Malgré les épreuves, je suis - Aurélie Payard - E-Book

Malgré les épreuves, je suis E-Book

Aurélie Payard

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Beschreibung

La peur s’est infiltrée dans le cœur des individus à travers les chocs de la vie. Les événements surviennent, inévitablement, et il est vain de blâmer le monde entier. La question demeure : choisiras-tu de te relever ou non ? La décision t’appartient et tu trouveras de bons repères entre les lignes de cet ouvrage.




À PROPOS DE L'AUTRICE


Artiste de cœur, Aurélie Payard vit une relation fusionnelle avec la littérature. Sa plume lui permet de partager ses expériences de vie et de discuter avec son public.

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Aurélie Payard

Malgré les épreuves, je suis

Roman

© Lys Bleu Éditions – Aurélie Payard

ISBN : 979-10-422-2804-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Chapitre 1

Accident mortel

Marie est une femme parmi d’autres de son village de Nîmes.

Son fils Benoit est handicapé depuis son accident de moto avec son père qui lui est décédé le lendemain matin à l’hôpital suite à un arrêt cardiaque.

C’était en 2018.

Elle se rappelle chaque détail de ce jour si anodin au premier abord.

Un réveil en fanfare de la voisine qui hurle après son chien dehors à 4 h 55.

— N’est-ce pas de l’abus ?

Bref, je me dirige vers ma salle de bain, je ne vais pas vous faire tout le détail de ma routine matinale non plus. Tout le monde sait comment cela se passe.

J’arrive en bas de l’escalier, car oui nous avions à l’époque une maison à étage.

L’idéal, les enfants en haut dans leur univers, et nous les parents tranquilles en bas.

Parent ne veut pas dire ne plus avoir d’intimité, si tu vois ce que je veux dire…

Lenny mon aîné est toujours à péter les plombs avant de partir au lycée, on en a l’habitude cela est devenu une chansonnette à mes oreilles.

C’est le bazar partout et là mon beau et sexy mari qui débarque pour me proposer d’emmener Benoit à son cours d’espagnol plus tard dans la matinée.

J’acquiesce.

Je me prépare en vitesse pour filer au boulot, je suis déjà à la limite pour arriver à l’heure.

666

— BISOU, BISOU MES AMOURS, à ce soir !

777

Lenny prend son sac à dos posé dans l’entrée en vrac, prends ses clés et part direction son bus, écouteurs dans les oreilles, la casquette à l’envers.

L’ado par excellence.

Il ne reste plus que Erwan et Benoit à la maison.

Erwan mon mari est ingénieur et travaille à distance pour être libre de ses faits et gestes.

Il ne supporte pas d’être le pantin de quelqu’un.

Il travaille quand lui l’a décidé et ceci ne se passera pas autrement.

Un caractère de cochon, oui complètement rebelle ce mec, mais je l’ai aimé direct à la seconde où je l’ai vu.

Une bombe, rien d’autre à dire.

Je suis heureuse de vous raconter mon histoire.

J’ai 45 ans aujourd’hui.

Nous sommes en 2024 quand je vous raconte mon histoire.

J’avais 40 ans quand le drame de ma vie a eu lieu.

J’ai envie de vous la raconter cinq ans après, car je suis venue sur terre pour vous transmettre mon histoire.

555

Je suis assise à un café avec mon ordinateur et je tapote mon discours, mon témoignage avec un œil attentif à mon téléphone, je vous raconterai plus tard pourquoi.

Ce jour de novembre 2018, ma vie a basculé si je puis dire, bien évidemment que, avant ce jour, j’avais vécu de grosses difficultés comme tout le monde.

J’étais marrante à cette époque enfin quand j’étais jeune, je dirai, après on essaie de réussir sa vie, et on oublie d’être soi, on croit jouer notre vie à chaque instant, pourquoi ? Je ne sais pas, cela me paraît bien ridicule aujourd’hui.

Il paraît que l’on ne se remet jamais d’une perte, je dirai aujourd’hui que c’est faux, car la perte n’existe pas pour celui qui a appris la vie.

J’étais en pause déjeuner quand le fameux moment du téléphone qui sonne, la tasse à café qui tombe par terre et moi avec a eu lieu.

En vérité, ça a sauté dans ma tête, un câble a sauté. C’était irréel de vivre cela.

Ma réalité fut brisée avec un message sur mon téléphone.

Après cet incident, je n’étais plus dans mon corps. Je ne marchais plus sur le sol ferme et dur, le sol était devenu mou, je passais à travers.

Mon cerveau gauche un brouillard, une partie de moi était terrifiée de perdre l’esprit.

Mes collègues ont tant bien que mal essayé de m’accompagner jusqu’à mon domicile.

Ils voulaient me garder, mais j’ai refusé, car je ne savais pas si Lenny était au courant.

Je n’étais pas seule. Mon fils, je devais m’occuper de mon fils.

Il était 15 h à ma montre quand j’ai pris conscience que je devais me ressaisir avant la rentrée du lycée de mon fils.

Après être allée à l’hôpital de Nîmes dans lequel mon fils Benoit âgé de 10 ans était sous perfusions, le visage tuméfié de bleus et le corps abîmé. Une douleur, une tristesse infinie me traversa en voyant son état, j’ai pleuré tellement fort comme si une partie de moi avait vécu l’accident, car mon fils c’est moi.

Mon Mari était dans une chambre dans un autre service, en neurologie, car l’impact de l’accident a fait exploser son casque et sa tête à taper au sol.

Je marchais dans les couloirs en sentant mes jambes se décontenancer. Je fis un arrêt pour toucher le mur, toucher ma peau, regarder l’extérieur. MA PEINE était si grande, je n’avais pas idée que l’on pouvait ressentir cela à vrai dire.

