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Sur les conseils avisés de son patriarche, le voyageur se lance dans une quête périlleuse vers le comté souterrain d’Hélischlo, où il espère trouver refuge durant l’hiver glacial. Pourtant, dans le comté des voyageurs, l’absence de nouvelles de celui qui a précédé ses pas sur ces routes mystérieuses et pleines de surprises inquiète. Parviendra-t-il à dénicher le chemin secret menant à Hélischlo ? Et surtout, réussira-t-il à rejoindre son comté en compagnie de ce voyageur porté disparu, créant ainsi une fin inattendue à cette aventure incertaine ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
En observant attentivement les événements marquants de son quotidien,
Ousmane Ballo utilise la littérature romanesque comme un moyen d’évasion et d’enrichissement culturel, explorant ainsi la rencontre entre un écrivain et l’imaginaire.
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Seitenzahl: 103
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Ousmane Ballo
Le voyageur
Tome III
Le comté souterrain d’Hélischlo
Roman
© Lys Bleu Éditions – Ousmane Ballo
ISBN : 979-10-422-3638-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
La saga intitulée Le voyageur raconte les aventures d’un voyageur parcourant différentes régions à cheval, à la rencontre de cultures variées. Ce voyageur est originaire d’un comté peuplé de voyageurs, dirigé par un patriarche. En plus de découvrir de nouvelles cultures, il a pour mission d’apporter son aide à ceux qu’il rencontre en chemin.
Ces aventures sont détaillées dans les ouvrages suivants :
Tome 1 : Le voyageur – L’énigme de Marsoville, la ville dite AT ;
Tome 2 : Le voyageur – La route de l’espoir ;
Tome 3 : Le voyageur – Le comté souterrain d’Hélischlo.
Le voyageur a quitté ses compagnons de la route de l’espoir à Ville-nouvelle. À cheval, avec Marso perché sur son épaule, il repense à la longue traversée aux côtés de ces habitants bannis de Tour-ville. Toutefois, il sait que son voyage sera long et que d’autres aventures inattendues et palpitantes l’attendent sur ces routes surprenantes qui le conduisent à la découverte des cultures de la région. En chemin, un vent frais souffle. Les petites gelées limpides qu’il aperçoit sur les feuilles des arbres lui rappellent qu’il doit désormais trouver un endroit chaud pour lui et ses bêtes durant l’hiver qui s’annonce. Il entamera ensuite son retour au comté.
Il est à présent sur un sentier recouvert de petites herbes desséchées qui se tordent au contact des sabots du cheval et de l’âne, provoquant de légers bruits secs de glissement. Le voyageur avance au trot. Le vent souffle maintenant en sens contraire. Il est de plus en plus frais. Les déplacements deviennent pénibles ; les bêtes avancent la tête basse pour éviter le vent de face. Il est si froid que le cheval grelotte et secoue énergiquement la tête de droite à gauche. L’âne, à l’arrière, en fait autant. Marso, silencieux depuis le départ de Ville-nouvelle, pousse quelques cris. Il quitte l’épaule du voyageur et trouve refuge dans une sacoche en cuir entrouverte accrochée au cheval. Le voyageur incline son chapeau vers l’avant pour se protéger.
La force du vent baisse un moment puis reprend assez violemment. Les branches des arbres se balancent énergiquement et se tordent bruyamment, perdant leurs feuilles vertes. Des échos sourds et déchirants de craquements se font entendre à leurs sommets. Un brouillard humide s’installe peu à peu. La visibilité baisse sur le sentier.
Le voyageur progresse péniblement, jetant des regards à gauche et à droite à la recherche d’une quelconque présence humaine. Il se redresse sur sa monture pour essayer de voir plus loin, mais seule une végétation marquée par le froid s’offre à lui.
La traversée sur le long et interminable sentier est laborieuse. Le voyageur caresse son cheval pour lui donner du courage et jette aussi un regard à l’arrière pour s’assurer que l’âne va bien, scandant « Hit ! Hit ! Hit ! » pour leur donner de l’énergie.
Il se penche vers la sacoche en cuir dans laquelle Marso a trouvé refuge pour serrer une lanière, afin que ce dernier ne souffre pas du vent frais. Les intempéries qui sévissent sur ce sentier ne lui permettent pas de faire un camp près des arbres en bordure, qui bougent sans cesse sous l’effet du vent. Lui et ses bêtes ne seraient pas en sécurité.
