à la belle étoile. Il enlève ses bottes et touche sans arrêt ses pieds encore engourdis comme pour les masser. Il pose ensuite ses bottes au pied de la paille qui lui servira de lit cette nuit.

La nuit, de petites bestioles lui entrecoupent le sommeil. Il réussit néanmoins à s’endormir car la fatigue l’entraîne très vite dans un sommeil profond.

Il se réveille au petit matin ; prépare ses bêtes, redonne quelques pièces aux aubergistes et reprend son chemin en sortant par l’arrière de l’auberge.

En effet, le patriarche de son comté lui avait appris comment rentrer et comment sortir en toute sécurité d’une auberge en bordure de route.

Le voyageur emprunte le chemin indiqué par le tenancier. Il descend à présent une montagne parsemée çà et là de grosses et hautes touffes d’herbes. Au pied de celle-ci, il remarque devant, à sa droite, une bande de quatre cavaliers qui file à grande vitesse vers des montagnes bordant une route.

Certains de ces cavaliers poussent des cris de joie pendant que d’autres réussissent avec grande peine à faire suivre la cadence à leurs chevaux visiblement très chargés.

Le groupe de cavaliers s’arrête brusquement au signal d’un des leurs. Leurs chevaux hennissent bruyamment. Ils forment un cercle. Mutuellement, les cavaliers s’interpellent d’une voix forte.

Le voyageur s’arrête et descend de sa monture. Il met ses bêtes à l’abri derrière un grand rocher. Il s’approche prudemment de ces cavaliers bruyants en rampant ventre contre la terre poussiéreuse jonchée de petites pierres. Il arrête sa progression vers cette bande quand il arrive à distinguer et à entendre clairement les quatre individus qui portent tous un grand chapeau et une épée à la ceinture.

Ils ont chacun une allure très négligée. Certains ont le pantalon porté tellement haut qu’on peut voir leurs jambes. D’autres ont une manche de chemise plus longue que l’autre. Ils portent tous une barbe de plusieurs jours.

Le voyageur tend l’oreille, l’un des quatre individus, celui qui porte un mouchoir rouge autour du coup, certainement le meneur, dit à l’endroit d’un autre :