J’ai vécu la mort en moi.

La mort de ma vie jusqu’alors.

Une sage-femme arriva à ma hauteur pour me retenir de tomber par terre en larmes.

JE ME SUIS EFFONDRÉE.

— Mon fils.

Mon fils.

Mon fils.

Comment j’ai pu… ne pas le protéger de cet abominable accident ?

Comment mon mari a pu avoir un accident avec notre fils ?

Une multitude de questions me traversa d’un coup.

En temps normal, j’étais une femme raisonnable qui ne montrait pas ses émotions en public.

Mais ce jour, je me suis pris un bulldozer en pleine face.

Je n’ai pas pu retenir mes émotions.

Mon mari, je n’ai pas pu le voir au début. Les médecins m’ont indiqué la sortie vu mon état.

L’infirmière m’a donné le numéro d’un spécialiste thérapeute pour moi.

J’ai pris le papier et j’ai tenté tant bien que mal de retrouver ma voiture sur le parking.

— Vais-je réussir à conduire ?

Question que je ne m’étais jamais posée auparavant, mais là à la vue de mes mains qui tremblaient sur le volant et mon absence corporelle, je voyais bien que j’étais un danger pour moi et pour les autres.

Quand la vision de mon fils Lenny me traversa la tête, je mis la clé dans le contact déterminée à l’accueillir à la maison comme il se doit pour lui annoncer la nouvelle.

Je suis la mère, je dois tenir le coup, je suis une mère, je suis une mère.

Voilà ce que je me répétais pour garder ma force mentale et physique.

Sans lui, peut-être que je n’en serai pas là aujourd’hui.

Je suis rentrée, je me suis assise sur une chaise déjà, essayant de comprendre ce qui m’arrive.

Je me suis ensuite, assise par terre dans la cuisine et je suis restée inerte mon sac contre moi, j’étais traumatisée.

Ma vie, moi, plus rien ne serait pareil.

Moi-même je n’étais plus la même, l’angoisse avait pris possession de toutes mes cellules.

Je n’arrivais plus à respirer.

Ni à rester dans ma maison. J’avais juste envie de me jeter à la mer.

En regardant l’horloge, j’ai vu que Lenny était sur le point d’arriver.

— Est-ce que je prépare quelque chose de solennel, je cache mes émotions pour le rassurer ou je reste moi-même carrément éclatée au sol ?

9999

Il arrive, je l’entends à sa démarche dehors. Je ne sais pas vous, mais avoir des enfants c’est comme un fil relié de notre cœur au leur où qu’ils soient.

Il ouvre la porte, je prends mes affaires, il est surpris de me voir, je ne rentre jamais à cette heure-ci.

— Hey Mama ! Que fais-tu là ?

Tu n’as pas eu envie de rester auprès de tes clients chéris aujourd’hui ?

(OUI, j’étais vendeuse dans une entreprise automobile en ce temps-là).

— Chéri, assieds-toi. Il faut que l’on parle.

— Oh ! Génial, ça donne envie de se barrer vu la tronche que tu tires.

Je déglutis.

— C’est quelque chose de ne pas évident à dire, car je veux que tu accueilles…

— Bon vas-y, accouche, y a Tristan qui m’attend on va sortir faire un foot.

Je me rappelle me toucher le sourcil perturbée encore…

— Aujourd’hui, il y a eu un accident.

Ton père et Benoit à moto…

— Quoi ? Pardon, tu dis quoi là ?

— Je dis que Benoit et ton père ont eu un grave accident de moto aujourd’hui merde.

Ne me fait pas dire ça encore une fois je vais vraiment péter un plomb !

Elle échappe son verre par terre (je dirai même que je l’ai balancé par terre, d’un coup j’ai eu l’envie de tout casser, cette énergie si puissante de destruction me prit au corps à ce moment-là…).

C’est dur de ne pas avoir de patience alors que je suis censée être aux petits soins pour mon enfant.

Mes sentiments chaotiques prennent le dessus…

— Tu déconnes ? T’as fumé c’est ça ? Tu nous fais une petite crise de la quarantaine ?

— Putain, mais c’est pas une blague !

Je viens de rentrer de l’hôpital, les deux sont dans un état critique…

— Tu es en train de dire qu’ils vont mourir ?

Le pote de Lenny, Tristan tape à la porte.

Il s’impatiente.

— Tu fous quoi Mec ? Tu crois que j’ai que ça à faire de poiroter comme un con ?!

— RENTRE CHEZ TOI !

— OK.

Lenny prit sa mère dans les bras et se mit à pleurer.

La nouvelle fut très dure à entendre. Lui, qui n’était pas tactile, eut un élan d’amour pour sa mère instantanément.

— Que doit-on faire ? Je veux les voir maintenant !

— Mon chéri, les médecins m’ont conseillé d’attendre demain pour une visite, leurs corps respectifs sont sous morphine, les premiers secours ont été faits, ils ont suivi leur protocole.

Nous ne pouvons rien faire, mon amour, je suis désolée.

— Mais je veux les voir, imagine ils meurent et je ne leur ai pas dit au revoir…

— Viens, on va marcher dehors, nous avons besoin d’air. Laisse ton portable ici.

Ils se prirent par la main et sortirent de la maison, main dans la main.

Ils sont partis ce jour-là marcher une heure dans un chemin de nature que tous les deux pour la première fois. Lenny avait 16 ans, nous n’étions plus très proche et ce jour-là nos cœurs se sont liés pour toujours.

Nous avons pris conscience, l’importance d’une famille. L’importance d’être ensemble sans toutes ces distractions extérieures, car à tout moment, l’un d’entre nous peut nous quitter.