Il continue donc sa difficile avancée vers une montagne qu’il aperçoit loin devant. À sa hauteur, il descend rapidement de cheval et desserre la lanière de la sacoche en cuir pour permettre à Marso de sortir. Ce dernier bat des ailes et rejoint très vite son épaule.
Il laisse ses bêtes en contrebas et se dirige vers le sommet de la montagne. Il emprunte un petit passage dégagé sur le flanc droit. En chemin, il remarque entre deux rochers la présence d’un autre passage. Son aspect poussiéreux le convainc qu’il a récemment été emprunté. Ce passage le conduit à l’entrée d’une grotte. Il y fait assez sombre. De grosses pierres à la forme bien taillée y sont disposées de telle manière que le voyageur se demande si cette grotte n’a pas dernièrement servi d’abri. Les parois de celle-ci sont lisses à sa gauche et très irrégulières à sa droite, comme si quelqu’un avait entrepris de les lisser de la gauche vers la droite sans avoir eu le temps d’aller au bout de sa tâche.
Cet abri a l’avantage d’être assez large pour lui et ses bêtes. Le voyageur regarde Marso et lui dit : « Nous allons camper ici ».
Il descend rapidement de la montagne et va chercher ses bêtes. Il les conduit à la grotte et les installe au fond de celle-ci. Il ôte sa selle du dos du cheval puis décharge l’âne du poids des provisions.
Marso quitte son épaule et va se percher sur une roche de la paroi de la grotte. L’oiseau réussit tant bien que mal à s’y tenir. Il reste silencieux, bat des ailes un moment, et pousse quelques cris pour signifier au voyageur qu’il est temps de faire un feu.
« Dans cette région du nord, les hivers sont très rudes ! Rejoins le comté souterrain pour t’y abriter jusqu’au printemps ! Quand tu entendras les cris des oiseaux ilitéris ! C’est que tu y es proche. Ces oiseaux ont la particularité de bien supporter le froid. Ils sont toujours visibles dans le ciel et sur les branches hautes des arbres non loin de ce comté souterrain. Ils ont un plumage blanc avec des points noirs. Le son de leur cri est comparable à celui d’une flûte. Quand ces oiseaux sont nombreux à siffler, on se croirait à un spectacle musical donné par des flûtistes. Leurs cris ne te laisseront donc pas indifférent ! » lui avait dit son Patriarche au comté des voyageurs.
Il sait donc qu’il n’aura pas de difficulté à les reconnaître.
« Le chemin qui conduit à ce comté souterrain te sera indiqué par quelqu’un qui t’est familier ! » avait également précisé le Patriarche.
Mais qui est cette personne familière qui lui indiquera l’entrée du comté souterrain ? Il se le demande encore. Il sait cependant que les propos du Patriarche comportent parfois des énigmes à résoudre.
Songeur, le voyageur pense aux propos du Patriarche et à son retour au comté qui constituera la dernière étape de son voyage. Debout, occupé à installer son camp et toujours pensif, il est très vite rattrapé par l’urgence du moment. Celui de faire un feu pour réchauffer son abri rocheux. Lui et ses bêtes en ont terriblement besoin.
Il rassemble rapidement quelques feuilles encore sèches que le vent a emportées jusqu’à l’entrée de la grotte. On le voit se saisir de chacune d’elles au sol comme d’un trophée. Malgré la fraîcheur et l’humidité ambiantes, il réussit à allumer son feu. La chaleur revient dans l’abri.
Il prend place à l’entrée de celui-ci pendant que ses bêtes broutent paisiblement la paille posée à leurs pieds dans le fond. Marso s’attarde un instant près du feu. L’oiseau ouvre grandement ses ailes afin de permettre à la chaleur de pénétrer le reste de son corps. Il rejoint le voyageur à l’entrée plus tard.
« Courage Marso ! lui dit-il en caressant son plumage. Nous rejoindrons un comté souterrain très bientôt et y resterons au chaud jusqu’à la fin de cet hiver. »
Marso pousse un léger cri et secoue la tête pour lui signifier qu’il a hâte d’y être et que le temps presse.
Toujours assis à l’entrée de l’abri, le voyageur jette un regard sur le paysage en contrebas. Il constate que la plupart des arbres ont perdu leur couverture verte et que l’hiver clame de plus en plus son intrusion avec insistance.
Le timide soleil qui brillait tantôt se couche enfin. La nuit et son manteau noir recouvrent peu à peu tous les environs. Le voyageur quitte alors l’entrée de la grotte et se dirige vers l’intérieur. Il s’approche d’une de ses sacoches posées sur une pierre à sa droite. Il en sort un drap qu’il étale près du feu. Il s’y allonge. Marso se tient près de lui. Les souvenirs du comté le regagnent aussitôt. Les propos du Patriarche au sujet du comté souterrain lui reviennent à nouveau.
Il finit par s’endormir. Marso, silencieux à ses côtés, semble aussi endormi. Ses bêtes, elles, continuent de mâcher la paille tout en profitant de la chaleur de l’abri.
Durant la nuit, le voyageur ouvre souvent l’œil pour voir si son feu est toujours allumé et si Marso et ses bêtes vont bien. Il se recouche ensuite. Sa nuit est entrecoupée par des réveils ponctuels.
À l’aube, contrairement à ses habitudes, le voyageur ne prépare pas ses bêtes pour la traversée. Il préfère attendre les premiers rayons du soleil, car lui et ses bêtes supporteront mieux le froid sous ces timides rayons de la saison.
Il sort un bout de pain d’une sacoche, en prend quelques bouchées et pose un bout aux pieds de Marso. Il boit ensuite quelques gorgées d’eau de la gourde qu’il porte toujours en bandoulière, puis remplit d’eau le bol posé au pied de Marso. L’oiseau trempe le bec puis vole se percher sur un rocher à l’entrée de l’abri. Le voyageur se dirige ensuite vers ses deux bêtes au fond avec une autre gourde plus grande, remplit d’eau le grand creux d’une roche située non loin d’eux et leur apporte encore un peu de paille. Il rejoint Marso à l’entrée de l’abri et attend que le ciel s’éclaircisse.
Assis, il contemple à nouveau le paysage avec un regard songeur, ses yeux ne quittant plus le long sentier en contrebas qu’il empruntera sous peu.
Le ciel est à présent dégagé, orné de nuages bleus et gris clairs. Cette vue est suivie de quelques timorés cris d’oiseaux perchés sur les arbres. « La vie reprend enfin son cours ! » se dit-il, la tête levée et le regard tourné vers les sommets des arbres environnants.
Il rejoint en toute hâte ses bêtes au fond de l’abri pour les préparer à la suite du voyage. Plus tard, il les conduit au pied de la montagne, remonte à l’abri chercher sa selle puis ses provisions. Marso, quant à lui, vole à grande vitesse dans le ciel, ayant compris que le départ est imminent.
À cheval, le voyageur reprend sa traversée sur le long et interminable sentier, désormais pressé de regagner au plus vite le comté souterrain comme son patriarche lui a recommandé.
Durant le trajet, il remarque que ses bêtes montrent des signes de fatigue. Le cheval avance péniblement, posant avec difficulté sa patte arrière gauche sur le sol du sentier parsemé de petites pierres. L’âne baisse également la tête fréquemment, de manière très inhabituelle. « La fatigue du voyage gagne peu à peu ces bêtes pourtant si endurantes », soupire le voyageur.
Au comté des voyageurs, les chevaux et ânes destinés au voyage sont choisis avec précaution et longuement préparés pour la circonstance. En dehors de la grande affection que le voyageur éprouve pour ses bêtes, regagner le comté avec elles saines et sauves est une tradition.
L’idée de retrouver rapidement ce comté souterrain se renforce de plus en plus dans son esprit, un comté souterrain où ses bêtes resteront au chaud, « le refuge des voyageurs en période hivernale » selon le patriarche.
En chemin, il descend de cheval et se résout à marcher à leur côté. Marso rejoint la sacoche accrochée au cheval pour trouver un peu de chaleur. Le voyageur s’arrête par moment sur le sentier pour ramasser quelques rares feuilles encore sèches qui lui serviront à faire du feu dans son prochain abri.
Il arrive enfin à l’intersection du long sentier et d’une route. Il emprunte cette dernière, sachant qu’il a plus de chance d’y faire des rencontres et que surtout, contrairement au long sentier, cette route est jalonnée de montagnes qui lui serviront d’abri au besoin.
La forte sensation d’humidité, l’épais et persistant brouillard, le vent froid, les timides rayons de soleil et un début de manteau neigeux recouvrant progressivement les environs sont à présent les caractéristiques du paysage dans lequel le voyageur avance.